Let's go to the beach ! - Azela, Ulysse & Carmen

Ce que je pouvais adorer l’été ! Il faisait chaud, il faisait beau… et on pouvait s’éclater sans avoir à se soucier des cours. Ca faisait même pas une semaine que j’étais arrivée en Floride, et pourtant j’étais déjà toute bronzée. En même temps, j’avais déjà passé la grande majorité de mon temps sur la plage à faire bronzette ( et à me faire payer des mojitos, au passage ), donc rien d’étonnant. Aujourd’hui encore j’avais prévu de rester au bord de l’eau, mais au lieu de m’allonger sur une chaise longue, j’allais prendre des cours de surf. J’avais toujours voulu en faire, mais malheureusement je n’avais jamais vraiment eu les moyens de me payer des vacances au bord de l’eau. Alors maintenant que ma situation avait changé, je comptais bien en profiter. Avec un mini short en jean déchiré et un haut de bikini très coloré, j’attendais sur la plage le temps qu’Azela et Ulysse arrivent. J’avais discuté avec mon amie de mon projet d’apprendre à surfer, et elle avait été partante pour qu’on surfe toutes les deux, comme des grandes ! On était jeunes, belles et on avait du style. Et avec un bronzage de rêve et des cheveux ondulés très « wavy » à cause de la mer et du soleil, on avait tout ce qu’il fallait pour être des surfeuses, des vraies ! Le seul vrai problème, c’était qu’on ne savait pas surfer. Donc bon, on avait beau avoir le style, ce serait de suite beaucoup moins sexy de se prendre la planche dans la figure. Et puis ce serait dangereux surtout. Donc, on avait cherché un professeur capable de nous apprendre le surf, comme dans les films à la télé ! Et on était très exigeantes sur les critères de sélection. Il fallait qu’il ait de l’expérience, un excellent niveau et – plus important encore – il fallait qu’il soit hot. Parce que bon, un surfeur avec une sale gueule, ça ne donnait pas très envie non plus. Et du coup, c’était une évidence que l’on demande à Ulysse ! Parce que non seulement il était pro en surf ( enfin, à ce que j’avais compris, je ne l’avais encore jamais vu à l’action ) mais en plus, il était muy caliente, on ne pouvait pas dire le contraire. C’était donc Ulysse himself qui allait nous donner des cours. Je ne savais pas trop pourquoi il avait accepté d’ailleurs, et on n’avait pas vraiment abordé le côté rémunération non plus mais… on pourrait s’arranger. Je patientais donc, assise sur le sable, ma planche de surf à côté de moi.

Summer Camp, j’en avais entendu parler dès mon arrivé à Harvard et toute l’année j’avais attendu ce jour où je partirais avec mes amis m’amuser le temps d’un été. Il était clair que la famille Kennedy me manquait mais pourtant j’avais besoin de prendre du recul, d’agir comme une personne normale et de laisser cet héritage de côté un instant. Key West ou le paradis pour une fille qui veut prendre du bon temps, la plage, le soleil, la floride, tout était parfait. J’avais rendez-vous avec Carmen, elle n’était pas encore au courant du lien qui nous unissait et j’avais prévu de lui dire très bientôt en lui remettant la lettre, mais pas tout de suite, j’attendais de la connaître un peu plus avant de me permettre de chambouler sa vie de cette façon. Marloes me l’avait dit « prend soin de ma sœur » et je lui avais promis. Carmen était ce genre de fille de qui on a envie de prendre soin, ce genre de fille attachante qui te faisait sourire en moins de deux secondes. Elle m’avait dit qu’un autre mec serait là, un ami à elle d’après ce que j’avais pu comprendre. Un mec qui savait surfer, un mec qui pourrait nous apprendre histoire de ne pas avoir l’air conne sur notre planche, de ne pas nous casser la gueule une centaine de fois, de finir le summer camp en un seul morceau. C’était une bonne idée. Aujourd’hui était un jour spécial pour Carmen, j’avais pas prévu un truc grandiose, mais je m’étais promis de lui souhaiter, parce que je savais qu’elle n’avait jamais eu trop de famille, Marloes m’avais expliqué la situation, et même si elle n’était pas au courant du lien qui nous unissait tu devais lui montrer qu’on ne l’oubliait pas. J’arrivais sur la plage, elle était là seule, en train d’attendre qu’on vienne la sortir de sa solitude. Je m’approchais d’elle à pas de souris et prenant une grosse voix je mettais mes mains sur ses yeux « Bonjour mademoiselle, j’ai un message pour vous .. » puis retirant ses mains de son visage tu hurlais un « Bon anniiiiiiversaaaaaaaire » comme tu les aimes.

