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Such a beautiful lie to believe in ◮ Reed.

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Reed Ҩ Hurricane
« Et ça va durer très longtemps, et tu sais pourquoi je l’sais ? Parce-que encore aujourd’hui, tous les matins au réveil, la toute première chose que j’veux c’est voir ton visage. »


Attrapant mon fils dans mes bras, je me hâtais de l’habiller pour pouvoir le déposer à l’heure à la crèche. Soupirant, j’embrassais sa joue et je regardais l’heure, huit heures cinquante. Il me restait une heure pour tout faire, faire son sac, l’habiller, et l’amener à la crèche qui était à une vingtaine minutes de l’appartement et donc à dix minutes de l’université. Montant rapidement dans sa chambre, j’ouvrais sa commode pour lui trouver des vêtements chauds, optant pour un petit pull, un chemise et un jean, je l’habillais et enfilant mes talons, j’entrais dans la voiture et démarrais en trombe. Quinze minutes, j’avais battu mon record, je n’étais pas en retard pour une fois. Cox pleurait dans la voiture, ce qui me déchirait le cœur. Je n’aimais pas quand il pleurait, il avait beau avoir deux ans, je ne supportais toujours pas ses pleurs. Je me demandais réellement si j’étais une bonne mère et si j’avais bien fait de le garder avec moi. Chaque jour était une perpétuelle remise en question. Peut-être aurais-je dû le laisser à son père. Arrivant devant la crèche, j’attrapais son sac avant de le sortir de la voiture en le berçant, je n’aimais pas le laisser dans cet endroit, mais pourtant j’y étais bien obligée. Entrant dans le bâtiment qui avait des allures enfantines, je le laissais aller dans les bras de Roksana, c’était la seule avec qui il acceptait d’aller le matin, déposant son sac dans le compartiment qui lui avait été attribué lors de sa première fois à la crèche, je lui embrassais sa petite joue potelée et me dépêchais de sortir, après l’avoir vu avec sa petite mine de chat potté, je ne voulais pas le voir pleurer, parce que sinon, j’aurais eu encore plus de scrupules à le laisser. Si seulement il y avait une présence paternelle, si seulement j’avais eu le courage de trouver l’adresse de Reed, je lui aurais envoyé le contenu de la boîte et peut-être que nous serions heureux ensemble –ou pas-. Entrant dans la voiture, je me maquillais légèrement et une fois le contact remis, je prenais le chemin de l’université. Tapant le rythme de la musique sur mon volant, je garais ma voiture et attrapant mon sac, je sortais de la voiture, un éternel sourire figeait sur mon visage. Un sourire faux, un sourire que j’avais appris à adopter depuis mon départ de New York. Vie de merde.

Entrant dans l’université, je me dirigeais vers la salle des profs, je glissais une pièce dans la machine à café pour pouvoir prendre un cappuccino afin de tenir la journée, je ne dormais plus la nuit, mes nuits se rythmaient aux réveils de Cox et étant donné qu’il était en train de faire ses dernières dents, il se réveillait plus que d’habitude. M’installant à une table, je finissais de corriger quelques copies, soupirant devant l’imbécilité de certains élèves. Je n’arrivais pas à comprendre comment ils avaient pu être acceptés à l’université, s’ils avaient des notes comme cela, ils n’auraient pas été acceptés. Peut-être que mes cours étaient compliqués. Non, rien n’est jamais trop compliqué à l’université. Attachant mes cheveux en un chignon lâche, je me dirigeais vers ma salle de cours, saluant les élèves au passage, je remarquais un autre professeur qui m’avait l’air vaguement familier. Fronçant les sourcils, je baissais la tête, à moitié perdue dans mes pensées, j’ouvrais ma salle de cours. Les élèves qui s’installaient me remirent les idées en place, je ne devais pas penser à cet homme, ce n’était personne et le hasard serait vraiment mal fait si c’était lui. Cet homme que j’avais lâchement abandonné sur un lit d’hôpital. Cela ne pouvait pas être lui, je ne le voulais pas. Je ne pouvais pas imaginer une seconde que c’était lui, mon cerveau, mon âme, mon corps n’était pas prêt à des retrouvailles. J’avais tellement de fois imaginé dans ma tête, ce qu’aurait pu être nos retrouvailles. Dans une gare, sur un banc –merci mr. Nobody ♥- , dans un café, a New York, a Paris. Je ne savais pas si un jour nous allions retombés dans les bras l’un de l’autre, ni même si nous allions nous recroiser. Mais je l’espérais sincèrement. Du plus profond de mon être je l’espérais.

La journée ayant passé rapidement, je me redirigeais encore une fois vers la salle des professeurs, pour récupérer des affaires que j’avais laissées avant ma dernière de cours. Je regardais mon téléphone, pour voir si la crèche n’avait pas appelé, heureusement je n’avais aucun appel manqué. Attrapant mes bouquins et calant mon sac sur mon épaule, j’avançais vers la sortie, passant par le grand hall pour aller plus vite, je n’avais qu’une hâte retrouvé mon fils. Me stoppant net, je manquais de faire tomber ce que j’avais dans les mains. L’homme de ce matin était là. Le fixant, je me plantais comme un piquet devant lui. Mes yeux s’écarquillèrent quand son regard se plongea dans le mien. « (..) et chaque jour je revenais ici, en espérant que tu sois la, avec ton sourire en coin à me regarder avec ton regard qui m’a toujours fait craqué. Ton regard dans lequel je pourrais plonger mes yeux pendant toute une journée. (..) » Je me rappelais ce que j’avais écrit. C’était lui, c’était son regard. « R…Reed c’est toi ? » Ma voix tremblait, je tremblais comme une feuille, je devais fuir. Je devais partir, mais pourtant mes jambes ne voulaient pas. Ma main s’attardait doucement sur sa joue, comme pour redécouvrir chaque parcelle de son corps. Ce corps si parfait qui avait rythmé mes jours et mes nuits durant trois années. Trois magnifiques années qui n’avaient jamais été effacées de ma mémoire.

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I heard that your dreams came true.



Alors c’était ça la vie ? C’était se lever tous les jours pour la même chose, ne prendre aucun plaisir, venir enseigner des choses à des crétins qui ne faisaient ces études-ci que pour faire plaisir à leurs parents ? Ce n’était pas franchement une partie de rigolade. Moi, quand j’étais jeune, je rêvais plutôt, j’étais ambitieux et je partais du principe que les rêves, les choses vraiment enviées, peuvent et vont se réaliser. Je m’étais peut-être trompé, étant donné qu’à l’heure actuelle, je suis professeur dans une faculté… Elle était certes prestigieuse car connue et réputée dans le monde entier, mais je n’y étais que professeur… J’avais toujours rêvé de gloire, du moins, j’avais toujours voulu vivre de ce que j’aimais faire… Pourquoi pas la mode ou la musique. Ces choses étaient ce que je faisais tous les jours, sans m’en rendre compte. Je m’habillais très particulièrement pour un prof, j’avais un style décalé, des cheveux tantôt blonds, tantôt bruns, tantôt rasés ou mi-longs… J’aimais changer me renouveler, c’était important pour moi. Je n’étais pas sûr d’avoir passé tant d’années de galère pour enfin m’arrêter à ce traintrain inutile. J’avais longtemps espéré un déclic, un coup de foudre pour je ne sais quelle chose, une révélation quant à un métier… Mais rien. Depuis l’accident qu’Hurricane et moi avions eu… Depuis la séparation de New-York et de mon petit frère, plus rien, vraiment plus rien. J’avais toujours été ce genre de garçon intriguant, toujours seul. J’aimais la solitude, mais elle avait réussi à faire, à me faire ressentir ce que je n’avais jamais ressenti et ce que j’étais persuadé de ne jamais ressentir. J’étais déçu. Déçu de ma propre personne parce que je ne pensais pas être aussi vulnérable avant de la rencontrer, mais ma foi, c’était sûrement le destin. Pour moi, avant de vivre des choses toutes plus incroyables les une que les autres avec Hurricane, la vie, le destin et toutes ces choses sur lesquelles les gens se font des fausses idées, desquelles tout le monde rêve, me laissaient purement impassible. Je ne rêvais pas, je ne voulais pas vivre toutes ces choses. Peut-être n’avais-je pas conscience de l’importance d’une vie heureuse. Avant, sourire était une épreuve. Depuis qu’elle avait décidé de prendre le contrôle dans ma vie, c’était devenu une habitude. Les gens étaient, pour la plupart, étonnés de me voir heureux, du moins, paraître heureux, et ils se demandaient tous pourquoi, comment était-ce possible que je sois en train de sourire, alors que depuis des années, je n’avais pas esquissé la moindre sympathie lors d’un quelconque contact. Bande de cons.

Ce brusque retour à la réalité fut annoncé par mon foutu réveil. Je le détestais aussi fort que la monotonie de la vie. Je détestais le fait de devoir me lever, tous les jours à la même heure, de devoir aller me doucher tous les jours à la même heure, d’ensuite manger quelque chose et partir en voiture. Je détestais toutes ces choses qui composaient ma vie, mon traintrain quotidien. J’aurais aimé être quelqu’un, faire tout ce que je putain de voulais. Je me plaignais sans cesse de ces choses qui se répétaient toujours dans le même ordre, mais si j’avais le malheur de ne serait-ce qu’inverser la douche et le repas matinal, alors ma journée devenait purement bizarre et ratée. Trop compliqué et pourtant si simple. Je n’arrivais pas à me trouver moi-même. Peut-être que ce boulot de prof me faisait faire n’importe quoi. J’aimais parler les langues étrangères, j’aimais enseigner le français qui était ma langue préférée, mais je n’étais décidemment pas fait pour ça. Ce dont j’avais besoin, c’était la lumière, les photos de moi partout, l’argent pour retrouver mon frère, le sortir de la merde dans laquelle il doit sûrement être. Mon frère avait fui, lorsque je lui avais dit que j’allais le laisser en plan dans New-York, s’il continuait à revenir défoncé chez moi. J’étais jeune, et nous vivions seuls. Je l’avais arraché à ma mère qui était une pute, une vraie pute, qui se tapait des mecs alors que mon petit frère, qui n’était alors qu’un petit, faisait la sieste à côté d’elle. Elle me donnait envie de vomir cette bonne femme-là, et pour moi, ma mission était claire. Ma vie allait était être rythmée par la vie de mon frère, qui m’en faisait baver. Il n’avait pas une vie facile, mais moi, j’avais du tout plaquer, quitter l’école pour travailler et lui trouver de quoi manger. J’étais le plus à plaindre, mais ma foi, il m’avait abandonné lui aussi, avait fugué sans jamais donner de nouvelles. Petit con… qui me manque malgré tout.

