anecdotes
un (la mauvaise place - celle du milieu) On pense souvent que la richesse contribue au bonheur. De son avis à lui, c'est totalement faux. Avoir de l'argent à foison signifie énormément de devoirs envers sa fratrie, mais encore faut-il y trouver sa place. Quand on se retrouve entre l'aîné qui est la perfection incarnée et la cadette dont tout le monde se soucie, il n'est pas évident de briller. En réalité, il n'est question que de transparence puisque c'est comme si on n'était pas présent. Ou plutôt, comme si nous étions spectateurs de notre existence et celles des autres membres de la famille. Ils vivent, dirigent, mettent les règles en place et on se retrouve coincé dans ce monde de faux-semblant. Certains décident que c'est ce qu'il y a de mieux à faire : ne pas exister, éviter le moindre faux pas. Ce n'est pas ce que va choisir Benedikt. › deux (l'ignorance - est le meilleur des mépris) S'il y a bien une personne au sein des siens qu'il haït plus que tout au monde, c'est Henrik : son paternel. Ce dernier vit selon les propres règles qu'il dicte à tous et qu'il ne suit pas forcément. Il est l'intouchable des Marlowe, celui qui a continué à faire prospérer la fortune de ses propres parents et grands-parents, alors il mérite le respect, selon lui. Mais il n'a aucune considération pour Benedikt. La raison ? Faut-il réellement qu'il y en ait une ? Le jeune homme a cessé de s'interroger à ce propos puisqu'il a grandi ainsi, avec sa totale indifférence. Si au début, il en souffrait, en pleurait même, étant enfant, ce n'est absolument plus le cas lorsqu'il passe la dizaine. En fait, Benedikt s'interroge afin de savoir comment il va atteindre son vieux et s'il y a bien une chose qu'il déteste plus que tout, c'est lorsqu'il parle à son sujet avec quelqu'un d'autre. Exemple : il s'entretient avec son épouse à table ou l'aîné, en conversant sur Benedikt, et cela, même sans lui adresser le moindre regard. Quoi de plus humiliant ? Il ne pourrait décemment pas vous répondre, le blond. Ce dont il est certain, cependant, c'est qu'il obtiendra sa revanche quant à toutes ses années d'ignorance. › trois (la violence - pour la reconnaissance) Les années passent et le blond prend de l'assurance, des muscles aussi. À force de faire du sport pour s'affiner et avoir un physique athlétique, le jeune homme se démène afin de faire taire cette colère sourde qui grandit en lui depuis de trop nombreuses années. C'est pour cela qu'il pratique autant, que ce soit la musculation, la natation ou encore la boxe. Il lui faut recouvrer un semblant de paix avant de pénétrer dans ce royaume dans lequel il est ignoré. Du moins, jusqu'à ce jour-là. Car Benedikt ne se laissera jamais plus faire par qui que ce soit. Il compte briser les règles, les enfreindre et faire comprendre à tous qu'il les emmerde royalement. C'est lorsqu'il rentre d'un entrainement que son aîné passe sous son nez, ses mains enfoncées dans ses poches. Un sourire narquois est présent sur ses lèvres et tandis qu'il jette un œil à Benedikt, Fredrick se met à ricaner. Il se moque ostensiblement de lui et alors qu'il passe à ses côtés en lui donnant un coup d'épaule, Fredrick l'insulte et l'intime à s'excuser immédiatement pour ça manière d'agir. Restant dans un premier temps de dos, Benedikt fait volte-face, un large sourire présent sur son visage et il dit à l'intéresser : "mille excuses mon seigneur" en faisant mine de s'abaisser devant lui. Mais en vérité, il s'apprête à tout bonnement lui rentrer dedans afin qu'ils tombent au sol avant de le ruer de coups. C'est la première fois qu'il agit de la sorte et ce ne sera pas la dernière. Il les prévient tous, se moquant de son paternel qui l'interpelle ou encore de son frère qu'il a mis au tapis. › quatre (la déception - mais en aucun cas la remise en question) S'il a mis hors d'eux ceux qu'il ne peut pas supporter dans le manoir des Marlowe, Benedikt pense avoir à ses côtés les deux seules personnes du sexe féminin dans la demeure : grossière erreur. Bien sûr, sa cadette est toujours secrètement de son côté, mais sa mère va lui démontrer qu'elle n'y est en rien. Pénétrant sa chambre sans s'annoncer, c'est bras