(marley) In the madness and soil of that sad earthly scene, only then I am human

In the madness and soil of that sad earthly scene, only then I am human28.06.2024 — @Brinley Morelli
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— Assis à cette table face à la fenêtre, j'enchainais les cigarettes avec un calme effrayant. Regard porté sur South Boston, j'étais concentré. Déterminé. Voilà plusieurs heures que je me mettais en condition, blindant mon coeur comme jamais, verrouillant toute émotion pour ne laisser place qu'à ma détermination. Sachant pertinemment que ce que je m'apprêtais à faire était la seule solution, le seul moyen d'épargner Brinley... Même si pour cela je devais lui briser le coeur. Accoutré d'un simple t-shirt, jogging, basket et casquette, j'étais méconnaissable. Bien loin des tenues habituelles de Marcus von Habsburg. Et c'était le but. J'étais venu en métro pour éviter de me faire remarquer, jouant de mes relations pour pouvoir retrouver Brin dans un lieu sûr où mon père ne parviendrait pas à solliciter une de ses taupes. J'étais passé par le restaurant pour accéder à l'appartement au dessus, quand j'avais demandé à Brinley de passer par l'arrière. Espérant avoir pensé à tout pour qu'elle ne risque rien. Ainsi installé, j'attendais. Cigarette passant de mes lèvres au cendrier sans interruption, me refusant de craquer jusqu'à ce que ce soit fait.

In the madness and soil of that sad earthly scene, only then I am human28.06.2024 — @Marcus von Habsburg
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— Il s'était passé beaucoup de choses en vingt-quatre heures. J'avais replongé après avoir fumé un joint, alors que ça faisait des mois que j'touchais pu à ça. Était-ce mes nerfs qui avaient décidé de lâcher brutalement ? Si j'étais plus.. détendue que hier, c'était pas pour autant que j'y pensais moins. Penser au fait qu'on devait parler. Fin non, qu'il devait me parler. Après tout, c'est moi qui avais des attentes vis-à-vis de lui. J'attendais un signe, quel qu'il soit qui me prouverait sans aucune conviction que c'était pas la fin. Officiellement, ça faisait déjà un mois qu'il m'avait largué. Un mois qu'on souffrait chacun de notre côté, un mois d'incertitude. Un mois que je continuais de lui courir après (aussi ironique soit dit en passant, l'amour rend fou. J'suis la preuve que je voulais pas le laisser partir, malgré tout.) J'agissais comme une vraie célibataire, continuant de voir Levy, flirtant ici et là avec d'autres, quitte à même coucher avec un pote de longue date. Hier j'avais complètement déraillée, le mode parano c'était activé dans ma tête et j'avais disjonctée. Donc ouais, je pense que mes nerfs étaient rendus à un stade où ils me rendaient à fleurs de peau. J'étais incapable de pas penser au pire, mon cerveau était programmé pour fonctionner comme tel. Je me rendais au lieu du rendez-vous, essayant de me rappeler mot pour mot les instructions qu'il m'avait fourni par message. Casquette sur la tête, je marchais tête baissée en regardant mes pieds avancer droit devant. Je venais de passer la porte ouverte, je montais les escaliers sans trop faire de bruit. J'avais le coeur lourd, il ratait des battements sous le coup du stress. Une fois arrivée en haut, j'ouvrais la seule porte qu'il y avait dans mon champ de vision. « Oops je.. je pensais que.. » disais-je en voyant la personne dos à moi et lorsque mes mots sortirent de ma bouche, elle se retournait. C'était pas une inconnue, c'était Marcus. « Ça te change beaucoup cette tenue. » continuais-je, si il voulait se la jouer incognito c'était réussi. Je me rapprochais de cette table, ne sachant pas si je devais y prendre place ou le serrer lui dans mes bras. Si on devait parler, je préférais rester debout.

In the madness and soil of that sad earthly scene, only then I am human28.06.2024 — @Brinley Morelli
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— La porte s'ouvrait derrière moi, la voix perdue de Brinley me faisant me retourner. Je voyais la surprise sur son visage, sur ce visage qui ne quittait pas mes pensées malgré tout ce qu'elle pouvait penser. Malgré ce que je m'apprêtais à faire. Puis cette petite chose dans son regard quand elle me reconnaissait, qui me donnait juste envie de réduire la distance entre nous pour la prendre dans mes bras et ne plus la lâcher. Ne plus laisser d'autres l'accueillir dans leurs bras, quand sa place n'était qu'entre les miens. Belle illusion. « C'est vrai » commentai-je, ne pouvant qu'approuver. J'aurais moi même du mal à me reconnaître en croisant mon reflet dans un miroir. Je me relevais, me retournais pour lui faire face en m'appuyant sur la table. Soupirais en expirant la fumée de cigarette, écrasant mon mégot dans un cendrier. Mon regard croisait le sien, et je sentais cette faille dans laquelle je pouvais tomber à tout moment. Mon coeur battait un peu plus fort, essayant de me déstabiliser mais je me ressaisissais tout aussi vite, me concentrant sur mon objectif. Je déglutissais, fuyant son regard un instant. « Tout ça n'est pas raisonnable Brinley. Mon père désapprouve, il nous l'a bien fait comprendre » commençai-je. « J'ai eu le temps de réfléchir ces derniers jours. Sur mon comportement. J'ai fait des erreurs, trop d'erreurs. Il ne faut plus qu'on se voit ».

