i think there's been a glitch

Une dernière occasion de sortir sur Boston avant d'aller rejoindre son pays.. de coeur. C'est étrange de se dire que dans deux jours, elle mettra les pieds sur ce pays qui a bercé son enfance et qui définit autant son identité. Elle a le trac, un peu, comme avant un premier date avec quelqu'un on a pu échanger des messages mais qu'on a pas encore vu. Peur d'être déçue, excitée à l'idée d'enfin se sentir totalement chez elle (même si ce n'est jamais quelque chose qui l'a gênée). Pour l'heure, elle décide de canaliser cette énergie à danser sur la piste du Havana. L'idée d'y sortir vient d'Amore et Sienna n'a pas hésité une seconde avant d'accepter. Même s'ils auront l'occasion de faire la fête en Italie, l'ambiance a été morose ces derniers temps avec le décès de leur tante et toute distraction est bonne à prendre. Lorsque le DJ change de chanson, Sienna fait signe au groupe d'amis avec qui elle était qu'elle retourne à leur table, non sans passer par le bar. Elle récupère deux cocktails, l'un pour Amore et l'autre pour elle et cherche son cousin du regard. Sienna sourit en voyant qu'il est à la table, occupé à draguer - choper, clairement - une jeune femme, dont les traits ne lui sont pas encore visibles. Elle secoue la tête et se dirige vers la table, pas gênée pour un sou de déranger. "Hey !" lance-t-elle pour attirer leur attention. Elle se penche pour poser les verres sur la table mais quand Amore se retourne vers elle, ce sont les traits de Flora qui se dessinent. Sienna cligne des yeux plusieurs fois, ne se rend même pas compte qu'elle vient de lâcher les verres qui se sont vidés sur la table et autour d'eux. "Cazzo di merda" sussure-t-elle, prête à prendre la fuite mais pourtant incapable de bouger d'un millimètre. Sienna se doutait que voir avec Flora avec quelqu'un d'autre serait désagréable mais cette vision d'horreur... elle ne l'avait pas imaginé, même dans ses pires cauchemars.

 En attendant des vacances bien méritées, tu as proposé à ta cousine de passer la soirée au Havana. Vous avez tous les deux besoin de décompresser, et avec tout ce qui te tombe dessus dernièrement, tu as besoin de te changer les idées. Dans la foulée, tu as informé Flora que tu y serais puisque la nuit dernière s’est bien passé et que tu comptes bien remettre ça avec elle.  Tu t’es séparé un instant de ta cousine quand tu as remarqué Flora à une table que tu t’es empressé de rejoindre. — Oh merde, t’es déjà là  .  Et tu as continué de la taquiner, de l’insupporter avec tes fameuses disquettes parce que tu prends plaisir à la piquer, toujours. Dans ton jeu, ta main termine par se poser sur un nuque et tes lèvres se plaque contre les siennes. Au même moment, ta cousine débarque, fracas de verres qui tombent sur sur la table  interrompt le baiser auquel tu y mets un terme brusquement. Tu te  lèves  d'un bond, esquivant la vague de boisson qui manquait de saloper ton jeans. — Putain, Sienna; T’sais pas faire attention ! Regard se posent sur ta cousine qui semble complètement figée.  — T’as vu un fantôme ou quoi ?   Tu demandes, les sourcils froncés sans comprendre ce qui arrive à ta cousine.

invitation accueillie, consciente qu’il animerait sa soirée. la divertir assez pour lui donner envie d’une seconde fois. à condition qu’il arrive. quelques minutes à profiter de la musique, pour le voir apparaître à sa table. – t’aurais pu faire un effort. le coup d’oeil jeté à sa tenue dans une moue désapprobatrice. rien d’anormal, simple envie de taquiner. même dynamique entre eux depuis la rencontre, pulsée par la nuit passée ensemble. le premier verre, les rires complices. lèvres de l’italien finissent sur les siennes, alors qu’un fracas arrive à prendre le dessus sur la musique du havana, jusqu’à rompre leur baiser. s’enfonce dans le canapé pour éviter l’éclat, quand lui se lève d’un bond. et elle aurait pu rire de voir son bas mouillé, avant de lever les yeux vers la maladroite. immobile face au visage familier. les sourcils se froncent face au regard qui faisait l’aller-retour, devrait pourtant se concentrer sur elle. visage se tourne vers le brun qui l’appelle de son prénom, la pousse enfin à se relever de sa place confortable. – vous vous connaissez ? l’embarras s’installe, pourtant pas fautive et libre de tout compte à rendre.

