@Scott Guerin/tw: ras

Partagée entre l'anxiété ultime et l’excitation absolue, je ne savais point si le bar que j'avais choisi, allait plaire à notre excellence très cher Guerin. Si jamais j'ai foiré mon coup, tant pis, il n'avait qu'à choisir lui-même l'endroit. Ce serait bien dans ses habitudes de jouer le petit salaud en faisant semblant de ne pas avoir aimé. Je mise tout sur le saké pour le coup. C'est de l'alcool, mais avec un goût beaucoup plus particulier à ce que l'on m'a raconté. — C'est ici ! Gps en main que je regarde pour en être plus certaine avant de le ranger dans mon sac. Notre destination se trouve à droite, alors lorsque l'ovale tourne, mon regard s'élève sur le nom de l'enceinte. "feel京good" — N'abuse pas du saké mh ? J'compte sur toi pour me porter au cas où. Langue qui glisse entre mes lèvres avant de passer devant lui. Démarche mise en valeur par un pantalon de cuir noir et un petit top sporty assorti.

Silhouettes dans les ruelles. Déambulent jusqu’à la destination finale. Improbable scénario. Elle et lui. Il a conscience Scott. De la répétition. Des rebondissements familiers. À nouveau n compagnie de la gamine. Tentatrice du vice. Elle qui prend les commandes. Son cul moulé dans son cuir. Parfaitement lucide de ce qu’elle peut provoquer chez les autres. Peut être moins chez lui ? Chanceuse. Parce qu’il l’a mit en pause. Son cerveau. Son myocarde. Tout ce qu’il souhaite pour ses vacances, c’est d’arrêter de vouloir bien faire. De trop penser à ses casseroles. Celles qu’ils traînent. Encore enchaînés aux sentiments, parce qu’il n’y a jamais eu de réels fins pour celles qu’il a connu. « Tant qu’tu m’gerbe pas dessus. » Dépassant la jeune femme, il ouvre la porte pour la laisser passer. Les émeraudes sur son ovale quand elle s’approche. « Sinon tu te demerde pour rentrer. » Malice s’éveille dans ses prunelles.

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Intuition, incompréhension. Comportement qui me laisse perplexe depuis notre échange par message. L'impression de revoir l'homme que j'ai rencontré dans cet amphithéâtre. Bizarre de retrouver cette version de lui non ? Un peu trop habituée à la version sérieuse. Constatation — Ce n'est jamais arrivé, même quand j'étais trop pompette. Fronce les sourcils quand nos regards se croisent. Lui, qui m'ouvre la porte en bon gentleman. Elle est où l'arnaque ? Pas qui s'arrêtent à sa hauteur. — Je rêve où t'es en train de m'ouvrir le passage ? Habituellement, monsieur n'aurait pas levé le petit pouce. Mais puisqu'il ouvre les hostilités, je fais de même en enroulant mon bras autour du sien, l'attirant à une table de libre au fond de la pièce. Bar plutôt stylé, accueil chaleureux de la part des serveurs. Cul qui se pose sur le fauteuil, près de lui, les épaules se caressent légèrement. — Pourquoi t'as accepté finalement ? L'ombre qui pense pourtant que je ne suis pas digne de confiance.

La langue pendante. Empêche les silences de s’installer. Julia la pipelette. Glisse un bras sous le sien. Attire le sourire sur ses lippes. Dans le bar, ils s’imposent. Dénote sur les âmes. Coin reclu. S’enfonce dans un fauteuil l’ombre. Écrase sa carcasse, tandis que son interlocutrice fait de même. « Accepté d’te voir ou d’boire du saké ? »

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La réponse de l'ombre fut quasiment instantanée, me demandant quelques secondes de temps pour répondre. Je hausse les épaules, soufflant un coup. — D'boire du saké. Interrompu soudainement par un serveur avant que le garçon ne me réponde. — Bonsoir, deux bouteilles de votre meilleur saké s'il vous plaît ! Mots prononcés en japonais, d'un accent un peu bancal, mais assez compréhensible. L'ovale qui tourne enfin vers mon interlocuteur, le regard qui s'accroche et qui creuse ses émeraudes. Parler plusieurs langues n'était pas difficile pour moi, étant donné que j'ai explicitement suivi des cours de langues sous les ordres de mon père. Plutôt fière maintenant de savoir me débrouiller dans différents pays. — C'est quoi qui t'a fait changer d'avis ? L'fait de possiblement boire avec quelqu'un d'autre ou l'fait que t'as pensé qu'on ne se verrait pas ? Question pertinente. Coude qui s'étale sur la table, main qui glisse sous mon carré, l'attention qui se focalise entièrement sur son visage. Ses traits que je redécouvre encore et encore sous la lumière tamisée de la pièce.

