BREATH OF THE WILD | JASPOLA

Les véritables vacances ne commencent que dans quelques jours, mais ça ne l’a pas empêché, aujourd’hui, de demander à sa serveuse de gérer le café dans son entièreté. Forte de son envie de prendre l’air et de profiter. Après tout, une personne plutôt bien-pensante lui avait intimé il n’y a pas très longtemps, qu’elle devrait apprendre – ou plutôt réapprendre – à se lâcher. A agir sans pour autant perdre des heures à réfléchir. Et autant le faire en bonne compagnie. C’est pour ça qu’elle a invité Jasper à venir avec elle aujourd’hui. Amis de longue date, ils se sont perdus plusieurs fois, n’ont pas forcément pris des nouvelles tous les jours, n’ont pas suivi tous les rebondissements, mais ils ont su les plus importants. Et en un sens, Enola est persuadée que ça ressemble à ça, la véritable amitié. Savoir que quelque part dans le monde, cette personne sera là pour vous épauler. Ou… pour vous suivre durant une randonnée improvisée.
Son dos un brin courbé par l’énorme sac à dos qu’elle vient de mettre dessus, elle observe la voiture de l’homme qu’elle attend se garer, puis il sort, le regarde de la tête aux pieds, et l’accueille, désinvolte, « T’as pas les bonnes baskets. » Pour ce qu’elle en sait. Mais elle joue les plus malines, elle, alors qu’elle a tout de la novice qui veut bien faire. Appuie son factice caractère expert.

Les vacances, ça ressemble à ça. Du moins, quand le mini Elllington est avec sa mère, et moi avec moi-même. Même si Théa, venue s’incruster, contribue à rendre le quotidien moins morose. Disons que ses dramas me font oublier l’absence des miens, ou la redondance, plutôt, de l’éternel. Le rat lassé de faire le tour de sa roue, en sort pour aller faire une randonnée. La compagnie, Enola, est presque toujours bonne. Enfin, j’veux dire, elle l’est, toujours, mais le presque s'immisce pour le plaisir de la renvoyer dans les cordes. Une amitié sans renvoi de balle, j’ai quasi jamais connu. Et, quand ça arrivait, elle s’éteignait dans l’indifférence. J’ai pas prévu que ça nous effleure. Solides, au fil des mois, des années, nous avons éludé les doutes pour nous retrouver dans une amitié fiable. Un roc, même si t’as des idées dont je n’ai toujours pas déterminé si, pour celle présentement, elle était bonne ou mauvaise. Rien que pour l’image de ce sac qui te fait courber l’échine, je dirais bonne. Un rictus immédiat, en introduction. J’en ai pris un plus léger, moins prévoyant. Des barres de céréales, une bouteille, une gourde, quelques trucs de survie offert par je n’sais plus qui. Le genre de kit à la con que t’offres et qui s’oublie dans un tiroir. Un regard vers les baskets, une fois dehors. “On en reparle au dixième kilomètre.” De vieilles baskets, mais qui ont subi, encaissé, et qui n’ont jamais failli. “Neuves ?” Un coup de menton, vers les tiennes. Ca me parait pas bien usé. “Ils t’ont tout vendu à la boutique ?” Moqueur, le sourire, alors qu’une imitation de roucoulement de pigeon se tente en te passant devant pour accéder au panneau des boucles.

La malice sur le bord des lèvres, elle apprécie qu’à peine sortie de la voiture, Jasper lui répond de la sienne. Il la jauge, deux, trois secondes avant de lui répondre, “On en reparle au dixième kilomètre.” Le mot qui retentit le plus dans sa tête, c’est dixième ; c’est un peu beaucoup, non, peut-être ? Elle veut dire… pour deux novices, en termes de kilomètres. Le problème c’est qu’après, elle va devoir te supplier de la porter et la blonde, elle n’est pas sûre que tu sois prêt à accepter. “Neuves ?” Forcément. Ce n’est pas comme si elle faisait de la randonnée très souvent. Elle est sportive… Le dimanche seulement. C’est mieux que rien, en y repensant. “Ils t’ont tout vendu à la boutique ?” Mais c’est qu’il est devenu comique avec le temps, même s’il l’a toujours été, Enola l’avoue volontiers. Malgré tout ce qu’il a vécu, la vie dans sa généralité, il le garde intact, son sourire, et est toujours prêt à lui offrir.

