DESMOND J. LAFFERTY ► Josh Holloway

Mon histoire

Je joue avec la mort depuis ma plus tendre enfance. Je joue avec les sentiments des personnes qui m'entourent. Je traite les gens comme de la merde et je couche avec toutes les femmes que je croise. Je suis une merde, un déchet, et j'aime ça.

Je suis né à New York, dans une famille basique en quelque sorte, une mère au foyer et un père alcoolique. Nous ne sommes jamais partis de New York, j'ai passé toute mon enfance la-bas. Et dès mon plus jeune âge j'étais un vrai connard. À l'école primaire je n'avais pas d'amis, j'étais le petit solitaire qui passais ses récrées à faire chier les autres, comme quoi les chiens ne font pas des chats. On m'a toujours dit que je finirais comme mon père, un alcoolique sans boulot, mais ils ont eu tort, du moins pour la seconde partie. Bref, j'ai passé mon enfance normalement, entre école et télévision. C'est à l'âge de sept ans qu'un drame arrive, le décès de mon père. Ce n'était pas un homme bon et fréquentable, mais il y a une chose qu'on ne pouvait pas lui retirer, il aimait ses enfants. Il mourra d'un cancer du foie, très certainement dû à son alcoolisme. C'est à ce moment-là que mon grand-père m'a dit « C'est maintenant toi Desmond, l'homme de la maison. » Mais merde, je n'avais que sept ans, je n'avais aucune envie d'être l'homme de la maison. Car oui, j'étais le seul homme avec ma mère et mes deux petites soeurs.

Les années se sont passées et le moins que l'on puisse dire c'est que mon grand-père c'était bien trompé. Moi l'homme de la maison ? J'étais le plus irresponsable. Je me suis fait renvoyer de tous les collèges imaginables dans les alentours de New York. À 14 ans j'ai fumé mon premier joint, le petit con de l'école maternel s'est transformé, maintenant place au Bad Boy qui couche avec tout ce qui bouge et qui emmerde la société. À cette époque qui aurait imaginé une seule seconde que je deviendrais professeur à Harvard plus tard ? Personne, moi y compris. Le travail et l'école, j'en avais rien à secouer. Drogue, alcools et filles, voilà ma raison de vivre à cette époque, j'étais la honte de ma mère et de mes soeurs. Combien de fois ma mère a dû venir me chercher chez les flics étant jeune pour des délits mineurs ? Impossible de savoir le nombre exact.

Quelques années plus tard, je termine par entrer à Harvard, par quel miracle vous vous demandez ? Une bourse sportive, voilà comment j'ai rejoint Harvard. Je ne dis pas que j'étais un mauvais élève, quand je voulais travailler j'avais de bonnes notes, mais disons que me faire chier à réviser une leçon, très peu pour moi. J'enchaînais les soirées avec la Mather House, soirées sur soirées, filles sur filles. Je me souviens même avoir couché avec une professeur d'Harvard. Ouais, une vie de débauche, les meilleures années de ma misérable vie. J'étais surtout connu comme étant le bagarreur de service, le petit con qui aime faire chier son monde. Mais voilà, les années passent, neuf longues années à Harvard avec un doctorat en poche. Étrange pour un mec qui n'aime pas les cours ? Les mystères d'Harvard.

Me voilà à vingt-sept ans tout droit sorti d'Harvard. Vous savez ce que j'ai fait à la fin de ma dernière année à Harvard ? La fête. Résultat ? J'ai terminé dans le coma, mais rien de bien grave, juste une nouvelle preuve que je ne suis pas quelqu'un de bien. Les minettes d'Harvard me manquaient, car oui, quelques mois après ma sortie d'Harvard, je suis devenu professeur dans un collège de New York. Ma mère et mes soeurs ne voulant plus entendre parler de moi, je me suis retrouvé comme un inconnu dans la ville qui m'a vue grandir. Bref, pendant deux ans j'ai enseigné le sport dans un collège, je suis un con, c'est vrai. Mais coucher avec des mineurs, très peu pour moi. J'ai dû me rabattre sur une professeur de chant, pas très sexy, pas moche non plus, mais que voulez-vous, je suis un homme et j'ai des besoins. Elle m'aimait, moi non. On ne vivait pas ensemble, moi dans un petit loft et elle, chez elle. Je n'ai jamais voulus habiter avec elle, pourquoi ? Je devais bien trouver en endroit pour la tromper sans qu'elle le sache. Et oui, connard jusqu'à la mort. Mais voilà, après deux ans dans ce collège, j'ai dû changer d'établissement de force. Le directeur m'a retrouvé en train de vendre de la drogue à quelques jeunes devant le lycée. Il voulait porter plainte et me renvoyer, mais il savait qu'en faisant ça je ne pourrais jamais plus enseigner. Nous avons passé un deal, je quittais son collège, je lui promettais de ne plus rien vendre et il me laissait tranquille. J'ai accepté, mais tenir ma promesse ? Il ne faut pas déconner non plus.

J'ai continué de vendre de la drogue, je devais bien remplir mes fins de mois, mais je suis bien parti de New York, comme un fantôme. Ma meuf ? Je m'en foutais, je ne l'ai jamais aimé de toute manière. Pendant un an j'ai fait quelques remplacements dans quelques lycées par-ci par là. Jusqu'au jour où le doyen d'Harvard me recontacte. J'avais 27 ans quand j'ai quitté Harvard et aujourd'hui à 31 ans il me redemande de venir, comme professeur de sport. J'ai besoin d'argent, je sais qu'à Harvard j'aurai ce que je veux, argent et sexe à volonté. J'ai donc accepté le poste. Je viens de terminer ma troisième année comme professeur, à la rentrée je serai présent pour ma quatrième. En trois ans j'ai retrouvé une seconde jeunesse, couchant avec des étudiantes, participants à des soirées, drogues et alcools à gogo, bref tout cela passe avant mon métier. D'ailleurs on ne peut pas dire que je suis un bon professeur. Je pense à ma gueule plus qu'autre chose, cependant j'avoue avoir une préférence pour les membres de la Mather House, mon ancienne maison, je m'entends bien avec eux et j'aime mon métier quand je suis avec eux. Mais ce que je préfère, être moi-même. L'enfoiré de Desmond.