Secrets ft. Naïm

Posée depuis quelques heures sur un banc, seule dans un parc. Il est presque minuit au compteur et pas un chat dans les parages. Depuis que j’ai vécu l’innommable il y a quelques semaines, je fais souvent des virées nocturnes. Je favorise mes moments de solitudes face à moi-même, échappant aux terreurs nocturnes que la nuit me livre. D’un seul coup je finis par entendre des pas se rapprocher de moi, des pas qui tape le sol, comme si quelqu’un n’avait pas forcément envie d’avancer rapidement. Je lève ma tête lorsque je vois un homme, avec le même âge que moi approximativement. Je le regarde hébétée, quelques larmes sur mon visage.

@Naim Wolford

@Jane Vanderbilt -- l'envie de crier. d'hurler. cordes vocales muettes pourtant. corps qui a besoin d'air. tard, la nuit, trouve la brise du soir, parti courir. vider l'énergie accumulée, celle de la colère, l'intérieur gronde. orage des émotions. perle salée coulent le long de tes membres. termine ta course dans cette allée, respiration saccadée. reprends ton souffle, retrouves le calme. des pas vers le banc, devant toi. silhouette féminine dans la pénombre. seule dans le noir. tranquille, j'te veux rien, j'peux partir si tu veux. conscient que l'homme solitaire qui se rapproche d'elle, l'inconnu dans l'obscurité, de quoi flipper.

Je le regard, yeux plissés. La peur puis le besoin d’acclimater mes yeux à ce manque de luminosité. Je ne le vois presque pas, j’entends d’un seul coup sa voix. Je rigole de nerfs avant d’hausser les épaules. Finalement c’est un parc public, pas celui de mon paternel. Je le vois doucement apparaître devant mes yeux. Grand, brun et beau, la première chose que je remarque c’est son grain de beauté. C’est un parc public, tu peux donc rester. Ma voix est lasse et fatiguée. Je finis même par me décaler pour lui laisser une place sur le banc, comme s’il allait décider de s’assoir à côté de moi. Je continue de fixer mes jambes, perdue dans mes pensées.

@Naim Wolford

@Jane Vanderbilt -- bout de femme, glisse plus loin sur le banc. laisse la place à l'inconnue. l'rire léger, ressort de tes entrailles. secondes qui se précisent, laisses le temps de comprendre si, elle le fait exprès, ou non. ouais, ok. perplexe, les pensées. pas habitué aux femmes perdues dans la nuit, avec seule compagnie là pénombre inquiétante. genoux qui fléchissent finalement, le cul trouve le bois à côté d'elle. t'es bourrée ? tu vois que ça, la.

Je le regarde en coin. Les sourcils légèrement plissés. Une grimace se forme sur mon visage. J’aurai largement préféré réponse à sa remarque. Je parais si folle que ça ? Si désespérée ? Je frotte mes mains sur mes cuisses tout en le fixant. Pourquoi t’es là, seul au milieu de la nuit ? question assez ironique, alors que moi aussi je suis là, au milieu d’un parc, seule et perdue.

@Naim Wolford

@Jane Vanderbilt -- sueur perle encore sur le front. gouttes salées essuyées d'un révère de main. température corporelle se régule, fesses trouvent le bois du banc. contracte les muscles, fraicheur des lames trouve le corps bouillant. j'cours. et toi, un homme, l'physique suffisamment large pour dissuader. touche pas la même catégorie. t'as pas l'air d'aller, toi. tu te permets l'intrusif.