lights down low
BAR DE QUARTIER, BOSTON
LE HUIT JANVIER DEUX MILLE VINGT-QUATRE
@ISLA EL SAHER
TW : perte d'un proche, funérailles.
LE HUIT JANVIER DEUX MILLE VINGT-QUATRE
@ISLA EL SAHER
TW : perte d'un proche, funérailles.
Ford vient de mettre en terre la seule personne qu'il considérait comme sa famille. Ses pensées s'agitent comme la marée, à aller et venir dans un vas-et-viens étourdissant. Comme le whiskey qui tournoie dans son verre, hypnotique. Le bar a connu de meilleurs jours. Le plancher est collant, la table a des cernes dans le vernis, les verres sont grafignés. Ford fait faucheur, tout en noir, assis seul avec son verre. Il voudrait enlever ses verres de contact, ça lui enflamme la cornée. À force de s'essuyer les yeux pour cacher l'eau qui s'y accumule, contre son gré. La journée fut pénible, entre la famille éloignée, les condoléances vides, l'agonie de subir les sentiments des autres. Ford se sent vide, une épave. Hanté par l'idée de fouler les endroits où elle vivra toujours, incrustée dans les murs, éternelle à travers les iris qui reviendront chaque printemps. Ford trempe ses lèvres dans le liquide ambré, incertain. Son contrôle est important, la nuit et ses ombres se font démons. La solitude, sa grande amie, le nargue maintenant. Les clients s'associent l'un après l'autre, quittant ensemble dans une série de mauvaises décisions. Les problèmes imaginés des autres sont une piètre distraction. Il devrait rentrer, se recueillir dans cette demeure aux airs de mausolée.
(Ford Fletcher)
Find me alone at midnight Inside my mind, trying to get things right.