a simple thank you will never be enough [benedikt]

@Benedikt Marlowe/tw: ras

— hâte de te voir dans cette tenue. voix malicieuse qui résonne à l'intérieur de la boutique. kimono choisi avec soin porté à bout de bras, tendu dans ta direction. ne comptant plus le nombre d'heures passées à écumer chaque tissu. chaque magasin. pour te trouver la perle rare. celle qui te mettrait en valeur. un moyen aussi de te remercier. pour ce voyage, cette invitation à la découverte et à ces nouvelles sensations culinaires. voyage que j'pouvais juste espérer. rêver. bêtement. prenant conscience du fossé qui nous sépare. j'te suis vraiment reconnaissante. vraiment. j'me pose encore la question, pourquoi autant de générosité. autant d'argent gaspillé pour celle qui avait partagé tes draps pour la première fois de ton existence. avec qui t'avais découvert les plaisirs charnel. t'avais choisi l'amitié en guise de réponse, comme si ça pouvait tout justifier. j't'ai pas davantage questionné, ne voulant pas paraitre agaçante. mais, j'continue d'y penser, tu sais. souvent. — tu me donnes mon kimono ? on l'essaye en même temps ? ou chacun son tour ?  

[tenue choisie] Cela ne dérange pas le blond de passer de boutique en boutique afin de dénicher les kimonos qui leur iraient parfaitement. Faut dire que dès qu’elle a eu l’idée, il était enthousiaste et rapidement, au fil de leur conversation, il lui a assuré qu’ils partiraient avec, qu’elle aurait encore un cadeau ; la rousse. C'est sans aucun doute parce que Jinx compte beaucoup pour lui, même s’il ne sait pas réellement comment le lui faire savoir, du moins, par les mots. Ils lui manquent en réalité et s’il insiste à dire que c’est parce qu’ils sont amis, c’est que le Marlowe ne cherche pas plus loin que le bout de son nez. Inutile de se compliquer l’existence en se questionnant sur ses sentiments. Il ne sait pas faire et ne le saura sans doute jamais, de plus, on apprécie la présence de ses amies, non et on aime leur offrir des présents ? Quels qu’ils soient. Alors, un large sourire présent sur son visage, ses mains enfoncées dans ses poches, ils passent une énième porte quand après des recherches approfondies, la belle lui tend un kimono. Elle semble avoir hâte de le voir dans cette tenue, d’après ses dires et c’est en levant les yeux au ciel pour la taquiner, qu’il s’en saisit. “Je suis sûr qu’il m’ira, comme tout me va.” Haussement d’épaules. “Mais attention, je serai critique et je te dirai s’il est parfait ou non.” Il lui offre une sorte de révérence, avant de lui montrer l’endroit où l’on change de vêtements, ce que l’on nommerait par ailleurs cabine, si ç’en était réellement une. “Vas-y, il t’y attend déjà.” Benedikt a cherché ce qui lui irait le mieux, en prenant en compte sa superbe chevelure, ainsi que la couleur de ses yeux. “Après vous, miss Shipley.” Faisant un large signe avec sa main droite afin de l’inviter à s’y rendre, le blond a hâte de la voir avec ses cheveux en cascade retombant sur ses épaules… il l’imagine déjà.

[tenue choisie] les orbes joueuses qui roulent, amusée par ton arrogance. trait qui m'avait agacé, au début. quand on s'est rencontrés. douceur dissimulée par ce ton condescendant. générosité qui m'avait touché. attendrie. prenant conscience de cette importance que tu m'accordais. de cette attention que tu me donnais en permanence. — serais-tu en train de mettre en doute mes talents de relookeuse ? bras qui se croisent. faussement indignée. tu m'invites à me changer, en première. et j'exécute. souhaitant t'éblouir. t'impressionner. les pas qui m'amènent jusqu'à la cabine. là où ton cadeau m'attendait. tissu remarquable au simple toucher. couleur parfaite. t'avais plutôt bien choisi, j'devais l'admettre. j'replace quelques mèches devant mon visage avant de prendre une inspiration. tirer sur le rideau pour que tu puisses contempler ton achat. ton chef d'oeuvre. — alors ? j'suis comment ? les mains qui agrippent le kimono, le corps qui se tourne régulièrement. avant de m'avancer vers toi. plantant un regard intrigué dans le tien. suis-je assez bien à ton goût bene ?

@Benedikt Marlowe — tu vas devoir être au minimum à mon niveau. le regard fixé sur toi qui s'intensifie. sourire esquissé, repensant à nos premiers échanges. ta condescendance qui m'avait à la fois tant amusé et tant irrité. c'était compliqué au début de se comprendre. de comprendre comment tu fonctionnais. comment tu communiquais. une façon bien à toi d'interagir. en décalé avec le reste des élèves. et c'est certainement ce qui m'a plu chez toi. ta singularité. cette aisance inébranlable que tu conservais malgré les critiques. malgré les rejets. toujours égal à toi-même. les rétines nostalgiques qui dérivent vers la cabine d'essayage. prenant mon temps pour enfiler le kimono, choisi spécialement pour cette occasion. prenant le temps d'admirer le rendu final. empressée de connaître ton avis. sachant pertinemment que tu te montrerais sincère. ne faisant pas dans la demi-mesure. me forçant à sourire à travers cette image faussée reflétée. ne sachant même pas pourquoi j'cherchais à te plaire. à créer cet effet qui t'impressionnerait. on avait dépassé ce stade après tout ? dernière inspiration effectuée avant d'ouvrir le rideau. les mains agrippées au tissu, dernier rempart avant de faire face à ton jugement. regard qui s'accroche au tien, te laissant avaler la distance pour venir replacer une mèche. ne perdant pas une miette de chaque réaction. chaque geste effectué. mains devenues captives des tiennes. tu es parfaite. soulagement qui libère le poids d'un myocarde entravé par tant d'incertitudes. les lèvres s'étirent généreusement. — la vue te plait ? fut un temps, t'aurais été autorisé à l'enlever par la suite j'te taquine. demeurant immobile. ne sachant pas vraiment quoi faire maintenant. — t'as bien choisi en tout cas, le kimono est vraiment beau.