Promenade sur la plage tranquillement avec Charlie, je dois dire qu'on s'éclaitait bien a chaque fois. Comme si en étant des enfants on pouvait oublier cette tension qu'il y a entre nous, de ne pas savoir comment parler à l'autre. J'aimerais tant lui dire à Charlie. Tout ce que j'ai sur le coeur. Pourtant on me pousse à le faire comme Alek par exemple ou encore Aramis qui tente d'esquiver mes demandes de calins nocturnes. Je ne comprend plus rien. Je marchais avec elle sur la plage, habiller d'un short de bain descendant à mes genoux et une chemise de bucheron ouverte sur les épaules. Ainsi qu'une paire de rayban de soleil poser sur mon nez. Je lui dit: « Tu vois le docteur l'autre jour m'en a sortit une bonne quand je suis rentré la semaine dernière. Il m'a parler d'alien trop bizarre. Genre un humanoïde avec des tentacules a la place de la bouche et chauve un genre d'ecrevisse chelou. Serieux desfois il fait peur ce mec! Je lui ai dit d'arreter Lovecraft ! » Je me suis mis a rire, nos mains s'entrechoquèrent, a chaque fois que je sentais sa main contre la mienne, je me suis mis a rougir ayant des frissons me picotant le ventre. nous marchions tranquillement et soudain je vis un homme assis sur la plage au loin... Je baissa les lunettes fixant cette personne: « Hey Charlie... Tu trouves pas qu'il ressemble au Docteur de ma rue? OH PUTAIN CHARLIE C'EST FLIPPANT IL NOUS SUIT PARTOUT CE MEC ! VIENT! » Je prit la main de Charlie et je me mis a courir sur le sable putain que c'était chiant de courir la dessus... Soudain je vis l'homme et je fus surpris: « LA... LAZARUS? Mais qu'est ce que tu fou là ! je te croyais à Londres moi ! » | |
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♗« Charlie! Look! It's a DOCTOR ! »
The McGillian looking for the doctor
Soleil, plage, promenade, rien à faire... Le Summer Camp avait commencé, nul doute. Charlie se baladait ainsi sur le sable, short en jean et débardeur bleu roi – ses ongles vernis en jaune pour contraster, et surtout parce qu'elle était d'humeur à ensoleiller ses mains ; elle se vernissait les ongles non pas pour se maquiller mais plutôt pour s'amuser et ajouter de la couleur à sa vie, elle avait rabattu ses lunettes de soleil sur ses cheveux. Elle était en compagnie de Rory, avec qui ils discutaient du mystérieux docteur du quartier de l'atelier du Quincy, qu'ils avaient tous deux eu l'occasion de rencontrer... Et qui avait toujours de drôles d'histoires à raconter.
« Des tentacules à la place de la bouche ?! Noooooon ! Han mais c'est trop pratiiique, il peut attraper plein de trucs comme ça ! T'imagines si t'avais des tentacules à la place de la bouche, les tableaux que tu pourrais faire ! Plein de pinceaux et de couleurs à la fois ! »
Le Doctor devrait arrêter Lovecraft, Charlie devrait arrêter... Arrêter quoi au juste ? Son cerveau ?
Elle rit de concert avec le peintre tandis que leurs mains se frôlèrent. Sa main s'électrisa quelques secondes à ce contact. Plus elle passait de temps avec Rory, plus elle était perdue. Parce qu'elle ne cessait alors de se rappeler leur enfance et que l'Elwyn d'aujourd'hui se superposait à celui du passé. Le jeune Elwyn accentuait les mimiques actuelles du Rory grandi et le McGillian du présent affirmait le caractère esquissé de l'Elwyn adolescent. Elle ne savait plus très bien comment penser sa relation avec lui. Est-ce qu'elle avait un regard plus sentimental sur le jeune homme car ils s'étaient reconnus et que les souvenirs qui s'agitaient dans sa tête ravivaient son ancien amour ? Ou bien aimait-elle le Rory de maintenant réellement, un Elwyn qui après tout n'avait pas énormément changé de ce qu'il était auparavant, un Elwyn qui était devenu un Rory, Rory ce peintre fou avec qui elle adorait passer du temps parce que jamais ils ne s'ennuyaient et qu'il n'était pas prise de tête, et en ce cas, était-elle touchée par Rory lui-même, le McGillian actuel, et non par l'ombre d'Elwyn ? Tout cela l'embrouillait. Elle détestait ces moments, quand les choses devaient se réfléchir. Alors pour éviter cela, elle ignorait, voilà tout. Et Rory et elle passaient de très bons moments ensemble. Comme toujours depuis leur rencontre à Harvard. Comme avant quand ils étaient enfants. Qu'importait. Le principal, c'était qu'ils s'amusent. C'était tout ce qu'elle savait et voulait avoir à comprendre.