In the madness and soil of that sad earthly scene, only then I am human28.06.2024 — @Marcus von Habsburg
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— J'étais peut-être parano mais l'ambiance était froide, plus que jamais. J'avais l'impression d'avoir un tout autre Marcus devant moi, distant, détaché et ce qui me faisait le plus mal c'était de remarquer que cette lueur dans ses yeux avait disparu. Il avait appris à m'accueillir avec le sourire, un brin chaleureux -qu'il avait mis du temps à montrer mais on y était arrivés.- Je l'observais se relever pour me faire face, recrachant la fumée de sa cigarette avant d'écraser cette dernière dans le mégot. Pendant un instant, nos regards se croisaient. J'essayais de lire en lui, de comprendre, de le comprendre, trouver un indice quelconque. J'y voyais rien, c'était sombre. Mon amour, où es-tu ? J'voulais retrouver l'homme que j'aimais, le temps de cinq minutes. C'était pas trop demandé, si ? Nah, c'était pourtant raisonnable. On m'avait toujours dit que j'avais un regard un peu intimidant, que je dégageais un truc froid. J'avais cette réflexion parce que Marcus détournait les yeux, évitant ainsi tout contact visuel avec moi. Et à force de le connaître presque par coeur, Marcus fuyait dès qu'il savait qu'il allait me faire du mal ou que j'allais l'tuer sur place. Hé j'vous jure que j'adore ces signes, des signes positifs clairement. Tout pour me rassurer. Il cassait ce silence pour me dire la même phrase que je connaissais, cet avertissement qu'il avait pas arrêté de me faire comprendre. Ce qui en suivait par contre, c'était tout nouveau. « J'suis donc une erreur ? » demandais-je, relevant que ce point. Sn comportement ces derniers mois je lui avais pardonné, malgré tout. « Okay.. mais on peut quand même s'envoyer des messages. Tu l'as dit, ils iront pas jusqu'à fouiller ton téléphone. » J'avais vraiment l'impression d'être actrice d'une série.

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— Je savais que j'allais lui faire mal. Qu'en sortant de là elle allait probablement me maudire, m'insulter de tous les noms. Me considérer comme le pire connard qu'elle ait connu. Et c'était probablement ça qui me faisait le plus mal, de me dire que j'allais devoir continuer mon quotidien en sachant que ça serait la seule chose qui lui resterait de moi. Je me foutais pas mal de ce que les autres pouvaient penser. Mais elle... c'était différent. Et pourtant c'était bien elle que je devais convaincre à tout prix. Il fallait que je sois convainquant. « Oui » répondis-je, sans détour. Luttant contre ce besoin irrépressible de la prendre dans mes bras pour lui dire immédiatement que c'était faux, que je ne pensais pas une seconde ce que je disais. J'hochais la tête négativement, soupirant. Même maintenant, alors que j'étais clairement en train de la rejeter, elle s'accrochait. Sauf qu'on ne pouvait pas continuer ainsi. Je ne pouvais pas lui imposer une relation platonique. Etre celle de l'ombre quand une autre se tenait à mes côtés. « On est pas fait pour être ensemble. On ne vient pas du même monde. Mon père a raison, je ne peux pas me permettre de me mettre avec n'importe qui » continuai-je d'une traite, cadenassant solidement mes sentiments à l'aide de ma froideur familière. « Nous deux c'était sympa, mais c'est définitivement terminé. Je suis passé à autre chose... fais-en de même ».

