Thriller Night [ Billeng

04/05/2021

le 16/08/2024
SIcile - Taormina

Thriller Night

♪♫♪
A
la faveur d’une terrasse où nous nous étions arrêtés plus tôt dans la journée pour prendre juste un café, cette fois Billie et moi nous sommes un peu perdus en chemin, souhaitant nous défouler entre deux bières quant à ce que nous avons tous reçu la vieille. Elle aussi devra dégager toutes ses affaires en une seule soirée. A peine sur le sol de Boston qu’il nous faudra rapidement tout récupérer pour embrayer sur les cours dès le lendemain matin. L’annonce est encore plus difficile à accepter que lorsque nous nous étions retrouvés devant le fait accompli en début d’année après le Spring Break. Nous trinquons donc tous, nous les victimes qui avons rétablit l’ordre dans les maisons, pour un groupe d’abrutis finis. Alors oui ce soir, une partie des Adams est de sortie pour fêter notre désertion forcée.

Assis sur une banquette à l’intérieur du bar, il n’est pas besoin d’échanger pour ressentir la nervosité qui nous a rongés, jaugeant du regard un jeu de fléchettes non loin qu’il me plairait de planter sur les visages de ceux qui nous ont fait chasser. « Quelle bande de …. » Le mot en mâché parce qu’il serait irrespectueux de le prononcer même s’il ne reflète que la pure vérité. Et le poing serré qui se pose sur la table c’est Billie qui est dévisagée avant que la serveuse ne s’implante au tableau, nous interrogeant sur nos désirs et nos souhaits. « Les dames d’abord. » J’ai retenue la leçon d’Haiwee.

MADE BY @ICE AND FIRE.

(Sheng Lao Xian)

Shut the door, Dim the lights. Your body's warm And it's so cold outside. Take off your clothes, Close your eyes ━ ━ ━

We'll be in hell tomorrow. But, we are...

heavenbound tonight ∇

18/06/2017

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@Sheng Lao Xian

Thriller Night

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J'
’ai rien compris. J’ai lu, relu, et j’ai à nouveau pas compris comment c’était possible. J’étais pas loin de demander une explication de texte, moi qui me vautre dans les bouquins à la moindre occasion et qui n’ai guère besoin d’un assistant. Ouais, j’en étais là, tellement ça me paraissait impossible. Tellement, là, j’étais pas capable de digérer cette information. Donc on nous avait saccagé la confrérie, exhibé quelques dessous, et maintenant juste.. on dégage ? J’peux pas dégager. J’peux pas juste aller finir de m’enterrer dans ma maison en solo. Mon air, c’était cette combinaison parfaite de la solitude éloignée, et de la vie de la confrérie. Tous ces petits mignons bleus, gesticulant partout pour sauver un monde perdu d’avance. J’ai besoin de mes mignons. “Connards ?” Parce que j’en suis pas une, de mignonne. “J’peux trouver mieux.” Mais la serveuse débarque, et faut choisir. Sauf que j’ai pas regardé la carte. “La même chose que toi.” J’en ai même plus rien à secouer de ce que je vais boire, tant que tu me sors pas un soft. Le dos enfoncé contre le dossier de la banquette, j’en souffle : “J’espère que t’as bon goût.” J’ai même pas envie d’simuler une bonne humeur, la seule raison pour laquelle mon poing n’est pas à côté du tien, c’est que ça aurait l’air ridicule en comparaison. La colère, par contre, s’harmonise. La commande, et la serveuse qui s'éclipse. Regard vissé vers l’homme dans la seconde. “On va juste rien faire ?” Comme pour les dégradations, on va juste faire les bleus gentils qui s’laissent faire ? Dociles. Virés.

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(Billie O'Malley)

Ô travers ☽ Au travers de l'humain, tu comprends des choses, controverse tes travers en vers et puis en prose. Découvre l'endroit et l'envers, analyse la chose, en comprenant tes travers viendra la métamorphose. Regardez-moi de travers, je prendrai la pose. Moi je les aime mes travers, donnez les vôtres, j'en ferai quelque-chose. ☽ zaho de sagazan

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SIcile - Taormina

@Billie O'Malley

Thriller Night

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Connards ? ” Et le mot est faible en comparaison à ce qu’elle a l’habitude de nous lâcher, ses filtres peut-être remis en service depuis que nous ne sommes plus en territoire américain. Après la mésaventure d’Ace, mieux vaut se méfier. “J’peux trouver mieux.” Oui, je confirme, dans mes souvenirs sa bouche nous a habitué à mieux, ou peut-être est-ce que parce qu’elle ne réalise pas encore, tout comme moi, qu’en septembre nous ne rentrerons pas vraiment chez nous.

