qué pasa Eva ? /feat cousine !

Enfin le Summer camp. J’avais quitté mes cours depuis plusieurs mois, vu que j’étais partit de New York pour venir ici le plus rapidement possible, mais la routine de mes journées me lassait, et j’étais ravie de partir. J’adorais voyager, et j’avais vu en suivant mes parents dans plusieurs meetings à peu près tous les pays du monde, donc pas de problème pour moi pour faire ma valise, choisir ce que je voulais emmener. Je n’avais pas pris trop de chose, l’été un homme ce n’était pas bien compliqué, il faut un maillot de bain, un short et un T-shirt par jour puis c’est tout. Et les tenues de soirées, bah on peut toujours en prendre sur place. Nous étions arrivés la veille au lieu de nos vacances, c’était très joli et j’étais assez satisfait. Grâce à mon habitude des voyage longs et éprouvant, je n’étais pas du tout fatigué par le trajet, et j’avais profité de ma première soirée, alors que tout le monde étaient mort de fatigue, pour envoyer des mails à mes amis de New York, qui pour certains me manquait terriblement. Alors logiquement, quand à cinq heures trois du matin, mon téléphone s’est mis à sonner, me tirant de mon sommeil tant appréciable, je n’avais pas sauté de joie. J’avais poussé un long grognement, avant de décrocher sans même qui osait me déranger à une heure pareille. Mais en entendant la voix de ma cousine, je n’avais même pas cherché à comprendre, dès qu’elle m’avait dit qu’elle avait besoin de moi au bord de la piscine, je lui avais dit que j’arrivais. Elle avait réussi à m’inquiéter, c’est donc en courant que je quittais la chambre, après avoir enfilé un T-shirt bleu rapidement, avec un short beige. En quelques minutes j’arrivais au bord de la plage, cherchant des yeux la silhouette familière d’Eva, et je la vis assise sur le sable, face à la mer. Inquiet, je m’assis près d’elle après avoir vérifié rapidement qu’elle n’avait rien. Et non, aucune blessure. J’embrassais sa joue pour la saluer : « J’espère que t’as une bonne raison pour me déranger à cinq heures Eva. T’as un souci ? » Elle avait beau être ma chère cousine, elle n’avait rien, et il était super tôt, j’espère que ce n’était pas pour rien que je m’étais levé.

Le summer camp. Moi qui l'avais attendu avec impatience, je me demandais si je n'aurais pas mieux fais de partir loin de tout le monde. J'avais passé une année pourrie et, naïvement, je m'étais dis que l'été serait bien mieux. Qu'est-ce que je pouvais être stupide. Comme si je n'avais pas eu assez de chocs dans ma vie comme ça, là, j'étais carrément entrain de me demander si je ne devenais pas folle. Et pourtant non, je l'avais bien vu. William était là, tout près de moi, et je failli défaillir quand je m'en aperçu. Le jour où je l’avais revu je n’avais pas réalisé sur le moment. Au premier abord, j'avais pensé que c'était Andy, mais j'avais très vite reconnu l'homme que j'avais aimé pendant des années, et que je n'avais jamais pu oublier. Ca m'avait tellement bouleversée que j'avais dû devenir pâle comme un linge, et je me souviens avoir failli m’évanouir. Maintenant encore je ne m'en étais pas remise. J'avais envie de pleurer, pas parce que j'étais triste, mais plutôt parce que j'étais sous le choc. A ce moment-là encore, même si je me trouvais assise dans le sable face à la mer, j'étais encore bouleversée, et j'avais la même expression que si je venais de voir un fantôme. Et c'était un peu le cas, dans le fond. Je sursautais quand Maxmilian m'embrassa la joue. Le pauvre... Je l'avais réveillé alors qu'il n'était que cinq heures du matin. Je n'aurais pas dû, mais je n'arrivais pas à dormir et je me sentais trop mal pour rester seule. J’avais patienté jusqu’à cinq heures, cependant, pour ne pas le réveiller en pleine nuit, et puis je lui avais demandé de venir. « Je sais plus quoi faire Max… J’ai l’impression que je deviens complètement folle et… Et je suis totalement perdue », lui dis-je, et ma voix se brisa quand je terminais ma phrase. « J’arrivais pas à dormir… et j’ai beau penser et repenser à ce qui se passe des dizaines de fois, j’arrive pas à savoir quoi faire. J’ai l’impression de perdre la tête ». Et je me remettais à pleurer comme je l’avais fais toute la nuit. C’était stupide, j’aurais dû être folle de joie de revoir William. J’avais tellement voulu le revoir pendant ces deux ans où je l’avais cru mort, je l’avais tellement pleuré aussi… et à présent que mes rêves étaient devenus réalité, je ne savais plus quoi faire. Au fond, j’étais folle de joie de le savoir en vie, mais d’un autre côté, je me sentais trahie. Il m’avait menti, et je n’arrivais pas à tout comprendre. Dans le fond, j’avais peut-être tellement pleuré sa mort que j’avais fini par en perdre la raison, je me disais ça parce que je n’arrivais pas à réaliser qu’il était là, et qu’il allait bien.

