Les originesafro-américaine
feat. kiele montgomery
ventura, californie, 08//07/99
américaine
célibataire, hétérosexuelle, hétéroromantique
petits boulots, à droite à gauche, en ce moment pompiste/vendeuse dans une station essence 24/24
pauvre, à peine assez pour payer son loyer et sa conso, pas assez pour avoir le frigo rempli
Le caractère
hyper sensible ; aime la prise de risque ; têtue ; boudeuse ; pas tellement patiente ; se met facilement en colère ; a besoin de temps pour redescendre ; cache ses qualités pour éloigner ceux qui pourraient l'abîmer ; évite souvent le regard des autres ; souvent sur la défensive, se méfie d'tout ceux qu'elle n'connaît pas ; prête à monter au front à la moindre injustice ; s'laisse facilement embarquer par les idées noires ; noie ses idées dans des verres d'alcool, de nuages de marie jeanne, de la poudre blanche ; meuble facilement les conversations grâce à son expérience d'vendeuse ; bien plus difficile quand il s'agit de parler d'elle ; se méfie des gens trop maniérés, trop propres sur eux ; mauvais souvenirs qui refont surface ; partagée entre l'idée de devoir survivre, et celle de ne pas avoir sa place ici.
Les anecdotes
- ( 01 ) les parents sont de mondes, de cultures différentes, ils ne se ressemblent pas pourtant ce sont aimés, il fut un temps. tout du moins, c'est c'que ton père a toujours cru. avec l'recul, dur de comprendre les véritables raisons qui ont fait qu'ces deux personnes se soient rassemblées, pour t'créer. toi.
- ( 02 ) maman, vient d'une famille dans laquelle on n'se mélange pas, les terres américaines, la communauté texanes, celle qui veut faire perdurer la lignée. l'père lui descend d'cette triste époque d'l'esclavage, enfance passée dans dans un quartier pauvre au nord de la californie. monde qui diffère, quand l'une apprends ses leçons dans les écoles catholiques de houston, l'autre travaille déjà dans les champs, pour aider les parents.
- ( 03 ) personne n'saura expliqué vraiment ce qui les a rassemblés, si ce n'est une soirée dans un des bars de la ville. elle était ivre, l'filet est tendu quand le numéro d'charme est lancée, elle tombe dedans les pieds en premier. l'souvenir de ton enfance entre tes deux parents reste vague, pourtant pleines de cris, d'mots assassins et de paroles blessantes, c'est pas d'l'amour qui unit ses deux là. les images d'ton père qui s'cache pour pleurer, la violence d'une mère qui se sent piégée.
- ( 04 ) t'as six ans quand l'divorce est prononcé, l'argent, c'est maman qui l'a. ton père lui n'a toujours su qu'enchaîner les petits boulots, diplômes qui manquent sur l'cv. alors forcément, plus apte à assurer ton avenir, c'est chez elle que tu vivras. rapidement, nouvelle famille à trois constituée, avec l'nouveau mec de ta mère. bien trop sympa pour être fiable, à coup d'grand sourires et d'politesses, pourtant les regards n'trompent pas.
- ( 05 ) pas d'amour pour toi. aucune raison d'en avoir, tu n'lui appartiens pas. juste la fille d'l'ancien mec de la sienne. un homme qui vient du même endroit qu'elle, en réalité un homme qui l'a toujours voulu, l'genre qui attends dans la pénombre, qu'la proie se libère. rapidement t'es relayée au rôle d'meuble, on t'oublie parfois. à la maison, t'apprends à t'débrouiller seule.
- ( 06 ) au début on t'dis trop rien, puis plus tu grandis, plus tu réponds aux remarques désobligeantes, dix années de vie, et déjà se dresse face au tyran. premières baffes qui tombent, personne pour t'défendre, même ta mère. pas inquiéter l'père, tu l'sais, assez d'problème comme ça. plus l'temps passe, plus les coups pleuvent, plus les ordres tombent. alors pour éviter d'ressortir avec des marques, pour éviter d'devoir assumer l'secret qui s'percerait à jour, t'obéis. véritable souillon, les mains s'abîment alors qu'les adultes s'amusent, profite de la liberté que ton obéissance permet.
- ( 07 ) l'coeur est comme un coffre fort dans lequel tu y enfermes toutes les souffrance, peine et douleur qu'on t'impose. enmagazine la douleur, ne laisse rien paraître, veut avoir l'air d'une gamine qui n'plit pas sous les violences qu'on t'impose. qu'elles soient mentales comme physique. alors, avant l'implosion, alors qu'l'adolescence pointe le bout de son nez la décision est prise. t'en aller. quitter la bulle d'oppression dans laquelle tu suffoques déjà.
