girl on fire
ET SI ....
romy était tombée dans la drogueRomy Cobain. 16 ans. Dégoutée de la vie, adolescente rebelle toute droit sortie d'un livre écrit par un psy de bas étage. Droguée incosciente qui couche sa peine sur papier, slameuse éphémère. 16 années de débauche, à ma présence inutile gâche l'air vital. Clope, médocs cicatrices. Scarification. Charmant. J'memmerde, j'temmerde, j'vous emmerde tous. Inconsciente, diablement conne idiote, cocaïne. J'essaye de tourner la page, comme ils disent à la télé. Putain ça fait mal. Tout seule je gribouille des visages. Ecorchés, dégoutés, tous aussi affreux les uns que les autres. Des bouches tordues, des yeux paniqués. L'horreur. L'enfer qui règne chez moi. je suis le cliché. Je suis le standard, les ados nourris et élevés à la chaîne comme le poneys des Lasagne findus. Je suis défoncée à la dope, je bois quotidiennement mon poids en vodka, mes 45 kilos d'anorexique.
On est la jeunesse dorée qui fuck le monde pour ne pas finir comptable. Mais en vrai vous savez quoi? On est rien que des merdeux terrifiés. Romy Cobain. 17 ans. Je coule à flots. Brisée à multiples reprises, ramenée à la vie par die welle, qui ramène tant qu'elle détruit. J'ai un piercing à la langue, un rouge à lèvre vraiment rouge, un slim, des vans et une veste en jean qui pue la coke. Et des ongles vernis en noir, qui ne servent qu'a gueule la prétendue révolution, les doigts d'honneurs au pigs, ces fuckers. On a tous un grand sourire. l'héroïne (c'est moi). L'héroïne rend heureux,
wie arbeit macht frei. On veut tous crever tant qu'il en est encore temps. On veut clamser avant les autres, pour leur montrer qu'on avait raison. On fume, on boit, on baise, triangle équilatéral. j'ai mal au bras. Demain, on tente un suicide collectif. Je me suis promise d'être propre et tout. On va y aller en robe noire et talons, les mecs en costumes. Survivra qui voudra survivre. Le suicide ne sert qu'a avoir peur de la mort. A avoir le gout de vivre à nouveau. Sinon personne aurait les couilles. On a choisi extasy+canifs. Je voulais le cyanure, mais ils était pas chauds. Et ça va être le paradis. Celui qu'ils montrent au catéchisme, si tu suis la logique des bonnes actions de Mr.Propre. Ca va être mortel, au sens propre.
Goodbye fuckers. ET SI ....
romy était romyVous vous rappelez tous de cette petite fille modèle ? Cette petite blonde qui était dans la même classe que vous et que tout le monde traitait comme une petite reine... Celle qui avait toujours de belles robes roses ou bleu ciel et qui, contrairement à vous, ne s’écorchait jamais les genoux dans la cour de l’école. Celle qui pratiquait la danse ou jouait du piano depuis qu’elle avait 5 ans. Celle que tout le monde désirait avoir dans son équipe en sport. Plus grande, elle était maintenant celle devant qui tous les garçons étaient en admiration. Toujours entourée d’amis, chaque jour différent. C’était cette jeune collégienne populaire dont vous étiez secrètement jaloux alors que le reste de votre petit monde semblait l’adorer. Vous convoitiez sa vie tellement parfaite aux yeux de tous. Aujourd’hui vous ne savez pas ce qu’elle est devenue, mais en regardant les vieilles photos de classe, vous vous souvenez toujours d’elle. Cette petite princesse... Peut-être que la votre était blonde ou jouait du violon. Il se peut aussi que vous ayez fait parti de son cercle d’ami ou que vous étiez juste une de ses nombreuses connaissances. Mais je suis sûre que vous avez déjà croisé le chemin d’une de ses « filles parfaites » pour qui, selon vous, tout est tellement facile et agréable. Romy Genesis Adelya Cobain était l'une d’entre elles. Vous ne vous demanderez surement pas aujourd'hui combien elle a changé.
eric williams, un ancien camarade de classe« Cette nana c’est une bombe et je me la ferais bien, dommage elle a toujours repoussé mes avances. Elle est surement lesbienne pour pas vouloir de moi. En tous cas, son petit côté martyre j’aime bien. Pourtant c’est une de ces filles qui se la racontent parce qu’elles savent qu’elles sont bien foutues et canons. Regardez là, avec son petit cul et sa gueule d’ange. Et surtout ses yeux! Plongez jamais les vôtres dans les siens vous en serez tout déboussolé. Elle a un putain de regard qui envouterait n’importe qui. Et puis comme je disais toute à l’heure, elle est pas comme les autres, rien que son maquillage. Elle cherche jamais à en mettre des tonnes, toujours dans la discrétion. C’est ça le plus attirant chez elle, elle fait tout dans la discrétion, que ce soit maquillage ou vestimentaire, et pourtant on ne peut s’empêcher de la remarquer. J'sais pas si je suis le seul à avoir remarqué, mis quand elle tourne la tête, son sourire disparait. Elle aime pas ce qu'elle et. Elle est parfaite, et pourtant n'aime pas ça. Dommage, parce qu'une bombe, c’est tout ce qu’elle est. »
« romy.... » il commença une phrase, incapable de finir. il avait perdu toute assurance.