Journée épouvantable. Les élèves étaient devenus des véritables fainéants et mes rêves me hantaient. Il fallait que j’arrive à faire quelque chose de ma vie, à devenir ce que j’avais toujours voulu devenir. Je voulais voir mon nom et ma photo en gros sur Time Square… était-ce grave, comme exigence ? Je ne pense pas… Tout le monde a ce rêve. Il se réalise ou ne se réalise pas, mais ne s’oublie jamais. Personne ne dirait non à la célébrité, à l’argent… à tout ce qui rend les people… enviés de tous les côtés. Mes pensées furent perturbées lorsque cette silhouette que j’avais croisée ce matin se représenta une nouvelle fois en face de moi. Hurricane Leelou Cubbins. Putain de merde, elle était là, en face de moi, après m’avoir elle aussi abandonné. Je l’avais tellement aimée. Je l’avais même demandée en mariage. Putain, ce que je l’aimais et ce qu’elle m’avait fait souffrir. « R…Reed c’est toi ? » Sa voix tremblante m’aurait presque attendri, presque, mais la rage remontait en moi. Sa main sur ma joue me rendit juste affreusement triste et eu le don de me foutre en colère, comme jamais je ne l’avais été, depuis que je l’avais perdue. J’arrachai violemment sa main de ma peau, avant de lui lancer un regard plus noir que noir. « Oui, oui. C’est moi, c’est bien moi ouais. Reed Cox Miller. Tu veux qu’on prenne la voiture ? T’es attristée du fait que tu aies loupé ton coup ? J’suis toujours vivant, je sais que ça te rend triste mais tu devras passer au dessus. J’compte pas crever avant d’te voir dans ta tombe ! » Les élèves s’attardaient alors sur mon, enfin, notre cas. « Qu’est-ce vous voulez tous ? Dégagez en cours, vous n’avez rien d’autre à foutre ? » Le simple fait de toujours ressentir des choses pour Hurricane en la voyant, des années plus tard, me rendit irritable, triste et… et me provoquait tellement de choses que je n’aurais pu en décrire aucune.
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Reed Ҩ Hurricane
« Et ça va durer très longtemps, et tu sais pourquoi je l’sais ? Parce-que encore aujourd’hui, tous les matins au réveil, la toute première chose que j’veux c’est voir ton visage. »


Tout ce que l’on attendait de la vie, c’était de l’amour, de l’amour pur et simple, de l’amour fort, de l’amour tout court. J’avais trouvé cet amour sur les bancs de l’université, en la personne de Reed. Je l’aimais, sincèrement. Mais la vie en avait décidé autrement ce soir de printemps ou pour nous récompenser de nos fiançailles express, elle nous avait conduits tous les deux contre un arbre. Je m’en était sorti avec simplement quelques bleus, mais lui avait été plongé dans le coma. Un coma d’un mois, de quatre semaines, ces quatre semaines qui avaient été les plus longues de ma vie. Ces quatre semaines où durant lesquelles, je rythmais ma vie au son des bruits de la machine à laquelle était relié Reed. Je partais en cours, je revenais à l’hôpital. Les infirmières me connaissaient toutes. Et le pire c’est que j’avais été obligée de fuir, j’avais été obligée de fuir avant qu’il ne se réveille parce que j’allais devenir folle, j’allais devenir une putain de folle parce que je tournais en rond comme un poisson rouge dans son bocal. J’allais devenir folle parce que je ne savais pas de quoi le futur était fait, si il allait vivre ou mourir, si il allait pouvoir remarcher ou non. J’avais donc écris une stupide lettre, je lui avais balancé tout mon amour sur du papier. Les médecins m’avaient souvent dit de lui parler, mais je n’y arrivais pas, je n’arrivais pas à lui parler, dans la mesure ou je ne savais pas si il m’entendait, les hommes en blouse blanche m’affirmait que oui, mais je n’en étais pas sûre. J’avais préféré écrire et fuir. Fuir comme une voleuse, fuir comme une coupable. J’étais coupable, j’étais la seule responsable de ce putain d’accident de voiture. C’était moi qui conduisait, moi qui avait choisi de prendre cette route la, pour aller plus vite, pour rejoindre plus vite l’autoroute qui nous auraient menés tout droit à Las Vegas, c’était moi et uniquement moi.

J’avais refait ma vie, j’étais partie sous le soleil ardent de Los Angeles et j’avais rencontré Matthew, il avait été la première personne que j’avais connue dans cette grande ville et nous étions sortis ensemble, pour concrétiser notre amour par un enfant. Je n’arrivais pas à oublier Reed, mais pour moi, mes blessures allaient être pansées avec le temps. Quelle connerie. J’avais été naïve une fois de plus, naïve de croire que tout finirait par s’arranger, que le visage, le sourire, la voix de l’homme que j’avais aimé allait disparaître au fur et à mesure que les jours passeraient. Au contraire, plus les jours passaient et plus je pensais à lui, plus les jours passés et plus je me demandais si il s’était réveillé, si il avait trouvé une autre femme. Il devait m’oublier, il devait vivre sa vie sans moi, comme si je n’avais jamais existé, peut-être que j’aurais dû partir sans lui laisser de trace de mon passage dans sa vie. Puis après tout, peut-être n’avais-je été qu’un mirage, et que notre mariage aussi officiel ou officieux soit-il n’aurait pas duré longtemps. Je n’en savais rien, et je ne pourrais rien faire pour changer le passé, j’avais fait mes choix et si seulement j’avais pu avoir différentes optiques quant à mon futur, j’aurais été bien arrangée. J’aurais pu éviter cet accident, je n’aurais pas pris la voiture et j’aurais repoussé notre « road trip » à la semaine d’après, prétextant une maladie ou une quelconque connerie pour que nous ne prenions pas la route. Je regrettais, et je regretterais toute ma vie, ce que j’avais vécu. Mais dans mon malheur, j’avais réussi à avoir une petite lueur de bonheur qui avait pointé le bout de son nez, mon fils. Il était la seule chose correcte qui me soit arrivé dans ma vie après ma séparation avec Reed, je ne disais pas que ma relation avec Matthew n’était pas source de bonheur –au contraire-, mais nous n’étions pas très proche tous les deux, et ses crises de jalousies rendaient notre relation complétement chaotique. Après la naissance de Cox, je m’étais mis dans la tête de perdre du poids et de redevenir à mon poids d’avant ma grossesse en un mois. J’allais donc dans une salle de sport avec un coach, ce qui m’attirait bien évidemment les foudres de mon cher fiancé. Et c’était dans ces moments-là, que je me disais que la vie aurait été plus simple si j’étais resté au côté de celui que j’aimais profondément. Mais on ne fait jamais les bons choix dans la vie, j’en étais la preuve concrète.

Quel bande d’incapables, les élèves que j’avais aujourd’hui étaient des incapables, je n’arrivais pas à les faire s’intéresser à la matière, mais pourtant j’avais l’envie, la force de le faire. Je ne savais pas comment m’y prendre, à croire que je n’arrivais plus à faire mon boulot. Depuis que j’avais vu l’inconnu dans le couloir, depuis que je m’étais mis en tête que cela aurait pu être Reed, je n’arrivais pas à enseigner, j’étais mal dans ma peau et si j’avais pu me métamorphoser à ma guise –merci Harry Potter et tes idées débiles !- , je me serais métamorphoser en un oiseau et j’aurais volé loin, j’aurais pris mon fils et nous serions partis. Mais non, je ne pouvais pas partir, je devais rester ici pour qu’il puisse grandir normalement, comme un enfant de son âge. Je ne voulais pas le traumatiser. Sortant de la salle de classe, je passais rapidement dans la salle des professeurs et m’apprêtait à aller sur le parking quand il apparut devant moi tel un mirage. Me plantant devant lui, je le fixais, ma main s’attardant sur sa barbe de quelques jours. Au fond il n’avait pas changé. « R…Reed c’est toi ? » Qu’est ce que je pouvais être conne. Tellement conne. Je ne savais pas quoi faire, mes doigts caressaient sa peau, avant que sa propre main ne repousse la mienne avec violence. « Oui, oui. C’est moi, c’est bien moi ouais. Reed Cox Miller. Tu veux qu’on prenne la voiture ? T’es attristée du fait que tu aies loupé ton coup ? J’suis toujours vivant, je sais que ça te rend triste mais tu devras passer au dessus. J’compte pas crever avant d’te voir dans ta tombe ! » Mes yeux se fermaient automatiquement, un coup de poignard en plein cœur, cela me faisait l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. « Reed.. Je.. » Je n’avais pas remarqué l’attroupement d’élèves qui venaient de se former autour de nous, la plupart était des élèves que je venais d’avoir en cours. Génial, manquait plus que sa. « Qu’est-ce vous voulez tous ? Dégagez en cours, vous n’avez rien d’autre à foutre ? » Ils partirent rapidement, et moi je restais la cloîtrée, murée dans mon silence de plomb. Je n’arrivais pas à faire sortir ce que je voulais dire, les mots restaient bloqués dans le fond de ma gorge. « J’ai jamais, JAMAIS voulu qu’on ait ce putain d’accident Reed. Tu veux savoir ? J’aurais préféré être à ta place sur ce lit d’hôpital, j’aurais préféré que ce soit moi qui y sois ouais. Tous les jours, j’suis venue. Les médecins en avait tellement marre de me voir, de voir ma gueule de dépitée tous les jours, que … qu’ils m’ont foutus sous calmant, sous antidépresseurs comme les tarées. Parce que c’était c’que j’allais devenir. Une tarée, parce que j’supportais pas de te voir comme ça. » Les larmes déferlaient le long de mes joues, mes journées ressemblaient à mes nuits désormais, ces nuits que j’avais passé à pleurer, pleurer parce que je n’avais envie que d’une chose. Me blottir dans ses bras. Je le fixais, son regard s’était assombri, je n’aimais pas cela du tout. « Si tu veux, on y va dans une bagnole la maintenant ! Tu nous plante en bagnole tu t’en sors et tout le monde sera content. Tu seras content parce que t’auras flinguée la fille qui n’a jamais cessé de t’aimer ! » Mes mots dépassaient ma pensée, je ne voulais pas cela, je ne voulais pas que mon fils soit orphelin. Je devenais folle, j’étais triste, fatiguée de cette vie, fatiguée de marcher dans un tunnel noir où la seule lumière qui pointait à l’horizon s’éloignait au fur et à mesure du temps que je passais sans sa présence.


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Donc c’était ça… On était tous supposé rencontrer la personne qui nous extirpe notre premier sourire sincère, nos premières larmes de bonheur ou de tristesse et qui malheureusement nous apporte notre premier chagrin d’amour… Parce que ouais, je ne crois pas en l’amour. Je n’y crois pas. Je m’en voulais d’avoir osé croire en cette putain de connerie. Les gens m’avaient toujours montré le véritable exemple. J’avais grandi dans un milieu pauvre, pas sain du tout et j’avais donc, par expérience, la vraie image de la vie, la vérité sous les yeux. Je savais tout. Par conséquent, je savais que l’amour n’existe qu’un temps, la passion ne dure que quelques mois, après s’installent l’ennui et la tromperie. Ma mère m’avait inculqué tout ça et je l’en remerciais. C’était d’ailleurs la seule chose qu’elle avait su faire correctement, ou presque – si l’on considère que se prostituer devant ses enfants et tromper son mari est une bonne manière d’apprendre les choses à des enfants. M’enfin… J’avais maintenant quarante ans et j’avais presque tout oublié, concernant mon passé. Grâce à cette femme-là, j’avais réussi à me forger un caractère, une carapace que personne n’arriverait à briser. Du moins, pas depuis la fuite d’Hurricane. Cet abandon, je l’avais très mal vécu. J’étais passé par beaucoup de choses après l’accident que nous avions eu. Pour être honnête… je dois bien dire que le coma est quelque chose de plutôt perturbant. Tout entendre et ne rien pouvoir dire. Cette paralysie totale est quelque chose d’horrible. J’avais entendu la jeune femme pleurer des semaines durant. J’avais entendu toutes les larmes qui étaient tombées tristement sur ma main inanimée. Cependant, j’avais juste besoin de mots. J’avais besoin qu’elle m’arrache à cet être qui voulait m’attirer vers le ciel. Si elle avait daigné dire ne serait-ce que quelques mots, j’aurais trouvé la force de revenir à la vie, de me rendre humain et non légume. Ce jour où je n’avais rien entendu dans mon coma, où je n’avais senti aucune présence, aucunes larmes, fut le pire de tous les jours vécus sur ce lit d’hôpital. Cette force qui m’avait ramené à la vie, ce n’était pas l’amour. C’était la tristesse. Dieu ne voulait pas d’un être triste avec lui, de quelqu’un qui ne pouvait pas partir car qui n’avait pas pu dire au revoir. Je savais qu’elle ne viendrait pas ce jour-là, je savais qu’elle ne viendrait plus. Je me souvenais des larmes et de foulées rapides vers la sortir de ma chambre. Je savais que nos vies étaient définitivement éloignées l’une de l’autre. Nous allions être séparés. Pour toujours ? Non.

