as i fall asleep // ft. Hyeon

as i fall asleepQuelques jours se sont écoulés depuis que l'électricité s'est coupée chez lui et s'il avait réussi à manger correctement les deux premiers jours, cela faisait déjà plus de trente-deux heures qu'Ace n'avait rien avalé de solide. La faim faisait grogner son ventre dans des circonstances dans lesquelles il ne voulait pas qu'il grogne mais il était habitué. Il savait qu'il allait devoir manger rapidement s'il ne voulait psa devenir faible. Traînant en ville, ce fut cette réflexion qui alimenta ses pas. Il attendait sagement tout en marchant la fin de service du repas du midi. L'odeur qui lui chatouillait les narines faisait grogner son ventre plus fort, creusant sa faim quand il décida finalement de fouler le sol de sa librairie préférée.

Sa mine fatiguée s'éclarcit à l'instant où son regard se posa sur le libraire. Si Ace était là depuis toujours, ce n'était pas le cas de celui qui le voyait quasiment tous les jours débarquer. Aujourd'hui cependant, c'était un peu différent. Le libraire avait pu voir ces derniers jours les cernes se dessiner sous les yeux d'Ace et il pouvait désormais constater son visage blêmit par sa faim grandissante et sa faiblesse. Grand habitué des lieux, Ace lui adressa un bonjour timide appuyé par un sourire chaleureux et se dirigea d'un pas faiblard vers son rayon favori. Son regard balaya la section attentivement tandis qu'il se disait "déjà lu, déjà acheté" en faisant défiler les livres sous son index. Il constata que lever sa tête un peu trop haut lui afficha de petites étoiles, signe qu'il fallait manger. Mais au lieu de s'abstenir, Ace se plaça sur la pointe des pieds pour tenter d'attraper le livre qui lui faisait de l'oeil. Sa vision devint floue puis s'obscurcit doucement. Ace reposa ses pieds sur le sol mais cela ne cessa pas. Une seconde plus tard, il était tombé dans les pommes.

Lorsqu'il reprit conscience, il eut l'impression d'être dans un rêve : si la plupart de son corps était étalé sur le sol, Ace sentit des bras l'envelopper et sa tête n'était pas par terre. Ses yeux, une fois réhabitués à la lumière, virent un visage plaisant entouré de lumière. Il semblait que le libraire était venu à sa rescousse. Alors, Ace l'observa d'abord sans un mot et très longuement, levant même les doigts pour frôler sa joue. Il sentit ensuite un mal lui frapper les tempes et se rendit ainsi compte qu'il ne s'agissait pas d'un rêve. Il fronça les sourcils, referma les yeux et reposa sa main dans un long soupir. Ses joues s'empourprèrent légèrement à mesure qu'il comprenait qu'il était blotti contre le libraire. Et s'il devait s'en détacher, il n'en fit rien, préférant rester dans sa gêne et de toute façon bien trop faible pour réagir aussi brusquement. La seule chose qu'il fit fut de rouvrir doucement les yeux et de prononcer à voix basse : « Désolé. »

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as i fall asleepPlanté devant le miroir de la salle de bain, tu fixes ton reflet durant de longues secondes qui paraissent interminable. Tes yeux divague un peu sur ton corps meurtri, les marques de brûlure causé par les cigarettes de ta mère sont de moins en moins visibles. Mais celles que tu t'infliges volontairement, elles, sont plus que présentes. Tu passes tes mains dessus et frissonne un peu avant de planter tes ongles dans ta peau. Une larme coule le long de ta joue mais tu l'essuie rapidement, n'ayant pas envie de pleurer une énième fois. Ça te fatigue. Tu passes de l'eau froide sur ton visage afin de te réveiller rapidement et t'habiller par la suite. Tu soupires un grand coup et sors de la salle de bain en faisant le moins de bruit possible puisque ton frère dors encore tout comme Daewon.  