« romy tu as bel et bien une soeur.» tu fulminais. un frisson te parcouru et ton visage se déformait lentement. t’arrivais même pas à placer un mot. tu t'assis à coté de ton père. c'était lui qui se prenait les tâches ingrates, les explications. ta mère devait être chez l’esthéticienne. « je vois. et vous n'avez pas jugé utile de me prévenir, c'est ça ?»
« jésus, marie, joseph c'est compliqué chérie. je veux dire, tu es fragile et tu refuses de te l'admettre, c'est un choc tu sais. » fragile. tu tombais des nues. t'étais adoptée et l'existence d'une jeune fille qui avait partagé le même ventre que toi était censé t'affoler ? evan tu savais qu'ils ne l'aimaient pas. il voulait te séparer d'elle vilà tout. pour toi, c'était la meilleure chose possible. t'attacher, c'est un signe que ta sociopatie et très légère, et qu'elle se combat, avait dit le psy. « et elizabeth elle en pense quoi ?»
«c'est ta mère.» «elle en pense quoi ? »
«et bien... elle pense que cette junkie n'est pas une bonne fréquentation pour une jeune fille comme toi. écoute, tu es belle, intelligente., tu as plein d'amis, tu es sportive. ta mère et moi n'avons pas envie que tu tombes dans la drogue... » un rictus déformé méchamment ton visage ...
«ou dans quelques autres bas fonds.»ce soir là, enfermée dans ta chambre, tu pleuras. tu voyais la lumière tamisée à travers l'eau salée. les gens dormaient dehors, toi tu aurais bien voulu. la transpiration coulait sur ton cou. et ta peau devenait parsemée de petites bosses. pourtant tu n'avait pas froid.
imagine there's no heaven... épouvantée par la mélodie qui trottait dans ton esprit, tu enfouis la tête dans ton oreiller pastel.
imagine all the people ... ton esprit tournait maintenant sur ce qu'il t'avait dit. trouble de la personnalité antisociale. et il t'avait aussi, le psy que tu t'en sortais très bien. que tu haïssais les gens, en général. et que tu t'étais planquée derrière une bande d'amis. mais non, tu ne le disais pas. tu ne le disais pas parce que tu avais peur pour qu'on te prenne pour une psychopathe. alors que s'était loin d'être le cas. t'as pas envie de violence. t'aimais pas la douleur. t'avais juste aucune empathie.
living in a world... d'un de tête, tu enfilas des vêtements et fis le mur.
they say, i'm a dreamer... la tête levée au ciel, apaisée par la claque du froid sur ta joue, la bise de deux heures, mordante et irritante, la fumée sortant de tes lèvres, comme une cigarette éphémère. tu marchais sans but ni destination. destin livré aux mains de la nuit noire. huée par les insomniaques, que fait donc une jolie fille seule dehors à cette heure là.
but i'm not the only one... acclamée par les alcoolisés, bousculée par les drogués. on te propose de l'herbe de la bonne. non merci, tu ne fume pas, tu ne te drogue pas malgré les tentations. choc violent, tu es allée trop loin. trop loin de ta vie presque tranquille et des banlieues parfaites aux jardins tondus. traitée de bourgeoise, ou d’inconsciente, tu t'engouffre dans un bar à l'enseigne clignotante. atmosphère pesante et buveurs nocturnes. alcool et cigarettes pas très légales. vodka. discussion, regards braqués sur toi. tu es pour un soir, la princesse des bas fonds.
tu ressors de ton escapade meurtrie, mais pourtant apaisée. tu te plais à l'imaginer en chat, libre et nyctalope. déconnectée. aucun lien avec ce que tu étais hier et ce que tu seras demain. seule et accompagnée. surveillée par la lune et ses congénères. captivée par l'obscurité.
sept heures du matin, tu rentres chez toi. tu camoufles tes cernes et ta légère gueule de bois sous du fond de teint. tu iras en cours, tu feras l'entrainement, tu iras voir ton petit ami. et à minuit tu sombreras dans un sommeil comateux, effaçant d'un trait quarante-huit heures d'insomnie.