Alors la serveuse se pointe et vient le temps de commander, les mâchoires un tantinet serrées lorsque Billie me donne une liberté sur elle, faisant naitre chez moi un étonnement soudain. « Vraiment ? » C’est bien la première fois qu’elle me fait confiance sur quelque chose, ma mauvaise foi à fleur de peau depuis que nous avons tous reçu ce texto. La carte sous la main, mon regard s’étire sur les différentes propositions qui y sont imprimées, lui murmurant mielleux vu qu’Haiwee et elle semblent s’apprécier : « Autant pour la boisson que pour les femmes. » Et mon choix s’est arrêté pour jauger la serveuse et lui glisser le nom d’une pression du coin, sans grande originalité mais dont l’amertume devrait nous faire oublier le gout acre que cette nouvelle nous a laissé. Elle s’éclipse alors et nous laissant seuls, c’est la blonde qui coupe court au silence pour contrattaquer. “On va juste rien faire ?” Pas l’choix. Si nous laissons nos affaires, elles seront foutues à la benne sous prétexte qu’on nous avait prévenus de les virer. « Tu voudrais faire quoi ? Squatter ? S’attacher à un radiateur ca ne fonctionne plus. » Quoique l’idée de la voir essayer me plairait.

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(Sheng Lao Xian)

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M
ieux, plus acerbe, plus vulgaire, plus imagé, peut-être même que leurs mères prendront ; mais j’en perds un peu de ma verve, la gorge nouée par cette appréhension qu'on me dégage tous mes repères à la rentrée. Sans transition, de l’Italie paradisiaque aux orages d’Harvard. C’est donc ça, ma dernière année ? C’était pas nécessaire, même pas vraiment voulu au début, cette confrérie, presque un pari d’être capable de l’intégrer et surtout d’y rester. Désormais, ma toile s’est tissée, dans une photo sur le frigo, une peluche qui traine ou mes créations culinaires patientant sur la table de la cuisine. J’commence à m’faire aux âmes qui y évoluent. Vrai découverte cet été, d’Haiwee. J’ai une opinion qui n’vous plairait pas sur votre duo, et, j’ai une opinion variante, sur toi. Sur notre fil, ça se jauge, une main cachée derrière le dos. Une esquisse rapide d’un sourire amusé, le regard relevé vers il. “J’dois encore en juger pour la boisson.” Pour les femmes, du moins pour une, on est assurément d’accord, est-ce vraiment utile de le formuler ? Pour l’âme belliqueuse, aussi. Probablement pour ça, que j’n’ai pas envie de m’enterrer dans des remarques étouffées, simuler une simple déconvenue. Ca m’passe pas au dessus. J’le digère pas, ça reste dans la gorge. T'écartes des pistes sans en propose. J’refuse de m’accrocher à la porte et mourir de faim. Ca prendrait trois heures. “J’sais pas, j’en sais rien.” Le soupire est bruyant. Les voisins pourront suivre allègrement la conversation. “On sait pourquoi on est foutu dehors ?” Des infos que j’ai pas ? J’tapote sur la table, le bruit métallique des bagues rythmant la tumulte. “On pourrait.. on sait comment rentrer, on connait par cœur le bâtiment. Et ca ferait du bruit, s’ils nous foutaient dehors de force.” La réflexion livrée telle quelle, entre les neurones et la bouche. “Il nous faut du bourge, de la bonne famille à qui on oserait pas toucher.” Car O’Malley trainée par les pieds, tout le monde s’en fout. S’arrête dans la réflexion, les orbes vertes portées sur l’homme, ça tilte. “T’es riche, toi ?” Apprenez-moi demain la pudeur sur certains sujets.