Alors même s’il l’ami se moque encore au moment de la dépasser, elle se met en route, et balance, « Alors non. » pour la vente en gros. « Ils ne m’ont vendu que la moitié. » Et c’est clairement assez, elle va potentiellement le supplier de porter son sac avant la fin de cette journée. « Et elles ne sont pas tout à fait neuves. » baragouine comme une gamine qui a fauté. Puis reprend très vite une contenance, parce qu’il n’y a pas mort d’homme à ne pas être douée en excursion programmée. « Depuis quand t’es devenu expert en randonnée ? » Et tandis qu’ils marchent côte à côte, rythme de croisière enclenché… « Sinon ça va ? » Oui, normalement, les discussions commencent par ça, mais elle ne fait jamais rien dans l’ordre, Enola.

D’abord, on commence par quelques hostilités ; comme ça, quelques échanges de balles, on s’échauffe la voix avant d’entamer les jambes. C’est bon enfant, toujours. Si je peux cultiver des relations amoureuses tumultueuses, mes amitiés, je les souhaite les plus harmonieuses possibles. Histoire d’équilibre. Histoire de tenir debout. Tout ne peut pas être une lutte, il faut des coins de repos. T’en es un des miens. J’peux arborer mon sourire de crétin suffisant, tu sauras que j’pense qu’un mot sur deux, j’sais que tu sauras faire le tri. Quand mes sourcils se lèvent, légèrement, pour marquer le doute à l’encontre de tes dires. Je préfère l’esquisse moqueuse sur les lèvres, retenant un “Y avait pas ta taille pour l’autre moitié ?”, solidement coincé dans la gorge. On a pas encore commencé l’excursion, faut peut-être doser sur les vannes. Quoique, pas dit qu’elles passent mieux une fois les kilomètres dans les pieds. Nous ne sommes pas les sportifs de l’année ; bien que j’essaye, surtout depuis le petit soucis de cœur qui défaille, d’améliorer tout ça. Ouais, parce que c’est plus facile de se mettre à faire davantage de sport, que de regarder clairement en face ce qui déconne dans son quotidien. Genre, pas dormir et bosser comme un acharné. Mais, j’essaye, tu vois, j’suis là. “T’as quand même marché depuis le magasin jusqu’à ta voiture.” Celle-là, j’l’ai pas filtré, un fin sourire à la bouche. Avant de reprendre : “J’en fais jamais et j’suis pas ultra doué quand il s’agit de suivre un chemin sur plusieurs kilomètres.” Je finis souvent par suivre mon instinct.. qui n’est pas bon. Ca se saurait s’il l’était. Mais qu’importe, on commence, et ça a l’air plutôt bien balisé. Tu t’intéresses. Et moi, j’sais jamais quoi répondre à cette question basique. “Ouais.. ouais. “ Les épaules sont haussées, à peine. “Ca va pas.. pas, j’sais pas si c’est clair.” Un œil vers elle. Non, probablement que non. “C’est pas la déprime et c’est pas le bonheur absolu, c’est pile entre les deux.” Neutre. Etat neutre. “Pour absolument aucune raison.” J’anticipe. “Et me dit pas de m’inscrire à un nouveau sport ou à une activité de couture.” Un rictus amusé, quand c’est rajouté. “Bon et toi ? Dis-moi que c’est moins chiant. ” Moins neutre, moins hamster coincé dans sa roue.