Tu fais l'ouverture et la matinée se passe plutôt lentement. Après avoir fait du rangement et t'être occupé de la commande, tu encaisse quelques clients. C'est calme, bien trop calme à ton goût. Ton collègue ne travaille pas aujourd'hui alors c'est encore plus ennuyant. Tu t'occupes alors comme tu peux mais rapidement une personne fait son entrée dans la boutique et tu te stoppe net. Ton regard est happé et tu observes cet homme qui vient régulièrement acheter des livres ici. Tu l'as vu tous les jours depuis que tu bosses là et ce serait mentir de dire qu'il ne te fait pas de l'œil. Tu lui adresse un sourire en guise de salutation et tu te racle la gorge comme pour reprendre contenance. Pourtant compliqué de ne pas le regarder. Tu le zieute de temps en temps et fronce des sourcils en ne le voyant pas comme d'habitude. Il a l'air pâle, fatigué... Tu te mords la lèvre alors qu'au même moment tu finis d'encaisser le sixième clients de la matinée. C'est un bruit qui te fait tilter et tourner la tête vers le rayon où cet homme s'est faufilé. Tu décide de te rapprocher un peu mais trop tard, tu le vois s'effondrer au sol devant toi.

Sous la surprise tu ne bouge pas pendant quelques secondes avant de te précipiter vers lui. " M-Monsieur ! Vous m'entendez ? " Aucune réponse. Tu verifies qu'il respire bien en mettant ta joue devant sa bouche et une fois que tu sens un souffle, tu viens le redresser quelque peu de sorte à mettre sa tête sur tes genoux. Tu ne sais pas trop quoi faire pour le moment si ce n'est d'attendre qu'il revienne à lui. Tu en profite pour l'observer d'un peu plus près. Et il est vraiment canon... Tu te sens rougir et tu inspire profondément, observant autour de toi. Aucune clientèle à l'horizon heureusement. En baissant de nouveau les yeux tu t'aperçois qu'il reprend connaissance et tu te sens soulagé. " Monsieur ? " Tu tentes une nouvelle fois alors qu'il vient frôler ses doigts sur ta joue. Geste qui te fait frémir et qui te donne un coup de chaud. Bordel pas maintenant Hyeon... " Ne vous excusez pas... Comment vous sentez-vous ? " Ton anglais n'est pas si parfait que ça, on peut alors vite comprendre que tu ne viens pas d'ici. Tu bouges un peu pour le redresser avec le plus de douceur possible afin de le caler contre une étagère. Tu te rapproches de lui et glisse une main sur sa joue, la caressant faiblement. Tu le scrutes avec attention et fouille dans ta poche, là où tu as l'habitude d'y glisser une barre chocolatée. Tu la lui tends alors et rit un peu en entendant son ventre grogner à nouveau. " Ça va vous faire du bien. "


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as i fall asleepÇa faisait longtemps que tu n'avais pas fait de malaise. En général, t'arrives à gérer, à voler un peu de bouffe de temps à autres, une fois par jour au moins. Mais en ce moment, c'était un peu plus compliqué pour toi. T'avais du mal à survivre, pour des raisons auxquelles t'as pas envie de penser maintenant. Toute façon, vu le trou noir que tu te tapes, tu peux penser à rien. Jusqu'à ce que tu te réveilles. Sa voix te parvient, tu l'observes longuement. Il te semble que t'as jamais vu quelqu'un d'aussi beau que lui. Voilà pourquoi tu passes ton temps en ce moment dans cette librairie bien précise. Tu ne peux même pas t'empêcher de frôler sa joue de tes doigts. Quand bien même tu détestes les contacts physiques, ça vient de toi, de ton ventre et tu peux pas résister.

Tu t'excuses et à sa question, tu ne réponds pas. Tu le laisses te placer contre l'étagère. Tu lâches un soupir bruyant tandis qu'un léger mal tapote l'intérieur de ta tête. Tu as sûrement dû te cogner en tombant, c'est pas vraiment grave. Ce qui l'est, c'est que tu te retrouves avec ton crush en situation de faiblesse. Et t'aimes pas ça du tout. Quand il te tend une barre de céréales au chocolat, tu la regardes un instant. Tu sais parfaitement qu'il cherche à t'aider, à te faire sentir mieux. Étrangement, tu ne perçois aucune pitié de son côté. Alors, tu relèves le regard sur lui, incapable de détacher les yeux de son visage et en lui frôlant la main, tu prends cette barre. « Merci beaucoup. » Tu ne te fais pas prier pour l'ouvrir et manger rapidement. Même tes membres tremblent tant tu as faim. Ce n'est pas forcément la meilleure des idées, de grignoter. Parce que ça t'ouvre l'appétit, et là, tu n'as franchement rien à t'offrir.