Sur sa serpentine, glisse les mots en japonais. Il est surpris Scott. Surpris de voir qu’elle se débrouille aussi bien. Et finalement, il percute : il ne sait rien d’elle. Parce qu’il ne s’y est pas assez intéressé. « J’ai pas changé d’avis. » Sur ses épaules, il fait glisser sa veste noir. Sur le côté, il s’en débarrasse. Dévoile un simple t-shirt blanc. L’encre sous le tissu. Ondule à chaque mouvement. Dans le fauteuil, il se renfonce. Le coude en appuie, sa main retombe mollement sur sa cuisse. « J’ai jamais refusé d’venir. » Du regard, suit sa main dans sa chevelure. Enregistre le détail.

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Réponse qui me surprend, sa répartie me prends de court. Peut-être ai-je mal interprété ses mots ? L'ombre bouge, creuse le fauteuil alors qu'il s'y enfonce pour retirer sa veste. Suis ses mouvements du regard, imprégnant chaque détail. Ancre qui dévoile un peu son cou. C'est avec un sourire accroché que j'écoute sa manière particulière de s'exprimer, c'était toujours une bouffée d'air frais de discuter avec lui, même s'il était souvent difficile à suivre, mais c'était authentique. — Alors pourquoi t'as dit que tu ne me faisais pas confiance ? Ou bien était-ce simplement une façon de me titiller ? Comme il aimait si bien faire. — Ça va, j'ai saisi que j'étais plus vraiment à ton goût. Pensait-il que je comptais le faire boire pour assouvir mes pulsions ? Je n'ai pas besoin d'alcool pour faire craquer un homme. Constatant d'ailleurs la proximité de nos corps et pour lui montrer que mes intentions sont purement innocentes, ma carcasse s'éloigne un peu de lui. Est-ce mieux là, Scott ?

« T’as toujours du mal à capter l’ironie. » Moqueur. Rictus qui prend vie sur le coin de ses lèvres. « Qu’est-c’qui t’fait dire ça ? » Le contact qui s’interrompt. L’ancienne étudiante marque la distance. Lui à l’inverse, rapproche sa carcasse. Mains croisées sur la table, le corps en avant. L’éclat machiavel dans les orbes, il attend son explication. À aucun moment, il pense avoir dit quelque chose qui irait dans ce sens.

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Éternelle inexpérimentée, j'ai jamais su capter les signaux qui montrent le contraire de ce que je pense. Défaut qui me fait parfois plonger dans les regrets. — J'avoue. Je sais jamais quand tu blagues ou quand t'es sérieux. Comme à cet instant. Sa carcasse défie la distance, s'approche trop près de la mienne. Aura qui me percute de plein fouet. Chaleur qui envahit l'espace d'une seconde à l'autre. Pulse qui bat un peu trop vite. — Mon ressenti. Canine agrippant ma pulpe, humidifiée par la serpentine. Le rire qui s'échappe entre mes lèvres tandis que mes phalanges caressent le cuir sur mes cuisses. — Je me trompe ? Coup d'épaule contre épaule cherchant à repousser son gabarit trop imposant.

« J’avais capté. » L’espace détruit, l’ombre s’approche. Occupe son champ de vision. Observe la blancheur immaculée de ses dents maltraités sa lippes. Mon ressenti. Elle paraît soudainement moins confiante. Plus fragile. Comme si l’aveux la mettait trop à nue. Pourtant, son rire contre carre l’idée. Son épaule qui le pousse dans un geste qu’il pourrait presque penser nerveux. Comédie. « Faut que j’fasse quoi pour que t’arrête d’le ressentir ? » Détourne le sujet. Pense encore à la complexité de ces dernières semaines. À la rupture. Du moins si on pouvait l’appeler ainsi. Tout ce qu’il voulait maintenant, c’était de s’amuser. De plus réfléchir. Ni se poser. De juste être celui qu’il avait été pendant un long moment après Mag.