croisés qu'elle va le toiser. Si le jeune homme ne comprend pas immédiatement, cela va rapidement intégrer son esprit. "Tu es une déception." Ce sont les premiers mots qu'elle prononce et c'est à l'image d'une gifle qu'elle lui assène. Si jamais elle n'avait pris parti jusqu'ici, ce n'est à présent plus le cas. "Fredrick a tellement de choses à t'apprendre sur ce qu'est d'être un Marlowe. Et je t'interdis de tourner ainsi le dos à ton père. C'est la dernière fois, la prochaine fois, il y aura des conséquences." Le pointant du doigt, Benedikt sent de la bile monter le long de son œsophage et il doit retenir ses hauts le cœur. Comment peut-elle réagir ainsi sans savoir ? Sans le questionner ? Fredrick aura-t-il toujours le totem d'immunité ? Apparemment oui et il en devient livide. S'il ne s'imaginait pas seul ici, ce n'est à présent plus le cas. Dolly ne prendra jamais sa défense face à eux tous et Benedikt ne le lui demande pas de toute façon. Mais une chose est certaine : la déception est immense et il se sent plus seul que jamais auparavant. › cinq (les emmerder - comme il l'a toujours fait) Être condescendant, moqueur, lancer des pics, les emmerder tout bonnement, devient la nouvelle passion de Benedikt. Il se moque des conséquences, que ce soit quant aux mots employés ou encore aux coups qu'il prend de son aîné ou encore des gifles de ses parents. Au moins, il est reconnu dans sa fratrie et il pense que cela est bien mieux que d'être transparent à attendre qu'on lui dicte comment se comporter. Alors, c'est des clins d'œil qu'il offre à sa jeune sœur, toujours malheureuse d'observer ces confrontations. Il n'y a rien de plaisant à voir Benedikt se faire humilier ou encore subir des violences, sans rechigner. Il arbore par ailleurs toujours un sourire, afin de les mettre plus en rogne, tandis que sa sœur vient le retrouver pour panser ses maux. Elle sait que s'il ne montre rien, cela ne signifie pas qu'il n'est pas blessé intérieurement par la manière dont il est traité. Par ailleurs, personne ne connait mieux Benedikt que Dolly et très souvent, ils se serrent dans les bras l'un de l'autre tandis qu'il laisse des larmes s'écouler en silence sur son visage, avant de recouvrer son sourire et de les faire disparaître, avec l'aide du dos de ses mains. › six (l'éternel vilain petit canard) Vivant sans mal avec son statut de "mal aimé" de la famille Marlowe, Benedikt n'en fout pas une lorsque des tuteurs viennent au manoir afin qu'il se reprenne. Avoir les mains dans les poches, les jambes croisées ou être sur son smartphone, c'est généralement ainsi qu'il se retrouve durant ses séances qui semblent pour lui aussi durer une éternité. Le fait est qu'il a appris à s'y amuser en faisant tourner en bourrique ceux qui viennent lui enseigner. Par ailleurs, ce qu'il préfère est d'arriver avec un large regard ou encore, disparaître durant le cours, pour errer sur l'immense terrain où se trouve le manoir. Tout est bon pour mettre hors d'eux ses parents ainsi que Fredrick, même s'en prendre à ses pauvres inconnus qui n'ont malheureusement rien demandé. Souvent, il s'excuse en haussant des épaules pour leur signifier que ce n'est pas contre eux, mais aucun ne le comprend. Personne ne saisit la raison pour laquelle il agit ainsi puisqu'on pense encore et toujours que naître dans une famille qui possède des milliards est un immense privilège. Aucune d'entre ses fichues personnes n'est capable de se mettre à sa place. Et si une fois, il s'est laissé aller à s'épancher sur ce qu'il ressent, on lui a tout bonnement fait comprendre qu'il se considère comme le vilain petit canard de la famille. Alors qu'il n'est qu'un adolescent arrogant qui s'ennuie dans son confort. Un gros con parmi tant d'autres… le fait est qu'on ne l'y reprendra plus à se laisser aller à parler. › sept (l'émancipation - de la fratrie Marlowe) Intégrer Harvard est sa manière à lui de s'émanciper des siens. S'il n'y avait pas eu Dolly, jamais, il n'aurait remis les pieds dans le manoir familial. Le fait est qu'il ne se voit pas l'abandonner, alors il passe sa première année en internat dans la confrérie de la Mather House puis de la Adams à partir de 