Elle n’est pas sûre de ce qu’elle fait, mais au moins, c’est avec le sourire qu’elle s’y prend, et même les petites piques de Jasper n’y changeront, bien au contraire, ça la galvanise et lui donne l’envie de continuer. De sortir de ses habitudes. De mettre de côté la routine. De vivre. “T’as quand même marché depuis le magasin jusqu’à ta voiture.” Son rire se perd dans sa gorge, secouant le visage, dissimule à peine son amusement grandissant. Et ne se perd pas à le contredire, parce qu’il a raison, tout simplement. “J’en fais jamais et j’suis pas ultra doué quand il s’agit de suivre un chemin sur plusieurs kilomètres.” Ca tilte derechef dans sa tête, ils vont finir par faire du hors-piste et se perdre quelque part dans la forêt. Un programme qui promet.

Puis demande comment il va, avec son petit air innocente, “Ouais.. ouais. “ et parce qu’il est évasif, que sa voix le souffle pour lui, elle sait que l’humeur n’est pas au beau fixe, alors elle se promet de la relever, “Ca va pas.. pas, j’sais pas si c’est clair.” Si ça l’est, mais dans l’espoir qu’il s’épanche un peu plus, la blonde plisse l’arrête de son nez. “C’est pas la déprime et c’est pas le bonheur absolu, c’est pile entre les deux.” Se dit qu’ils se ressemblent un peu, alors que ça ne devrait pas être le cas d’Enola. “Pour absolument aucune raison.” Peut-être que toi aussi, Jasper, c’est contre la routine que tu te bats. “Et me dit pas de m’inscrire à un nouveau sport ou à une activité de couture.” Elle grimace face à l’idée, celle de la couture, s’entend, parce que pour le premier, c’est déjà ce que vous faites en ce moment. “Bon et toi ? Dis-moi que c’est moins chiant. ” Elle ? Elle, elle regarde devant elle, en se demandant en permanence ce qu’elle fait. Elle cherche sa place dans un café qu’elle ne voulait pas tenir à la base, elle s’ennuie dans son couple, se sent délaissée, en fait, elle n’est pas sûre de vivre la vie qu’elle devrait. « Moi ? » répète pour se trouver une contenance, de quoi répliquer, « Je ne couds pas. » c’est déjà ça, non ? « Mais je fais… de la randonnée. » Elle imagine que ça te donne une idée.

Si tu veux la vérité, j’pense que la majorité des gens s’emmerdent dans leur quotidien. Les mêmes horaires, la même compagnie -ou son absence, quelques semaines de vacances l’été si t’as de la chance, et ce bar qui ne change jamais sa carte. J’suis mélancolique de mes années d’études, parfois, des compétitions superficielles entre confrérie, des soirées qui ne finissaient jamais comme prévus, les bals, les histoires et ses dramas, bref, les vagues qui font que tu patauges dans la grande bleue, et non pas dans une piscine. Alors, ouais, j’vais pas mal, mais j’vais pas bien non plus. Coincé dans ma roue, j’avance pas spécialement. L’entreprise Ellington ronronne, et moi avec. Ca roule, ça marche, et demain ressemble à aujourd’hui. Viendra le jour où ça m’ira plus, j’le sais. Où il me faudra autre-chose qu’une randonnée pour bouger mon quotidien. C’est peut-être pour ça, que je n’aime pas suivre les consignes sur un temps trop long ; à la recherche d’une adrénaline qui se perd. Les doigts coincés dans les lanières du sac, j’commence à faire quelques pas vers le sentier principal. Toujours commencer par le chemin le plus évident. Puis, improviser. Avec toi, je sais que la journée sera davantage colorée, quoiqu’il arrive. « Moi ? » Oui toi, est-ce que toi aussi tu t'emmêles dans les fils des jours qui se répètent ? « Je ne couds pas. » Ca me provoque un fin sourire, aux commissures, et j’crois que t’as même pas besoin d’en rajouter, pour que je comprenne la suite. « Mais je fais… de la randonnée. » Le regard lancé vers toi. “Je vois.” C’est pas beaucoup plus glorieux, dans le camp d’en face. “Avec le bon matos, pour être sûre que ça se passe sans encombre.” Qu’on voit ce qu’on doit voir, ce qu’il y a d’indiqué sur la carte, qu’on ai tout ce qu’il faut, qu’importe la situation. On est à ce stade, ça y est ? Trop préparés, trop conditionnés, trop chiants. J’suis comme ça. Mais parfois, j’lutte contre moi-même : “Ok, on part en improvisation.” Me perdre, c’est un peu une spécialité, ne t’inquiète pas. “On choisit toujours le chemin opposé à celui indiqué par les panneaux.” Comme une manière d’inverser la roue, dans notre cage toute sage.