L'été, c'était clairement la meilleure saison. Les jupes sorties, les filles étaient toujours sur leur 31, et l'été c'était la saison de la plage, de la baignade, on pouvait voir facilement des filles en maillot, nous dévoilant leur corps parfait. Du coup logiquement j'attendais beaucoup de ce break d'été, même si j'étais un peu moins motivé qu'habituellement à aller voir partout, toutes les filles possibles et inimaginables. Surprenant, mais bon peut-être que c'est parce que c'était juste le début. Mais en tout cas si je voulais attaquer le Sumer Camp en forme, c'était totalement loupé, parce que à cinq heures du matin j'avais été tiré du sommeil. Ma cousine, qui m'avait demandé de la rejoindre le plus vite possible près de la plage. Je lui avais avait bien sûr demandé à quel sujet, mais elle n'avait rien voulu me dire, et je n'avais bien sûr pas hésité une seconde. Il s’agit de ma cousine quand même.. Je sais que si elle m'avait appelé au secours, ce n'était pas pour rien. Et savoir ça ne m'aidait pas car justement j'avais peur pour elle. Je pense que je n'avais jamais descendu aussi vite vers la plage, même quand j'avais très chaud je n’arrivais pas à aller si vite. Je la vis rapidement, et je m'approchais d'elle, légèrement essoufflé. Je m'assis à ses côtés, embrassant sa joue, lui demandant après avoir vérifié qu'elle était entière ce qu'elle voulait. « Je sais plus quoi faire Max… J’ai l’impression que je deviens complètement folle et… Et je suis totalement perdue » sa voix se brisa, comme mille morceaux de verres, et je sentis mon cœur se serrer. Je ne supportais pas de la voir triste, c'était comme si on me plantant un couteau dans le corps. « J’arrivais pas à dormir… et j’ai beau penser et repenser à ce qui se passe des dizaines de fois, j’arrive pas à savoir quoi faire. J’ai l’impression de perdre la tête » Bon, elle ne m’expliquait pas vraiment le problème là, et j'allais insister pour qu'elle soit plus précise ( à cinq heures j'ai pas envie de long discours personnellement.. ) mais elle s'effondra en pleurs à mes côtés. Protecteur, je soupirais, l'attirant contre moi tendrement, pour qu'elle pose sa tête contre moi, mon bras autour de ses épaules. J'essuyait doucement ses larmes, je savais que je tirerais rien d'elle tant qu'elle pleurerait. " Chut Eva, chut. Calme-toi, respire, et sèche tes larmes.. " Je la serrait doucement contre moi, mon nez dans ses cheveux, pour qu'elle se calme. Quand enfin ses sanglots s'espacèrent, je soupirais doucement. " Qu'est-ce qu'il se passe ? je ne comprends rien, explique moi.. "

