something unholy
A l’entente du rire de Flora, le visage de Sienna s’illumine, à peu près sûre de n’avoir jamais été aussi flattée que l’on rigole à l’une de ses blagues. Le pari était un peu risqué ; les mexicain.e.s qu’elle connaît sont aussi fières de leur nationalité que les italien.ne.s mais puisque Flora a les deux, elle doit bien comprendre la réflexion de Sienna - et rien ne dit d’ailleurs qu’elle soit plus l’une que l’autre. Elle acquiesce en entendant Flora dire qu’elle n’est jamais allée en Italie et lui répond, sans hésiter : “On peut parler italien, si tu veux. J’ai jamais mis les pieds en Italie non plus, à mon plus grand rejet, mais l’italien est ma première langue”. Il est un peu tôt pour déballer les histoires de famille, l’immigration des grands-parents et la nostalgie du pays plus forte chez les parents de Sienna que chez le reste de la fratrie mais l’essentiel est dit ici : Sienna est la plus italienne des personnes n’ayant pas la nationalité et n’ayant jamais mis les pieds ici. “Tu as appris toute seule ou en famille ?” demande-t-elle, partagée entre l’idée de discuter de choses légères en cette soirée peu ordinaire et l’envie dévorante de tout savoir sur la jeune femme en face d’elle. Sienna n’a jamais ressenti ça pour quiconque et si elle n’est pas du genre à se considérer en terrain conquis, le courant passe assez bien pour qu’elle soit déjà à l’aise avec la mexicaine. “On a quelques regards insistants derrière toi et à ta droite, qui rêve clairement d’être à ma place. Tu plais, t’inquiète pas.” Sienna aurait sans doute dû lui dire qu’elle lui plaisait mais ne réalise pas vraiment. Elle enchaîne d’ailleurs, sans penser à sa phrase précédente en lui demandant si elle peut l’embrasser. “Euh…” répond la jeune femme, hésitante, quand elle lui demande si elle veut l’embrasser maintenant. A-t-elle été trop rapide, trop entreprenante ? Venant de Sienna, cela serait clairement un comble. Heureusement que Flora se rapproche spontanément de Sienna pour venir coller ses lèvres aux siennes parce que si quelques secondes de plus s’étaient écoulées, la jeune femme aurait sans doute pris les jambes à son cou. D’abord timide, elle laisse ses lèvres contre celle de la jeune femme, profitant de la douceur avant de la sensation avant de se décaler légèrement, ses yeux se rouvrant pour se planter dans les siens. Malgré le bruit et le monde autour, ce n’est pas à cela que pense Sienna - peut-être parce qu’elle est ici en terrain neutre ou peut-être parce qu’il s’agit de Flora, et après lui avoir souri, elle vient retrouver ses lèvres, glissant ses doigts dans sa nuque. Le baiser se fait plus intense, et quand elle entrouvre ses lèvres, Sienna n’hésite pas à glisser sa langue pour retrouver celle de Flora, serrant un peu plus son corps contre le sien : “Tu me fais faire des prouesses” souffle-t-elle, à bout de souffle, avant de venir caresser doucement sa joue. Elle se recule une seconde, glissant sa main sur le bras de la jeune femme pour attraper sa main avant de glisser sa paille dans sa bouche pour prendre une gorgée. “C’est fade, après tes lèvres.” sourit-elle avant d’embrasser doucement sa main, ayant à la fois envie de recommencer et de profiter de cette petite période de flottement, trois mètres au dessus du sol.