Tout en te délectant du chocolat dans ta bouche, tu continues ton observation, puis tu avales ta bouchée. Tu détournes un instant le regard. « Ça va. Je vais bien. » que tu lâches un peu plus froidement que tu ne l'aurais voulu. Et puis tu l'observes à nouveau en terminant ta barre. Un sentiment de culpabilité t'envahit, tu te mords la joue et tu soupires. « J'ai pas mangé depuis deux jours et j'suis épuisé... mais ça va. » Tu murmures presque, baissant les yeux, te sentant honteux. Tu n'es pas capable de lui mentir pour une raison que tu ignores encore, mais de toute façon, c'est une bonne chose que tu lui dises à quel point tu es incapable de prendre soin de toi-même. Ça le fera probablement fuir. C'est une bonne chose, parce que tu n'es pas quelqu'un de bien. Lentement, tu te relèves sur tes pieds en jaugeant tes vertiges. Ils ont disparu, un bon point si tu veux aller te nourrir ailleurs. « Désolé, j'vais y aller. Euh, merci pour la barre. » Tu n'oses plus le regarder dans les yeux, alors tu lui tournes simplement le dos en te dirigeant vers la sortie. Tu ne veux juste pas le déranger plus que ça.

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as i fall asleepC'est bien la première fois que tu fais face à un homme qui s'évanouit, qui plus est l'homme qui t'obsède depuis que tu bosses dans cette librairie. Tu en as d'ailleurs parlé avec ton frère récemment. Le fait que c'est la première fois que tu te sens comme ça et que tu n'arrives pas à faire le premier pas aussi rapidement. Il est vrai que d'habitude tu n'hésite pas à aller au contact de celles et ceux qui te plaisent et généralement ça match toujours bien au point de finir sous les draps. Là, avec cet homme, tu ne sais pas ce qu'il se passe. Mais tu sens qu'il y a quelque chose qui se passe entre vous deux. A moins que tu sois fou... Peut-être. Tu paniques alors un peu au début mais tu garde au mieux ton calme pour t'occuper de lui et ne pas faire de mauvais gestes. Heureusement pour toi et surtout pour lui, il se trouve que tu aimes beaucoup te déplacer avec toujours des sucreries dans tes poches. Tu tends donc une barre chocolatée pour lui redonner un peu de sucre et observe autour de toi si tu n'as pas une tasse qui traîne pour lui donner de l'eau. Quand il frôle ta main, un frisson parcours ton corps et tu te mords fortement la lèvre. Tu ne fais que le regarder alors qu'il mange comme s'il ne l'avait pas fait depuis un long moment, ce qui t'inquiète tout de même un peu malgré le fait qu'il soit tout à fait inconnu au bataillon.