L'agacement d'Amore face aux verres éclatés la heurte et la fait reculer d'un pas ou deux mais Sienna ne peut s'empêcher de les observer l'un après l'autre, comme s'il y avait la moindre chance qu'elle ait halluciné. Cela ne l'empêche pas de jeter un regard noir à son cousin quand il la rabroue avant de secouer la tête quand il lui parle de fantôme. Flora se redresse, pose la question fatidique et Sienna la regarde, ne sachant pas s'il vaut mieux ne rien dire et fuir ou laisser éclater la réalité. Personne n'a rien fait de mal dans cette histoire, et c'est peut-être ça le pire : reconnaître que personne n'est en tort. Par chance, Sienna n'a jamais été du genre à refuser de faire preuve de mauvaise foi et il ne faut pas plus de quelque seconde pour qu'elle s'agace de ce baiser, qu'elle n'en veuille aux deux déclarés coupables avant même d'avoir été jugé. Pas de soupçon d'innocence, ils le sont sans aucun doute mais le verdict est là : la sanction est irrévocable, quelle qu'elle soit. Elle pouffe doucement, d'un rire aussi jaune que mauvais : "A peine." répond-elle, quand Flora ne peut pas soupçonner qui est réellement Amore. Et vice-versa. Elle se tourne vers son cousin et lui dit : "C'est Flora, Amore." Elle réalise, en prononçant ces mots qu'elle ne lui a jamais donné le nom de la demoiselle avec qui il l'avait surpris, alors rapidement elle précise, le ton glacial, trop détaché pour ne pas trahir les émotions qui la traversent - pas pour son cousin qui la cotoie depuis bientôt un quart de siècle. "La jeune femme avec qui tu m'as surpris, y a quinze jours." Elle se tourne enfin vers Flora et secoue la tête : "Amore est mon cousin." Elle se mord l'intérieur des joues, regarde autour d'elle si quelqu'un les observe et écoute. Si elle peut s'épargner un coming out de plus, elle prend. "Je vais vous laisser, je suis plus d'humeur à faire la fête. Vous gênez pas pour moi, reprenez-là où vous en étiez." Et si elle contourne la table pour se rapprocher d'eux, ce n'est que pour récupérer sa veste. Une fois cela fait, elle ira faire un dernier tour au départ avant de prendre la porte.

La bouche entrouverte quand tu entends que Flora est celle que tu avais surprise avec ta cousine quelques jours plus tôt. Comment pouvais-tu le savoir, toi qui s’était refusé de regarder la scène plus longtemps. Flora semble surprise d’apprendre que vous vous connaissez, personne ne semble plus coupable que l’autre. T’as juste un karma de merde. – putain de bordel de merde. Jures dans un souffle en regardant ta cousine sur le point de se tirer d’ici. Tu es au centre d’un beau merdier. – J’en savais rien ! T’adresses à Flora comme si tu te sentais obligé de te justifier – Tu devrais la rattraper, j’lui parlerais plus tard. Les laisser s'expliquer toutes les deux te semblent être la bonne chose à faire. T'as peur que si tu le fais maintenant avec ta cousine, elle risque de perdre son sang froid et de t'arracher la tête.

confuse face à la maladresse de sienna, pour finalement comprendre que son geste était le fruit de sa découverte. son cousin, amore. et flora elle, n’avait pas prévu dans sa vie de goûter à deux membres d’une même famille. les yeux tournés vers l’italien, le cheminement commençait à s’établir. – me dis pas que.. et comme s’il avait lu dans son regard méfiant, il clamait ne rien savoir de tout ça. – c’est ça, t’es tellement tordu que ce serait bien ton genre. difficile à croire que ça puisse être qu’une coïncidence digne d’une mauvaise comédie romantique. rien de marrant, ses yeux suivent désormais la brune qui récupère sa veste. main qui attrape son coude pour la retenir. – sienna, j’te jure que j’en avais aucune idée. et c’était la seule chose dont elle avait à se justifier.

La voix d’Amore est perceptible de loin, mais avec le bruit aux alentours, les basses tapant sur son corps, et l’incapacité qu’à son cerveau à comprendre ce qui se passe, Sienna ne parvient pas à entendre ce qu’il dit. C’est sans doute pour le mieux - elle ne comprendrait certainement pas qu’il préfère attendre que le temps passe, qu’il ne veuille pas tout de suite clarifier, s’expliquer, dire qu’il est innocent et désolé. Elle cherche dans les manteaux, frénétiquement, envoie valser son sac sans s’en rendre compte et va pour recommencer la recherche à l’envers quand la main de Flora se faisait de son coude. Sienna s’arrête net, relève le regard vers elle et sent son cœur se tasser encore un peu plus dans sa poitrine. Se tasser, plutôt qu’imploser. Disparaître, vite. Elle soupire, ferme les yeux une seconde. Peu importe ce qu’elle ressent, Sienna doit se souvenir qu’il n’y aucune promesse qui a été faite et que tout le monde ne peut être comme elle. Que Flora ne ressent peut être pas non plus la même chose qu’elle. Elle réouvre les yeux et bouge doucement son coude de manière à se libérer de son étreinte. Encore heureux… elle soupire et précise, quand même. Je n’ai jamais imaginé le contraire. T’en fais pas.