• Je crois que je dois avoir un problème ou quelque chose du genre. Je rends trop service dernièrement. J’ai arrêté de dire non à tout, maintenant il m’arrive de lâcher des « oui », ça va pas durer longtemps ça moi j’vous le dis ! Pourquoi je raconte ça ? C’est qu’en fait j’ai fait croire à Carmen que je savais surfer lorsqu’elle m’a dit qu’elle avait envie d’apprendre à surfer avec une copine à elle. J’ai tout de suite flairer le truc hein, vous avez cru quoi ? Bref, j’ai fait genre j’étais un professionnel, mais au fond j’suis une bouse de vache, sérieusement. Mais passons, j’pense qu’elles s’en rendront bien compte par elle-même ! J’étais pas à l’heure, je détestais être en retard, un homme qui est en retard n’est pas un homme de confiance, c’est ce que mon père m’avait toujours dit. Lui et ces phrases bordels… Mais, j’ai une excuse. Je sais, là il m’aurait sorti « Même la mort n’est pas une excuse », mais faisons comme si il n’a rien dit. Mon excuse est qu’aujourd’hui c’est l’anniversaire de Carmen, alors je compte bien lui faire plaisir. J’avais pas le cadeau sur moi, mais elle n’allait pas en être déçu, je vous l’assure. Une planche de surf à la main, planche que j’avais été acheté il y a quelques minutes en fait et que je m’étais amusé à frotter contre un mur pour faire comme si elle était usé, j’arriva en direction de la plage ou je vis Carmen et son amie. « Vous êtes en avance ! Trop pressé de suivre mes cours hein ? » Non, j’me présente pas, pas besoin, elle sait déjà qui je suis, et, si c’est pas le cas, elle finira par l’apprendre assez vite. •

Ce qu’il pouvait faire chaud ! Je sentais déjà ma peau griller sous le soleil. Ah ce que ça m’allait bien d’être bronzée n’empêche, moi qui avait toujours la peau si pâle ! J’attendais donc que les deux autres arrivent, assise face à la mer, et c’est là que quelqu’un me cacha subitement les yeux, tout en me souhaitant… Un joyeux anniversaire. Un peu choquée, je me demandais bien quel jour on était, puis je réalisais que c’était déjà le 25 juin… Quoi ? C’était qui ? Pourquoi ? Comment elle savait ? D’où je la connaissais ? Et merde. Si quelqu’un apprenait mon âge, j’étais bonne pour arrêter mon « job étudiant ». Et je ne parlais même pas du fait que j’utilisais une vraie fausse carte d’identité. Bon. Calmos. Inspire, expire ! J’essayais de sourire, tout en retirant les mains de mes yeux, et je me retrouvais face à Azela, ce qui me rassura. « Ooooooh merci Az’ ! », répondis-je, et j’hésitais quand même un peu, en la prenant dans mes bras. « Mais… heu… Comment tu sais pour mon anniversaire… ? » Ok, ça me faisait peur qu’elle connaisse trop de choses à mon sujet mais d’un autre côté… je devais bien reconnaître que ça me faisait plaisir. On ne m’avait jamais vraiment souhaité mon anniversaire ou quoi que ce soit. A chaque fois je disais que je m’en fichais et que je ne voulais pas qu’on me le souhaite, mais c’était pas vrai. C’était comme pour le bal de fin d’année. Je disais que c’était nul, mais j’aurais plus que tout voulu y aller avec un cavalier moi aussi… A la place, j’étais restée dans ma chambre, chez Ulysse à manger des glaces. Et en parlant d’Ulysse, le voilà qui arrivait, avec sa belle planche de surf sous le bras. Je m’approchais alors d’Azela, et je lui donnais un coup de coude dans les côtes avant de murmurer. « Az, c’est lui Ulysse. Tu sais, le mec dont je t’ai parlé… Alors déjà, règle numéro un, tu ne l’appelles surtout pas Ulysse. Tu dis ‘’ Monsieur ’’.  Quand tu lui parles, tu le regardes pas dans les yeux non plus, ça c’est la règle numéro deux. Tu ne le regardes JAMAIS dans les yeux, et surtout SURTOUT… tu ne lui parles pas avant que lui ne te parle le premier. Et tu le vouvoies, aussi ». Bon, ok, la pauvre, elle risquait de prendre carrément peur là. Je me tournais alors vers Ulysse et je lui faisais un grand sourire. «  Oui chef ! », répondis-je en riant légèrement. J’exagérais volontairement, ça me faisait rire. « Waaaaaaaah ce qu’elle est belle ta planche ! », m’extasiais-je alors que je n’y connaissais rien du tout.

