(flashback) ♗Reader - On le fait sans contraites, sans nom, sans numero.

Read venait d'arriver au Summer Camp. C'était le tout premier jour et il avait à peine posé ses bagages dans la chambre et fait connaissances avec ses colocataires qu'il se hâtait d'aller voir au-dehors. La mer, la plage, le vent frais, cela faisait un bien fou, surtout lorsque l'on y avait pas été depuis longtemps. Il ne lui fallut donc pas d'avantage de réflexion et d'envie pour aller rejoindre la plage. Ce qui se passait en ville, toutes les animations, les bars, les gens, le bruit, cela ne l'intéressait pas. Le jeune homme avait envie de méditer, de rester un peu seul afin de réfléchir à sa vie qui risquait de se finir bien prématurément. La soirée venait de tomber et la nuit commençait à pointer le bout de son nez lorsqu'il se retrouva sur la plage. Le Soleil se couchait et il y avait pue de monde... Normalement, ce lieu grouillait de personne tant que l'on ne pouvait plus y passer tranquillement. Et là, seuls quelques promeneurs profitaient de la beauté des lieux et de la pâle lumière de la soirée. Read en faisait partie et alors qu'il arpentait la plage, ses pieds nus glissant dans le sable, il fut attiré par un son. Une mélodie. Un violon. Perdu jusqu'alors dans ses pensées, il finit par lever les yeux afin d'identifier d'où provenait cette si belle musique. Une jeune femme jouait de son instrument sur la plage et prise dans ses émotions, guidée par ce qu'elle était en train d 'interpréter, elle s'était mise à bouger au son de son violon. C'était juste si magnifique à regarder et entendre, qu'un sourire aux lèvres, Read s'arrêta discrètement à proximité afin de l'écouter et de l'observer. Finalement, lorsqu'elle eut terminé, il ne put s'empêcher de prendre la parole.
« C'était somptueux. » affirma-t-il doucement, sans donner trop de voix, mais suffisamment pour qu'elle l'entende et que sa voix n'attire son attention.

Read sourit timidement à la demoiselle lui faisant face. Elle était charmante, avec ses joues qui venaient de virer légèrement au rouge alors qu'il venait de la complimenter sur ses talents de musicienne. En effet, le morceau qu'elle venait de jouer avait laissé dans l'esprit de notre secouriste comme une envie d'en entendre davantage. Il n'avait jamais vu cette demoiselle, ne la connaissait absolument pas, ne pensait même pas qu'elle faisait partie du summer camp organisé par Cambridge... Dans tous les cas, elle ne détalait pas comme un lapin à son approche, comme quoi il ne devait pas être si effrayant que cela, malgré la maladie. Read sourit simplement à son remerciement. Il n'avait fait que dire le fond de sa pensée et donc la vérité. De toute façon, il était vraiment nul pour les compliments, les mensonges et autres fioritures. Elle finit par s'asseoir à ses côtés, ce qui le fit sourire davantage. L'endroit se prêtait à bien des choses. Un partage musical par exemple, surtout de cette qualité. « Oh euh... Je me suis permis d'approcher en entendant le son de ton violon... » dit-il presque trop timidement. « Ca doit bien faire quelques minutes. » Il sourit. Il ne savait pas si elle le prendrait comme un compliment qu'il l'ait épié tout ce temps. Après tout, cela faisait un peu esprit pervers... n'est-ce pas ? « Cela faisait longtemps que je n'avais pas profiter de quelque chose de si beau... » dit-il à propos de la mélodie entendue, en regardant la demoiselle de bas en haut, ce qui, soit dit en passant, pouvait prêter à confusion.

Le rire de notre jeune homme vint se joindre à celui -très mignon d'ailleurs – de la violoniste lorsqu'elle lui avoua ne pas l'avoir remarqué. « Oh non, c'est juste que ces temps-ci je me fais aussi discret qu'une souris ! » s'exclama-t-il, comme pour s'excuser du fait qu'il ne s'était pas manifesté plus tôt. Il aurait pu, mais il avait été totalement emporté par le son de l'instrument dont elle jouait d'une façon incroyable. Souriant de plus belle, il l'observa rougir, rougissant à son tour, avant de rire bêtement. C'était le genre de rire nerveux, lorsque l'on se trouvait gêné par la situation. Et Read l'était et pas qu'un peu. Son interlocutrice était vraiment charmante. Elle avait un très joli minois et surtout, il émanait d'elle comme une fantastique vitalité. L'on pourrait croire que des milliers de papillons sommeillait sur son corps, multicolores et prêts à s'envoler d'un coup, lâchés en pleine liberté. Lorsqu'elle demanda s'il désirait l'entendre jouer à nouveau, il acquiesça d'un signe de tête. Et sans un mot, la voilà qui se remettait à jouer et même à chanter un peu. Il l'observait, comme fasciné, buvant la moindre note émanant de son instrument. C'était comme si la jeune femme avait la fougue de la vie et de l'amour. Read souriait tendrement. Et lorsqu'elle eut fini, il se rapprocha un peu plus d'elle. Ancrant son regard azuré dans le sien, leurs souffles se mêlant, il reprit la parole. « On dirait que les anges chantent lorsque tu joues... C'est juste extraordinaire!» affirma-t-il doucement. C'était sorti tout seul. Comme toutes les petites phrases trop enfantines et trop spontanées de Read. C'était lui dans toute sa splendeur.