J’espérais pleins de choses pour la jeune femme. J’espérais surtout qu’elle avait réussi à passer outre notre séparation. Je l’espérais pour elle parce que moi, je n’étais jamais passé au-dessus de tout ça. Elle et moi étions destinés, certainement les plus belles âme-sœurs du monde, mais elle m’avait lâchement abandonné. Je me sentais inférieur, inutile. Des histoires d’amour ? Comment est-ce possible de poser la question… Bien sur que non. Des soirées coquines, des petites salopes en manque, ouais, j’en avais sauté pas mal, mais je n’avais jamais plus senti mon cœur battre la chamade. J’avais maintes et maintes fois senti le parfum d’Hurricane. Naïf, je me disais que c’était elle, qu’elle venait me chercher, qu’elle avait vécu quelque chose qui lui avait rafraîchit la mémoire sur ses sentiments. Rien du tout. Jamais je n’avais revu son visage angélique, jamais. Tristesse, déception. Ouais, tous ces sentiments se mélangeaient dans mon cœur et dans ma tête. Je me disais, qu’après tout, je n’avais qu’un challenge dans la vie d’Hurricane. Elle s’était fixé comme objectif de me dérider, comme elle le disait souvent, puis une fois que la mission fut accomplie, elle avait disparu. Elle m’avait sûrement aimé, je n’en doute pas vraiment, mais son amour était-il si médiocre que cela ? Pour fuir à la première contrariété, ses sentiments ne devaient pas être si développés que ça. Si elle avait été dans mon cas, si c’était elle qui avait été dans le coma, je serais resté. Des semaines, des mois, des années entières s’il l’avait fallu. Donc ouais, j’étais déçu et attristé par la faiblesse de ses sentiments. Si elle avait accepté ma demande en mariage, c’était pour quelle(s) raison(s) ? ll y a une phrase qui résume parfaitement mon nouvel état d’esprit, depuis notre rupture. Enfin, depuis qu’elle m’avait abandonné. « Je dégueule sur la facilité des sentiments. » J’aime beaucoup cette phrase qui pour moi résume parfaitement la situation actuelle de mon cœur.

Tous aussi crédules les uns que les autres, je ne prenais plus aucun plaisir à me venir en cours. Je ne prenais plus aucun plaisir à rien faire, à vrai dire. J’estimais pourtant m’en être parfaitement bien sorti, de cet affreux accident. Je n’avais aucune séquelle mentale ou physique. J’étais apte à réfléchir seul, je pouvais faire du sport si je le voulais. Je pouvais tout ce que je voulais et putain, c’était au moins ça de pris, dans une vie qui pour moi ne valait pas la peine d’être vécue, sans raison de vivre. Ma raison de vivre était Hurricane, est Hurricane et serait Hurricane. Depuis toujours et à jamais. « R…Reed c’est toi ? » Je me demandais si elle se souvenait bien de tout ce qu’il s’était passé. Je ne savais pas si elle avait conscience de l’abandon qu’elle avait fait, du mal qu’elle avait provoqué. J’étais évincé de la course au bonheur, à l’amour. « Oui, oui. C’est moi, c’est bien moi ouais. Reed Cox Miller. Tu veux qu’on prenne la voiture ? T’es attristée du fait que tu aies loupé ton coup ? J’suis toujours vivant, je sais que ça te rend triste mais tu devras passer au dessus. J’compte pas crever avant d’te voir dans ta tombe ! » La cruauté et le franc parlé faisaient partis de mon nouveau « moi ». Je n’avais plus pour habitude d’utiliser des euphémismes pour faire comprendre les choses en douceur. L’honnêteté payait toujours. Je voulais voir les gens souffrir comme moi j’avais souffert. C’était égoïste de s’épanouir dans son bonheur en me laissant dans ma merde, seul. « Reed.. Je.. » Je me fichais des élèves qui étaient autour de moi. Je me foutais qu’ils connaissaient ma vie. Je n’en avais strictement rien à foutre, à vrai dire. Ce que je voulais, c’était des explications. Je connaissais Hurricane. Elle ne me les aurait jamais données devant tout le monde, jamais. À moins d’avoir changé du tout au tout. « Qu’est-ce vous voulez tous ? Dégagez en cours, vous n’avez rien d’autre à foutre ? » N’étant pas un professeur nerveux et gueulard, les élèves furent surpris et partirent tous, en un seul et même bloc. La maturité était en eux. C’était ça la faculté. « J’ai jamais, JAMAIS voulu qu’on ait ce putain d’accident Reed. Tu veux savoir ? J’aurais préféré être à ta place sur ce lit d’hôpital, j’aurais préféré que ce soit moi qui y sois ouais. Tous les jours, j’suis venue. Les médecins en avait tellement marre de me voir, de voir ma gueule de dépitée tous les jours, que … qu’ils m’ont foutus sous calmant, sous antidépresseurs comme les tarées. Parce que c’était c’que j’allais devenir. Une tarée, parce que j’supportais pas de te voir comme ça. » Je voyais les perles salées, ces larmes que je détestais tant, couler sur sa joue. Je commençais à sentir les remords. Ces sentiments que j’avais tant ignorés ces dernières années. Je m’en voulais et je n’avais pas le droit de regretter mes mots. Si quelqu’un devait regretter quoique ce soit, c’était elle. Elle et sa fuite monumentale. Si nous étions revenus mariés, elle aurait prêté serment devant Dieu de m’accompagner dans le bien comme dans le mal, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la santé comme dans la maladie… Quelle connerie putain, elle m’aurait jamais suivi dans toutes les choses noires, la preuve. « Si tu veux, on y va dans une bagnole la maintenant ! Tu nous plante en bagnole tu t’en sors et tout le monde sera content. Tu seras content parce que t’auras flinguée la fille qui n’a jamais cessé de t’aimer ! » Dépourvu de mots. Je ne savais vraiment pas quoi dire. J’étais ébahi devant le culot qu’elle avait de me cracher ses sentiments en pleine face. Je ne savais pas que c’était possible d’oser autant que cela. « Depuis toujours et à jamais. On se l’était promis Hurri, putain, comment t’as pu m’abandonner ? On allait se marier, mais merde putain… T’as jamais entendu dans les mariages, le passage qui parle de la misère, la maladie et toutes ces choses péjoratives de la vie ? J’adoucissais alors un peu ma voix, séchant ses larmes du bout de mes doigts, Allons, sèche ça, s’il te plaît. Je veux juste des explications… Après on pourra reprendre notre traintrain quotidien en se saluant, simplement, si tu veux… » Je laissais alors une larme s’échapper, pour évacuer mon chagrin.
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Reed Ҩ Hurricane
« Et ça va durer très longtemps, et tu sais pourquoi je l’sais ? Parce-que encore aujourd’hui, tous les matins au réveil, la toute première chose que j’veux c’est voir ton visage. »




tristesse (n.f.)
1.état affectif pénible, douloureux qui empêche de se réjouir; affliction, mélancolie.

Cet état d’esprit, cette définition me convenait à la perfection, j’étais triste à un point que je n’imaginais même pas. Je n’avais jamais cessé d’être triste depuis le jour où mon avion avait décollé en direction de Los Angeles, après ma remise de diplôme. J’avais assisté à la cérémonie, j’avais jeté mon chapeau en l’air en faisant semblant d’être heureuse et saluant mes amies d’université, je leur avais fait une promesse que je n’avais pas tenu, la promesse de rester en contact avec elles, mais non je ne l’avait pas fait. J’étais partie, j’avais effacé tous les souvenirs de mon ancienne vie. Excepté le souvenir de ma relation avec Reed. Je ne l’avais jamais oublié et je ne l’oublierais jamais, en même temps, si je souhaitais l’oublier je n’aurais pas dû appeler mon fils Cox. Qui appelle son enfant par le deuxième prénom de la personne qu’on avait aimé sincèrement ? Qui ? Personne. Je devais être la seule masochiste à avoir fait cela, mais je lui devais cela. Je devais lui rendre hommage, un hommage imbécile parce que tout ce qui nous était arrivé été de ma faute. Je ne comptais plus les nuits ou je me réveillais, ou j’ouvrais les yeux et que ma main se déplaçait sur le matelas en espérant qu’il soit là. Je ne comptais plus le nombre de fois ou les larmes avaient déferlés le long de mes joues. Je n’arrivais plus à vivre décemment, et je me demandais ce qu’il faudrait pour que tout redevienne comme avant, si nous devions nous revoir, si il devait me cracher sa haine au visage, ou bien si nous devions restés comme nous étions à ce moment-même, c’est-à-dire de parfaits inconnus qui vivent leur vie en dépit de l’absence de l’autre. J’étais comme.. Anesthésiée de l’amour. Je m’étais jurée de ne plus aimer autant que j’avais aimé Reed, bien que mes sentiments soient encore présents au fond de moi, je ne voulais plus avoir à faire face à mes sentiments, je m’étais trahie en rencontrant Matthew, je me persuadais l’aimer, mais il n’en était rien. Je ne l’aimais pas, je jouais un jeu. J’étais devenue une salope sarcastique, une putain de meuf qui faisait semblant. Je faisais semblant de tout, d’aimer, de sourire, de vivre. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même depuis que j’étais partie. Je ne me comprenais plus, durant la première année que j’avais passé à Los Angeles, quand je me regardais dans le miroir, j’avais l’impression de voir un fantôme, un spectre mais je n’étais pas moi-même, j’en étais certaine. Je vivais avec le souvenir de Reed, parce que je ne savais pas si il s’était réveillé. Les infirmières ne m’avaient pas appelées, et c’était certainement pour cela que je n’arrivais pas à l’oublier, et je n’avais pas eu le courage de retourner à New York, je n’avais pas eu le courage d’aller dans le cimetière, parce que je savais que si je voyais sa tombe, si je voyais son nom gravé dans la pierre tombale, je n’aurais pas résisté à la tentation, de me suicider. Me suicider pour le retrouver, pour vivre enfin avec lui comme nous aurions dû le faire si cette putain de pédale de frein n’avait pas lâché. Je vivais dans le remord, je vivais avec cette impression de trahison, omniprésente dans mon esprit. Je l’avais trahi en partant. Et rien ne réparerait cet affront. Peut-être ma mort, la mort lente et douloureuse que je m’étais infligée en me séparant brutalement de l’homme que j’aimais.

Je ne savais pas vraiment pourquoi j’avais choisi Harvard, peut-être par dépit, peut-être parce que j’avais eu espoir qu’il y soit aussi. Je ne savais pas pourquoi j’avais atterrit ici, mais je savais qu’enseigner le design de mode me plaisait. J’aimais la mode, et pour moi je me devais de l’enseigner. C’était comme … une évidence. Seul Reed savait comment j’étais, seul lui me connaissait par cœur, il savait que je mettais trente minutes à m’habiller le matin, il savait que je préparais méticuleusement mes affaires la veille pour ne pas passer plus de trente minutes dans la salle de bain. Il me connaissait par cœur, et je le connaissais par cœur aussi. Peut-être était-ce cela le véritable amour. Connaître tout de quelqu’un qui connaît tout de nous aussi. Peut-être. Mais on ne se sépare jamais du véritable amour et pourtant c’était ce que j’avais fait. Les élèves me dégoutaient, je ne supportais pas les larves qui se tenaient devant moi et j’aurais eu le courage de le faire, je leur aurais intimé de partir si il n’en avait rien à faire de mon cours. Mais non, j’étais beaucoup trop douce, la douce et naïve Hurricane. Mon prénom ne collait définitivement pas à mon caractère. Quel connerie avait eu mes parents de m’appeler Hurricane.

