Lourde est l’Aura + Scona

Le froid qui l’imprègne. Explose sur son torse. Emballe le cœur, alors que l’abdomen se contracte. Il encaisse. Serre les dents. Et face à lui, la brune trouve la force. Inverse les rôles. Éclate son dos à lui contre le carrelage, alors qu’elle le noie sous l’eau glacée. La poigne qui reprend le contrôle, force son poignet à s’abaisser. À le laisser respirer. « Tu l’savais quand t’es venu ! » L’ombre qui se fait violence. S’empêcher de trop claquer des dents. Quitte à se faire mal. Implose sur sa langue, les termes. L’accusation. «  Tu savais que j’étais pas c’qu’il te fallait, mais t’as quand même forcé ! J’aurais pu rester un mec qu’tu tapes. Sans rien d’autre, mais t’as poussé ! » La main qui la relâche. Repousse la jeune femme pour quitter l’espace. Sur le carrelage, ses boots humides claquent. Dos à elle, il attrape son sweat. Ignore le froid qui l’assaille. « T’en fais autant Lena. » Ovale qui se tourne. Froideur calme dans les opales. « T’aspire tout ce que tu peux chez les autres. Tu détruis autant que t’aime et quand la personne en face est pas suffisamment malleable, tu t’enrages. Tu brûle tout. T’aurais mieux vécu la fin si j’avais fait tout ce que tu voulais. Jusqu’à devenir inintéressant. » Entre les cuisses, coincé le sweat. De ses mains libres, il retire son marcel. Balancé au sol pour être remplacé par le tissus sec qu’il enfile.

jet sur ton visage. te noie, admire quand tu suffoques. quand je vois ton torse s’emballer. pulser trop vite sous les stalactites superficielles. crève, putain ! ta main sur le poignet, force à arrêter. assaille les accusantions, rire nerveux qui fend les lèvres. - ah ouais ? t’rappelle quand t’avais peur que j’joue avec toi au début ?! quand j’t’ai prouvé que j’voulais plus rien d’autres qu’toi. quand t’as fait le pas, à nous vouloir ensemble ! répète l’histoire. remonte le temps, aux premières blessures. t’as raison, j’aurais pas dû t’croire. espérer d’nous. - j’pensais que t’étais exactement c’qu’il m’fallait mais j’ai eu tort.. erreur. fatale. celle qui saigne encore dans le fond. arrête l’eau. tout redevient silencieux, essore les cheveux dans le bac. au milieu de la flaque et du fracas. - c’est ma faute. désolé de t’avoir aimé un jour. gorge serrée. quitte la douche, laisse les cheveux dégouliner sur le parquet. éponge le derme rapidement. ignore la présence, la tienne. tu fais trop mal, à chaque fois pire. - c’était trop t’demander, d’être juste à moi. d’compter assez. t’as jamais vraiment donné pour moi. t’as jamais rien compris, j’me serais jamais lassé d’toi. t’étais tout c’que j’voulais. retrouve la serviette, chaleur calme le pouls. vide au milieu de la pièce. - t’es tout c’que j’deteste maintenant. regards se croisent enfin. à distance. - regarde moi bien scott.. mots tremblent autant que les lèvres. billes submergées par les blessures. - regarde c’que t’es venu chercher. t’as trouvé là. t’es plus rien. découpe les mots dans la peine. - tu vas avoir c’que t’as toujours voulu. être ce mec insignifiant, un parmi tant d’autres. oubli notre histoire, elle a jamais existée. oubli mon odeur, le goût de mes lèvres, le bleu d’mes yeux. oubli tout, putain ! poing tape contre la porte de la salle de bain. tremblent les murs. - j’te libère et j’me libère moi. j’veux même plus m’rappeler de ton putain d’blase. tu seras plus jamais quelque chose pour moi. voix enrouée, étranglée par la déception. la dernière. libère la voie, corps se décale sur le côté. - dégage.[/hide]

ça serait mentir que de dire qu’il ne ressent rien. Que ses mots glissent sans laisser aucune écorchure. Ça le serait. Parce que même après toutes les fins, il continue de souffrir. De ressentir cette peine. De revivre inlassablement une brisure. Tape le poing. Elle qui frappe. Sonne le glas. Il la regarde faire. Le cœur qui le matraque. Se fend un peu plus. Il aurait jamais du venir. Pas encore. Parce qu’il connaît les fins. Dans le sang ou dans la luxure. L’un ou l’autre, les deux font suffoquer. Loge dans le myocarde, une douleur de plus. Soudain silence. Se fait bourdonnant. Les regards qui brûlent. Il enracine l’image. S’accroche à ses mots. Espèrent la délivrance. Elle qui à toujours une place. Marqué au fer rouge. Il veut y croire. Cette fois. A l’oubli. A la dispersion des cendres. Impulsion. Saisie son corps. Force le mécanisme. La main qui attrape l’un de ses bras. Pupilles dilatées. A lui, il l’attire. Écrase ses lèvres sur les siennes. Aucune porte de sortie. Contre lui, il la presse. L’emprisonne. Écarte le barrage de ses lippes pour y glisser sa langue. Et il prend tout. Tout ce qu’il peut. Délivre ce qu’il espère la fin dans le baiser. Transmet sa douleur. Ses sentiments. Son désespoir. Suffocation. Il les empêche de reprendre leur souffle jusqu’à ce que la brûlure enflamme ses poumons. Alors seulement, il la relâche. Respiration saccadée. Le vert dans son bleu. « Plus jamais. » Gorge nouée, il s’oblige à se mettre en mouvement. Quitte la salle de bain pour rejoindre la porte d’entrée.

douleur qui traîne depuis trop longtemps. à faire partie d’moi. comme si j’savais plus qui être sans ça. s’est trop incrustée, profond dans le coeur pour s’en débarrasser. myocarde se déchire, énième fractures. j’sais qu’il s’en remettra plus. qu’il retiendra que les derniers mots. s’accrocher à la délivrance de ton poison. et, j’aurais jamais dû t’écrire, à se dire que cette fois ce sera pas comme les autres. on est ça. juste ça. mains qui tremblent, attends la fin. le bruit de tes pas qui s’éloignent. que tu bouges, que tu te barres. pour d’vrai. souffle sur nos ruines, s’écroulent à l’intérieur. deviennent débris et poussières cendrées. pas le temps de réagir, logée dans tes bras. tes lèvres sur les miennes, baiser brutal. tire sur tes cheveux, rends la même passion. la même rage. les mêmes sentiments qu’on laisse crever sur nos pulpeuses. chaires démolies, langue et crocs se mêlent. à libérer la pression du coeur en otage. te repousse contre le mur, arrière du crâne qui cogne contre le placo. griffe ta poitrine. oxygène pendue à tes lèvres. ton souffle comme unique air. respire, expire, le bruit sourd dans l’étreinte. aspire notre histoire, l’amour qu’on a gâché. qu’on laisse crever ici. fronce les sourcils, ça fait mal même quand tu m’embrasses. dévore les lippes, humidités qui se mélangent. soupirs grondent, les paupières fermées. emprise qui se relâche autour du bras. devient moins ferme. décolle lentement les lèvres, tarde à rouvrir les yeux. - vas-t-en.. les mots éreintés par le trop plein d’adrénaline. prends ta place contre le mur, arrière de la tête qui repose dessus. incapable d’te regarder partir. orbes mouillés fixent le plafond, poitrine lourde. attends la fin. est-ce qu’on sera libre cette fois ?