soirée chill (Ares/Ange)

Retour réel. Retour désagréable. J'étais de nouveau à Boston et je ne parvenais pas à savoir comment je me sentais en ces lieux. Tantôt bien. Tantôt mal. Ange qui avait l'impression de ne pas compter pour qui que ce soit. De ne plus compter... Je passais du temps seul. Beaucoup trop de temps seul livré à mes démons. Peut-être que partir de Belfast était une mauvaise idée au final parce que, même ici à Boston, je me retrouvais seul. Et ça faisait bien plus mal parce que je n'imaginais pas les choses ainsi. Ange persuadé qu'il serait entouré. Ange qui croyait avoir de l'importance. F*ck it. Je ne savais plus. Tout s'emmêlait dans ma tête tandis que je marchais de long en large dans ma chambre d'hôtel. Cette chambre d'hôtel où, pour une fois, je n'allais pas rester seul. Ares venait me rejoindre pour la soirée et pour la nuit. D'ailleurs, les coups sur la porte résonnaient et je m'empressais de lui ouvrir espérant mettre fin à la torture de la tête. La remarque tombait sur ma mine me poussant à hausser les épaules tandis que je lui renvoyais son sourire. Je fermais la porte derrière lui avant de me tourner pour le regarder. Mes prunelles s’attardaient un peu trop sur lui et, lorsque je sentais mon corps chauffer, je détournais le regard me dirigeant vers le lit. Je m'y laissais tomber allongé sur le dos les yeux rivés sur le plafond tandis que je soufflais « C'est gentil d'être venu... »

Corps allongé. Regard se rivant sur Ares. Sa voix s'élevait de nouveau et mes prunelles se baissaient en entendant les mots. Je mordillais nerveusement ma lèvre avant de souffler « Ça te fait vraiment plaisir que je sois revenu ? » Je n'osais pas relever les yeux pour le regarder. Je fixais mes doigts que je triturais nerveusement entre eux. Ange qui s'était persuadé que personne n'était ravi de son retour. Ange qui se sentait détesté et repoussé de partout. Mon regard se posait un bref instant sur Ares lorsqu'il bougeait. Mais, non. Il ne m'approchait pas. Il sortait son téléphone et l'interrogation tombait alors. Mon regard rivé au plafond, je répondais « Prends ce que tu veux. Je n'ai pas vraiment faim moi. » Depuis combien de temps n'avais-je pas mangé quelque chose ? Je n'en savais foutrement rien. Mais, je savais que la faim n'était pas présente. Pas alors que j'avais le ventre tordu de toutes ces angoisses qui ne voulaient pas me quitter. Ces angoisses que j'avais l'habitude de noyer sous la drogue. Ces angoisses dans lesquelles je me noyais à présent. Ange si clean. Ange si différent.