« R…Reed c’est toi ? » Je le savais, je savais que c’était lui, parce que jamais je n’avais croisé aussi profond que le bleu azur de ses yeux. Jamais. Ses yeux étaient une immense source de déconcentration, je ne pouvais pas décemment aligné trois mots à la suite quand il avait son regard plongé dans le mien. Mes mains caressaient sa joue, mon cœur redécouvrait la sensation du bonheur, ce bonheur qui m’avait été volontairement arraché lors de mon départ. « Oui, oui. C’est moi, c’est bien moi ouais. Reed Cox Miller. Tu veux qu’on prenne la voiture ? T’es attristée du fait que tu aies loupé ton coup ? J’suis toujours vivant, je sais que ça te rend triste mais tu devras passer au dessus. J’compte pas crever avant d’te voir dans ta tombe ! » Je savais qu’il m’en voulait, je savais qu’il me haïssait, je le sentais au son de sa voix, sa voix était cinglante, froide. Je m’en voulais tellement, je ne savais pas si il allait me pardonner un jour et cela m’attristait vraiment. Savoir que l’homme que vous aimez, vous déteste. J’avais toujours vécu avec cette rancœur que j’avais de moi-même, mais maintenant c’était pire. Beaucoup plus pire. « Reed.. Je.. » Je ne pouvais pas continuer à parler, je ne supportais pas de savoir que les élèves connaissaient ma vie. Pour moi, ils ne devaient pas connaitre quoi que ce soit sur moi. Je ne voulais pas qu’il sache que j’ai un fils, que je suis séparé de son père. J’avais toujours mis un point d’honneur à séparer vie privée et vie professionnelle, même si pour le moment c’était impossible. « Qu’est-ce vous voulez tous ? Dégagez en cours, vous n’avez rien d’autre à foutre ? » Il détalait tous à une vitesse ahurissante, si je ne le connaissais pas, j’aurais pu dire qu’il était quelqu’un de gueulard, mais non, il n’était pas comme ça. Je ne l’avais jamais connu gueulard, et je savais qu’il ne l’était pas, même si il avait l’air d’avoir changé. « J’ai jamais, JAMAIS voulu qu’on ait ce putain d’accident Reed. Tu veux savoir ? J’aurais préféré être à ta place sur ce lit d’hôpital, j’aurais préféré que ce soit moi qui y sois ouais. Tous les jours, j’suis venue. Les médecins en avait tellement marre de me voir, de voir ma gueule de dépitée tous les jours, que … qu’ils m’ont foutus sous calmant, sous antidépresseurs comme les tarées. Parce que c’était c’que j’allais devenir. Une tarée, parce que j’supportais pas de te voir comme ça. » Je recommençais à pleurer, je recommençais à devenir vulnérable, à être cette chose que j’étais quand je voyais mon père qui frappait ma mère. Je ne lui mentais pas, j’allais devenir folle s’il ne s’était pas réveillé. Je ne lui mentais pas, j’aurais vraiment péter un plomb si il n’avait pas ouvert les yeux. Mais étant donné qu’il se tenait en face de moi, il les avait ouvert et cela me réconfortait quand même un peu. « Si tu veux, on y va dans une bagnole la maintenant ! Tu nous plante en bagnole tu t’en sors et tout le monde sera content. Tu seras content parce que t’auras flinguée la fille qui n’a jamais cessé de t’aimer ! » La seule chose à laquelle je pensais c’était à lui, au malheur qu’il avait dû avoir et je lui donnais une occasion de se venger, de me faire souffrir comme je l’avais fait souffrir, quitte à ce qu’il me donne la mort. Je n’avais pas pensé à mon fils, et je m’en mordais les doigts maintenant, je ne voulais pas qu’il retourne avec son père, je voulais qu’il soit heureux, comme un enfant de son âge. Je ne devais pas l’abandonner. « Depuis toujours et à jamais. On se l’était promis Hurri, putain, comment t’as pu m’abandonner ? On allait se marier, mais merde putain… T’as jamais entendu dans les mariages, le passage qui parle de la misère, la maladie et toutes ces choses péjoratives de la vie ? » Sa voix s’était radoucie, et ses doigts gelés caressaient mes joues pour pouvoir chasser toute larme qui coulaient. Je souriais, pour la première fois depuis mon départ, je souriais vraiment, je ne me forçais pas. « Allons, sèche ça, s’il te plaît. Je veux juste des explications… Après on pourra reprendre notre traintrain quotidien en se saluant, simplement, si tu veux… » J’essuyais aussi rapidement sa larme qu’il n’avait essuyé les miennes. Nous reculant près du banc qui se trouvait à proximité, je prenais doucement ses mains. Comment allait-je lui expliquer tout ce qui m’était passé par la tête pendant mon départ, comment allais-je lui expliquer l’existence de cette boîte. Il allait me prendre pour une folle. Une sale folle. Je fermais les yeux et laissais mon esprit prendre la parole. « Je ne veux pas … Je ne veux pas reprendre mon train-train quotidien. Parce que chaque jour depuis mon départ, depuis que je t’ai quitté, je ne peux m’empêcher de penser à toi. Pourquoi je suis partie ? Pourquoi ? Je savais que le mariage impliquait assistance et tout le tralala, mais je n’arrivais pas, je n’arrivais plus à te voir sur ce lit, je ne supportais plus de te voir inanimé, j’avais peur que la machine s’arrête, que tu arrêtes de te battre. J’avais peur de l’avenir, c’est pour cela que … que je t’ai écrit cette lettre que tu n'as pas dû garder d'ailleurs... Parce que j’n’arrivais pas à te parler, en sachant que tu ne me répondrais pas. » Prenant une intense respiration, je le fixais, essayant de calmer ma voix qui avait commencé à trembler. « Je n’arrêtais pas de penser à toi, je n’arrêtais pas de me demander si tu allais bien, si tu étais heureux, j’aurais voulu te savoir heureux pour pouvoir être heureuse autant que toi. Parce que je ne vais pas te mentir en te disant que chaque jour, chaque jour je pleurais le matin en me levant. Chaque jour je t’écrivais une lettre. Te racontant ma vie minable, cette vie minable que j’avais adopté. Je les numérotais, j’en ai écrit un peu plus de deux mille. Je sais que tu dois me prendre pour une pauvre folle mais je n’arrivais pas à .. » Je soupirais et enfonçais mon visage dans mes mains, mes larmes coulaient encore une fois, j’étais ce genre de fille stupide, le genre de fille qui croit au bonheur et tout ça. Mais le bonheur n’existe pas à part dans les contes de fées. Il devait réellement être apeuré par ce que j’étais devenue. Une fille complétement timbrée. J’étais folle, folle de lui, folle tout court.

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Nous étions comme liés, Hurricane et moi. Je savais quand elle allait bien et je savais quand elle allait mal. Pour vous dire, je savais que depuis toujours, elle allait mal. J’avais toujours apprécié cette faiblesse que j’avais vue dans son regard, la toute première fois où elle m’avait parlé. Je dois bien avouer que quand on s’adressait à moi au lycée, ce n’était pas une partie de plaisir. Je détestais le fait de parler avec les gens. Antipathique au possible, doublé d’une bonne dose d’agressivité et d’arrogance, je n’étais pas le casse-croûte préféré des filles à cette époque-ci. Parce que oui, maintenant, c’est une toute autre histoire. Des objectifs, dans la vie, on en a tous. Beaucoup de personnes veulent devenir médecin, avocat ou encore pompier. Moi, j’admirais plutôt les gens qui rêvaient, qui osaient se surprendre eux-mêmes avec des idées ensoleillées. Moi-même, j’étais un putain de rêveur. Je trouvais les rêves beaux. Par contre, il fallait, d’après moi, beaucoup de culot pour oser de perdre dans des rêves qui pouvaient vous arracher à la vie réelle. Souvent déçu par le retour à la réalité, les rêves étaient beaux mais éphémères. J’aimais me perdre dans mes rêves, cependant, le retour était toujours blessant. C’est pourquoi je ne dormais presque plus. Je n’aimais pas me sentir bien, je n’avais pas le droit. Si j’avais été envoyé sur cette putain de Terre, c’était pour être mal. Je n’étais pas parti dans l’optique d’être heureux. Je savais que je n’allais jamais y être, pas après le départ de l’amour de ma vie. Elle m’était destinée. Elle m’appartenait et je lui appartenais, alors pourquoi m’avait-elle quitté, putain de merde ? On devait être ensemble et nous allions l’être. Un jour prochain, un mois prochain, nos sentiments redeviendraient… Que dis-je ? Nos sentiments sont toujours les mêmes parce que nous sommes supposés nous aimer pour toujours. Comment on se l’était souvent dit, une fois nos sentiments avoués à l’un et à l’autre, notre relation durait depuis toujours et à jamais. J’aimais quand elle me disait ça, j’aimais sentir la chaleur de sa peau glacée sur la paume de ma main. J’aimais sentir nos corps produire de la chaleur. La passion qui émanait de nos corps était telle, que personne n’aurait pu nos séparer lorsque nous ne faisions qu’un. J’aimais passer du temps avec elle. Je détestais tous les couples qui dégueulaient leur amour en pleine gueule. Je n’aimais pas les gens qui affichaient leur bonheur et leur joie de vivre, au regard des plus démunis, sentimentalement parlant. Je n’étais pas des plus heureux mais Hurricane m’avait rendu… joyeux, souriant. Tout le contraire de ce que j’étais avant de la connaître. J’avais besoin de comprendre. Pourquoi s’était-elle chargée de me faire changer, de me faire devenir quelqu’un qui affichait un sourire monstre ? J’avais besoin de savoir ce qu’elle voulait pour moi. Il était vraiment que je ne devais pas, je n’avais pas le droit d’être malheureux toute une vie, mais c’est comme ça que je voyais mon futur. Je ne me voyais pas comme coureur vers la course au bonheur, je ne me voyais pas apte à recevoir des énergies positives. Pour moi, toute chose négative, recevait du négatif… inutile de dire que j’étais le mal en personne. Elle avait, sans le savoir, réussi à me faire oublier la plupart du mal enduré depuis ma naissance. Entre ma mère prostituée, mon petit frère qui souffrait je ne sais où et moi, moi qui n’avait le sentiment de n’être qu’un pion sur cette Terre qui me faisait vivre une vie affreuse et minable. Attristé par cette dure réalité, je repensais tous les jours au bien que la jeune femme me provoquait quand nous étions ensemble. C’était peut-être débile et un tant soit peu enfantin, mais j’aimais me replonger dans mes souvenirs, tous ces souvenirs qui faisaient que ma vie était supportable. C’était la seule façon, le seul moyen que j’avais de trouver la force de continuer à vivre sur cette fichue Terre.

Le métier de professeur était-il une réelle envie ? Enfin, je veux dire… Pourquoi est-ce que j’étais venu enseigner des choses que j’aimais faire en dehors justement de ma vie professionnelle. Depuis toujours, j’aimais parler les langues étrangères, le français, plus particulièrement et c’est d’ailleurs pour ça que je l’enseignais dans cette fac. Je savais qu’Hurricane en avait toujours rêvé. Elle était le genre de fille à beaucoup rêver mais à vouloir la certitude d’un futur sûr. Je la savais comme une fille qui voulait des choses concrètes comme un enfant, un monospace et une maison. Je ne savais pas encore si j’étais le genre de mec à vouloir un enfant, si je voulais une vie bien tranquille. Je détestais les choses qui se répétaient tous les jours de la même façon… Le traintrain quotidien… c’est comme ça que l’on appelle cela… Enfin, toujours est-il que pour Hurricane, je serais capable de gérer tout ça.