Faire de la randonnée pour se donner l’impression de bouger, de ne pas stagner. De ne pas être dans une histoire parce que c’est … la facilité. “Je vois.” Le truc, c’est qu’elle croit vraiment qu’il voit. Parce que lui, il a décidé de ne pas tenter, de se fermer. Enola, elle était un peu comme ça, après avoir divorcé. Mais on se reconstruit, elle sait que Jasper y parviendra. Qu’il se remettra, un jour, de Léandra. “Avec le bon matos, pour être sûre que ça se passe sans encombre.” Voilà. Pour ne pas trop perturber l’ordre des choses. Chercher l’aventure sans s’y risquer. Vouloir sortir de sa prison, en toute sécurité.

Mais t’es là, et la sécurité… faut bien qu’elle valse, parfois. “Ok, on part en improvisation.” Elle croyait que sans encombre c’était plutôt bien, pourtant, comme décision. Une jolie grimace vient parer son expression. “On choisit toujours le chemin opposé à celui indiqué par les panneaux.” Mais d’un autre côté, ça fait aussi du bien de les chercher, les encombres. De vouloir un peu tout retourner. De faire comme s’il n’y avait pas la routine, juste là, installée. Comme si t’étais pas bloquée et comme si elle, elle n’avait pas oublié ce que ça fait de vivre, d’essayer. « Et si on se perd ? » C’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle le demande. Alors que c’est tout de même peu probable. « Au niveau survie, t’es comment ? » elle jauge, le sourire aux lèvres et puis quand arrive le premier panneau de direction… C’est l’opposé qu’elle pointe. « J’aurais dû acheter de quoi bivouaquer. » Tu veux savoir un secret ? Elle est tellement paumée, qu’en vérité, elle aimerait se perdre en forêt. Mais la bienséance l’empêche de l’avouer. Ce rôle de la petite amie parfaite qui n’en finit pas de lui peser.

Défaillant. J’suis monté dans la roue et je la regarde tourner, avec moi dedans. La spirale des jours qui s’enchainent, se ressemblent, si ce n’est la date du jour qui change. Rien ne peut m’arriver, dans cette boucle infernale. Un jour sans fin, c’est ça ? C’est comme ça qu’on appelle ces dérivés de films moyens sur le thème de la journée qui recommence, inlassablement ? Allez viens, je te fais monter dans ma roue, tu vas voir comme on y est bien. Confortables. En suivant bien les panneaux, avec tout ce qu’il faut dans le dos. Préparée, anticipant déjà toutes les possibilités, tous les chemins, et leurs obstacles. Vient on dégage la carte, vient on fait l’inverse de ce qu’on attend de nous, pour une fois. Vient, on retrouve notre qualité d’humains, plutôt que ces hamsters inutiles qui courent après le temps qui passe.  « Et si on se perd ? » C’est le but, bordel. J’en roule les yeux, dans les orbites, et me contentant d’un regard que tu comprendras aisément. « Au niveau survie, t’es comment ? » Facile : “Ça dépend où.” Forcément. “Dans un dîner d’affaires, optimal.” Au beau milieu d’un banc de requins, Enola, je serai à l’aise. “En forêt, niveau feu de camp.” Précise tout de même, un rictus amusé : “Avec un briquet, et du bois pas trop humide.” Disons, la base, ce qu’on peut apprendre gamin avec son père. Sauf que c’est pas mon cas, moi, j'apprenais les maths avec le mien. Mais, la confrérie et ses sorties plein air ont un peu aidé.  « J’aurais dû acheter de quoi bivouaquer. » J’fais même plus rouler les yeux, la moue est juste un peu moqueuse. J’entoure tes épaules de mon bras, tout en guidant nos pas sur l’endroit que tu pointais - soit l’inverse de la direction recommandée. “On va se démerder, j’dois te rappeler qu’on est américains ?” C’est sérieux, presque, quand j’te regarde avec cette tête d’allumé patriote ; avant de lâcher un rire. “Sérieux t’inquiète pas, on va juste..” J’remonte mon sac à dos. “Tenter d’être un peu aventureux.” Plutôt que jouer à, avec notre matériel de gens qui s’ennuient dans cette grande ville.