Pauvre Maximilian. En plus de l’avoir réveillé si tôt, il fallait qu’il me console… Je m’en voulais un peu de l’avoir obligé à venir, mais j’étais tellement soulagée qu’il soit à mes côtés. J’essayais de calmer un peu mes pleurs, pour réussir à lui expliquer ce qui se passait. « Maximilian… tu te souviens de cette époque où j’étais en France ? Tu sais, quand mes parents m’ont faite entrer dans une grande université parisienne pour ma première année de droit ? », lui demandais-je tout doucement. Ce que je pouvais m’en vouloir de lui avoir menti. Je n’avais même pas pu lui dire la vérité à lui, mon propre cousin, alors que je le considérais comme un frère… Ce que je m’en voulais. Il avait fallu que je lui fasse croire ça, à lui aussi, alors qu’en fait j’étais à Londres. « La vérité c’est que je t’ai menti… Ou plutôt j’ai été obligée de te mentir, à toi comme à tout le monde… et je m’en veux », lui dis-je sincèrement, et une larme coula le long de ma joue. « La vérité c’est que je suis partie de chez moi… j’ai quitté la maison du jour au lendemain, parce que je ne supportais plus la pression que j’avais sur les épaules… Et mes parents ont essayé de camoufler tout ça pour que je ne leur fasse pas honte ». C’était tellement dur pour moi de parler de tout ça, mais pour la première fois depuis longtemps je voulais être absolument sincère avec lui. « Je n’ai plus eu de nouvelles de mes parents pendant à peu près un an et puis… » Je soupirais. Me rappeler de tout ça me faisait mal. «  Mais… Je n’ai jamais été seule quand j’étais en Angleterre… Parce que j’ai rencontré le garçon le plus gentil et le plus attentionné du monde… » Malgré-moi je souris. Je me souvenais de notre rencontre. J’étais perdue et ma route avait croisé la sienne, comme par hasard, comme si c’était le destin. Je devais bien reconnaître que, malgré le fait que j’étais partie de chez moi et que je ne voulais plus y retourner, j’avais un peu peur. J’avais beau être courageuse, je me demandais bien ce que je ferais une fois seule dans les rues de Londres. Et puis je l’avais rencontré, et je n’avais plus jamais eu peur. Je perdis bien vite mon sourire, néanmoins. Je n’avais pas la force de dire à mon cousin que j’étais mariée, alors je lui montrais simplement l’écrin de velour dans lequel se trouvait mon alliance, et que j’avais pris avec moi un peu plus tôt, comme pour m’aider à réfléchir. « Je m’excuse, sincèrement… je ne voulais pas te mentir, mais mes parents ne voulait pas que qui que ce soit apprenne que je n’étais pas en France… pas même toi », ajoutais-je avec un pauvre sourire.