« R…Reed c’est toi ? » Dès mon premier regard, je savais que c’était elle. J’avais tout reconnu et j’avais senti tous ces sentiments qui m’avaient hanté pendant des années, ces sentiments que je m’étais entraîné à dompter en imaginant la scène où nous allions nous retrouver. Je savais que ça allait être plus dur, mais je ne pensais pas que j’allais sentir mon cœur battre aussi fort. Je souffrais. Je ne pensais pas qu’il était possible de se sentir aussi en vie que maintenant. Est-ce qu’elle ressentait la même chose ? Souffrait-elle ou était-elle heureuse de me retrouver ? Je savais pertinemment qu’elle était heureuse, mais pour une fois, pour la première fois depuis toujours, nos sentiments, nos ressentis divergeaient. Nous ne ressentions pas la même chose. « Oui, oui. C’est moi, c’est bien moi ouais. Reed Cox Miller. Tu veux qu’on prenne la voiture ? T’es attristée du fait que tu aies loupé ton coup ? J’suis toujours vivant, je sais que ça te rend triste mais tu devras passer au dessus. J’compte pas crever avant d’te voir dans ta tombe ! » Lui en vouloir ? Bien sur… c’était la moindre des choses mais ma foi, la douleur prenait place dans mes mots. Je ne pensais pas ce que j’avais dit, je ne voulais pas la voir dans une tombe. Le simple fait de voir son nom sur une feuille me faisait sentir mon sang glisser dans mes veines, violemment. Voir son nom rendait mes yeux sanglants, rouges de larmes et de tristesse. « Reed... Je… » Je m’attendais à toute sorte d’explications… Je savais pourtant que la jeune femme était terre-à-terre et donc qu’elle allait – sûrement – me dire la vérité sur sa fuite, j’avais besoin de savoir, mais les élèves de la fac n’avaient pas le droit, pas besoin de savoir… « Qu’est-ce vous voulez tous ? Dégagez en cours, vous n’avez rien d’autre à foutre ? » Fuir, fuir. Ils fuyaient tous. C’est alors que je me sentis coupable. S’ils fuyaient et qu’elle avait fuit aussi, peut-être que j’étais la cause de tous nos soucis actuels, du moins, tous ceux qui allaient se présenter, maintenant que nous étions l’un en face de l’autre. Ce moment était censé être le plus beau moment de toute notre vie, le plus beau moment que Dieu avait eu le chance de vivre depuis toujours, mais non, tout était gâché, à cause de moi. Encore une fois, je gâchais et avais perdu les plus belles choses dans ma vie. « J’ai jamais, JAMAIS voulu qu’on ait ce putain d’accident Reed. Tu veux savoir ? J’aurais préféré être à ta place sur ce lit d’hôpital, j’aurais préféré que ce soit moi qui y sois ouais. Tous les jours, j’suis venue. Les médecins en avait tellement marre de me voir, de voir ma gueule de dépitée tous les jours, que … qu’ils m’ont foutus sous calmant, sous antidépresseurs comme les tarées. Parce que c’était c’que j’allais devenir. Une tarée, parce que j’supportais pas de te voir comme ça. » Je ne comprenais pas la facilité que la jeune femme avait à pleurer, sans cesse, dès que quelque chose la tracassait. Je ne comprenais pas pourquoi toutes les filles qui pleuraient, m’énervaient, alors qu’elle, lorsque ses larmes flirtaient avec ses joues, je trouvais cela attendrissant et triste. J’étais attristé par la faculté qu’elle avait à pleurer et à amener mes propres larmes au bord de mes yeux. J’étais triste lorsqu’elle était triste, et j’imagine que c’est inutile de vous dire qu’elle est souvent triste. « Si tu veux, on y va dans une bagnole la maintenant ! Tu nous plante en bagnole tu t’en sors et tout le monde sera content. Tu seras content parce que t’auras flinguée la fille qui n’a jamais cessé de t’aimer ! » « Depuis toujours et à jamais. On se l’était promis Hurri, putain, comment t’as pu m’abandonner ? On allait se marier, mais merde putain… T’as jamais entendu dans les mariages, le passage qui parle de la misère, la maladie et toutes ces choses péjoratives de la vie ? Voix adoucie, ma main sur sa joue. Le contact de ma peau sur la sienne rendait mon corps glacé. Des millions de frissons parcouraient mon être. Je me sentais vide et empli de bonheur à la fois. C’était une sensation étrange et plaisante. Je me sentais moi, il y a des années. Je me sentais bien et heureux, comme je ne l’avais pas été depuis longtemps. Allons, sèche ça, s’il te plaît. Je veux juste des explications… Après on pourra reprendre notre traintrain quotidien en se saluant, simplement, si tu veux… » Elle essuya alors la larme qui s’échappait de mon œil, après m’avoir laissé essuyer les siennes. Nous étions vraiment pitoyables et dignes d’un des plus gros flops de l’histoire du cinéma, mais nous nous en fichions et c’était à ce moment-ci que je me rendis compte que je l’aimais toujours autant. Ses deux mains dans les miennes, elle m’amena à destination d’un banc, où elle entama des explications. [color=plum]« Je ne veux pas … Je ne veux pas reprendre mon train-train quotidien. Parce que chaque jour depuis mon départ, depuis que je t’ai quitté, je ne peux m’empêcher de penser à toi. Pourquoi je suis partie ? Pourquoi ? Je savais que le mariage impliquait assistance et tout le tralala, mais je n’arrivais pas, je n’arrivais plus à te voir sur ce lit, je ne supportais plus de te voir inanimé, j’avais peur que la machine s’arrête, que tu arrêtes de te battre. J’avais peur de l’avenir, c’est pour cela que … que je t’ai écrit cette lettre que tu n'as pas dû garder d'ailleurs... Parce que j’n’arrivais pas à te parler, en sachant que tu ne me répondrais pas[color], elle respira fortement, avant de plonger son regard faible et vulnérable dans mes yeux irrités. J’étais amoureux, plus que jamais… Je n’eus d’ailleurs le temps de rêver à une vie future parfaite pour nous deux, étant donné qu’elle reprit la suite de son mea culpa, je n’arrêtais pas de penser à toi, je n’arrêtais pas de me demander si tu allais bien, si tu étais heureux, j’aurais voulu te savoir heureux pour pouvoir être heureuse autant que toi. Parce que je ne vais pas te mentir en te disant que chaque jour, chaque jour je pleurais le matin en me levant. Chaque jour je t’écrivais une lettre. Te racontant ma vie minable, cette vie minable que j’avais adoptée. Je les numérotais, j’en ai écrit un peu plus de deux mille. Je sais que tu dois me prendre pour une pauvre folle mais je n’arrivais pas à… »Alors nous étions donc là, assis tous les deux sur un banc, à nous parler des fautes passées et la seule envie que je ressentais, c’était de fuir, mais fuir avec elle. Peut-être pourrions-nous partir à Paris et refaire notre vie ? « Moi non plus, je ne veux plus de mon traintrain quotidien, j’en ai plus que marre de me lever tous les jours avant d’me demander quelle merde va encore m’arriver, quel élève va me faire chier ou si ma voiture va tomber en panne. Le pire… c’est con, tu vas te foutre de moi, mais le pire reste quand je me demande si je vais sentir ton parfum, si tu vas enfin revenir. Ce matin, en pensant à ça, je ne pensais pas que ça arrivait. Tu comprends, ça fait 2122 jours que je pense à la même chose tous les matins… je m’arrêtais alors brusquement. Je pris conscience du fait que j’avais compté les jours de son absence, mais maintenant, plus rien ne comptait, je n’avais honte de rien. Je vais être franc, je ne suis plus heureux depuis le jour où tu as fui. Je n’arrive plus à sourire, je n’arrive plus à ressentir quoi que ce soit. J’étais amoureux pour la première, enfin, je suis toujours… oublie ça. Sinon ta lettre… dis-je alors avant de fouiller dans la poche de ma veste, elle est là, et elle y est tous les jours. »Je sortis alors la lettre de ma poche, la lui mettant dans les mains.
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Reed Ҩ Hurricane
« Et ça va durer très longtemps, et tu sais pourquoi je l’sais ? Parce-que encore aujourd’hui, tous les matins au réveil, la toute première chose que j’veux c’est voir ton visage. »



Mon fils. La seule chose à laquelle je pensais en ce moment-même c’était à mon fils. Je me demandais s’il allait bien, s’il était heureux à la crèche. Il était la seule chose pour laquelle je m’étais battue durant une année, une année, sa première année de vie. Je m’étais auto-bottée les fesses pour pouvoir donner à mon fils ce qu’il avait eu besoin. C’était lui qui me donnait la force de me battre chaque matin, de me lever pour aller travailler, c’était grâce à lui que je ne m’étais pas flingué un jour de dépression. Je ne savais pas de quoi le futur sera fait, si j’allais le revoir ou non, et si c’était le cas, si il allait accepter que j’aie eu un fils d’un homme que j’avais aimé, oui j’avais aimé Matthew, mais je ne l’avais pas aimé autant que j’avais aimé Reed. C’était tout bonnement impossible, aimer un autre homme autant que j’avais aimé Reed relevé de l’exploit, je n’étais pas prête pour cela, je ne voulais pas en aimer un autre. Je le voulais lui, je voulais qu’il soit là le matin à côté de moi, que sa main se balade le long de mes épaules, que ses doigts glacés me caressent la peau pour me réveiller, qu’il dévore mon cou de baisers comme auparavant. Je n’arrivais pas à me dire que tout cela était terminé, que j’allais devoir me faire à l’idée que plus jamais rien de tout cela n’arriverait parce que j’avais fui. Ma fuite avait tout gâchée et je m’en mordais les doigts aujourd’hui, je n’assumais clairement pas le fait de l’avoir perdu. Je n’arrivais pas à me réveiller, je n’arrivais pas à ouvrir les yeux pour voir que tout cela n’était qu’un cauchemar, mais un cauchemar bien réel. Je me sentais dénuée de tous sentiments. Je ne pouvais pas me dire que tout était fini, puisqu’a chaque fois que je le faisais, je me mettais à pleurer. C’était toujours la même rengaine, je me persuadais que tout était terminé, puis une larme, deux et un flot de larmes submergeaient mon visage et j’étais obligée de me ressaisir parce que Cox me regardait depuis son parc, un air version chat potté greffé sur le visage. Pourquoi est-ce que la vie était si dure ? Pourquoi est-ce que j’avais fui ? Si seulement j’avais eu plusieurs choix possibles, si seulement… Si seulement j’avais été moins conne. J’étais du naïveté à me donner envie de vomir, je me haïssais, je haïssais ce que j’étais devenue en le quittant –une pauvre fille écervelée qui n’a rien d’autres à faire que de pleurer son amour perdu- Jamais, au grand jamais je n’avais imaginer devoir vivre sa plus tard. Non, je savais que l’amour pouvait s’évanouir au bout de quelques temps –merci papa de m’avoir instruit cela pendant le peu de temps que t’es resté à la maison !- mais je ne savais pas que c’était aussi … douloureux. La douleur était quelque chose d’omniprésent en moi désormais, la douleur et le faux semblant, je faisais semblant de tout. Mais le pire était que je faisais semblant de vivre. Je vivais mais j’étais absente, je n’étais pas entièrement présente. Je me demandais même des fois si la moitié de mon cœur et de mon âme n’étaient pas restée à New York. Avec lui. Au fond de moi, j’avais l’impression d’être une poupée, une vulgaire poupée avec laquelle on joue. Une poupée a laquelle on avait donné une part de bonheur, lui faisant naïvement croire qu’elle serait heureuse toute sa vie, qu’elle serait heureuse avec cette part de bonheur, et qu’on le lui avait retiré, parce que la vie estimait qu’elle avait été assez heureuse, qu’elle devait être malheureuse maintenant. Vie de merde. J’avais une vie de merde depuis mon envol, et je ne faisais rien pour améliorer cela.

A force de persuasion et de bataille, j’avais réussi à accepter la monotonie de ma vie. J’avais réussi à accepter que je me lèverais désormais tous les jours à sept heures, que je réveillerais mon fils à sept heures quarante-cinq et que je l’habillerais avant de l’emmener à la crèche. Tout cela, seule. J’allais être seule jusqu’à la fin de ma vie et je le méritais, je ne méritais plus le bonheur, parce qu’au fond de moi-même je l’avais renié. J’avais renié le cadeau que m’avais fait la vie, par pure lâcheté. Par pure égoïsme. J’étais une égoïste qui ne s’assumait pas le moins du monde. Il faudrait un mode d’emploi, un mode d’emploi pour que l’on ne souffre pas trop, un avertissement sonore qui serait comme « Attention, dans quelques heures, tu vas souffrir. » Cela aiderait bien certaines personnes, cela en réconforterait d’autres. Il faudrait que l’on nous explique comment remonter à la surface après un échec. Que l’on nous dise « Tu verras c’est facile, tu n’as qu’a faire comme cela. » Mais la vie n’est pas aussi facile, au fond pourquoi serait-elle si simple ? Nous avions fait du chemin pour vivre et nous devions en payer les conséquences, voilà comment je voyais l’optique de la vie. Une vie de merde avec des emmerdes. Et c’était tout.