In the madness and soil of that sad earthly scene, only then I am human28.06.2024 — @Marcus von Habsburg
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— C'était la deuxième humiliation en peu de temps. Ou plutôt la première ? Entre se faire larguer après qu'on ait fait l'amour et se faire dire par l'homme qui était censé m'aimer, censé m'apprécier au-delà de ma personne opposée à la sienne que j'étais une erreur, j'étais incapable de faire un classement. Tout ce qui m'avait dit c'était basé sur des mensonges, c'est ça ? Qu'est-ce que je lui avais fait pour qu'il me déteste autant ? Quand on aime vraiment une personne, au-delà d'un amour destructeur, intense, passionnel, un amour qui fait tellement mal, COMMENT on peut en venir à dire que cette personne est une erreur ? J'passais par une gamme d'émotions, j'vivais un choc émotionnel. Je m'adossais à un meuble qui me servait de support. Il répondait même pas à ce que je lui disais, non, il enchaînait sans me laisser le temps d'assimiler ce qu'il se produisait. On est pas fait pour être ensemble, il pouvait pas être avec n'importe qui. Il le disait de façon si naturel, cet froideur que j'avais connu et que j'avais détesté pendant longtemps. Avec son ton condescendant, détaché. « Nous deux c'était sympa, mais c'est définitivement terminé. Je suis passé à autre chose... fais-en de même » Il m'ordonnait de faire disparaître mes sentiments, de disparaître de sa vie. Nous deux c'était sympa. Okay donc... j'avais été sa muse pendant six mois. Et sur ces six mois, il y avait eu trois mois où on s'était rapprochés. « Parce que tu crois que j'suis n'importe qui ? TU CROIS QUE J'SUIS N'IMPORTE QUI ? » Je lui hurlais dessus, il avait même pas intérêt de me couper la parole, c'mort. « J't'ai défendu envers et contre tous, même quand la moitié du temps c'tait toi qui merdais. Je connais aucune meufs qui auraient et qui a la force mental que j'ai et que j'ai pu avoir. » J'voulais le défoncer mais j'étais incapable, j'étais sous le choc. J'avais aucun arguments. « Tu t'es joué de moi. T'as joué avec mes sentiments, t'as mis en péril mon amitié avec Nora pour quoi au final ? Parce que tu t'faisais chier dans ta vie de parfait p'tit prince ? » Je refusais de pleurer devant lui, hors de question qu'il jubile de me voir comme ça. « Est-ce que j'ai compté pour toi ? Tu m'as déjà aimé, apprécié à ma juste valeur au moins ? » C'tait plus fort que moi, je voulais savoir. Quitte à ce que ça soit violent.

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— Je commençai à bien la connaître maintenant, Brin. Et je savais que j'allais déclencher un tsunami avec mes paroles. Qu'elle allait m'en mettre plein la tronche. Parce que c'est ainsi qu'elle fonctionnait, boule d'émotion qui réagit toujours en explosant. Pas pour rien qu'elle était Italienne ça, je l'avais bien compris. C'est peut-être ce qui m'agaçait et à la fois, qui me plaisait le plus chez elle. En tout cas je m'étais préparé à sa colère, et c'est avec mon masque de glace que j'accueillais ses invectives. Impassible. Comme si tout ça ne faisait que glisser sur moi. Au fond, j'avais envie de hurler moi aussi, mélange entre colère et désespoir, retrouvant presque cette torture que j'avais ressentie il y a quelques mois, juste avant que je ne l'embrasse pour la première fois. Bien sûr qu'elle n'était pas n'importe qui, surtout à mes yeux. Et j'avais conscience de ne pas faire l'unanimité auprès de ses proches. Brinley ne méritait clairement pas ça, et ça me tuait d'être celui qui lui faisait autant de mal. Parce que malgré tout, je l'aimais. Mais ça, je ne pouvais pas le lui dire. Pas si je voulais lui rendre sa liberté. Pourtant quand elle me demandait si elle avait compté pour moi, je sentais ma carapace vaciller à nouveau. L'espace d'un instant, le voile quitta mes yeux pour la regarder réellement. « Oui. Oui, tu as compté » lâchai-je malgré moi. « Mais c'est terminé » ajoutai-je en détournant le regard, sauvant les apparences.

In the madness and soil of that sad earthly scene, only then I am human28.06.2024 — @Marcus von Habsburg
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— J'étais perturbée. Bouleversée, choquée, en colère, affligée, triste, beaucoup triste. Impossible de déterminer dans quel état d'esprit je pouvais être, tellement que toutes mes émotions étaient en train de se fight entre elles. Comment il pouvait me balancer ça, sans montrer quoi que ce soit ? J'comprenais pas. Ses mots, son ton, l'intonation, tout tout tout c'était des lames de couteaux qui traversaient mon coeur et mon corps. Tout ce qu'on avait vécu c'était rien, sans importance ? Le poids de ses paroles me blessait. Je lui hurlais dessus, j'étais littéralement en train de gaspiller ma salive pour quoi au final, entendre une confirmation venant de sa bouche. Okay j'avais compté mais pas suffisamment pour partager mes sentiments, c'était horrible. Mon coeur se serra si fort dans ma poitrine, le chagrin était bien présent. Beaucoup plus fort que la dernière fois où il m'avait quitté, dans son appartement. J'savais même pas si c'était réellement sincère. Je regardais le sol, j'sentais que je devais partir. J'allais pas arriver à contenir mes larmes qui menaçaient d'une seconde à l'autre de s'écraser sur mes pommettes. Je me pinçais la lèvre pour éviter qu'il y ait un son qui sorte de ma bouche. Marley existait pu, c'était officiellement terminé,