Je sentais que ma cousine n'était pas dans son assiette dès que je m'étais assis près d'elle, sur la plage. Il n'était que cinq heures, mais je n'avais pas hésite à venir la rejoindre, ne pouvait imaginer la laisser seule alors qu'elle m'avait demandé de l'aide. Et le fait qu'elle s'effondre dans mes bras, en larmes, me réconfortait dans mon idée : j'avais bien fait de venir. « Maximilian… tu te souviens de cette époque où j’étais en France ? Tu sais, quand mes parents m’ont faite entrer dans une grande université parisienne pour ma première année de droit ? » Comment pouvais-je oublier l'année où elle était partie? On ne voyait presque plus, même plus du tout durant cette année, et j'avais des nouvelles uniquement par ses parents. " Oui, je me souviens..." « La vérité c’est que je t’ai menti… Ou plutôt j’ai été obligée de te mentir, à toi comme à tout le monde… et je m’en veux » Surpris, je la regardait, bouche bée. Comment ça, obligée de me mentir? Je vis une larme couler sur sa joue, et je l'essuyais du pouce alors qu'elle continuait de m'expliquer. De me dire la vérité, que j'aurais dût connaitre plus tôt.. Je la laissais finir, apprenant qu'elle était partie à Londres en réalité, et que ses parents avaient menti pour qu'on ignore la vérité. J'étais blessé qu'elle ne m'ait jamais dit la vérité, après tout nous étions plutôt proches. Mais non j'avais été un idiot qui avait vraiment cru qu'elle étudiait à Paris. « Mais… Je n’ai jamais été seule quand j’étais en Angleterre… Parce que j’ai rencontré le garçon le plus gentil et le plus attentionné du monde… » Un homme? Je fronçais les sourcils, inquiet vraiment pour elle, à voir le sourire qu'elle avait en parlant de lui, elle avait dut l'aimer sacrément.. peut-être même l'aimait-elle encore. Je passais une main dans ses cheveux : " Qu'est-ce qu'il est devenu..? tes parents ont réussit à le chasser de ta vie..?" Comme ils devaient pas adorer qu'elle se soit sauvée, ils ne l'aimaient sûrement pas.. « Je m’excuse, sincèrement… je ne voulais pas te mentir, mais mes parents ne voulait pas que qui que ce soit apprenne que je n’étais pas en France… pas même toi » Je soupirais longuement, la regardant. J'étais en colère contre elle, en colère contre ses parents, vraiment. Je me sentais un peu trahi. Elle ne m'avait rien dit, à moi, son cousin, alors que pour moi elle était comme une soeur. Mais je n'allais pas lui passer un savon maintenant, j'aurais le loisir de le faire plus tard, là j'avais envie d'en savoir plus, et j'étais surtout inquiet de la voir dans cet état. " On en reparlera une autre fois. Mais ce n'est pas pour m'avouer ça que tu m'a fais venir, si..? tu cache ça depuis des années, et à cinq heure du matin tu as soudainement envie d'être sincère?"

Plus je parlais et plus je me sentais mal. Rien qu’à l’idée de lui avoir caché la vérité et de lui avoir menti pendant des mois me rendait malheureuse, lui qui avait toujours été là pour moi… Non mais sincèrement, qu’est-ce qui m’avait pris ? J’aurais très bien pu le lui dire, malgré le fait que mes parents me demandaient de garder ça pour moi… Il n’aurait rien dit pourtant, je le savais très bien. Il aurait tout gardé pour lui parce qu’il aurait voulu me protéger. Franchement des fois j’étais vraiment idiote. Quand il me demanda ce qu’il était arrivé à William, je m’écartais légèrement, et je haussais les épaules. Je fixais ensuite la mer et les vagues, avant de lui répondre : « Non…, et si mes parents avaient voulu le chasser de ma vie, ils n’y seraient pas arrivés de toute façon. Je ne leur donnais plus de nouvelle de moi et ils ne cherchaient plus vraiment à en avoir non plus. Je suppose qu’ils espéraient que je revienne de moi-même un jour… En tout cas, il a quitté ma vie de lui-même, sans qu’ils n’aient besoin de faire quoi que ce soit… », répondis-je tout en me recroquevillant sur moi-même en y pensant. « Du moins, il n’est pas parti de son plein gré… Il est décédé », expliquais-je tout doucement. C’était vraiment une histoire de malade. « C’est pour ça que j’ai été si malheureuse pendant des mois.  Parce que je pensais que l’homme que j’aimais était mort », commençais-je. Je faisais revenir mes jambes contre moi et je posais ma tête sur mes genoux. « C’est ce qu’il a fait croire du moins» Je soupirais. « Et si je t’ai réveillé ce matin, et si je n’arrivais pas à dormir, c’est parce que je l’ai revu hier soir… »