Il était là, devant moi, je n’avais pas rêvé c’était bien lui que j’avais aperçu de dos le matin-même. Je n’arrivais pas à y croire et à attendre le son de sa voix, mon cœur se serra. Il était énervé, en colère contre moi et j’avais envie de lui dire, tout ce que je ressentais, de lui dire que je m’en voulais que je fusse désolée. Je ne savais pas comment m’y prendre, j’étais au pied du mur. J’avais peur en vérité, je mourrais de trouille intérieurement, j’avais l’impression d’être en porcelaine et qu’un mot, une phrase méchante de sa part me briserait en mille morceaux. « Reed... Je… » Je ne pouvais pas me confier à lui avec toutes les oreilles présentes autour de nous, s’il m’aimait il devait le savoir. Il devait savoir que je préférais de loin le calme et la sérénité pour discuter. « Qu’est-ce vous voulez tous ? Dégagez en cours, vous n’avez rien d’autre à foutre ? » Je prenais cela pour une coïncidence, il ne devait certainement pas se rappeler que je préférais parler calmement plutôt qu’avec des commères autour de nous. Enfin, peut-être que si. Je ne savais pas comment m’y prendre, j’étais comme une enfant prise sur le fait, comme si l’on m’avait prise en train de dérober un objet. « J’ai jamais, JAMAIS voulu qu’on ait ce putain d’accident Reed. Tu veux savoir ? J’aurais préféré être à ta place sur ce lit d’hôpital, j’aurais préféré que ce soit moi qui y sois ouais. Tous les jours, j’suis venue. Les médecins en avait tellement marre de me voir, de voir ma gueule de dépitée tous les jours, que … qu’ils m’ont foutus sous calmant, sous antidépresseurs comme les tarées. Parce que c’était c’que j’allais devenir. Une tarée, parce que j’supportais pas de te voir comme ça. » La frustration, je jouais la fille frustrée et je savais très bien que j’étais une bien mauvaise comédienne, je ne savais pas jouer la comédie et il avait dû le remarquer, j’étais complétement stupide de croire que je pourrais lui faire gober une chose pareille. Je pleurais, pas de tristesse non, mais de rage, d’incompréhension. Je ne comprenais pas pourquoi la vie me redonnait la chance de retoucher au bonheur alors que je me l’étais moi-même arraché. « Si tu veux, on y va dans une bagnole la maintenant ! Tu nous plante en bagnole tu t’en sors et tout le monde sera content. Tu seras content parce que t’auras flinguée la fille qui n’a jamais cessé de t’aimer ! » « Depuis toujours et à jamais. On se l’était promis Hurri, putain, comment t’as pu m’abandonner ? On allait se marier, mais merde putain… T’as jamais entendu dans les mariages, le passage qui parle de la misère, la maladie et toutes ces choses péjoratives de la vie ? » J’aimais la proximité qui était entre nous, sa main sur ma joue qui essuyait mes larmes me décrochaient un sourire. Mon cœur battait à tout rompre dans ma cage thoracique, je me demandais bien si je n’allais pas faire une attaque cardiaque. « Allons, sèche ça, s’il te plaît. Je veux juste des explications… Après on pourra reprendre notre traintrain quotidien en se saluant, simplement, si tu veux… » Il était fou, stupide, naïf de croire que je voulais reprendre mon train-train quotidien après cela. Non je ne voulais, je le voulais lui. Je le voulais lui jusque la fin. Mon pouce essuyant la larme qui venait de couler, je nous dirigeait vers l’un des bancs du grand hall. « Je ne veux pas … Je ne veux pas reprendre mon train-train quotidien. Parce que chaque jour depuis mon départ, depuis que je t’ai quitté, je ne peux m’empêcher de penser à toi. Pourquoi je suis partie ? Pourquoi ? Je savais que le mariage impliquait assistance et tout le tralala, mais je n’arrivais pas, je n’arrivais plus à te voir sur ce lit, je ne supportais plus de te voir inanimé, j’avais peur que la machine s’arrête, que tu arrêtes de te battre. J’avais peur de l’avenir, c’est pour cela que … que je t’ai écrit cette lettre que tu n'as pas dû garder d'ailleurs... Parce que j’n’arrivais pas à te parler, en sachant que tu ne me répondrais pas. » Pensait-il sincèrement que nous allions pouvoir nous quitter encore une fois ? Que nous allions pouvoir faire comme si de rien n’était ? A moins qu’une dispute éclate entre nous, que nous nous fâchions une bonne fois pour toute, je ne voyais pas la raison pour laquelle nous serions forcés de nous dire au revoir, peut-être que je ne voulais pas la voir aussi. « Je n’arrêtais pas de penser à toi, je n’arrêtais pas de me demander si tu allais bien, si tu étais heureux, j’aurais voulu te savoir heureux pour pouvoir être heureuse autant que toi. Parce que je ne vais pas te mentir en te disant que chaque jour, chaque jour je pleurais le matin en me levant. Chaque jour je t’écrivais une lettre. Te racontant ma vie minable, cette vie minable que j’avais adopté. Je les numérotais, j’en ai écrit un peu plus de deux mille. Je sais que tu dois me prendre pour une pauvre folle mais je n’arrivais pas à .. » Je faisais preuve d’une immense stupidité, si jamais quelqu’un voulait me décerner un prix, il n’aurait qu’a me décerner le prix de la personne la plus stupide de l’année. Je lui avais raconter ce que je faisais, ce que j’avais fait pendant son absence. Imbécile. « Moi non plus, je ne veux plus de mon traintrain quotidien, j’en ai plus que marre de me lever tous les jours avant d’me demander quelle merde va encore m’arriver, quel élève va me faire chier ou si ma voiture va tomber en panne. Le pire… c’est con, tu vas te foutre de moi, mais le pire reste quand je me demande si je vais sentir ton parfum, si tu vas enfin revenir. Ce matin, en pensant à ça, je ne pensais pas que ça arrivait. Tu comprends, ça fait 2122 jours que je pense à la même chose tous les matins… » Stop. 2122 ? Avait-il réellement compter les jours qui nous avaient séparés l’un de l’autre ? Avait-il réellement fait cela ? Ou avais-je rêver ? Secouant la tête, j’arrivais à balbutier quelques mots. « Je.. Tu.. 2122.. C’est … wahou. » Je levais les yeux au ciel pour m’intimer le silence. Je ferais vraiment mieux de me taire, parce que la je touchais sincèrement le fond. « Je vais être franc, je ne suis plus heureux depuis le jour où tu as fui. Je n’arrive plus à sourire, je n’arrive plus à ressentir quoi que ce soit. J’étais amoureux pour la première, enfin, je suis toujours… oublie ça. Sinon ta lettre… elle est là, et elle y est tous les jours. » Me déposant sa lettre dans les mains, mon regard faisait un aller-retour entre le papier jauni par le temps et son visage, je ne savais que dire, je ne savais que faire. Passer pour une imbécile en essayant d’aligner trois mots alors que je savais très bien que je ne pourrais pas ? Prendre la fuite encore une fois ? Non. Je ne devais pas fuir. « J’avais pensé que… que tu m’aurais oublié pendant tout ce temps … que pour toi notre histoire ne serait que du passé. Mais non. Reed tu sais… Je n’ai jamais cessé de t’aimer, jamais. Je t’aime. Encore aujourd’hui. Et je t’aimerais encore demain et les jours suivants. Pardonne-moi… Je t’en prie. » Je voulais entendre qu’il me pardonnait, je voulais qu’il me le dise à vive voix. Qu’il me dise qu’il me pardonnait, que tout ce qu’on avait vécu, que ma fuite était du passé et que nous allions désormais aller de l’avant. Parce que c’était ce que je voulais. Aller de l’avant et ne plus regarder derrière moi. Me rapprochant de lui, je collais doucement mon front contre le sien, mon nez inspirant son parfum qui m'avait tant manqué.

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C’était à se demander si j’aimais la souffrance… Depuis toujours, j’aimais faire des choses qui me rendaient mal. J’aimais me perdre dans mes rêves obscures, j’aimais être chez moi alors que ma mère y était, avec ses putains de clients, enfin, j’aimais me rendre mal. Peut-être que j’avais loupé des étapes dans l’apprentissage de la vie, je ne sais pas. Je veux dire… pourtant j’ai fait énormément de choses que quelqu’un de mon âge, à l’époque, ne fait pas. J’ai travaillé pour nourrir mon frère, alors que ma mère travaillait pour se nourrir elle-même et se payer de nouvelles choses pour ses nuits de sexe bruyantes. Travailler, travailler, aller à l’école. Ma vie avait pris un rythme que je ne supportais plus, mais ma foi, il fallait bien que quelqu’un trouve de l’argent, le gagne, pour pouvoir payer tout ce dont l’Humain a besoin. Encore maintenant, souvent, je me surprenais moi-même à parler, à me dire que je travaille pour nourrir mon petit frère. Il me manque, ce con. Est-ce qu’il existait un guide, un mode d’emploi pour la vie ? Comment est-ce possible de vivre une vie telle que la mienne ? Il doit sûrement y avoir des erreurs quelque part, ce n’est pas une vie méritée ça, vraiment pas. À l’heure actuelle, personne n’avait ce genre de vie, personne sur cette putain de Terre n’avait une vie aussi merdique que la mienne, si ? Et bien malheureusement si, et c’est seulement maintenant, maintenant que j’ai quarante années de vie que j’ai compris. Il me fallait un déclic, j’en avais eu besoin. C’est pourquoi j’avais longtemps économisé, longtemps parce que je ne croulais pas sur l’or, et je m’étais payé un voyage. Non, je n’étais pas parti dans un hôtel à je ne sais combien d’étoiles, sur une plage de sable blanc extra fin, non, loin de là. J’étais parti dans ces pays que personne ne veut visiter car pauvres ou dangereux. Il fallait que j’aille voir des choses qui me fassent prendre conscience de la chance que j’ai, de vivre dans un pays libre, où j’ai un toit. Alors oui, j’avais peut-être une vie sentimentale anéantie, une vie professionnelle dans laquelle je n’étais pas épanoui, pas le moins du monde, mais j’avais de la nourriture tous les jours, j’avais un endroit où dormir. Pourquoi est-ce que nous n’étions guidés dès notre naissance ? Je trouvais la vie cruelle, elle me laissait des notes amères dans les oreilles, mais ma foi… Si telle était la vie, alors j’étais prêt à la subir, mais pas sans Hurricane. On se l’était promis, et je ne pensais pas qu’elle allait rompre cette promesse qui était devenu un rituel. Ouais, un rituel parce qu’on se le répétait tous les matins, et tous les matins, je pensais à elle, même si elle était à côté de moi. Nous avions été vite, dans notre « amourette » comme les gens osaient qualifier notre relation, nous avions été trop vite même, parce qu’en deux ans de relations, nous allions déjà nous marier. La rapidité ne m’effrayait pas, j’aimais. Oui, j’aimais comme jamais je n’avais aimé, et comme jamais je n’aimerais, donc oui, je voulais faire les choses rapidement. Je la voulais mienne, j’avais besoin de savoir qu’elle était à moi et qu’elle l’avait juré devant Dieu. Après tout, si les gens qualifiaient notre relation d’amourette c’est peut-être qu’ils voyaient ce que moi je ne voyais pas ? J’étais aveuglé par ma maladie, cette maladie d’amour qui me condamnait à ne voir que ce que mon cœur offrait à mes yeux. Les gens avaient réussi à voir qu’elle allait m’abandonner, qu’elle allait tout abandonner à la première difficulté et quelle difficulté… Ce problème, c’est elle qui l’avait crée. Maintenant, il fallait qu’elle et moi, nous puissions arranger les choses, il fallait que l’on arrive à aller de l’avant. Nos vies étaient liées, nos vies en dépendaient.