Charlie fit les gros yeux... Le docteur ! Jusqu'en Floride ! Ça devenait bizarre là !
« HAN MAIS SI ! DOCTOOOOOOOOR ! DOCTOOOOOOOOR ! »
Elle suivit la cadence de Rory quand il lui prit la main et qu'ils se mirent à courir – elle avait eu la bonne idée de mettre des sandales sans talons, merci esprits d'Irlande. Son esprit s'emmêla au rythme de ses pas – sa main dans la sienne ! – oh le sable c'est chiant elle avait failli tomber – tiens, là, ça ne lui faisait rien – hey ils arrivaient auprès du docteur – ah si peut-être que son ventre se serrait un peu en fait – oh... oh... oh mais... c'était...
« MCCARTY ! » cria-t-elle, étonnée... Et morte de rire pour les deux prochaines minutes. Au moins.
Ils avaient confondu le doctor avec McCarty. Même Rory n'avait pas reconnu son oncle ! Pas de chance pour l'oncle, d'ailleurs. L'esseulé de la plage était Lazarus McCarty... Et il tombait sur son neveu et l'une de ses élèves, parmi toutes les plages de Floride. Élève collante et légèrement en admiration quotidienne à chacun de ses cours, par ailleurs. C'est que la famille McCarty faisait des spécimens sexy, il aurait été dommage de ne profiter de la vue, hein ? Oui, elle le disait, le clamait, l'assumait : elle trouvait son prof' de théâtre sexy. (Elle n'était pas la seule, oh ! Son accolyte River aussi le trouvait très sexy. Très, très, même...) Est-ce qu'en aillant parlé de la famille McCarty, elle venait donc d'inclure Rory et d'avouer que Rory était sexy ? Mais techniquement, il n'était pas vraiment un McCarty n'est-ce pas ? Donc elle n'avait rien dit du tout de cela.
La rousse se tordait de rire, ses cheveux accompagnant ses mouvements... Elle n'avait pas de tentacules à la place de la bouche mais ses cheveux devaient quand même lui donner un air pieuvre à s'agiter de la sorte. Tout de même, il y avait de quoi rire... Elle espérait juste qu'il ne se vengerait pas en cours.
Durant ses 40 premières années de vie, Lazarus n’avait jamais, ô grand jamais pensé qu’il se retrouverait dans une telle situation, à savoir : en Floride, sous 38°C, dans un hôtel à la limite du snobisme où il se devait de materner une bande de gosses dont la moyenne d’âge n’allait pas en-dessous de 18 ans. Il était non seulement intolérant au soleil mais ne supportait pas très longtemps les saltimbanques des harvardiens qui se promenaient de couloir en couloir. Son équipe avait néanmoins organisé une journée à la piscine mais le pauvre Lazarus n’y était pas resté très longtemps, jugeant que plus le temps passerait, plus il se montrerait insupportable envers les étudiants. Pourquoi donc avait-il accepté de venir seconder le Summer Camp ? Parce qu’il était un idiot congénital. Ou plutôt, parce qu’on l’y avait contraint. « Viens au Summer Camp, tu te morfondras à Cambridge sinon » « Ne fais ton grincheux McCarty, tu vas aimer ça ! », comme ils disaient. A travers ces paroles, il y avait du River, puis du Duncan, puis d’autres professeurs qui se faisaient une joie de participer à cet événement. Alors, il l’a fait. Il a accepté. A son plus grand malheur. Parce qu’il était un idiot congénital.
