step inside my mind. ((ISNAH))

tw : relations toxiques/violences physique/alcool

soirée improvisée. invitation balancée sur les réseaux, retrouvailles étudiantes. royaume de glace, ambiance froide aux lumières colorées. capte certains visages, sourire en façade avant d’atteindre le bar givrée. souffle la commande au barman, lui qui jongle déjà avec le shaker. conversations et rires se mêlent au son, musique cogne dans la cage thoracique. à l’écart, les yeux sur l’écran entre les doigts. tue la lassitude, swipe les notifs d’un coup de pouce. voix inconnue appelle l’attention. intérêt détourné, mec déjà défoncé qui tente l’approche. - va jouer ailleurs. tranchant. laisse le prétendant sur le carreau. cocktail prêt, attrape le verre avant de tourner le dos. bras retenu par l’inconnu, tire trop fort, liquide déborde sur les doigts. sur le sol. - lâche moi, putain ! tente de me libérer de la pression. flashs tétanisent. me rappelle le bourreau parisien. les coups. les hématomes dissimulés sous tonne de fond de teint. immobile, incapable de prendre le dessus sur l’esprit qui joue avec le passé. rappel chaotique. pression fait monter le rythme cardiaque et, le temps qui s’arrête. mis en pause dans les yeux du prédateur. comme si c’était lui, l’imagination qui s’amuse à redessiner son visage. serre le verre, les phalanges livides. figée.

@Jonah Blum

@Isla El Saher — Bar privatisé pour tous les étudiants d'Harvard présents cette semaine à Osaka, un passage obligatoire pour Jonah et sa joyeuse troupe de coéquipiers. La fête bat son plein et il doit bien avouer qu'ils ont mis le paquet sur la déco pour l'occasion. Le décor qu'il prend enfin le temps d'observer en se dirigeant vers le comptoir de commandes, chargé de ravitailler Maze, Imogen et Minji en alcool pour la énième fois. Elles vont pas assumer demain, ça il en est certain et ça le fait rire d'avance. Mais pour l'heure, les coudes apposés sur le marbre glacé, il attend les boissons comme un gentil petit toutou. Faut croire qu'il s'adoucit en ce moment, allez savoir pourquoi. Les basses qui résonnent dans ses tympans, dissimulent les sons de l'altercation qui se déroule à côté. Ce sont les mouvements qui l'interpellent, la tête qui se tourne avec curiosité, les yeux qui s'alertent devant la scène. Le corps qui se lève par automatisme et se dirige instantanément vers ce mec qu'il repousse des deux mains, la colère transmise par la force. — Dégage de là ou je t'en colle une. La noirceur de ses yeux laissent entrevoir la menace qu'il n'hésitera pas à mener à exécution si besoin. Pacifiste en surface, les poings comme solution quand ça dégénère, quand c'est nécessaire. — Ça va... ? Le calme qui revient, la voix et le regard qui s'adoucissent en se posant sur elle, pas le temps d'être surpris de sa présence ici, dans le pays du soleil levant.

bloquée dans le temps. ailleurs que dans ce bar, noyée par les souvenirs. remplissent la tête, déforment la réalité. moment de faiblesse. faille dans le système pourtant rodée. brouhaha des disputes passées, rires se transforment en hurlements. verres glissent des doigts, explosent sur le sol. comme les coups sur la peau. blessures disparues, comme s’il n’y avait jamais rien eu. les rétines qui assimilent pas, je te vois pas. jusqu’aux secousses du corps quand tu le repousses, bras qui se libère et le cerveau qui respire. presque. suffoque encore d’avoir perdue pieds. titubes un peu, escarpins dans les bris de verres. réalise, quand tes yeux me regardent. toi. eux, ces bleutés transperçantes. - ça va. mens sans forcer. regard s’abaisse vers les dégâts, trouve refuge dans le détachement. accroupie, ramasse nerveusement les bouts de cristal. tremble encore, les doigts qui s’empressent, machinalement. la tête ailleurs. tranche la main, liquide vermeille coule trop vite le long du poignet. - putain ! trop plein. ressens même pas la douleur, juste les nerfs qui se tendent d’étouffer dans la pièce. trop de monde. trop de toi. je t’en veux encore. ambres se posent sur la plaie, me redresse rapidement. te contourne, cherche les toilettes. le silence. la solitude. besoin de retrouver le contrôle. pousse la porte, le coeur encore serré. respiration déstabilisée. fais couler l’eau pour y glisser la main, nettoyer le carnage.

@Jonah Blum

@Isla El Saher — Parasite écarté, il s'approche à peine sans engendrer le moindre contact physique de peur de la brusquer. Mieux placé que quiconque pour savoir que dans une situation de ce genre, laisser de l'espace est la meilleure chose à faire. Contact physique qu'il se sentirait, de toute façon, illégitime de lui donner au vu de leurs derniers échanges... hostiles. Une simple question qui veut dire bien plus que ce qu'elle ne laisse paraître. Il est là, pour elle. Sa vision à son égard inchangée malgré l'absence et les désaccords. Les yeux bleus qui suivent son regard jusqu'aux morceaux de verre éparpillés au sol. Il a pas le temps de réagir, pas le temps de lui dire de laisser cette tâche aux employés qu'il voit les gouttes de sang couler. Azurs qui s'ouvrent grand, ronds, face aux dégâts. La bouche qui s'ouvre sans que le moindre son n'en sorte, se ravisant à la dernière minute de lui demander comment elle va. Pas bien de toute évidence. — Fais chier... Injure à peine audible, le corps qui pivote aussitôt pour suivre à distance la silhouette féminine. S'arrête devant cette porte sans oser la franchir, l'intimité qu'il ne veut pas ébranler de peur d'être de trop. D'empirer les choses. — Isla, c'est moi. Tapote doucement du poing sur la porte, forçant la voix pour se faire entendre au milieu des basses et du brouhaha.  — Laisse moi regarder. Laisse le s'improviser infirmier quand il ne l'est pas. Incapable de se soigner lui-même depuis trop longtemps.