Peut-être que mes exigences étaient trop importantes, après tout, c’est vrai… Je demandais un renversement de situation concernant ma vie, je voulais un métier qui me rendrait heureux et moi-même, je voulais la gloire, l’amour et la richesse. Qui dans ce monde arrive à accumuler ces trois choses et à les garder ? Pas grand monde, certainement, mais bon, les rêves étaient là pour ces gens-là. Ces personnes qui sont comme moi, en manque de piment dans leur vie, ces gens qui ont des rêves plus gros que les autres. Certaines personnes rêvent d’une nouvelle paire de chaussures, moi je m’égarais à penser à des paparazzis autour de moi. Bien évidemment, ce rêve était rare. La plupart de mes nuits était rythmée par Hurricane. Je voyais mes bras autour de son corps nu, je voyais nos doigts jouer ensemble sur le rythme d’une balade aux airs langoureux. Je voyais pleins de chose, tellement de choses passées et pourtant inoubliables. Elle était ma seule raison de vivre et c’est pour ça que je n’avais pas pu partir, il y a 2122 jours, c’était impossible. Oui, j’avais compté les jours qui nous séparaient, j’avais compté ces journées interminables qui avaient renforcé la tristesse un peu plus, à chaque minute écoulée. Pitoyable, certainement, mais je vivais plutôt bien mon côté romantique. Ce qui m’étonnait depuis toujours, du moins étonnait était peut-être trop faible, j’avais carrément la bouche pendante quand j’y pensais… bref, c’était la faculté qu’elle avait eu à me rendre humain. Si on m’avait dit qu’une fille banale, comme tout le monde me ferait changer du tout au tout en un café et une nuit, je n’y aurais jamais cru, et pourtant…

C’était encore un réveil où je m’étais dit qu’elle allait peut-être venir me chercher. C’était un réveil comme les autres, à vrai dire. Mes matinées étaient rythmées entre mon angoisse de revoir la femme de ma vie, cette angoisse qui se décuplait jour après jour, mais qui pourtant me rendait envieux. Je voulais tellement arriver devant la fac et la voir, là, seule et m’attendant. Je m’étais toujours juré que quand ce jour arriverait, je la ferais souffrir comme elle l’avait fait. Je m’étais vu, dans mes rêves, des milliers de fois, elle devant ma place de parking, et moi, sortant de ma voiture en ne la regardant même pas. Cependant, maintenant qu’elle était en face de moi, je ne sus accomplir cela. « Reed... Je… » Elle me connaissait par cœur. C’était plutôt fou et majestueux à la fois. Connaître quelqu’un aussi parfaitement qu’on ne se connaît soi-même, ça relève de l’exploit, et pourtant, c’était exactement ce qui se passait entre elle et moi. Je savais comment elle allait réagir, je savais ce qu’elle allait dire, et en l’occurrence, je savais qu’elle ne parlerait jamais face à une assemblée pareille. Elle était beaucoup trop pudique et elle aimait préserver sa vie privée. « Qu’est-ce vous voulez tous ? Dégagez en cours, vous n’avez rien d’autre à foutre ? » Il y avait donc une preuve que je la connaissais toujours autant, qu’elle était toujours la même et elle paraissait légèrement déstabilisée par ceci… mais elle ne se laissa pas abattre pour autant, ce que j’aimais. « J’ai jamais, JAMAIS voulu qu’on ait ce putain d’accident Reed. Tu veux savoir ? J’aurais préféré être à ta place sur ce lit d’hôpital, j’aurais préféré que ce soit moi qui y sois ouais. Tous les jours, j’suis venue. Les médecins en avait tellement marre de me voir, de voir ma gueule de dépitée tous les jours, que … qu’ils m’ont foutus sous calmant, sous antidépresseurs comme les tarées. Parce que c’était c’que j’allais devenir. Une tarée, parce que j’supportais pas de te voir comme ça… Je ne comprenais pas… Je ne voulais pas l’imaginer sur un lit d’hôpital. Je n’aurais pas voulu l’inverse. J’aurais été prêt à mourir pour elle, c’est ce qu’elle n’avait jamais compris. Je ne lui en voulais en rien pour l’accident, je lui en voulais d’avoir laissé notre amour sur le pas de ma chambre d’hôtel. si tu veux, on y va dans une bagnole la maintenant ! Tu nous plante en bagnole tu t’en sors et tout le monde sera content. Tu seras content parce que t’auras flinguée la fille qui n’a jamais cessé de t’aimer ! » Qui serait content si elle mourrait hein ? On serait juste des dizaines de personnes tristes, au lieu d’une… moi. « Depuis toujours et à jamais. On se l’était promis Hurri, putain, comment t’as pu m’abandonner ? On allait se marier, mais merde putain… T’as jamais entendu dans les mariages, le passage qui parle de la misère, la maladie et toutes ces choses péjoratives de la vie ? » Des larmes et toujours des larmes. Je ne voulais pas la voir pleurer, je ne voulais pas voir cette tristesse rouler sur ses jolies joues. Je ne voulais rien savoir sur ce cœur qui battait si fort qu’il résonnait dans mon âme. « Allons, sèche ça, s’il te plaît. Je veux juste des explications… Après on pourra reprendre notre traintrain quotidien en se saluant, simplement, si tu veux… » Je savais parfaitement que nous ne pourrions pas retourner à nos vies ennuyantes et monotones après ces retrouvailles, c’était sûr, mais peut-être qu’elle avait refait sa vie, je ne savais plus rien de sa vie actuelle… « Je ne veux pas … Je ne veux pas reprendre mon train-train quotidien. Parce que chaque jour depuis mon départ, depuis que je t’ai quitté, je ne peux m’empêcher de penser à toi. Pourquoi je suis partie ? Pourquoi ? Je savais que le mariage impliquait assistance et tout le tralala, mais je n’arrivais pas, je n’arrivais plus à te voir sur ce lit, je ne supportais plus de te voir inanimé, j’avais peur que la machine s’arrête, que tu arrêtes de te battre. J’avais peur de l’avenir, c’est pour cela que … que je t’ai écrit cette lettre que tu n'as pas dû garder d'ailleurs... Parce que j’n’arrivais pas à te parler, en sachant que tu ne me répondrais pas… Je n’arrêtais pas de penser à toi, je n’arrêtais pas de me demander si tu allais bien, si tu étais heureux, j’aurais voulu te savoir heureux pour pouvoir être heureuse autant que toi. Parce que je ne vais pas te mentir en te disant que chaque jour, chaque jour je pleurais le matin en me levant. Chaque jour je t’écrivais une lettre. Te racontant ma vie minable, cette vie minable que j’avais adoptée. Je les numérotais, j’en ai écrit un peu plus de deux mille. Je sais que tu dois me prendre pour une pauvre folle mais je n’arrivais pas à... » Nous étions assez pitoyables à l’heure actuelle, c’est vrai, mais on se fichait du regard des autres. Pour être honnête, je ne savais même pas si des gens nous voyaient, nous regardaient, je n’en avais strictement rien à foutre. « Moi non plus, je ne veux plus de mon traintrain quotidien, j’en ai plus que marre de me lever tous les jours avant d’me demander quelle merde va encore m’arriver, quel élève va me faire chier ou si ma voiture va tomber en panne. Le pire… c’est con, tu vas te foutre de moi, mais le pire reste quand je me demande si je vais sentir ton parfum, si tu vas enfin revenir. Ce matin, en pensant à ça, je ne pensais pas que ça arrivait. Tu comprends, ça fait 2122 jours que je pense à la même chose tous les matins… » Je vis la jeune femme faire une tête surprise, être surprise lorsque j’eus le malheur – ou l’honneur ? – d’avoir soumis le nombre de jours passés sans elle, à l’attendre. « Je… Tu... 2122... C’est … waouh. » Ces quelques mots me firent sourire. Elle me faisait rire, je l’aimais, voilà, c’était tout ce qu’il y avait à dire. « Je vais être franc, je ne suis plus heureux depuis le jour où tu as fui. Je n’arrive plus à sourire, je n’arrive plus à ressentir quoi que ce soit. J’étais amoureux pour la première, enfin, je suis toujours… oublie ça. Sinon ta lettre… elle est là, et elle y est tous les jours. » La jeune femme fut surprise, vraiment très surprise. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû parler de la lettre, peut-être que c’était beaucoup trop tôt pour lui montrer les blessures que je n’avais pas pansées. Elle regardait la lettre, puis emmena son regard vers moi. Elle semblait hésitante, ne savait pas quoi faire. Je ne lui demandais pas la lune, juste… son amour. Je voulais sa vie ancrée à la mienne, j’avais besoin de savoir que depuis tout ce temps, nous ne faisions qu’un. « J’avais pensé que… que tu m’aurais oublié pendant tout ce temps … que pour toi notre histoire ne serait que du passé. Mais non. Reed tu sais… Je n’ai jamais cessé de t’aimer, jamais. Je t’aime. Encore aujourd’hui. Et je t’aimerais encore demain et les jours suivants. Pardonne-moi… Je t’en prie. » Je ne pouvais pas lui pardonner ces milliers de jours à souffrir, à pleurer ce que je ne pensais jamais pleurer. Je ne pouvais pas pardonner mais je pouvais mettre dans un côté de ma tête et oublier, certainement. « Comment t’oublier ? Tu as... prenant une bonne inspiration, je puisais toute la force nécessaire pour pouvoir dire les choses que je n’avais jamais osé. Sa fuite m’avait appris des choses, il fallait toujours dire les choses aux gens, avant qu’il ne soit trop tard. Tu as changé ma vie, Hurri. Tu m’as fait devenir quelqu’un de bien et je t’en remercierai toute ma vie, crois moi. Je t’aimerai toute ma vie, je ne me suis jamais remis en couple, pour moi, notre amour n’était pas mort. Je faisais comme si tu étais là, dans ce grand lit froid, je faisais comme si ta présence réchauffait mes bras. C’est dingue hein ? Cependant, le matin, j’étais seul, aussi seul que la veille au soir. Je ne sais pas si je pourrai revivre une rupture. Je ne sais pas si te pardonner est la bonne chose à faire, j’ai tellement peur de souffrir à nouveau dans le futur. Qu’est-ce qui me dit que tu ne vas pas fuir, à nouveau ? » Parler calmement était sûrement la meilleure chose à faire, et délivrer mes angoisses aussi.
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Reed Ҩ Hurricane
« Et ça va durer très longtemps, et tu sais pourquoi je l’sais ? Parce-que encore aujourd’hui, tous les matins au réveil, la toute première chose que j’veux c’est voir ton visage. »




Je n’arrivais pas à me faire à l’idée qu’il était la. En face de moi, dans la même université que moi. Qu’il y travaillait et que je n’avais jamais été foutue de le reconnaître, je n’avais jamais été foutu de me dire « Mais … C’est Reed. » Je n’avais même pas été capable de cela, alors est-ce que je serais capable de le retenir si nous nous remettions ensemble, est-ce que je serais capable de lui montrer l’étendue de tout mon amour ? Je n’en savais rien et au fond de moi, le futur m’effrayait, j’avais peur de l’avenir parce que je ne savais pas de quoi il était fait. J’avais beau essayer de me montrer forte, de garder la tête haute, il y avait toujours un truc qui clochait, je n’aimais pas parler de l’avenir et j’allais bien être obligée d’en parler un jour au l’autre, j’étais effrayée au plus haut point. Et si nous avions changés ? Et si nous n’étions pas les mêmes personnes, si nous n’avions pas les mêmes personnalités que durant notre jeunesse ? Le futur était une chose imprévisible, j’avais toujours prévu de quoi mon futur sera fait, mais là je ne pouvais pas. J’étais au pied du mur, j’étais seule devant mon destin et Reed ne pourrait certainement pas m’aider, parce que si nous en étions la aujourd’hui c’était de ma faute, uniquement de ma faute. Pourquoi est-ce que j’avais fui ? Pourquoi bon sang ? Je me posais la question chaque matin, et je me trouvais toujours une raison plausible, je me trouvais toujours quelque chose pour excuser ma fuite, qui elle était inexcusable. J’avais fui comme une putain de lâche, mais je m’étais persuadée que c’était le bon choix, sauf que c’était tout sauf le bon choix, vu que je souffrais, je souffrais tellement que me plantait un couteau en plein cœur, ou dans l’estomac aurait été moins douloureux. J’étais habituée à la douleur désormais, je pouvais souffrir autant que je le voulais, je ne ressentais presque plus rien. Il aurait pu me frapper, me faire saigner, m’arracher le cœur, cette peine n’aurait pas été aussi forte que celle que j’avais ressenti avec ma fuite. Je n’étais qu’une sans-cœur et je ne pouvais plus lui faire de mal, je n’avais plus le droit de le faire souffrir autant, je ne pouvais pas être lâche et méchante encore une fois. Je n’étais plus comme sa, je devais réfléchir à mes gestes, je devais réfléchir intelligemment et ne plus provoquer le chaos dans le peu d’entourage qu’il me restait. J’étais déjà seule, mais si je perdais, ou reperdais l’homme qui avait rythmé mes nuits et mes jours durant trois ans, j’étais finie. Certes j’avais Cox, mais ce n’était pas suffisant, il n’était qu’un enfant et il n’était pas assez grand pour m’épauler. J’avais besoin de quelqu’un qui pourrait me supporter, et Reed serait très certainement la bonne personne pour le faire. Ce n’était pas une interrogation, c’était une certitude. Il était la bonne personne, je n’avais plus de questions à me poser sur la nature de mes sentiments à l’égard de cet homme, je l’aimais. Je l’aimais comme avant notre séparation brutale, je l’aimais peut-être même un peu plus. La séparation avait renforcée l’amour que j’éprouvais pour lui, et je ne me voyais plus vivre sans lui, je ne me voyais plus vivre sans son regard azur qui me faisait perdre la tête.