Elle m'avait caché un an de a vie. Une année entière, il y en a des choses qui peuvent se passer en un an putain, et elle m'avait menti un an durant, et ne m'avait même pas dit la vérité en revenant. Un de sa vie dont je ne savais rien, et comme le présentant comme le faisait, c'était pas une année bénigne de sa vie. Malgré tout ça, je ne voulais pas lui faire du mal ce matin, elle était contre moi si fragile, et elle avait eut besoin de moi, alors je ne pouvais pas la laisser tomber comme ça, ça serait indigne de moi. Je l'écoutais doucement, encaissant les choc un à un. Il était mort, et j'avais mal pour elle rien qu'à y penser, mais en fait j'appris que c'était plus compliqué que ça. Donc ce type, ce truc qui l'avait enlevé à sa petite vie tranquille et rangée, sa vie là où elle devait être avait fait semblant d'être mort? Dans le genre bizarre, c'était dans mon top 5 là. Pourquoi simuler sa mort? Pour tout recommencer? Oublier? Se racheter une vie, ailleurs, plus loin? Mais bon, je ne comprenais toujours pas pourquoi elle m'avait appelé si tôt pour me dire ça. « Et si je t’ai réveillé ce matin, et si je n’arrivais pas à dormir, c’est parce que je l’ai revu hier soir… » Là, je tombais de haut. Je la serrais un peu plus fort contre moi, cherchant une chose brillante à dire. Mais à pire l'envie d'aller engueuler ce type, rien ne me venait.. Je soupirais, enfouissant mon nez dans ses cheveux un peu plus caressant son bras pour le réconforter. " Eva.. je suis désolé pour toi. Tu lui a parlé, en tout cas, si tu as le moindre soucis, je suis là d'accord tu l'oublis pas hein. Et fait de conneries. " J'embrassais sa tempe tendrement, regardant la mer, soucieux et songeur. Je devais absolument en savoir plus sur ses jours à Londres, c'était important, dès ce soir je contacterais mon agent pour qu'il cherche des infos; " J'voudrais pas qu'il t'arrive un truc à cause d'un type qui joue à la résurrection.. "

Ce que je pouvais m’en vouloir de lui avoir caché la vérité, et de lui avoir menti depuis le départ. Pour le coup, je n’étais vraiment pas fière de moi, bien au contraire. J’avais toujours considéré Maximilian comme mon frère, et lui agissait avec moi comme si j’étais sa petite sœur, et me dire que j’avais osé lui mentir pendant tout ce temps me rendait vraiment mal à l’aise. A plus forte raison parce qu’il avait toujours été là pour moi. Même ce matin il n’avait pas hésité à m’aider, parce que je l’avais appelé à l’aide. Ce que je pouvais me dégouter parfois… Et dans le fond je n’étais pas mieux que mes parents. Pourtant, même si je savais que je n’avais aucun droit de lui demander de m’aider, je ne pouvais pas m’empêcher de me serrer contre lui, comme pour me redonner un peu de courage. « Tu es adorable Max… je m’en veux de t’avoir caché tout ça », continuais-je. « Je voulais te le dire, mais quand je suis rentrée de Londres j’étais tellement perdue que j’ai laissé mes parents gérer ma vie à ma place… En tout cas, maintenant tu sais pourquoi je ne suis presque plus sortie de chez moi pendant des jours… ». Je n’avais jamais été du genre à rester seule chez moi pendant des jours et des jours. Au contraire, j’étais toujours partante pour sortir et faire la fête. Parfois, je ne rentrais même pas chez moi pendant quelques jours, et là, quand j’étais revenue de Londres, je n’étais sortie que pour prendre les cours d’été que mes parents m’imposaient. « Merci d’être toujours là pour moi, même quand je te réveille à 5 heures du matin », dis-je avec un faible sourire. « Mais… je ne pense pas qu’il m’arrive grand chose. Le problème c’est que… Je ne sais plus quoi faire… J’ai l’impression que tout ça n’est pas réel… », lui expliquais-je, puis je reportais mon attention sur la mer et les vagues. Comme les choses étaient étranges, hier matin encore je pensais ne jamais le revoir, et là il faisait de nouveau partie de ma vie…

