c'juste le temps de s'oublier. encore causer d'amnésie, ailleurs que dans l'goût de cendre. juste le temps de savoir apprécier, les floraisons, l'besoin avide d'une nouvelle rencontre. l'âme prête à s'laisser faire, c'est envoûtant, la gueule du loup bien ouverte, la chute qui froisse l'grain de peau sous l'courant d'air brutal. cracher la fumée, répondre aux quelques messages. dissimuler l'odeur, répondre aux nouvelles notifications. un mélange d'amitié et d'nouveauté. c'est encore tout frais, l'besoin de compagnie, l'impression d'périr dans un semblant de solitude qui chiale après un simple contact, une voix qui résonne pour répondre aux mots que je sors sans y mettre une seule barrière. faut oublier, que y'a le risque d'pas être aimée, et que ça fera trop mal pour savoir en chialer. faut oublier les craintes et le besoin vicieux d'être appréciée, d'faire charmer le crâne, de faire naître l'envie d'me revoir. c'pas mauvais, c'est juste la phobie qui s'mêle à l'espoir petit. jouer une dernière fois avec le briquet, et le laisser dans le coin du lit, et souffler, me préparer à l'inconnu. y'a la boule au ventre mais la gorge libre de respirer. rejoindre l'endroit, les paysages bouffés du regard, comme si y'avait jamais eu plus beau qu'les décors vus et revus dans ces œuvres animés, dans ces livres dévorés, dans ces jeux usés. ça émerveille, ça fiat oublier d'la réalité derrière. l'vrai monde, c'est ça, ce p'tit bout de pays. mais faut abandonner l'admiration, et prétendre savoir me souvenir du visage à l'identique. sortir le téléphone, c'est pus judicieux, revoir les photos de son profil, avancer, faire gaffe, les pas qui se faufilent, évitent la foule autour. faut juste que je sache trouver le rendez-vous du jour. et bingo. excusez moi... c'est vous l'inventeur de la valise supplémentaire à l'aéroport ? je suis une grande fan ! que c'est lancé, l'sourire aux lèvres. faut donner dans la rencontre originale, surprendre plus fort que par de simples messages.
(Neo Jang)