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(Billie O'Malley)

Ô travers ☽ Au travers de l'humain, tu comprends des choses, controverse tes travers en vers et puis en prose. Découvre l'endroit et l'envers, analyse la chose, en comprenant tes travers viendra la métamorphose. Regardez-moi de travers, je prendrai la pose. Moi je les aime mes travers, donnez les vôtres, j'en ferai quelque-chose. ☽ zaho de sagazan

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SIcile - Taormina

@Billie O'Malley

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Les délirantes façons de protester ont fleuri durant des années et des années mais cette fois c’est assurément face à un véritable problème qu’on nous a cloué. “J’sais pas, j’en sais rien.” Pas vraiment force de propositions mais je sais que derrière cette bouille ronde germent de bien mauvaises pensées. Elle pourrait dans quelques secondes fortement m’étonner. “On sait pourquoi on est foutu dehors ?” Là est toute la question, celle qui brule les lèvres de tous les étudiants concernés par cette expulsion forcée. « Rien. Rainier dit que Mala n’en sait rien non plus. » Personne ne connait les véritables intentions de la doyenne concernant les maisons sauf elle-même et encore, c’est à se demander si elle réfléchit aux conséquences de ses décisions. Un campus sans les maisons, c’est une petite mort qui nous attend tous au tournant dès la rentrée, une longue agonie sans la moindre animation pour nous égayer.

Puis Billie se met à réfléchir, commence à creuser, puise dans son esprit vif quelques possibilités. “On pourrait.. on sait comment rentrer, on connait par cœur le bâtiment. Et ça ferait du bruit, s’ils nous foutaient dehors de force.” Voilà qui me plait, lui prêtant une oreille de plus en plus attentive jusqu’à ce que…. « Il nous faut du bourge, de la bonne famille à qui on oserait pas toucher.” Je ne sais pas pourquoi mais je me suis reculé dans mon dossier, surpris par le vocabulaire et cette idée de s’en prendre aux fils et filles à papa, cette façon de les qualifier avant de me faire dévisager. “ T’es riche, toi ?” Oui sauf que je n’ai jamais milité pour les bonnes œuvres moi. La paume levée pour toute preuve de protestation, je tiens encore un petit peu à ma dignité et à ma réputation. « On ne m’attache pas à un radiateur. A un lit si tu veux. Mais pas à un radiateur. »

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J'
m’emmerde d’avance, sans les habituelles activités organisées par les chefs bleus, sans le monde, les minis dramas de gentils bleus qui s’agacent poliment dans le salon, la vie dans cette demeure protégée. Moi, j’demande juste à pouvoir à nouveau m'asseoir dans un coin, et continuer à m’intégrer dans cette peinture à laquelle je ne participe pas toujours. Juste être dans le décor, et se sentir acceptée, même dans ses rugosités. Et vous nous foutez dehors de ça ? J’vais m’assoir où, désormais ? J’ai même pas questionné les anciens présidents, mais j’devine que tu l’as fait, à tes quelques mots. Probablement qu’il aurait fallu commencer par là. M’enfin le résultat, décevant, me fait me dire que l’action devra primer sur une quelconque discussion. Quand on met un cadenas sur des idées, sur une confrérie qui porte des valeurs comme la Adams, je suppose qu’on n’est pas apte à écouter des arguments. Les subir, par contre, devrait probablement ôter le scellé de leurs bouches. Une action, donc. Une action, mais qui serait vaine sans le bruit d’un scandale, nous sommes en 2024 après tout. Il faut que ça soit télégénique. Il faut que ça passe bien sur les réseaux. Même la fille bloquée dans ses bouquins, que j’suis, a compris ça. Elle a compris, aussi, que ton mouvement de recul cochait pour toi la case “riche”, en face de “situation financière”. Parfait. Harvard et ses clones à costard tiennent à leur réputation, et plus que tout à leur image. Et à leurs tunes, aussi, au sommet de tout ça. Mais alors que j’expose le plan, que l’esprit échafaude, tu m’sors ce truc qui me fait me redresser sur mon siège, le regard appuyé : “On ne m’attache pas à un radiateur. A un lit si tu veux. Mais pas à un radiateur.” Okay, j’l’avoue, j’me détourne un instant du plan de bataille, la bouche tracée dans un rictus amusé. Pas loin d’avoir oublié qu’on avait une confrérie à sauver. Et les autres -aussi. “Un lit ? J’peux te trouver un lit. Et tout ce qu’il faut.” Arrangeante, O’Malley. Sa chambre, une véritable mine d’or. “T’auras même à boire.” Une gorgée, d’ailleurs, noyant sa malice dans la bière. “On peut te bâillonner, aussi ?” Rajouté, la bouche houblon et le vert accroché dans le regard d’en face. Ca n’ressemble plus vraiment à une action de protestation, si tu ne peux pas l’ouvrir pour gueuler quelques slogans. Mais, l’idée est trop tentante pour que j’réfléchisse jusque là, je suppose.

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