" De rien. " Tu réponds à ses remerciements, tes joues rougissant. Tu te frotte la nuque et te redresse un peu avant de déglutir quand il reprend d'une voix un peu plus froide que ça va. Et tu te renfrogne un peu sans trop savoir pourquoi. Enfin peut-être parce que t'es trop gentil au final, ça doit emmerder les gens... Tu te retiens de soupirer et hausse un sourcil quand il se confie enfin un peu à toi. " Deux jours ?! Ça ne m'étonne pas que vous soyez aussi mal... " Tu ne peux pas le croire. Ne pas manger pendant deux jours de suite c'est impossible d'aller bien. Rien que d'y penser ça te fait peur, toi qui adore la bonne bouffe. Tu ne peux clairement pas le laisser partir comme ça alors qu'il est à deux doigts de refaire un malaise. Mais c'est sans compter son côté têtu qui le fait se relever sous tes yeux. Tu t'avances vers lui de peur qu'il ne tombe mais il reste debout avant de se diriger vers la sortie. Tout se passe rapidement dans ta tête. Tu trottines derrière lui et vient lui attraper la main pour le retenir. " Attendez ! Vous ne pouvez pas partir comme ça. " Tu le regardes se tourner vers toi et tu jettes un œil vers l'un de tes collègues qui hoche la tête, comprenant que tu as besoin de prendre ta pause maintenant. Sans relâcher la main de cet homme tu l'attire avec toi derrière la boutique, là où vous prenez votre déjeuner. Une petite salle cosy avec un canapé face a une table basse, puis une partie cuisine dotée d'un mini frigo, d'un micro-onde et d'un évier. Tu refermes la porte derrière lui et le laisse s'installer, bien décidé à lui donner plus que ça à manger. Tu ouvres donc le frigo et attrape ton bento que tu lui tends, avec des baguettes. " J'espère que tu aimeras... C'est fait maison. Ça te donnera un peu plus de force que la barre chocolatée. " Tu tentes un sourire avant de lui servir aussi un verre d'eau que tu dépose sur la table basse. C'est de base ton petit déjeuner mais tu ne dis rien. Il n'est pas censé le savoir. Il en a plus besoin de toi, il va donc falloir te retenir un peu avant de manger quelque chose. Tu t'adosse contre le mur et tout en restant silencieux, tu l'observe avec attention. Ses cheveux, ses cils, son nez, ses lèvres. Tu es presque hypnotisé. T'humidifie tes lèvres en passant ta langue dessus avant de revenir à toi, secouant légèrement la tête. " Si tu as encore faim dis-moi. On a plein d'autres choses ici. "  


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as i fall asleepÉvidemment que ce n'était pas étonnant. Personne n'échappe à un malaise après avoir passé deux jours le ventre complétement vide et tu n'es pas une exception. Ce n'est pas parce que tu en as l'habitude que ton corps est devenu inhumain. Mais ton caractère, lui, reste le même. Tu ne veux pas t'imposer, tu ne veux pas déranger, tu l'as déjà bien assez fait. Et même si sa présence t'est fort agréable, tu es bien conscient qu'il doit continuer de travailler. Pourtant, lorsque tu te lèves en faisant attention de ne pas retomber, il te suit. Tu ne peux pas partir comme ça, et pourquoi pas ? Ah, tu devrais acheter quelque chose. Mais tu ne peux pas. Et le fait qu'il te prenne la main comme ça provoque une certaine panique en toi que tu parviens à chasser quand tes yeux se posent sur lui. C'était étrange, parce qu'en général, tu sursautes au moindre contact physique. Mais avec lui, tu te surprends à apprécier ceux-ci. Et même à en redemander. Tu es en train d'y penser et tu ne remarques même pas qu'il te tire vers une pièce isolée.

Quand tu reprends tes esprits, tu te retrouves dans une cuisine, porte fermée. Tu observes cette dernière un instant avant que ton libraire préféré ne te tende une boîte avec des baguettes. Tu n'as jamais mangé avec des baguettes. C'est bien l'une des choses sur lesquelles tu ne t'es pas renseigné. Tu es sur le point de refuser mais l'odeur te fait gargouiller le ventre. La barre n'est pas suffisante, tu crèves encore la dalle et ce serait indécent de refuser. Tu te décides donc à accepter en gardant en tête que tu le lui rendras bien dès que tu le pourras.

Cependant, tu n'oses pas demander de fourchette. Alors tu observes longuement ces baguettes, juste avant de poser la boîte sur la table basse où se trouve déjà un grand verre d'eau. Qu'est-ce que tu as soif, que tu penses en te léchant les lèvres. Et quand tu te retournes vers lui, il est déjà adossé au mur, t'observant avec grande attention. Ton cerveau s'éteint un instant et ton corps bouge suffisamment pour l'emprisonner entre le mur et toi. Son menton entre tes doigts, tu l'embrasses doucement et peut-être trop longtemps pour lui. Lorsque tu le relâches, tu l'observes. « Merci beaucoup. » Tu n'as pas pu résister mais désormais, il est temps de goûter sa cuisine. Tu t'installes ainsi sur le canapé et ouvre le bento, puis tu prends les baguettes entre tes doigts. Tu essaies ainsi de percer le mystère de cette façon de manger, mais il faut l'avouer : tu galères. Tu galères tellement que tu finis par prendre une baguette dans chaque main pour essayer comme ça. Et fatigué comme tu es, forcément, tu t'impatientes un peu et ça t'agace, de ne pas savoir.