Nous venions de nous retrouver et pourtant, je ne concevais déjà plus ma vie sans lui, même si nous n’étions plus ensemble pour le moment, j’espérais que nos sentiments reprennent le contrôle de notre vie et que nous nous remettions ensemble. J’étais tellement possédée par lui que je pourrais tout faire pour lui. Je pourrais me jeter sous un bus pour lui, me mettre devant une voiture pour qu’il ne soit pas écraser –quel euphémisme !- , je pourrais tout abandonner si il me le demandait –sauf mon fils, cela va de soi.- , j’étais prête à tout et je me demandais au fond de moi si cela n’allait pas me jouer des tours, si je n’allais pas me faire avoir comme une vulgaire adolescente en manque d’amour. Je n’étais pas en manque d’amour, au contraire parce que mon fils m’envoyait des tonnes d’amour tous les jours. Je devenais naïve quand il se tenait près de moi et je m’étais déjà faites avoir. Pourquoi est-ce que j’avais cru qu’il allait me parler comme si tout allait bien ? Pourquoi est-ce que j’avais cru cela ? Parce que j’étais aveuglée, aveuglée par mes putains de sentiments qui me bouffaient de l’intérieur. Mais cela, j’étais beaucoup trop fière pour me l’avouer. J’étais beaucoup trop fière pour lui dire l’étendue de mes sentiments, la place qu’il prenait dans mon cœur, dans mon esprit. J’étais bien trop fière pour lui dire que si je vivais c’était en grande partie pour lui. La réalité était la, il était en face de moi, me regardant avec un regard haineux qui était semblable à des coups de couteaux, de futiles coups de couteaux comparée à la souffrance que j’avais endurée durant le temps de notre séparation, de notre longue séparation. Je le connaissais, je savais décrypter ses regards, ses sourires, ses paroles. Je savais quand il parlait et qu’il avait une idée derrière la tête, était-il réellement mon âme sœur ?

Certainement, sinon je n’aurais pas souffert autant. Je n’avais plus envie d’être séparée de lui, mais je ne savais pas comment lui faire comprendre. Comment lui dire sans vraiment lui dire. Je me compliquais la vie et je le savais, j’avais toujours eu le chic pour me compliquer la vie. « Reed... Je… » Je quoi ? Qu’est-ce que j’avais exactement ? Je l’aimais ? Oui j’en étais sûre. Je le voulais pour le reste de ma vie à mes côtés ? Oui. Pourquoi est-ce que je ne trouvais pas les mots alors ? Pourquoi est-ce que j’agissais comme une gamine ? Certainement parce qu’il y avait des oreilles indiscrètes dans le coin. « Qu’est-ce vous voulez tous ? Dégagez en cours, vous n’avez rien d’autre à foutre ? » Je n’avais pas anticipé sa réaction, et j’étais quelque peu … déstabilisée –faut bien se l’avouer.- « J’ai jamais, JAMAIS voulu qu’on ait ce putain d’accident Reed. Tu veux savoir ? J’aurais préféré être à ta place sur ce lit d’hôpital, j’aurais préféré que ce soit moi qui y sois ouais. Tous les jours, j’suis venue. Les médecins en avait tellement marre de me voir, de voir ma gueule de dépitée tous les jours, que … qu’ils m’ont foutus sous calmant, sous antidépresseurs comme les tarées. Parce que c’était c’que j’allais devenir. Une tarée, parce que j’supportais pas de te voir comme ça…» C’était vrai, bon nombre de fois, j’avais voulu être à sa place en le voyant sur ce lit d’hôpital tel un légume. J’aurais voulu être à sa place, quitte à crever à sa place, je l’aurais fait. Je n’avais pas voulu cela, pas le moins du monde. Et quand les images de mon accident, de notre accident, me revenaient en mémoire la nuit, je me réveillais et ne parvenait plus à me rendormir. J’avais beaucoup trop culpabilisé pour pouvoir vivre normalement. J’étais coupable. C’était tout ce que je me disais. si tu veux, on y va dans une bagnole la maintenant ! Tu nous plante en bagnole tu t’en sors et tout le monde sera content. Tu seras content parce que t’auras flinguée la fille qui n’a jamais cessé de t’aimer ! » J’avais réussi à lui dire, au détour d’une seule phrase que je n’avais pas réussi à l’oublier et j’en étais que partiellement soulagée. Je n’arrivais pas à enlever le poids que j’avais sur la conscience, ce poids qui me hantait. « Depuis toujours et à jamais. On se l’était promis Hurri, putain, comment t’as pu m’abandonner ? On allait se marier, mais merde putain… T’as jamais entendu dans les mariages, le passage qui parle de la misère, la maladie et toutes ces choses péjoratives de la vie Allons, sèche ça, s’il te plaît. Je veux juste des explications… Après on pourra reprendre notre traintrain quotidien en se saluant, simplement, si tu veux… » Je n’arrivais pas à contenir les perles salées qui avaient menacées de couler depuis que je lui avais raconter le passage des tranquillisants. Je pleurais comme une madeleine, je craquais, je lâchais dans mes larmes la moitié de ma tristesse. J’aurais pu tout évacuer, mais je n’y arrivais pas. Je voulais qu’il me prenne dans ses bras, mais rien que le contact de ses doigts gelés sur ma peau, me firent quelques peu sourire. Il avait un tel effet sur moi, il pouvait souffler le chaud et le froid comme il le voulait. « Je ne veux pas … Je ne veux pas reprendre mon train-train quotidien. Parce que chaque jour depuis mon départ, depuis que je t’ai quitté, je ne peux m’empêcher de penser à toi. Pourquoi je suis partie ? Pourquoi ? Je savais que le mariage impliquait assistance et tout le tralala, mais je n’arrivais pas, je n’arrivais plus à te voir sur ce lit, je ne supportais plus de te voir inanimé, j’avais peur que la machine s’arrête, que tu arrêtes de te battre. J’avais peur de l’avenir, c’est pour cela que … que je t’ai écrit cette lettre que tu n'as pas dû garder d'ailleurs... Parce que j’n’arrivais pas à te parler, en sachant que tu ne me répondrais pas… Je n’arrêtais pas de penser à toi, je n’arrêtais pas de me demander si tu allais bien, si tu étais heureux, j’aurais voulu te savoir heureux pour pouvoir être heureuse autant que toi. Parce que je ne vais pas te mentir en te disant que chaque jour, chaque jour je pleurais le matin en me levant. Chaque jour je t’écrivais une lettre. Te racontant ma vie minable, cette vie minable que j’avais adoptée. Je les numérotais, j’en ai écrit un peu plus de deux mille. Je sais que tu dois me prendre pour une pauvre folle mais je n’arrivais pas à... » J’étais niaise, nous étions niais, comme un couple dans un de ces soaps que je haïssais, ces soaps qui me donnaient envie de vomir, parce que c’était de la fiction et que si la vie se passait réellement comme ça, personne ne souffrirait. « Moi non plus, je ne veux plus de mon traintrain quotidien, j’en ai plus que marre de me lever tous les jours avant d’me demander quelle merde va encore m’arriver, quel élève va me faire chier ou si ma voiture va tomber en panne. Le pire… c’est con, tu vas te foutre de moi, mais le pire reste quand je me demande si je vais sentir ton parfum, si tu vas enfin revenir. Ce matin, en pensant à ça, je ne pensais pas que ça arrivait. Tu comprends, ça fait 2122 jours que je pense à la même chose tous les matins… » Je n’en revenais pas, cela ne m’avait pas effleuré l’esprit qu’il ait pu un jour, comptait les jours qui nous avaient séparés. J’avais toujours pensé que c’était que moi, que c’était moi la grosse tarée qui comptait les jours, en espérant qu’il n’augmente plus chaque matin. Alors tout cela était peut-être vrai, peut-être que nous allions réellement nous remettre ensemble ? Peut-être que nous allions pouvoir vivre comme nous avions prévus ? L’espoir reprenait sa place, l’espoir reprenait le dessus sur la tristesse. « Je… Tu... 2122... C’est … waouh. » Son sourire déclenchait le mien, je riais un peu, comme avant. Il riait aussi, ce rire cristallin que j’avais tant de fois entendu dans mes rêves, en espérant que le lendemain matin, j’aurais le droit à ce même rire à mon réveil. « Je vais être franc, je ne suis plus heureux depuis le jour où tu as fui. Je n’arrive plus à sourire, je n’arrive plus à ressentir quoi que ce soit. J’étais amoureux pour la première, enfin, je suis toujours… oublie ça. Sinon ta lettre… elle est là, et elle y est tous les jours. » Je me rappelais de chaque mot que j’avais écris sur cette lettre, je me souvenais de tout. Et les mots défilaient dans mon esprit. Je le regardais après avoir regardé la lettre qui restait dans mes mains comme un précieux objet. « J’avais pensé que… que tu m’aurais oublié pendant tout ce temps … que pour toi notre histoire ne serait que du passé. Mais non. Reed tu sais… Je n’ai jamais cessé de t’aimer, jamais. Je t’aime. Encore aujourd’hui. Et je t’aimerais encore demain et les jours suivants. Pardonne-moi… Je t’en prie. » J’étais pitoyable. Comment pouvais-je décemment demander le pardon à quelqu’un que j’avais fait souffrir durant plus de huit années ? Comment pouvait-je faire cela ? Avais-je au moins conscience de ce qu’impliquerait ce pardon ? Oui j’en avais conscience, et je savais aussi qu’il n’allait pas me l’accorder comme cela ce serait trop facile. Beaucoup trop facile. Mon front contre le sien, j’humais l’odeur qui émanait de sa peau, il sentait toujours aussi bon, il ne mettait pas la même fragrance, mais pourtant cela me rappelait notre adolescence. « Comment t’oublier ? Tu as... Tu as changé ma vie, Hurri. Tu m’as fait devenir quelqu’un de bien et je t’en remercierai toute ma vie, crois moi. Je t’aimerai toute ma vie, je ne me suis jamais remis en couple, pour moi, notre amour n’était pas mort. Je faisais comme si tu étais là, dans ce grand lit froid, je faisais comme si ta présence réchauffait mes bras. C’est dingue hein ? Cependant, le matin, j’étais seul, aussi seul que la veille au soir. Je ne sais pas si je pourrai revivre une rupture. Je ne sais pas si te pardonner est la bonne chose à faire, j’ai tellement peur de souffrir à nouveau dans le futur. Qu’est-ce qui me dit que tu ne vas pas fuir, à nouveau ? » Sans voix, j’étais sans voix. Je n’arrivais pas à dire quoi que ce soit, et pourtant, des milliers de mots, de phrases tournaient dans ma tête. Nous ne devions plus continuer cette conversation ici, il y avait beaucoup trop d’oreilles indiscrètes. « Jamais, plus jamais je ne t’abandonnerais. Je te le jure, je te le promets Reed. C’est toi et moi pour toujours, tu te souviens ? » Je souriais en me reculant légèrement et sortant mon blackberry de mon sac, je regardais l’heure, j’avais encore du temps pour aller à la maison et ensuite récupérer Cox. Attrapant un carnet, je notais mon adresse sur un papier. « Tiens… Prend la, viens à la maison. C’est dans Central Square, tu verras il y a un jardin et une petite balançoire. Elle est facilement reconnaissable. » Attrapant mon sac posé à mes pieds, j’embrassais doucement sa joue, un fin sourire dressé sur mes lèvres. Le bonheur n’était peut-être pas si loin que cela finalement. Me levant, je me dirigeais en chantonnant vers ma voiture, rien ne pourrait entacher mon bonne humeur aujourd’hui. Rien du tout.

FIN DU RP.



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