bromance (wesab)

la bouffe a été bonne. très bonne. t'as pas mangé, t'as dévoré. comme si on allait t'enlever le repas. comme si tu faisais des réserves pour les prochains jours. la peur de manquer. encore. t'es clairement dans cette dynamique depuis des années, wes. t'es dans une spirale qui ne se voit pas forcément au premier regard ou au premier contact avec toi. mais quand on creuse un peu, on sent un malêtre profond chez toi. un mal de vivre qui te colle à la peau et te dicte ton comportement. un putain de chaos émotionnel que tu n'arrives pas à gérer. surtout en période de crise comme actuellement avec ta copine. j'peux prendre à emporter pour demain ? là j'peux plus, mon bide va exploser, que tu réponds en rigolant, tapotant légèrement sur ton ventre. t'es au maximum de ce que tu peux avaler et comme t'as bien bu, tu sais pertinemment que ça va se finir dans les toilettes cette histoire. ton regard se relève sur gabriel qui semble te proposer le graal. putain grave ! si j'arrive à m'lever du canapé. rire franc en essayant tant bien que mal de te lever du canapé. une fois debout, tu fouilles dans tes affaires pour y trouver un joint parfaitement roulé. tu le rejoins sur le balcon. hééé, t'as pris mon transat, l'tien est à côté. déjà parce que t'aimes bien l'emmerder et ensuite parce que l'autre te parait beaucoup trop loin pour faire l'effort de te bouger. tu regardes la vue, magnifique. imprenable. oh wooow, c'est décidé, j'déménage de boston, j'viens vivre ici. tu poses mécaniquement ton joint sur les lèvres et le déclare. inspire longuement dedans avant de recracher délicatement l'épaisse fumée blanchâtre. ça vaut pas la mienne mais t'es bien content de pouvoir te détendre un peu plus - @Gabriel Pastor