Il s’était échappé de l’hôtel depuis un bon bout de temps. Il voulait fuir la présence beaucoup trop harvardienne qui sévissait entre les deux côtés de sa chambre. Il avait loué un vélo, s’était enfoncé une casquette sur la tête et avait enduit sa peau de crème solaire +50, espérant que cela puisse être efficace à longue durée. Il ne comptait pas rentrer tout de suite. Oh ça non. En dépit du soleil, il appréciait sa balade en vélo, s’arrêtait dans un café pour boire quelque chose de frais, puis reprenait la route. Une heure plus tard, il se retrouvait assis sur le sable, observant les vagues avec un calme certain. Enfin, ce ne fut que de courte durée. Deux – comment expliquer ça avec les bons mots – deux individus semblaient se diriger vers lui tels deux vautours affamés. Qui avait encore ouvert les cages du zoo pour l’amour du ciel ? Certainement son égoïste d’ex-femme qui essayait de le traquer pour dieu sait quelle raison. Soudain, il entendit un large « MCCARTY » qui provenait de cette même direction, puis il comprit immédiatement le pourquoi du comment. Charlie. Pas une autre. Charlie, la Charlie : irlandaise, excentrique à temps-partiel, rousse à temps-plein. Sa meilleure élève, pour plus de clarté. Elle fut suivie de Rory, son fabuleux neveu, qui arborait la même expression que lui. Depuis quand ces deux-là se connaissaient ? Le monde était-il aussi petit que ça ? Enfin, il le découvrirait bien assez tôt. « LA... LAZARUS? Mais qu'est ce que tu fou là ! je te croyais à Londres moi ! », s’exclama le neveu. A l’entente du mot ‘Londres’, Lazarus se mit à ricaner légèrement. Entre une mère poule envahissante et un père qui passait 90% de son temps devant son miroir personnel, le fils préférait éviter de retourner à Londres, le temps que ses deux géniteurs reviennent à leur état naturel. Plus, son ex-femme renouvelait ses vœux de mariage avec son second époux. Retourner à Londres ? Hors de question ! « Oui, Lazarus, c’est mon nom ! » ironisa le professeur. « Moi aller à Londres en ce moment ? Hum, mauvaise idée ! Disons qu’un de mes collègues de travail m’convaincu de venir au Summer Camp… j’aurais du refuser si je savais que les étudiants étaient aussi bruyants dans cet hôtel » Il rit légèrement, ayant une soudaine envie de glace. Il balaya vite cette idée de la tête et observa ses deux compagnons. Il était heureux de voir deux têtes connues, et, en plus de ça, deux têtes qu’il appréciait énormément. Bien qu’un peu déconcerté par le fait qu’ils se tenaient la main. Lazarus avait certainement manqué un épisode. Cela lui arrivait très fréquemment. Mais, ici, il avait l’impression de manquer quelque chose d’assez important. « Et quel bon vent vous amène ici ? Vous m’avez foutu un sacré trouille pendant un instant ! », poursuivit-il afin de ne pas passer pour le dernier des idiots. Il sourit puis réajusta sa casquette qui lui avait évité d’avoir une insolation. Il passait une bonne journée, mine de rien. Tant que les deux zozos se trouvaient dans le secteur, il pouvait s’en assurer.
« Des tentacules à la place de la bouche ?! Noooooon ! Han mais c'est trop pratiiique, il peut attraper plein de trucs comme ça ! T'imagines si t'avais des tentacules à la place de la bouche, les tableaux que tu pourrais faire ! Plein de pinceaux et de couleurs à la fois ! » Cette fille m'étonnera toujours, comment pouvait elle pensait une tel chose? Bon dieu je m'imaginais des tentacules dans la bouche tel un Zoïgberg d'une serie Animé futuriste. Nan mais franchemend cela me servirait il vraiment? Ah mon dieu cela me donnait simplement une grande envie de vomir faut dire. la peinture sur le bout de toutes ses tentacules... Bon dieu elle avait le don de dire ça dans une tel classe interdimensionnel. Cela dit en voyant ce pseudo docteur assis sur le sable je me suis sentis pousser des ailes comme si tout ceci n'était qu'un rêve... Un rêve merveilleux ou j'ai retrouvé Charlie, ou mon oncle était de retour et j'ai un frère un peu absent... | |
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The McGillian looking for the doctor
L’étonnement fut général et simultané. Lazarus McCarty était celui qu’ils avaient tous deux confondu avec le docteur. Comment une telle chose avait été possible ? Ils ne savaient pas, mais Charlie ne manquerait pas de garder cet épisode en mémoire et le rappeler à l’oreille de Rory de temps à autres quand Monsieur McCarty se ferait grincheux, histoire qu’ils rient sous cape pendant le sermon du professeur. Ça pouvait arriver un jour, elle n’en doutait pas. Dans un quelconque repas de famille par exemple, puisque ce type de repas – notamment celui de Noël – ramenait toujours de vieilles histoires bougonnes sur le tapis. Le seul détail un peu embêtant dans son projet, c’est que la rousse ne risquait pas de partager un repas de Noël avec les McCarty et Gillian.
