Appel vers Archer

(08.08.24) il était 19h. elle se préparait à sortir, elle devait performer au Sun Rock ce soir-là. quand on s'était mis à tambouriner contre sa porte. katie n'était pas là, elle était partie en roadtrip avec son amie. elle avait composé le 911 avant d'ouvrir la porte; mécanisme de prévention tout naturel. mais quoi dire à la police... quand c'est la police qui débarquait chez soi? menottée, puis transportée en salle d'interro. elle n'avait rien retenu de ce qu'on avait bien pu lui balancer au visage en l'arrêtant. elle était sous le choc. on lui avait donné le droit à un appel. son choix s'était tout naturellement posé sur Archer. il est vingt et une heure passées lorsqu'il répond. si elle avait chassé les larmes sur son visage, sa voix, elle, tremblait toujours. « Arch? Je... j'te dérange? »

@Archer Graves

La soirée s'était annoncée relativement calme malgré les allers et venus évidents chez sa voisine du dessus, qui le faisaient un peu soupirer. Comment assurer sa sécurité et être à sa disposition si finalement, on lui disait de ne pas s'imposer et surtout de la laisser vivre ? Les limites étaient encore trop flous. Archer était en train de nettoyer sa cuisine lorsque son téléphone privé se mis à vibrer. Intrigué, il s'arrêta dans son mouvement, se penchant tout juste pour voir le nom. Dottie. Il délaissa son torchon, qu'il rangea à sa place automatiquement, avant d'attraper le petit appareil, le portant à son oreille. « Dottie ?... » Sa voix tremblait. Automatiquement, l'expression d'Archer se durcit. Problèmes. « Que t'arrive-t-il ? Je t'écoute. »

Elle était dans une petite pièce, seule. Avec pour seul accessoire le téléphone qu'elle avait entre les mains. On lui avait dit d'appeler son avocat. Mais bon Dieu, qui appeler? Et surtout pourquoi en appeler un? Archer avait été une évidence. Il saurait la guider. Mais elle était si paniquée, qu'elle ne fit qu'enchaîner une suite de mots à peine compréhensibles, de son bout du combiné. « On m'a arrêtée. Despolicierssontentrésetm'ontmenotée... » Quelques reniflements pour venir ponctuer les sanglots et la panique apparente dans sa voix. « Et je sais pas ce que j'ai fait... »

La panique dans la voix de Dottie était très claire. C'était la première fois qu'il l'entendait ainsi, même ; de quoi l'inquiéter. « Respire, Dottie. Je vais t'aider et te sortir de là. Est-ce que tu sais dans quel commissariat ils t'ont emmenée ? Un nom d'officier, peut-être ? » Ce n'était pas bien grave si elle ne savait pas, en vérité, mais en la faisant réfléchir, il pourrait gagner un peu de temps de son côté ; car de son autre main, il avait déjà récupéré son téléphone professionnel, cherchant dans ses contacts d'anciens collègues sur Boston qui pourraient lui donner les infos dont il avait besoin.

« J'suis même pas sûre ils m'ont planquée où, va savoir. On a dû faire 1 heure de route. Alors qu'il y a un commissariat à quelques rues de chez moi à peine... » Ça ne faisait aucun sens. Les idées s'emmêlaient dans sa tête. « Olsen et Wyatt. Ils étaient deux. Pas en uniforme. » Elle tentait de se creuser les méninges pour se rappeler des motifs de son arrestation. Rien. Le vide. Noir total. « Ils m'ont dit de m'appeler un avocat... tu en connais? J'ai que des tickets de vitesse à mon dossier, Archer... »

Une heure de route ? Il se figeait dans son mouvement, le regard pensif. Ce n'est pas la police. Quelque chose clochait, et pas qu'un peu. La police fonctionnait par districts, quartiers, villes ; mais ils ne conduisait jamais une heure de route pour se rendre quelque part. Il inspira profondément. Wyatt et Olsen. Téléphone portable coincé entre son oreille et son épaule, il saisissait l'autre à deux mains, pianotant déjà dessus. « Je vais te trouver un avocat. Ne pense pas à ce qu'ils pourraient te reprocher, s'ils ne te l'ont pas dit c'est qu'ils attendent quelque chose, que ce soit d'une personne extérieure, ou de toi, comme une erreur. Le plus prudent c'est de rester silencieuse, quoiqu'ils te disent ; n'entre pas dans leur jeu et ne répond à aucune provocation. » Mais dans tous les cas s'il devait envoyer un avocat, il allait avoir besoin du lieu. Finissant de pianoter sur son téléphone, il récupéra celui coincé pour le changer d'oreille. « Dottie. Tu dois pouvoir leur demander où ton avocat doit se rendre. »

« J'suis dans la merde, pas vrai? » Elle inspire, expire. Essaie, au moins, de se concentrer sur sa respiration. Et sur la voix d'Archer à l'autre bout du fil. Elle renifle, sèche les larmes qui germent au bord de ses yeux, puis dépose le combiné pour aller toquer timidement contre la porte de la pièce. On lui dit de se dépêcher, qu'elle a pas toute la journée. « 201 Maple St, Chelsea. J'vais devoir raccrocher bientôt... »

201 Maple St, Chelsea. QG du FBI de la division de Boston. Non seulement c'était étrange, mais il ne voyait aucune raison d'emmener Dottie là-bas. Aurait-il la prétention de penser qu'il s'agirait d'un moyen de l'atteindre ? Non, car le FBI avait toujours son contact et savait qu'ils pouvaient le joindre à toute heure. Le téléphone professionnel fourré dans la poche, Archer quittait sa cuisine pour filer vers l'entrée, le regard rivé sur ses clés de voiture. « Ok, Dottie, écoute-moi attentivement. Je vais passer quelques appels pour savoir exactement pourquoi tu as été emmenée. Reste calme et ne dis rien à personne jusqu'à ce que j'arrive, ou que j'envoie quelqu'un de confiance. Il est important que tu restes calme et ne cèdes pas sous la pression. Je vais aussi t'envoyer un avocat dès que possible. Reste tranquille et ne t'inquiète pas ; je m'occupe de tout. Souviens-toi que je suis là pour toi. » La porte du penthouse claquait derrière lui, bruit certainement audible pour Dottie.

« Ok, ok... » C'est tout ce qu'elle trouva à dire, tentant de préserver une certaine contenance dans les circonstances. Elle faisait un cauchemar, pas vrai? Ça ne pouvait être que ça. Il enverrait un avocat. Il ferait quelques appels. Il viendrait. Elle en avait entendu des tonnes, d'histoires d'horreur, où des personnes étaient faussement accusées, puis incarcérées. Pour elle, sa vie était en train d'éclater en morceaux. « Merci Arch. » On se voit tantôt, peut-être?, qu'elle pensa tristement en silence. Puis raccrocha, de nouveau seule avec elle-même.