- ( 08 ) si tu pars, tu n'reviens pas. oui maman, c'est bien ça l'idée, partir, les quitter à jamais. trois coups dans la porte d'une caravane, sur un terrain un peu éloignée d'la ville. ouvre la porte sur une gamine qu'il n'a pas vu pendant presque dix ans. la joie d'se retrouver, pourtant l'endroit n'a rien qui conviendrait à une fille d'ton âge. ton père l'sait et malgré ses refus d'te faire subir sa misère, pas d'autre choix possible. tu n'y retourneras pas.
- ( 09 ) espace restreint, tu manques de tout et pourtant de rien, t'as tout ce dont t'as jamais osé rêvé, un père qui t'aimes, qui fais attention à toi. pourtant, ton apparence change, parce que les moyens sont différents. les habits sont souvents les mêmes, parfois tâchés, les sacs de linge grossissent en attendant d'avoir d'l'argent pour aller à la laverie. toujours les mêmes habits, cette même odeur de renfermé.
- ( 10 ) les gosses sont méchants, c'est à ce moment là que tu t'en rends le plus compte. ils ont tous noté ton changement, les tâches sur tes vêtements qui commencent à s'abîmer, les cheveux mal peignés, les poils de chats sur tes habits. rapidement les moqueries et railleries pleuvent, tombent comme des coups de massues, drôle de façon de t'abattre. alors la gamine déjà bien solitaire se renferme.
- ( 11 ) au fur et à mesure, aller en cours devient un supplice, mais ne montre rien. se renfermant simplement un peu plus sur elle même, continuant de se présenter en classe, avec l'envie de repartir en courant. hors de question pourtant d'gâcher ta vie pour leur bêtise. dans la sphère familiale c'est tout aussi difficile. papa se tue à la tâche pour réussir à t'offrir tout les jours un repas. tu l'vois bien, c'est plus d'l'amour paternel, c'est du sacrifice.
- ( 12 ) c'est à ses seize ans qu'elle développe les premières symptômes d'un trouble explosif, crises qui apparaissent comme sans raison aucune, les premières violences se dirigent vers elle-même. plaies sur les bras comme pour faire sortir la colère, l'impression d'y arriver. pourtant au fur et à mesure ça ne suffit plus, besoin de plus de violence, les objets volent à travers la caravane quand elle perd patience. la solitude de cette caravane, quand son père travaille l'étouffe. en public, aucune trace, paraître le plus normal possible, carapace enfilée. retrait qui s'installe.
- ( 13 ) un an à vivre comme ça. jusqu'à la mauvaise nouvelle. l'médecin passé, des examens sont prescrits pour le père qui semble s'épuiser de jour en jour. l'arrêt de travail est refusé, comment pourrait-il subvenir à tes besoins même les plus précaires ? des mois plus tard, c'est la maladie qui l'emporte.
- ( 14 ) l'arrivée à boston se fait au printemps, la famille paternelle qui t'accueille avec amour et bienveillance. pourtant t'as toujours cette colère qui ne cesse de grandir, envers tellement de choses, tellement de monde. tu l'sais, la plus grande coupable c'est ta mère. les excès te poursuives, t'amenant à commencer des substances qui t'envoie dans un autre univers. les crises sont toujours présentent, faisant partie de toi, tu les caches au monde. essayant d'en cacher également les traces, parfois difficilement.
- ( 15 ) amour pour les bagnoles comme héritage de ton père que tu tiens à préserver, perdurer. alors forcément dès qu't'as ton permis, t'achètes ta première voiture, celle qui t'accompagneras dans tes premières courses. au début sur des circuits encadrés, mais ça manque bien trop d'adrénaline. approchée par des gars pas fréquentables, l'adresse est donnée. première course clandestine, finisant comme véritable exutoire.
- ( 16 ) des petits boulots, en tout genre. premier pas dans l'babysitting, puis s'ensuit les éternels classiques, restauration rapide, agent d'entretiens dans différentes structures, caissière à l'épicerie du coin, jusqu'à te faire embaucher il y a quelques mois dans une station essence à la sortie de la ville. véritable quartier général des mecs que tu côtoie une fois que la nuit tombe sur boston.
- Code:
<pris><b>ZAHARA DAVIS</b> <span>@"Orphée Sarehenes"</span></pris>
(Orphée Sarehenes)
nébuleuse ☽ la tête dans les nuages, j'vois les étoiles m'apaiser, sur l'toit de l'immeuble, toi et moi, coincés dans une toile d'araignée.