(quincy) I still hate you though

T'sais pas comment la fête a dégénéré en passant de petit comité à une.. horde d'inconnus, dont tu ne reconnaissais strictement aucune tête. Le bouche à oreille faisait des merveilles. Aussi merveilleux qu'le deuxième verre de whiskey entre tes doigts - le caprice de la soirée, dans cette nouvelle peau de mec aisé imbu d'lui-même. Nouveau rôle enfilé l'temps de quelques heures, histoire de savourer, au milieu de cette foule que tu finis par fuir discrètement une heure après. L'air frais du balcon t'appelait, paré à profiter de la vue panoramique allant avec. Pour souffler, admirer, trouver le calme dans la tempête. Ou presque calme. Elle t'interpelle, sa voix. Et tu peines à cacher ta surprise quand tu la reconnais et te retournes. Ca devient inquiétant cette obsession qu't'as avec moi. Prête à m'suivre à l'autre bout du monde.. Qu'tu l'accueilles d'un rictus.

La langue toujours autant acerbe Parker, mode provocation automatiquement enclenchée en ta présence. Et si au début, tu lui rendais son venin, piqué à vif dans l'ego, tu recevais aujourd'hui ses attaques par un sourire béat qui s'agrandissait au fur et à mesure qu'elle s'approchait, positivement animé par le moindre de vos échanges. Fallait bien que j'vienne étudier d'moi-même ton pare-choc avant. Hausse les épaules, nonchalant, sans approuver ni nier. Ce n'était pas au jeu des sept vérités qu'vous jouiez de toute façon, plutôt l'jeu de la provocation. C'est pour la soirée qu'tu viens ? Si oui, j'dirais que l'bouffon en question est loin d'regretter sa décision, même au détriment de sa chambre. Et tu pouvais aussi entamer un autre jeu, celui du rentre-dedans. Et pour appuyer tes dires, t'entends dans le fond un objet se briser. Beau timing. Beau désastre. Mais p't'être belle soirée.

Pas assez à mon goût. Connaître son arrière train. Le rictus se réinvite dans la conversation, qu'elle te rend bien d'ce sourire en coin. L'instant provoc semblait avoir pris les jambes à son cou pour laisser place à ce nouveau jeu que vous avez entamé d'fil en aiguille. Nouveau terrain de jeu dans lequel tu pénètres sans aucune résistance, le regard lourd de sens qui lâche pas son visage. Tu pouvais faire semblant d'blâmer l'alcool mais savais que ce n'était qu'un exhausteur d'envie. Tu t'invites souvent aux soirées d'inconnus comme ça ? Qui te dit que l'bouffon c'est pas un psychopathe ? Lève le sourcil droit, amusé par l'fait qu'elle n'ait toujours pas fait le lien entre cette soirée et ta présence à ses côtés. Mais p't'être que ça n'avait aucune importance si on croirait ses gestes, ses avances. Ton regard tombe sur ses doigts caressant ton bras et feins de ne pas être accaparé par le mouvement, par les mots qui sortaient de sa bouche. Quand ce n'était définitivement pas l'cas. J'ai arrêté de l'ignorer y'a un moment, c'toi qui persiste à résister.. Un aveu, ou de la dérision, selon sa réaction. Soit elle te fracasse la mâchoire soit elle continue sur sa lancée pendant que toi, tu restes dans l'rôle du mec stoïque, dans l'attente.

Crois-moi, il en est plus que conscient. A de nombreuses reprises, elle t’avait démontré que ce n’était pas elle qui allait fuir devant le danger - ce qui avait eu l’don de t’exaspérer dans les débuts puis t’amuser dans les temps finaux. Aujourd’hui. P’t’être même te rendre même admiratif si la quantité d’alcool dans ton sang venait à s’accroître dans la soirée et te permettrait ce type d’aveux. Mais tu le garderais sûrement pour toi celui-ci, ne désirant certainement pas lui apporter plus de munitions pour abattre le camp ennemi - toi. Le quota d’honnêteté de ce soir allait déjà être vite atteint. J’aime pas perdre. Et j’tiens à mes bijoux de famille, mine de rien. Ce genre d’honnêteté comme ça là. C’était déjà assez déroutant, même poussé par l’ébriété. Le côté rassurant c’est que tu ne semblais pas être le seul dans cet état embué par l’alcool, confessions, admissions, capitulations libérées dans l’air. Ok. Prouve le. Qu’tu ne peux t’empêcher de lancer, un sourcil arqué, le verre posé sur le rebord du balcon, te libérant les mains. Parce que toi aussi tu pouvais jouer ; fini l’homme stoïque, ta main droite audacieuse se lève au niveau de son visage, se pose sur sa joue. Le pouce bataille pour rester en place, loin de ses lèvres, de sa moue théâtrale que tu voulais juste faire disparaître d’une façon ou d’une autre.