Le choc passé sur le fait qu'elle ai passé sous silence tout un pan de sa vie, j'avais de l'amertume en bouche. J'avais l'impression qu'elle ne m'avait pas fait confiance. Mais ce n'était pas le moment de me disputer avec elle, elle avait besoin de moi, elle était troublée, perdue, et c'est moi qu'elle avait appelé à cinq heures du matin, j'avais toujours été là pour elle, alors cette fois encore je voulais être là pour elle. Elle était dans mes bras, je l'écoutais, parce que pour le moment je ne pouvais faire que ça. « Tu es adorable Max… je m’en veux de t’avoir caché tout ça » je ne dis rien, embrassant doucement ses cheveux, une main sur son bras. Elle s'en voulait, et elle me balançait en même temps que le fait que son mari revenait. Elle pouvait en effet s'en vouloir.. « Je voulais te le dire, mais quand je suis rentrée de Londres j’étais tellement perdue que j’ai laissé mes parents gérer ma vie à ma place… En tout cas, maintenant tu sais pourquoi je ne suis presque plus sortie de chez moi pendant des jours… » En effet, ça expliquais le fait que fut un temps elle était devenue totalement associable, et qu'elle ne sortait pratiquement plus. On s'était éloigné d'ailleurs à cette période, et je comprenais enfin pourquoi. « Je te crois Eva. Je suis sûr que tu voulais me le dire si tu le pouvais.. » Je soupirais doucement, posant ma tête sur la sienne de nouveau. Ouais, c'était un petit peu un coup de massue sur la tête quand même. « Merci d’être toujours là pour moi, même quand je te réveille à 5 heures du matin » Je la forçais à me regarder, une main sur sa joue. « Eva, tu sais que si il t'arrive quelque chose je serais toujours là. Quand tu as des soucis, vient m'en parler.. et ce peut importe l'heure, et l'endroit où je me trouve, c'est clair? » C'était ma cousine. Et j'aurais fait le tour du monde pour aller l'aider si elle en avait besoin, et sans hésitation. « Mais… je ne pense pas qu’il m’arrive grand chose. Le problème c’est que… Je ne sais plus quoi faire… J’ai l’impression que tout ça n’est pas réel… » Je regardais la mer à mon tour, cherchant le sbons mots. Je ne pouvais pas me permettre de gaffe ce matin.. « Alors peut-être qu'il faut que tu aille trier le réel du faux, en tirant tout ça au clair..? »

Tristement, j’hochais la tête. J’espérais de tout cœur que Max comprenait mes raisons. Nous venions du même milieu et même de la même famille, alors je me doutais qu’il devait plus ou moins me comprendre mais… je craignais sincèrement de l’avoir blessé, et ça, c’était vraiment la dernière chose que je voulais. Les yeux rivés sur l’océan, je patientais un peu, le regard perdu dans le vide, puis je relevais la tête et je me tournais vers mon cousin une nouvelle fois, pour lui faire un beau sourire. « Je te le promets. Je te dirai toujours tout à partir de maintenant », et je comptais bien tenir cette promesse. Je continuais ensuite, lui expliquant par la même occasion que je ne savais plus du tout où j’en étais. Et encore une fois il avait raison, il fallait que je tire les choses au clair, que je prenne un peu de recule et surtout, surtout… que j’arrête de m’inquiéter. « Je suppose qu’il faudrait que je mette tout ça de côté… au moins le temps de réaliser. Et il faut que j’arrête de penser à tout ça pour aujourd’hui ». Quelle heure était-il ? Aucune idée. Je l’avais appelé vers cinq heures, peut-être qu’une heure était passée, déjà, et je commençais vraiment à avoir faim. Je me levais alors, et j’essayais de reprendre courage. « Il faut que j’arrête d’y penser… et je meurs de faim. Un petit déjeuner ça te dit ? C’est toi qui invite, évidemment ». Bien sûr, je disais ça en rigolant. C’était plus pour détendre l’atmosphère qu’autre chose, mais mon pauvre sourire ne devait pas être trop convainquant.