Again again ... And what ? Neakas

Les extrêmes tombaient après les premières propositions rejetées. Les deux propositions qui pouvaient réellement influer notre quotidien. Les deux propositions qui possédaient un réel pouvoir dans notre quotidien. Elles glissaient sans que je ne sache les retenir. Gamin désespéré qui était prêt à tout. Aux mots de l'amoureux, je me reculais de quelques pas me mettant à marcher de long en larger. Le cerveau tournait à toute vitesse. Je cherchais la solution, la faille. Mâchouillant nerveusement ma lèvre, je finissais par répondre en ne cessant jamais de marcher « Si... Si tu ne peux plus et que je dois vraiment faire un choix entre eux et toi, ce... C'est toi Amore. Ce sera toujours toi malgré tout. Je... Je saurai gérer l'absence de ce monde... Je... Faut juste que... Faut juste que j'arrive à négocier avec Rob pour qu'il accepte de me laisser partir... » Juste une négociation. Mais, une négociation qui risquait d'être foutrement compliquée et qui pouvait peut-être mal se terminer.

Trop déconnecté, l'esprit ne s'arrêtait pas. Il explorait les scénarios pour échapper à Rob et à la Mafia. Les chemins possibles, les failles, les risques, les échecs, les réussites... Je peinais à trouver un chemin qui me conduirait au succès sans pertes. Je peinais à trouver une solution pour m'échapper de ma prison dorée. F*ck it. Ça n'allait pas être simple, mais ce n'était pas impossible. N'est-ce pas ? La main de mon mari dans la mienne me ramenait soudainement au présent. Mes prunelles encore pleines de larmes se posaient sur lui qui me ramenait vers lui et j'hochais doucement la tête comme pour confirmer mon choix. « Je suis sûr. » Le choix était confirmé à haute voix pour ne laisser aucune place aux doutes. J'étais prêt à tout pour mon mari, prêt à tout pour qu'il sache que je l'aimais plus que tout et qu'il était le seul - avec notre fille - à avoir autant d'importance. Ouais, je n'avais pas de limites pour le lui prouver. J'étais prêt à tout... Même à perdre la vie.

La détermination était élevée, mais, au fil des secondes qui s'écoulaient et des scénarios qui se jouaient à l'intérieur de mon esprit, la peur s'intensifiait. Je connaissais le risque de mon acte. Je connaissais la fin tragique qui pouvait survenir. Celle qui avait plus de quatre-vingt dix pour cent de risques de s'abattre sur moi parce que ce n'était pas un monde de Bisounours. Mon mari me reconnectait à l'instant présent. Celui dans lequel nous étions encore en sécurité. Celui dans lequel j'étais encore en vie et sans menace au-dessus de la tête. Sa main glissait dans mon dos et je venais confirmer ma décision, malgré cette angoisse qui tapissait mon être. Ses lèvres se déposaient sur les miennes et je répondais avidement au baiser. Mes mains se posaient sur les hanches de mon mari tandis que mon corps se pressait contre le sien. Comme si je désirais en profiter de peur de tout perdre dans trop peu de temps.

Et chaque seconde devenait réellement précieuse. J'avais conscience de ce que quitter la Mafia voulait dire. J'avais dû créer un plan pendant des mois la dernière fois. J'avais dû prendre le risque de mourir me tirant une balle si proche du cœur. J'avais pris le risque de mourir à tout instant si la vérité se dévoilait et je m'en fichais à cette période parce que je n'avais rien à perdre. Pas comme maintenant. Pas comme aujourd'hui. Aujourd'hui, je n'avais pas envie de mourir. Aujourd'hui, j'avais tant à perdre. Aujourd'hui, j'avais moins de marge de manœuvre qu'autrefois en Italie. Le risque était encore plus élevé ici et maintenant. Alors, après cette confirmation, chaque seconde devenait un trésor à chérir et dont je devais profiter. Les corps se collaient comme par peur de se perdre. Les lèvres se dévoraient par angoisse de l'ultime moment. Mon haut valsait. Les lèvres de mon mari glissait sur ma peau accélérant mon cœur et me laissant à bout de souffle. Mes propres doigts bougeaient venant attraper le haut de l'amoureux pour le retirer aussi bien trop désireux de sentir sa peau nue contre la mienne.