Elle souffle. Se lève. Le désespoir brûle ses globes oculaires. Elle ravale ses larmes, la douce fille du marais. Les poings et la mâchoire serrés, elle quitte ce maudit restaurant. Elle a toujours l’héritage pour vivre dignement, mais elle aimerait garder ce petit pécule pour plus tard, les imprévus peuvent pleuvoir, telle une puissante averse en été. Les larmes sillonnent sur ses joues rebondies dès qu’elle ressent la chaleur étouffante du bord de mer. Ses cheveux reflète la lumière auveglante du jour. Où est-elle d’ailleurs ? Elle éternue, peu habitué à l’air climatisé. Seule, elle traverse la rue, larmoyante et terriblement en colère. Elle marmonne son mécontentement. Un char de ferraille s’arrête à un petit centimètre d’elle. Une succession de sons stridents et des cris s’envolent dans les airs. Son regard se braque sur le conducteur. Son nez se fronce et puis elle détale de l’asphalte. Elle saute un muret et s’arrache les poumons en courant sur le sable chaud. « JE VOUS DÉTESTE !!! » Les sanglots sont absorbés par le bruit régulier des vagues. Ici, elle n’est rien. Elle n’existe plus. Elle erre. Plus aucun repère. L’angoisse grandit, d’abord dans sa gorge, puis dans son cœur. Les jambes flageolent. Elle tourne sur elle même. L’air lui manque malgré le vent qui souffle. Elle porte sa main à sa poitrine qui semble se rétrécir. Sa conscience s’évapore. Elle sanglote. Frêle créature. Son attitude commence à intéresser. Des doigts la pointent. Des rires éclatent. Elle se sent vaciller. Perdre le contrôle. Elle n’a plus d’espoir. Son pessimisme s’enroule autour d’elle et l’étrangle. Elle n’y arrivera jamais. Elle devrait retourner d’où elle vient. Vivre de son potager et de la pêche. Tout ce monde l’étourdie. L’astre semble faire fondre sa peau cireuse. Ses mules sont abandonnés. Sa robe glisse de ses hanches. Elle plonge et pousse sur ses jambes pour disparaître loin sous les flots. La houle la chasse après une lutte acharnée. Recrachée sur le rivage, elle ferme les yeux alors que l’océan caresse ses membres inférieurs encore immergés. Parfois, l’eau remonte à la taille et se retire. Seulement enveloppée de ses sous vêtements, elle finit par somnoler et quitter ce monde qui l’écœure.
(Holly Abernathy)
fuck what they think
✧ The moon shimmers in green water. White herons fly through the moonlight. The young man hears a girl gathering water-chestnuts