daisher - I swear you're heaven

S’il n’avait pas donné de nouvelles pendant un temps, cela n’avait pas empêché Asher de penser constamment à elle pendant son summer camp. Il se savait dénué de logique quand il s’agissait de révéler ses sentiments, mais il était certain d’une chose, Daisy était une perle qu’il ne voulait pas perdre. S’il avait du mal à appliquer une certaine assiduité et stabilité dans leurs échanges, cela ne changeait rien à l’importance qu’elle avait pour lui. Devant sa porte, il annonçait sa présence, anxieux. Avait-il le droit de foncer vers elle ? De l’embrasser ? Comme il en avait rêvé ces deux mois ? Est-ce que la dernière nuit qu’ils avaient partagé lui permettait de s’octroyer se droit ? La porte s’entrouvrait et s’il l’observait pendant quelques secondes, afin de raviver ses souvenirs, il s’avançait d’un pas. Le sac dans ses mains rencontrait le sol, quand il réduisait la distance, pour entourer sa taille de ses bras et l’attirer contre lui. Il nichait sa tête au creux de son cou, chuchotant en respirant son parfum. — Tu m’as tellement manqué. Trop, pour que ce soit anodin, il en avait conscience.

Deux mois, c'est long. Surtout sans avoir la moindre nouvelle la moitié du temps. Détail à part, c'était plutôt passé rapidement pour Daisy, trop occupée à servir les clients du restaurant et à papoter sur le sable avec Baer pour broyer du noir dans son lit. Se détacher au maximum de la situation, des personnes... c'est ce qu'elle fait depuis des années pour se protéger. Alors, malgré son attirance pour Asher et la faiblesse qui l'emporte à chacun de ses mots, elle reste forte Daisy. D'ailleurs, c'est sans doute pour cette raison qu'elle ne se montre pas aussi rancunière qu'elle le devrait avec lui. La méfiance toujours de mise lorsqu'elle lui ouvre la porte de son appartement, restant là à le regarder comme si elle attendait la suite. Le corps bouge à peine lorsqu'il la fait prisonnière de ses bras, profitant de la chaleur réconfortante d'Asher pour adoucir cette part d'elle qui s'est endurcie. Le souffle chaud qui vient lui chatouiller le cou à ses murmures, l'apaise un peu sans pour autant percer la carapace de son cœur. Bouclier de méfiance encore présent. Ses lippes s'arment néanmoins d'un sourire, à peine visible, lorsqu'elle appose délicatement une main sur sa joue, l'invitant à redresser la tête de quelques centimètres. Juste ce qu'il faut pour pouvoir l'admirer quelques secondes et capturer ses lèvres, non, les dévorer. Les mains qui viennent se perdre derrière sa nuque, le besoin plus fort que tout le reste.

Il s'en voulait Asher, non pas d'avoir profité de ses vacances, mais que son égoïsme puisse avoir fait de la peine à Daisy. Il mettait les pieds dans le plat constamment et c'était l'une des raisons qui le poussait à fuir les sentiments. Il se savait beau parleur, mais enchaînant les erreurs.  Pourtant, elle était différente. Avec elle, tout était différent et ça l'avait toujours été. Il tentait de devenir un homme, mais le gamin toujours présent, apprenait de ses erreurs pour atteindre ses objectifs. Désormais, prisonnière de ses bras, il murmurait une vérité. Sa vérité. Il pourrait lui dire encore une fois qu'il était idiot, qu'il s'excusait, mais les mots n'avaient aucune valeur si les actes ne suivaient pas. S'attendant à se faire rejeter, elle posait pourtant tendrement sa main contre sa joue, avant de s'emparer de ses lèvres. Il finit par sourire contre ses lèvres pendant une brève pause, avant de savourer tout ce qu'il avait manqué à ses côtés. S'infiltrant chez elle, il la guidait sans pour autant s'éloigner, sans cesser de l'embrasser. Il remontait sa paume le long de son dos, remontant jusqu'à sa nuque, resserrant tendrement sa prise pour murmurer contre ses lèvres. — J'ai l'impression de rêver.

Ce baiser, c'est sa façon bien à elle de lui faire comprendre que lui aussi, il lui a manqué. Les mots qu'elle ne peut se résoudre à prononcer pour le moment, aveuglée par un mélange de rancune et méfiance confondues. Un mélange qui semble s'évaporer à la seconde où leurs lèvres se rencontrent, ravivant chez elle une flamme jusque là ensommeillée. L'épiderme s'embrase à son toucher, les joues déjà rosies lorsqu'un nouveau sourire, plus assumé, vient illuminer son visage. — Peut-être que c'est le cas... Qu'elle rétorque, ses grands yeux noirs plongés dans les siens. Comment lui en vouloir quand il lui dit des choses pareilles hein ? Comment lui en vouloir quand il est si beau ? Euphémisme. — Ou peut-être que c'est bien réel... Murmure qu'elle échappe contre ses lippes avant d'en mordiller l'inférieure, comme pour lui prouver que ça ne vient pas de son imagination. Elle est là et lui aussi. Réunis, après tout ce temps.

Les lèvres scellées aux siennes, il se sentait de nouveau vivant. Elle lui offrait un nouveau souffle, lui permettant de se soulager d’un poids qui s’était imposé à lui. Si Asher était de nature réfléchie dans son quotidien, il était le roi pour réaliser que ses actions entraînaient des conséquences. Se couper du monde n’était pas un mal en soi, mais oublié de prévenir son crush qu’il avait promis de rejoindre, faisait de lui le grand con de l’histoire. Les regards accrochés, il se mordait l’intérieur de la lèvre inférieure à sa remarque. Sa voix. Son souffle. Son odeur. Elle. Elle, toutes entière. Il n’avait plus aucun doutes, si tant est qu’il en avait réellement eu. — Je… Il en perdait les mots jusqu'à s’autoriser à glisser les mains sous son haut, contre ses hanches pour la rapprocher de lui. — Vais jamais tenir si tu continues. Il l’accompagne jusqu’à son salon, glissant ses lèvres contre sa joue, remontant doucement dans son cou, et venant chuchoter à son oreille. — Tu m’autorises à ne pas être un gentleman ? Laissant ses doigts jouer avec le tissu de son haut. Face à elle, il ne pouvait que se remémorer leur moment avant son départ.