La présence de la jeune violoniste le reposait. Il n'avait pas ressenti cela auprès de quelqu'un depuis des lustres. Doucement, il se rapprocha. Ils étaient si proches que c'en était intimidant. Mais leur regard se croisa et Read crut un instant qu'il allait embrasser cette demoiselle à peine rencontrée. Ce n'était pas sage, pas du tout, ce serait retombé dans les plaisirs faciles, ce serait chercher ce qui est interdit. Pour qu passerait-il ? Pour qui le prendrait-elle ? Ils ont échangé deux mots à peine et il l'embrasserait ? Totalement stupide comme idée ! Cependant, la jeune femme eut la même pensée car il allait tout juste s'écarter lorsqu'il sentit son souffle contre le sien et ses lèvres venir se blottir contre les siennes, délicatement. Ce moment avait produit un désir jusque-là éteint dans l'esprit de Read. Elle s'excusa timidement. Il rougit. Il rougit beaucoup. Il se mordit la lèvre inférieure avant de détourner le regard. C'était une situation des plus étranges et en même temps si tentantes qu'il.... qu'il ne pouvait pas s'en priver.
« D'accord... » souffla-t-il avant de passer une main dans la nuque de la demoiselle, lui caressant au passage doucement la joue. Puis il l'embrassa, tout bonnement. Autant continuer ce qui avait été commencé. Il l'embrassa avec avidité, d'une façon bien plus langoureuse que les petits baisers timides échangés plus tôt. Il ferma les yeux avant de s'écarter, de la regarder quelques secondes, voir sa réaction et de l'embrasser de nouveau. Ce qu'il faisait n'était pas bien, pas moral... Mais cela lui procurait une sensation de vie intense à laquelle il ne pouvait que céder.

Read était totalement perdu, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Cela ne s'était jamais produit si vite. Même dans sa période de débauche, où il fricotait avec n'importe quelle personne désireuse de passer du bon temps, il n'avait jamais été si rapide à embrasser. Et puis, dans sa période de débauche, il était tout le temps bourré ou sous médocs lorsqu'il s'adonnait à ce genre de jeux interdits, alors que là, en cet instant, sur cette plage, il était maître de lui-même. Enfin maître est un bien grand mot puisque ses mains se déplaçaient toutes seules le long de la nuque et du corps de sa partenaire, au nom inconnu. Ses lèvres emprisonnaient les siennes à une vitesse folle, allant crescendo. Read était en train de commettre le plus intense de tous les vices et pourtant, il se sentait bien, des frissons lui parcourant le corps alors qu'il embrassait une nouvelle fois la jeune violoniste. Ses mains se firent beaucoup plus perverses, cherchant à passer sous le haut de son interlocutrice alors qu'il l'avait poussée contre le sable. C'était comme s'il ne pouvait pas s'en empêcher, comme s'il.... était en manque ? Il avait l'impression d'être un animal, bien que ses gestes soient très doux, comme d'habitude. Si on lui avait dit que son premier jour au Summer Camp se passerait ainsi, il ne l'aurait pas cru et c'était pourtant le cas. Et ils se laissèrent aller aux baisers, encore en silence, jusqu'à ce que notre jeune homme le brise, par quelques mots, décidé à mettre les choses au clair.
« Je ne sais absolument pas qui tu es, mais j'ai juste terriblement envie de toi... » affirma-t-il, le souffle court, en l'observant. Puis un petit sourire apparut aux coins de ses lèvres. Il aurait suffit qu'elle l'arrête, mais au contraire, elle n'avait pas l'air de vouloir que les choses, commencées si bien, se terminent si vite. Et Read non plus. La belle affaire.