COCO ITŌ ✧ nana komatsu

il y a de ces nuits où les cris se meurent en mélodies, où les doigts cueillent sur les joues de l'enfant les rivières salées qui coulent en flot le long des trachées de rides creusées par les représailles de 2 am.

les guerres de l'amour se font destructrices, mortelles, mais surtout éternelles. plus rien ne subsiste au torrent d'invectives lascives qui rebondissent en écho, font disparaître les bonheurs d'un autrefois désormais terne et d'un au-delà vindicatif. sur les murs, les hostilités s'éclaboussent, tachent les souvenirs immaculés d'aquarelles bordeaux mauvais marché et de pinard grotesque, couleur sang séché.

planquée en exil dans les profondeurs abyssales d'un dressing sale, le dos heurte le coin punition sur lequel sont écrites en caractères six quelques vaines promesses de plomb, qu'elle a gravées une fois vidée de ses larmes. au bout de ses bras, elle berce l'enfant qu'elle rassure de cantates mélancoliques, qu'elle protège d'une étreinte quasi pudique, ponctuant les rengaines d'espoirs bidons.

itō kanako, vestiges de la terre mère en fond de rides et de peau blanche comme la neige de décembre. elaine pour nourrir les fantasmes arthuriens d'une âme en peine. l'envie d'imposer une symbolique tragique au poupon qu'a lui seul saurait faire rougir les martyrs. nom en caractère mouche estampillé sur le certificat de naissance. la seule à gueuler elaine pour s'imposer comme la reine qu'elle n'est pas, n'a jamais été, et ne sera jamais. et puis, v'la coco, tantôt l'incarnation du père, tantôt l'écho des manifestations suppliques de la mère. parce que coco, c'est plus simple sous la langue de ces vieux et pas si vieux qu'ont tôt fait de déchirer les noms venus d'ailleurs. parce que coco, ça efface les trahisons d'antan. parce que coco, c'est l'sien. à elle. rien qu'à elle. premier héritage qu'est pas celui de la mort, qui laisse présager un brin d'espoir.

mother vibe — tempête éphémère — crise éternelle de yolo — rage aux poings, maux ecchymoses — flirter avec la mort tout le temps sans jamais l'a(c)cueillir — s'péter les genoux à la planche parce que les jambières c'est pour les vieux peureux, pédaler comme si la vie en dépendait pour s'taper deux-trois big mac et grosses frites bien salées à 3h du mat chez mcdo, s'faire percer le nombril juste parce que. (spontanée, mais pas impulsive) — réfléchie, faut tout calculer, ou presque — un peu freaky — talent caché, pas exploité — autodidacte, pas l'choix quand on a pas le fric se payer une scolarité et qui faut rembourser les dettes déjà bien accumulées — méandres de la culpabilité, — s'contenter de peu pour être heureux, au final. — eux. — coco, la gamine qu'on oublie, qui s'oublie. fait passer les autres d'abord. — un peu flippante — good liar — s'inquiète h24 —  du riz, toujours plus de riz et des ramens à quarante sous — acheter des babioles inutiles sur le net — pickles in peanut butter et frites dans la glace au choco — porte tous les chapeaux, celui d'soeur, de mère, de fille, d'amie, de serveuse à l'auto chez chick-fil-a, de livreuse amazon, de concierge à l'hosto, de madame irma qui vaut pas cinq sous — force tranquille — le banc des retenues a encore l'empreinte de son cul — courir sur le sommet des voitures et déclencher les systèmes d'alarme pour chanter à tue-tête et réveiller la terre entière