Elle a posé la question sur la survie, mais dans le fond, elle se demande si elle, elle est bien placée pour l’articuler. Avec tout son attirail neuf, qui prouve qu’elle n’en a jamais fait. Enfin, que quelques balades en forêt, pas plus loin. “Ça dépend où.” Oui, donc ils sont foutus aujourd’hui. Elle est tentée de regarder son téléphone, histoire de voir s’il est plein, niveau batterie. “Dans un dîner d’affaires, optimal.” Vu la réponse, c’est à une batterie de secours, qu’elle songe. “En forêt, niveau feu de camp.” Donc comme maintenant… Elle relève les sourcils, attend la sentence, même si dans le fond, elle la connait. Scout n’est pas Ellington, pas vrai ? “Avec un briquet, et du bois pas trop humide.” Ok, ils vont donc se perdre ou se blesser – pour ne pas être trop dramatique et penser qu’ils vont tout bonnement crever – et c’est ce que dit le regard de la brune tandis que lui s’approcher pour l’accoler.

Elle se montre moins enjouée, pourtant à l’intérieur de son ventre, elle le ressent l’attrait. Le goût du risque. L’envie d’essayer. De sortir de cette vie dans laquelle elle ne sait plus trop qui elle est. La perfection, ça l’emmerde, c’est vrai. “On va se démerder, j’dois te rappeler qu’on est américains ?” Oui fin… « La conquête de l’ouest, tu sais… » elle n’y a pas participé. Mais parce qu’il embraye, “Sérieux t’inquiète pas, on va juste..” son expression, petit à petit, s’éveille, “Tenter d’être un peu aventureux.” A défaut de l’être dans leurs vies. Deux adultes enfermés dans une routine, qui forcent pour la bousculer. Qui essaient de se prouver que ça vibre encore, quelque part, dans la poitrine. Toi, t’as trop aimé, et elle, pas assez. Mais à la finalité, il n’en reste pas moins que vous en êtes là. A jouer les américains, parce que jouer aux grands, parfois, ça ne plait plus, ça ne plait pas. Et puis… « Allez, on fait l’inverse de ce que nous dit notre instinct de survie. » On ne tente pas d’être, on est. Voilà ce que son énième sourire signifie. L’aventure, ça mène aux instants les plus beaux. C’est ce qui mène aux meilleurs mots. C’est ce qu’elle était peut-être, avant. Avant de tout ranger. De sceller tous les sentiments. « Je pars en Sicile, le mois prochain. » qu’elle annonce tandis qu’ils continuent de s’enfoncer dans la forêt. « Andrew ne vient pas. » C’est mauvais signe, tu crois ? « J’sais pas où on va. » Et cette fois, ce n’est pas la randonnée qu’elle est en train d’évoquer.