Rory répondit aux questions de Lazarus, et l’oncle et le neveu firent la discussion tous seuls. Charlie était trop occupée à rire. À se tordre de rire, pour dire vrai – et sa main avait ainsi bel et bien abandonné celle du peintre, la harpiste en avait besoin se tenir le ventre histoire de ne pas se rouler au sol, tout de même. Gardons quelques milligrammes de décence.
Elle se calma, croisa le regard de Lazarus. Sa bouche ne manqua pas de s’étirer en un rictus de mauvais augure mais fort heureusement, elle parvint à se retenir d’éclater de rire une nouvelle fois. Lazarus, confondu avec ce fou de docteur. Best moment of the day.
« McCarty en Floride durant le Summer Camp ! J’y crois à peine ! Vous commencez à devenir fou professeur… Je crois qu’il faut que vous cessiez de me côtoyer. » se moqua-t-elle – doucement – de lui.
Elle haussa un sourcil malicieux à la remarque moralisatrice du peintre.
« C’est toi qui traite les adolescents de dépravés alcooliques et sexuels ? Mais que se passe-t-il, tu as pris trente ans tout à coup pour qu’un tel jugement sorte de ta bouche ? Parce que j’en connais un, moi, de peintre pas très net sur les bords hein… » dit-elle en taquinant Rory.
Elle ne prenait pas exclusivement le jeune homme pour un fêtard invétéré en manque d’alcool, de drogue et de sexe h24. Mais il fallait avouer qu’il n’avait pas une réputation de sainte-nitouche non plus, n’est-ce pas ? Alors qu’une telle phrase provienne de lui… Ça avait quelque chose de comique qui faisait rire la rousse. Rory avait-il décidé de changer de mode de vie ? Pourquoi tout à coup entrait-il dans le modéré ? L’accident de Luan, peut-être.
Elle avait fichu la trouille à son prof’ de théâtre ? Vraiment ? Lestwood fille laissa échapper un éclat de rire.
« Vous avez le cœur fragile McCarty dites-moi ! Promis, je n’en parlerai pas aux nouveaux élèves à la rentrée. Enfin seulement si on fait du Beckett ou du Novarina l’année prochaine ! »
Oui, ça s’appelait du chantage. Elle ne savait pas si ça fonctionnerait, mais elle rêvait de jouer une pièce de Beckett ou Novarina – ou Brecht – alors, elle tentait. De toute façon… D’une manière ou d’une autre elle jouerait l’une de leurs pièces, ou en partie, l’année prochaine. Elle réussirait. Et bon, de toute façon, Lazarus n'avait jamais vraiment refusé un quelconque "répertoire" (ou alors elle avait oublié). C'était plutôt une façon de savoir si ce serait possible ou non qu'un réel chantage, en somme.
Elle ne voyait rien d’autre à ajouter à l’explication de Rory. Ils se promenaient sur la plage, c’était leur activité actuelle… Et il n’y avait pas de quoi faire l’historique de leur relation, la question de Lazarus en elle-même ne s’y prêtait pas. Après, ce qu’il y avait d’implicite dedans, peut-être. Mais Charlie n’avait pas trop envie d’expliquer pour l’instant à son professeur de théâtre « je suis sortie avec votre neveu il y a quelques années, surprenant hein qu’on se retrouve à présent ? ». En soi il n’y avait rien de terrible, mais ce n’était pas son genre d’évoquer tout ça.