hell soul. ((SOHAN))

le coeur à la gorge. l’alcool qui fait rien passer. les pensées étranglent l’âme. prisonnière du propre corps. à tout garder à l’interieur, même les larmes ont plus la force de couler. mort cérébrale. les efforts qui partent en fumée ce soir. tremble les doigts, nerveux d’ouvrir le sachet. appréhende le retour en enfer. à rouvrir les portes d’une addiction qui semblait soigné. arrache le plastique à coups de crocs. appartement inconnu, dans les toilettes, les yeux rivés sur les mains qui s’empressent. forment les rails. méthode jamais oubliée. aucun son, sans sourire. vide profond matraque. en face, reflet de la honte. ignore, minable gamine qui replonge. au milieu de ces inconnus, appartement bondé de monde. déconnectée. carte tapote sur le marbre près de la vasque. l’hésitation dure pas. juste une demie seconde avant de plonger dedans. ferme les yeux, aspire. narines poudrées. renifle. ouvre les paupières, renifle encore. laisse la toxine taper au cerveau. recommence, même schéma de camée désespérée. jusqu’à ce la porte s’ouvre. les dents qui grincent, contre le carrelage froid. les yeux glissent sur la silhouette. - tu veux quoi ?! agressive. mauvais mood degueule des lèvres qui tremblent.

preuve de l’excès encore en résidus sur le bout du nez. débauche coupée par l’intrusion. tendue, les mots sortent tranchants. sans voir ta gueule, pas de suite. jusqu’à ce que les azurs s’attardent, que le cerveau se souvienne. sohan. corps se détends, chevilles fébriles quand je me décolle du mur. - qu’est c’que ça peut t’foutre à toi ? tiens à peine debout. paume s’appuie sur la vasque, cherche l’équilibre des talons vertigineux. - j’croyais que t’étais mort depuis. soupire. lève les yeux au ciel, le détachement dans la gestuelle. ailleurs. plane trop haut, attitude nonchalante. te tourne le dos, penche en avant le billet roulé encore entre les doigts. - barres toi. j’ai pas envie d’partager. paille improvisée glissée dans le nez. au-dessus de la ligne, tremble avant d’aspirer la poudre.

nerfs à vifs. toxine empoisonne les émotions, manipule, pousse à l’excès. intensité rende la tempête brutale. tout s’embrouille à l’intérieur, tout saigne. psyché s’acharne à rejouer les mêmes scènes. murmurer les mêmes mots. au bord du gouffre, admire le fond. celui qui appelle, mon prénom hurlé par l’enfer. - alors pourquoi tu restes ? dégage. toi aussi. à vouloir décimer les restes d’un monde qu’à jamais tenu droit. bancal. toi et tes allers retours, relation instable, bruyante avant de devenir silencieuse. vient ce soir, renaître de ses cendres. relève la tête, trouve ton regard. doigts relâchent le billet. lui qui roule au sol. les azurs vitreuses, cherchent les tiennes dans un voile de détresse. sourire nargue, fait diversion. - brûlant. stoïque. l’adjectif à peine prononcé. - l’enfer. t’es sur qu’t’as envie d’y aller ? rajoute. sans âme, les mots vides. sonnent creux. - si c’est pas moi, c’est les autres. j’prefere faire le sale boulot moi même. anesthésié les coups par d’autres. remplacer le mal par un autre. - casses toi.