no goodbyes

Si le fait que Kaze fréquente quelqu'un en ce moment est une surprise en soi - ou plutôt, le fait qu'il en parle, c'est surtout le départ sans préavis de ce dernier sur le Japon qui inquiète Sienna. Cela ne lui ressemble pas du tout et si elle sait qu'il a eu une période difficile au travail, avec beaucoup de mal à supporter les sanctions qui lui ont été imposées, elle reste convaincue que c'est la pire idée qu'il ait eu. Son chef ne semble pas partager cet avis puisque Kaze lui confirme qu'aucun carton n'a besoin d'être fait et qu'ils peuvent donc aller tester le café du troisième étage. Sienna fait signe à son partenaire qu'elle revient, et réajuste son uniforme avant de monter à l'un des étages où se trouvent uniquement les détectives. Les salles de pause sont ouvertes à tout le monde mais ce n'est pas le plus courant d'y trouver de simples officiers. Un large sourire se dessine sur ses lèvres quand elle aperçoit son ancien partenaire et Sienna vient lui donner une rapide acolade pour le saluer. "Ravie de te revoir, Faulkner. T'as mon cadeau ?" lance-t-elle, taquine en faisant référence à leur conversation de la veille. "Plus sérieusement, je t'offre le café pour fêter ton non-départ. dit-elle discrètement, refusant que leur discussion fasse l'objet d'une des nombreuses rumeurs de la station de police.

no goodbyes24.07.2024 — @Sienna Morelli
— Le retour au boulot se faisait dans la difficulté, mais rien d'insurmontable finalement. J'étais resté bien une heure dans le bureau de mon chef, tentant désespérément de lui faire comprendre la position dans laquelle il m'avait mis délibérément depuis mon retour de l'accident de travail. C'était insoutenable, clairement. Pour un mec comme moi qui a besoin d'être dans l'action, rester derrière un bureau pour faire de la paperasse, c'était inenvisageable. Mais j'avais réussi à tenir mon argumentaire et finalement, un blâme avec boulot au bureau jusqu'à la fin de l'été, pour ensuite pouvoir retourner sur le terrain avec un babysitter. Enfin, un coéquipier quoi. C'était donc l'heure à présent de faire le débrief avec l'italienne, au troisième étage, autour du meilleur café du bâtiment. « évidemment que j'ai ton cadeau, tu me prends pour qui, morelli ? » Accolade rapide et je lui tendais le paquet que je sortais de derrière mon dos. Sous l'emballage, se trouvait des baguettes faites main, gravées de son prénom. « trop aimable, fallait pas » que je disais d'un sourire, avant que ce soit notre tour à la machine à café. « un double espresso bien serré s'il te plait »

Si Sienna a l’habitude de taquiner Kaze, elle y prend surtout un malin plaisir quand elle est à peu près sûre de le mettre mal à l’aise. C’est la raison principale pour laquelle elle parle de son cadeau à Kaze, n’imaginant pas une seconde qu’il ait pu lui ramener quoi que ce soit. Ils s’entendent très bien et Sienna le considère même comme un bon ami mais ils ne se sont jamais ramenés de cadeaux jusqu’ici. Alors quand ce dernier lui dit qu’il a évidemment un cadeau, elle s’attend à ce que ce soit une accolade ou une carte postale, rien de personnalisé. Lorsque Kaze sort la main de son dos, Sienna est surprise et fronce doucement les sourcils. “T’es pas sérieux !” répond-elle, surprise. Un sourire touché sur le visage, elle déballe avec soin le cadeau avant d’y découvrir les baguettes. Ses yeux se posent immédiatement sur l’inscription et Sienna l’enlace à nouveau plus longuement cette fois. “Merci Kaze, je m’y attendais pas.” Elle défait son étreinte et place les baguettes contre elle une seconde, écoutant sa commande de café. “C’est plus fort que moi, j’suis la générosité incarnée.” le taquine-t-elle avant de passer sa commande, puis la sienne une fois son café écoulé. Elle lui tend et demande immédiatement, impatiente d’avoir son histoire : “Tu lui as lâché le tip du siècle alors ? Comment t’as fait ??”

Une fois les remerciements finis et les cafés dans leur tasse, Sienna lui fait signe qu’ils peuvent s’installer un peu plus loin, et choisit une table face à la porte. Kaze s’apprête à lui raconter comment il a réussi à ne pas se faire virer malgré son départ sans préavis pour une semaine au Japon. Sienna est un peu surprise du geste de son ami, qu’elle ne reconnaît pas vraiment dans un tel acte de rébellion mais il faut croire que sa technique a marché puisqu’il a obtenu ce qu’il souhaitait : revenir sur le terrain. Quand Sienna l’interroge, Kaze se montre taquin et refuse de lui donner la réponse immédiatement. “Et comment veux-tu m’apprendre qu’il faut écouter le grand sage Papy Kaze si tu m’expliques ta super technique de persuasion ?” Même si Kaze a un peu plus d’expérience qu’elle dans le métier et qu’ils ont près de dix ans de différence d’âge, la jeune femme ne s’est jamais vraiment attardé sur elle. Il arrive que Sierra, Ilan et Kaze la charrient sur le fait qu’elle soit le bébé du groupe, mais c’est quelque chose que l’italienne n’apprécie pas particulièrement. Elle souhaite simplement être traitée sur un pied d’égalité, elle qui a déjà du mal à se faire accepter en tant que femme par certains autres collègues. Avec Kaze, c’est un peu différent, puisque les taquineries sont réciproques, et surtout elle sait qu’il ne la considère pas réellement comme telle, professionnellement parlant tout du moins.