Elle avait l’air vraiment étonnée qu’on lui souhaite un joyeux anniversaire et cela me faisait beaucoup de peine. Je ne l’avais pas vu avec tant d’amis que cela et j’osais espérer que quelques personnes se rendent compte bien vite de quelle personne amusante elle faisait. Elle me remerciait en me prenant dans les bras, pourtant je me sentais mal à l’aise face à ce secret que je lui cachais depuis que je l’avais rencontré. Je devais lui faire parvenir la lettre de Marloes, pourtant je savais que cette journée n’était pas appropriée. J’entortillais une mèche de cheveux autour de mon doigt quand elle me demanda comment j’avais pu connaître la date de son anniversaire et répondant du tac au tac je lui disais « Haha, c’est mon petit doigt qui me l’a dit, non en fait j’ai vu dans la liste des anniversaires à venir à la Mather y a une ou deux semaines et donc j’ai retenu la date. » ah ça ouais je sauvais les meubles. Je me sentais tellement pas de lui dire « Ouais c’est Marloes, tu sais ta sœur qui est parti qui me l’a dit, ah puis au fait, j’suis ta cousine, ah puis aussi Marloes m’a laissé un mot pour toi, mais je l’ai pas sur moi. » ouais non, j’voulais qu’elle passe une bonne journée et je ne savais absolument pas comment elle pouvait réagir. Le fameux Ulysse, l’ami de Carmen arrivait enfin et mon visage se figeait en reconnaissant les traits du garçon qui avait arrêté la bagarre que j’avais lancé dans les toilettes du bal. J’espérais qu’il ne me reconnaisse pas vu dans l’état dans lequel je m’étais mise pour des conneries. Carmen me présentais le bonhomme et je ne pouvais m’empêcher d’afficher des gros yeux réellement choquée, elle plaisantait ouais, c’était certain. Alors je riais, comme une débile et je priais pour que tout cela ne soit pas vrai, tu n’avais pas envie de te ridiculiser une nouvelle fois devant lui « C’est sérieux ou elle blague ? Sinon moi c’est Azela, t’as pas besoin de m’appeler Madame, ou même de faire des révérences, j’suis facile à vivre. » Dis-je en me tournant vers lui, riant à moitié. Puis je me tournais vers elle « Carmen tu ne sais pas encore que je suis une fervente guerrière pour l’égalité des sexes ? » dis-je en explosant de rire. Après tout cela passait dans les deux cas, qu’elle plaisante ou non puisqu’après tout je ne savais rien de leurs habitudes. Je regardais la planche d’Ulysse pendant que Carmen lui faisait des compliments, quand elle eût fini je renchéri « Tu passes ta vie à surfer non ? Elle est vachement usée … par rapport aux nôtres » ouais nous étions des novices et nous l’assumions !

