vérités dans l'écume salée (napia)

@Olympia Wolford -- corps s'allonge a côté d'elle. rejoins ta symbiose. raconter. encore. ta vie, comme ce que tu fais depuis un mois, tous les jours. et rien ne bouge pourtant, les pensées encore maltraitées. j'ai besoin de toi. dans ma vie. les aveux, trop sincères. pas l'envie de faire semblant, pas avec elle. et je veux qu'on parle de toi.

@Naim Wolford -- combien de temps depuis la dernière fois que vous vous êtes vraiment parlés ? communication coupée il y a des années. interactions superficielles. rancœur qui vous éloigne. la tienne. - moi aussi j'ai besoin de toi dans ma vie. vérité. même s'il ne semble pas le voir. toujours pire ailleurs, t'es juste laissée pour compte. - il n'y a rien à dire sur moi. blessures enfouies profondément. ne pas en parler, jamais. ne pas se plaindre. ça n'intéresse personne ce genre de choses.

@Olympia Wolford -- le corps pivote, flan écrasé quand tu te tournes vers elle. le bras qui se plie, posé sous ta tête. les orbes qui l'observent. parles. d'elle, de ses problèmes. tu veux en savoir plus, sur sa vie.

@Naim Wolford -- la vérité c'est que tu ne sais pas par où commencer. trop de choses, certaines futiles, d'autres non. yeux rivés sur le ciel assombri où brillent déjà quelques étoiles. - j'ai l'impression que je ne serai jamais heureuse. et je sais que c'est égoïste. parce que tu ne manques de rien. matériellement, financièrement. - à chaque fois que j'ai l'impression que tout commence à aller bien je me mange un mur monumental. trois relations catastrophiques. plus aucune confiance en toi. abandon sur abandon. - et j'en ai marre de me débattre pour essayer de compter. pour essayer de convaincre quelqu'un de rester. de me choisir moi. il en fait partie, naim, de ces gens qui ne la choisissent jamais, au final.

@Olympia Wolford -- et tu l'écoutes. dans le paradoxe. ses mots qui font échos à toi, ta vie. tes problèmes. pas les mêmes contextes, pourtant. hm. et t'es pas con. t'as saisis la pique, indirecte, directe ? t'en sais rien. tu veux pas relever, cette fois. pas le moment. tous des cons. pas à sa hauteur. tu l'as toujours dit. ta main qui s'avance, se laisse au milieu du drap entre vous.

@Naim Wolford -- tous des cons. ou peut-être pas. - c'est peut-être moi le problème, finalement. pas assez bien. trop de problèmes. récurrence de l'abandon qui doit être une preuve. - qui voudrait d'une meuf malade, branchée de partout ? tête tournée vers lui. tacle, humour mal placé, comme toujours entre vous. ta main qui glisse sur le drap, jusqu'à la sienne, vient s'y nicher. les doigts se mêlent.

@Olympia Wolford -- le tacle qui laisse trainer un sourire sur les lèvres. pas l'envie de rire, au fond. mais c'est comme ça que vous êtes, vous. taquins. l'insulte en love langage. toxique à souhait, mais c'est comme ça que vous vous êtes toujours aimés. un ingénieur robotique ou un futur médecin légiste. les doigts s'entremêlent. phalanges immenses s'immiscent dans les siennes. par l'instant fraternel, doigts qui tord son index sans forcé. incapable de garder le geste trop tendre.

@Naim Wolford -- rire de la maladie plutôt que d'en pleurer. taquinerie habituelle parce que vous ne savez communiquer que comme ça. jamais trop sages, jamais trop sérieux. incapables de parler des trucs graves plus de cinq minutes. - un médecin légiste. nos derniers adieux so romantic. faudra lui dire de me faire belle, je veux être une star. au moins une robe chanel. macabre. - fais en sorte que je sois ta priorité ce jour là, par pitié. ses doigts qui jouent avec les tiens, tu le laisses faire. index tordu sans douleur.