2019. Durant ses années qui suivent, il rentre quelques fois dans la semaine, ainsi que le weekend. Il y garde une chambre ainsi que ses affaires préférées, et d'ailleurs, il s'y sent davantage à sa place que dans ce lieu qui l'a vu grandir. Être admis parmi un groupe lui fait le plus grand bien et surtout, il n'a pas à cacher qui il est et ce qu'il aime entreprendre. Enfin, on le comprend, on le cerne véritablement et cela donne des ailes au jeune homme qui se sent plus épanouit que jamais depuis qu'il s'y trouve étudiant. › huit ( passions & addictions - tout un programme) Si certains tournent au credo : métro, boulot, dodo, ce n'est pas le cas de Benedikt qui compte bien profiter de ses belles années. Le sien serait davantage : fêtes, révisions et passions, ce qui lui va à merveille. Seulement, comme tout jeune, il y a souvent un moment où l'on se voit proposer des choses et Ben se laisse aller à boire beaucoup trop d'alcools ou encore à prendre des amphétamines, afin de ne pas dormir et ainsi réviser. Une journée est composée de vingt-quatre petites heures et il souhaite en utiliser le maximum possible, sans dormir. Et malgré ce qu'il prend, le blond n'en oublie pas ses entraînements, ainsi que l'équipe de football américain qu'il intègre. Rapidement, il désire en prendre le leadership et devient capitaine, adorant motiver ses troupes afin de gagner tous les matchs lors des saisons. Mais il n'a pas que cela comme passion, le Marlowe. Le dessin lui permet de se vider l'esprit et il est plus que doué. Il adore également la musique, jouant du piano ainsi que de la guitare et s'il avait davantage de temps, il aurait adoré prendre des cours de théâtre. Ayant davantage l'âme d'un artiste que celui d'un homme d'affaires, il se voit malgré tout poursuivre des études en business et finance ainsi qu'économie, et cela, sans le moindre mal. C'est le chemin qu'on lui a tracé et dont il ne doit pas dévier, malgré ses incartades. S'il ne veut pas être mis à la porte de la famille, être renié, il n'a d'autre choix que de poursuivre lui aussi ce cursus, bien qu'il ait sans le moindre doute une place médiocre au sein de l'entreprise familiale dans l'avenir. › neuf (la détermination - à montrer qu'il est vraiment) Le Marlowe se rend compte au fil des années passées à l'université que ses études ne sont pas si mal, en définitive. Il émerge même dans son esprit que s'il venait à être le meilleur de sa promo chaque année, pour être diplômé à la fin des études, il pourrait démontrer à son patriarche ainsi qu'à son aîné qu'il mérite leur place au sein de la société familiale. Après tout, pourquoi avoir un direct général qui est bon, alors qu'on peut en avoir un tout à fait excellent ? C'est ce qui lui donne la détermination nécessaire de se plonger plus encore dans ses cours, quitte à ne pas fermer l'œil de la nuit. Benedikt doit leur prouver sa valeur, leur démontrer que malgré tout ce qu'ils lui ont fait subir, il est bien meilleur qu'eux. Ce sera d'ailleurs une certitude dans son esprit : il va les surpasser et gagner sa place à la tête de la société, dans les prochaines années. › dix (un Marlowe envers et contre tout - malgré tout...) Cependant, s'il y a une chose qu'il a récemment apprise ; c'est qu'on ne peut pas renier qui l'on est. Benedikt est un Marlowe, même s'il a longtemps voulu s'émanciper et il l'a appris lorsqu'il a reçu ce coup de fil de sa Dolly, en larmes au téléphone. Leurs parents ont eu un terrible accident de la route et si leur père s'en est assez bien sorti, ce n'est en rien le cas de Fredrick qui se trouve être dans le coma. Quant à leur mère, c'est une véritable épave. Deux solutions se sont alors proposées à lui : continuer sa vie comme il l'a toujours fait à Harvard, ignorant les siens malgré l'épreuve qu'ils traversent ou être présent à leur côté. S'il a longtemps penché pour la première option, ce sont les supplications de Dolly qui l'ont amené à passer plus de temps au manoir, auprès de sa fratrie. Aidant son père au sein de leur société comme il le peut, il devient un pilier pour ses parents ainsi que sa petite sœur qui le voit briller parmi eux, comme il aurait toujours dû le faire, en réalité.