• Surfeur mon cul ouais, j’sais même pas comment j’vais devoir leur expliquer comment on monte sur une planche et comment prendre les vagues. J’peux leur apprendre à rester à plat ventre et à avancer comme ça sur la planche, mais se lever et se la jouer surfeur sur d’énormes vagues, j’sais pas comment leur dire, j’vais me la jouer professionnel de toute façon, ou du moins, j’vais essayer. « Az, c’est lui Ulysse. Tu sais, le mec dont je t’ai parlé… Alors déjà, règle numéro un, tu ne l’appelles surtout pas Ulysse. Tu dis ‘’ Monsieur ’’.  Quand tu lui parles, tu le regardes pas dans les yeux non plus, ça c’est la règle numéro deux. Tu ne le regardes JAMAIS dans les yeux, et surtout SURTOUT… tu ne lui parles pas avant que lui ne te parle le premier. Et tu le vouvoies, aussi »  […]«  Oui chef ! »  […]« Waaaaaaaah ce qu’elle est belle ta planche ! » J’vais genre de ne pas rigoler, mais bordel, j’vous assure que cette fille est totalement cinglé. J’suis pas non plus un parrain de la mafia, j’suis juste dedans et j’ai juste plein de fric, rien de plus. Bref, j’essaye de pas rigoler mais c’est dur. J’m’apprête à répondre mais son amie prend la parole.  « C’est sérieux ou elle blague ? Sinon moi c’est Azela, t’as pas besoin de m’appeler Madame, ou même de faire des révérences, j’suis facile à vivre. » J’hésite, j’sais pas vraiment quoi lui répondre, sa tête me dit vaguement quelque chose, mais ou est-ce que je l’aurais vu ? Bonne question… J’réfléchis et je vois pas, j’aurais couché avec elle j’m’en serais tout de même souvenue, donc c’est pas ça, alors, j’sais pas ou est-ce que je l’ai vu. « Non, elle blague pas, mais vu qu’aujourd’hui je suis votre prof, j’serais cool et tu pourras me regarder dans les yeux si ça te chante ! » Votre prof, mon cul ouais ! « Tu passes ta vie à surfer non ? Elle est vachement usée … par rapport aux nôtres »   J’lâche un rire, putain si j’passerais ma vie sur ma planche on le serait hein ! J’passe une main dans mes cheveux pour me la jouer surfeur d’argent ou j’sais pas qu’elle merde du genre. « Ouais j’en fait pas mal pendant les vacances ! Mais ça va être votre tour ! Alors, vous avez déjà fait du surf ou pas ? » j’essaye de me la jouer professionnel, mais ça va pas durer j’pense… •

« Ah oui… la liste des anniversaires de… la Mather House ! J’aurais dû m’en douter », répondis-je, soulagée. « En tout cas c’est vraiment gentil de ta part ! T’étais pas obligée, tu sais… ». Après tout, c’était vrai, elle n’était pas obligée. D’ailleurs, il n’y avait pas grand monde qui avait pensé à mon anniversaire, dans ma vie… Et puis, pour être parfaitement honnête, je ne me souvenais même plus de la dernière fois qu’on me l’avait souhaité. Ulysse arriva à peine quelques minutes après, et Azela sembla ne pas me croire quand je lui donna les consignes à suivre en ce qui concernait Ulysse, et j’étais outrée qu’elle ne me croit pas. Cependant, je n’ajoutais rien, car Ulysse lui répondit à ma place. Evidemment que je ne rigolais pas ! Et quand elle me dit qu’elle était pour l’égalité des sexes, je la regardais avec un air interrogateur. « Tu as dû déjà me le dire mais… Ca sert à quoi ? On s’en fout un peu de ça, non ? », demandais-je en me faisant l’effet d’être une vraie quiche. Et je ne pensais même pas au fait qu’elle risquait de mal le prendre. En fait, pour moi, je ne voyais pas trop à quoi ça servait. A partir du moment où les mecs m’offraient plein de trucs chers, je ne voyais pas trop où était l’utilité d’être à égalité… « Jamais ! », répondis-je quand il demanda si on avait déjà surfé. « Mais j’ai toujours voulu en faire ! Alors patron, on commence par quoi ? », demandais-je, toute contente. Je retirais alors mon short en jean et j’attrapais ma planche que j’avais posé dans le sable le temps qu’ils arrivent.