when love couldn't save (goldship)

when love couldn't save
with @Seven Goldberg

Les pas qui tournent en rond dans l'appartement, la décision qui se mûrit lentement. Celle de partir, de s'échapper de cette suffocation qui consume chaque parcelle de vitalité en elle. S'échapper pendant un mois n'avait rien résolu, au contraire, ce voyage avait scellé le début de la fin. Elle avait espéré trouver un répit, mais chaque retour aux habitudes ramenait cette ombre oppressante au-dessus de ses pensées. Il fallait qu'elle s'évade à nouveau. Après tout, Poppy, t'as toujours fait ça, fuir, encore et encore. Les vêtements s'entassent dans les valises qu'elle n'avait jamais réellement voulu refermer, ses mouvements sont précipités, parce qu'elle voulait pas le voir, pas maintenant, fuyant encore une fois la responsabilité d'être celle qui décide de tout arrêter. Les souvenirs précieux abandonnés sur les meubles, elle ne prend que le strict nécessaire. La colère éclate entre les gestes, les larmes s'échappent, gout amer au fond de la gorge, elle détestait être aussi sûre de son choix.

when love couldn't save
with @Poppy Shipley

Une plaie. Zigzague pâle sur l’épiderme. Insignifiante à l’œil, mais dont l’insupportable rugosité ronge lentement les méandres de ton système nerveux. Dévore jour après jour, seconde après seconde les étincelles de vous. L’âme même de votre relation s’efface en volutes de fumée, malgré tes doigts les piégeant, les empoignant fermement. Démangeant, démangeant, démange. Vous vous aimez, ou aimez Seven ? Est-il seulement envisageable de répondre à cette interrogation ? Incapables de vous supporter désormais, tu préfères plonger dans le gouffre du déni. Un départ d’un mois ? Evidemment que tu comprends. Crétin. Bien que le bien anime toujours vos actions, que vous œuvriez pour vous faire plus de bien que de mal... N’est-ce pas le peu de mal que tu lui infliges au coeur qui s’avère être un supplice pour le tien ? La porte claque derrière toi, tes cheveux courbés sous le poids de la transpiration. Et le souffle crispé de larmes dans votre chambre. —  Tout va bien ?  

when love couldn't save
with @Seven Goldberg

Comment aviez-vous pu en arriver là ? Un amour incandescent perdurant depuis si longtemps, enchaînant les âmes avec la solidité de l'acier. Pourtant, les tempéraments s'enflamment, les voix s'élèvent, accompagnées de mots qui auraient dû rester effacés. Un départ qui, certes, avait creusé un manque, mais avait également révélé la réalité. Le cœur, un temps apaisé, se serrait de nouveau à l'approche de la ville grisâtre. Pourtant, elle l'aimait, sans doute plus que quiconque, mais le temps lui avait sûrement fait comprendre que cela ne suffisait pas. Le déni avait été réconfortant un moment, mais plus maintenant. Elle devait retrouver son souffle, se retrouver elle-même, réapprendre à reconnaître son visage dans le miroir. Son cœur manqua un battement lorsque la porte claqua et que la voix grave s'éleva. La réalité plus tangible que jamais, aucune échappatoire, aucun oubli possible. Non, ça va pas Incapable de le regarder dans les yeux, ses affaires continuaient de s'amonceler dans la valise d'un geste frénétique. Je m'en vais, j'en peux plus. La gorge serrée, les mots difficiles à prononcer, incapable d'accepter qu'il s'agissait bien de la réalité.

when love couldn't save
with @Poppy Shipley

— Non, ça va pas L’imaginaire, le désir, se nourrissent de l’absence, de l’inaccessibilité. Son silence, les effluves de son parfum hantent ton épiderme. Morsure austère qu’elle t’inflige en te fuyant sans cesse. Peu importe son retour, sa présence éthérée est un rappel douloureux de sa distance continuelle. Ta démarche lourde résonne jusqu’à votre chambre, là où s’amoncelle ses vêtements. La plaie est béante sur ton coeur, giclée sanguine de larmes qui ne peuvent couler. — Je m’en vais, j’en peux plus Elle, elle ne retient rien. Les larmes salines s’écrasent sur ses pommettes quand tes poings se serrent compulsivement. — Qu’est-ce qui s’passe ? Encore et toujours ce déni palpable Seven. Il est impossible d’ouvrir les yeux, tu préfères observer le spectacle heureux des retrouvailles derrière tes paupières que d’être témoin de la tragédie. Trois coups et le rideau se lève. Elle se refuse à une comédie aujourd’hui. — Mais.. Tu viens de rentrer, j’comprends pas là. Tu refermes la porte derrière toi, imposant un nouvel obstacle sur sa route. Puisqu’il est impossible que tes bras parviennent à la conserver ici.  

when love couldn't save
with @Seven Goldberg

Elle nourrissait tant de rêves, une vie à ses côtés, des moments heureux succédant aux difficultés. Un mariage somptueux, une belle maison, des rêves qu'elle n'aurait jamais imaginé posséder. Serpent préférant la solitude, brillant par son indépendance et son égoïsme, avait vu ses objectifs personnels s'effacer pour laisser place à des rêves partagés. La réalité reprenait inévitablement ses droits, c'était pas elle de vouloir tout ça. C'était pas dans sa nature d'attendre patiemment à la maison pendant qu'il tentait de tout arranger. Elle regrettera certainement cette décision, constamment tourmentée par la place qu'il occupait dans son cœur et son âme. Elle fera des cauchemars, souhaitera peut-être revenir en arrière et le retrouver, mais elle se rappellerait que c'était toujours comme ça. Elle pensait à elle, avant tout, et maintenant qu'elle pensait à elle, elle ressentait cette impérieuse nécessité de partir. Ca criait en elle, si fort qu'elle en était presque contrainte. Son regard était toujours incapable de croiser le sien, tandis qu'elle fermait sa valise, son cœur battant si fort qu'il semblait vouloir s'échapper de sa poitrine. Je repars pas en vacances... Je pars pour de bon Seven. Sa tête se secouait et elle attrapait des affaires au hasard pour les mettre dans des sacs. Elle voulait juste s'échapper avant de réellement suffoquer. Ça fait des mois que ça va plus, tu le sais autant que moi. Elle leva les yeux un instant, alors que sa silhouette se dirigeait vers la porte. Car elle comptait fuir sans un mot, lâche, n'étant pas prête à laisser les paroles s'échapper, c'était trop dur, elle avait perdu cette force depuis bien trop longtemps.

when love couldn't save
with @Poppy Shipley

« Je repars pas en vacances... Je pars pour de bon Seven. » Parce que tes besoins sont tes petits rêves quotidiens. Ce sont tes petites choses à faire, qui te projette à demain, à après-demain, dans le futur. Avec elle. Poppy. Ces petits rien que vous achèterez la semaine prochaine et qui vous permettent de penser que la semaine prochaine, vous serez encore ensemble. Jusqu’à l’écoulement complet du temps, jusqu’aux rides et à la vieillesse. Un larsen vrille dans ton tympan, le crissement de ses molaires dans ton crâne. « Non. » Le mot sort de lui-même. De sa propre volonté. Dur. Sans une vague d’émotions, alors que dans ton coeur la violence se déchaîne déjà. Les petits riens s’écroulent. Des morceaux éparpillés avec tes rêves. Brisés. Ton souffle est amer. « Ca fait des mois que ça va plus, tu le sais autant que moi. » Tu t’approches vivement, la saisissant nerveusement par le bras. « Non. Non, non non. Je ne suis pas d’accord. » L’urgence trésaille dans ta voix désormais.