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as i fall asleepQuand on te connait bien on sait que tu es du genre à dire ce que tu penses réellement et à n’en faire qu’à ta tête. C’est actuellement le cas où tu ne souhaites pas laisser ton client partir ainsi, le ventre vide. Ton client mais surtout cet homme qui ne te laisse jamais de marbre à chacun de ses passages dans la librairie. S’il savait que tu avais pris une photo de lui discrètement pour la regarder quand tu en ressentais le besoin, il te prendrait pour un taré. Il pourrait même porter plainte puisque c’est illégal. Enfin… Il ne le saura jamais hein. Tu l’emmène dans votre salle de pause où vous pourrez être tranquille et comme le bon samaritain que tu es, tu lui offres ton repas du midi et lui apporte un verre d’eau qui ne pourra lui faire que du bien. Et tu sais qu’il ne sera pas capable de refuser au vu du bruit que fait son ventre. Il cri famine. Adossé au mur tu le regardes donc patiemment en ne voulant pas le laisser seul dans une pièce inconnue. Enfin c’est surtout une excuse pour pouvoir être en sa présence et avoir ainsi l’occasion de le regarder sous toutes les coutures. Et tu ne rêves pas, tu fais bien face à un homme incroyablement charismatique et sexy au possible. D’habitude tu serais vite venu à sa rencontre, tel le dragueur que tu peux être, mais lui il te fait un effet. Un effet différent des autres personnes que tu as pu rencontrer. Il te rend fou sans le savoir et il te fait perdre tes moyens rien qu’en croisant ton regard. Tu vois qu’il fixe ses baguettes longuement, puis son verre d’eau. Tu le vois se lécher les lèvres et tu rougis instantanément alors que tes bras se croisent contre ton torse.

Mais lorsqu’il se relève pour aller vers toi, tu paniques intérieurement. Tu clignes doucement des yeux et laisse tes bras retomber le long de ton corps lorsque son visage se rapproche du tiens et que sa bouche se colle à la tienne. Il t’embrasse comme ça, sans même te demander la permission. Tu ne t’y attendais tellement pas que tu gardes tes yeux ouverts sous la surprise, et au moment où tu les fermes enfin, il se recule de toi. Tu ne dis rien, tu restes complètement sous le choc. Toi qui d’habitude adore parler, là tu ne sais pas quoi dire. Il te remercie et tu ne réponds pas. Tes yeux le suivent alors qu’il reprend sa place pour enfin manger, mais tu le vois qu’il a énormément de mal à manier les baguettes. C’est là que tu percutes : tu es en Amérique alors c’est pas tout le monde qui sait le faire ! Tu te donnes une claque mentale pour te faire réagir un tant soit peu, et tu te rapproches de lui à ton tour. Délicatement tu lui saisis les mains et lui montre quelle position prendre avec ses doigts. « Hmm… C’est comme ça. Sinon, on a des couverts. » Tu viens d’ailleurs les prendre, ceux qui se trouvent dans un tiroir. Tu pose une fourchette, un couteau et une cuillère à côté de lui. A voir ce qu’il préfère. Toi, tu t’assois à ses côtés, peut-être trop près, et le fixe intensément. Tu ne peux pas t’enlever de la tête ce baiser qu’il t’a offert. « Pourquoi tu m’as embrassé… ? » Demandes-tu finalement après avoir retrouvé un semblant de calme. Non pas que ça t’a dérangé, au contraire c’était même très appréciable. Mais, c’était inattendu. Tes yeux ne peuvent s’empêcher de se poser sur ses lèvres et tu finis par détourner le regard, complètement émoustillé par ce type.
 


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