Eve ☆ you don't cry ☆

Faut-il vraiment être intelligent pour prendre soin d’un journal ? C’est ce qu’elle s’était mise à penser en venant s’assoir sur le divan se trouvant dans son salon. Eve était vraiment penseuse se soir, et la raison était simple. Encore une année s’était écoulé et encore une fois les remord la prenait. Etait-elle idiote à se point ? Cela faisait des années qu’il était mort et pourtant elle continuait à penser que s’était de sa faute. Mais elle était une enfant à cette époque là. Quand on est une enfant, on ne peut rien pour se défendre.
Et ses doigts, ses doigts crispé sur ce livre qu’elle avait toujours gardé, depuis la première fois où elle avait écrit dedans. Quel âge devait-elle avoir à ce moment là ? Pas loin de sept ans. Oui sept ans et elle savait déjà écrire. Une prodige.
Mais elle devait cesser de penser, de ce faire du mal. Le livre tomba, sa maladresse à son soupire l’avait fait lâcher. Il était à présent ouvert et elle n’avait pu retenir son regard d’aller se perdre sur ses mots. Finalement, lire ce qu’elle avait écrit n’allait pas la tuer. Hésitante, elle ramassa le livre.

Le 30 décembre 1999
Cher journal,
Aujourd’hui il neige à l’orphelinat, tout est blanc dans la cour de l’établissement. Ca me fait plaisir de voir ça et à Chin Hae aussi. Malgré sa maladie, lui et moi sommes allé faire une bataille de boule de neige dehors, on s’est vraiment bien amusé sauf que bien vite une surveillante est venue nous engueuler en me traitant d’idiote. Je ne savais pas que grand frère n’avait pas le droit de sortir. Elle a dit qu’il pourrait attraper la mort, dit journal, est-ce que la mort s’attrape ? Tu crois que si lui il l’attrape je pourrais l’attraper aussi ? Après tout, nous sommes jumeaux, on partage tout.
Mais je pense qu’il l’a déjà attrapé depuis longtemps Chin Hae. Ca me rend triste. Tu sais ce qu’il a non ? Son cœur est malade, depuis toujours. Et moi, malgré que je sois son miroir je n’ai rien. Est-ce pour ça que papa et maman nous on abandonné tout les deux ? Surement qu’ils ne voulaient pas avoir à s’occuper d’un enfant malade en assurant à celui qui est en bonne santé qu’il s’en sortira. Les médecins ne lui donnent qu’un an à vivre encore… Il sourit, mais je ne laisserais jamais personne me le prendre !

Le 26 février 2001
Cher journal,
Nous avons eu beaucoup de chance tu sais ? Malgré ses petites hospitalisations pour vérifier son état Chin Hae va très bien, j’en suis soulagée. Je n’ai jamais été aussi soulagée que ça. Les médecins se sont trompés je ne crois plus en leur science qui devrait pourtant être certaine. Mais non nous n’y croyons plus, et je sais que Chin Hae est vraiment content. Il sourit tout le temps c’est fou, je me demande comment il fait d’ailleurs, il sourit plus que moi !
Mais ce que je ne comprends pas, c’est les réactions des autres. Pourquoi les autres enfants nous évitent dans l’orphelinat ? Est-ce parce que nous sommes bizarres ? Ou parce que mon frère est malade ? Certain nous traitent comme si nous avions la peste, j’ai horreur de ça ! Je veux bien comprendre qu’on reste dans notre coin, alors pourquoi nous crachent-ils dessus ?

Le 12 avril 2005
Cher journal,
Est-ce qu’il pourra me pardonner un jour ? Pourra t-il me pardonner un jour ? Mort, il est mort, et c’est de ma faute. Mais il me l’a demandé, il voulait tellement ne plus souffrir.
La maladie s’était aggravée, mois qui le pensait sauver. Ce n’était que son espérance de vie qui s’était rallongé mais en aucun cas il n’aurait pu continuer à vivre.
Sur ses traits ça se voyait, son visage aussi déchiré… Pourquoi devait-il autant souffrir ? Lui qui avait aussi peur de mourir. Il disait qu’il ne me laisserait pas, qu’il vivra toujours en moi. Alors pourquoi ? Moi je ne peux pas me contenter de ça, mon grand frère je le veux seulement pour moi. C’est pour ca que je lui ai injecté ça.
Crois-tu que cela fait de moi un assassin même si c’est lui qui me l’a demandé ? Cette morphine… Il voulait juste être soulagé. C’est moi qui ait mit une trop grosse dose, tout injecté, j’ai tout injecté. J’en pleure encore. Mais pourquoi a t-il sourit alors ?!

Le 15 novembre 2009
Cher journal,
Les années passent tu sais ? Je sais que je n’ai pas écris souvent, mais la vie soit reprendre un rythme normale. Ce qui s’est passé après sa mort je m’en souvient encore. Personne n’a jamais su ce que j’ai fais, ils ont conclu à un suicide. Je pense que c’est mieux comme ça. Mais il me manque énormément aujourd’hui encore je repense à ce jour… Comme je regrette, mais en même temps je me dis qu’il est bien plus heureux maintenant. Au moins il ne souffrira plus de cette douleur déchirante. Douleur que je ressens moi aussi, à travers mes souvenirs.
Mais j’ai promis, j’ai promis de ne jamais rester triste, alors je souris, après tout, je dois vivre pour deux à présent.
La vie à l’orphelinat n’a pourtant pas beaucoup changé, seulement je suis seule. Je ne veux pas tisser de lien avec les autres, ils n’arrêteraient pas de me comparer avec mon pauvre frère aujourd’hui parmi les cieux. Je ne pleure plus en cachette. Mais malgré mon asociabilité je souris.

23 mai 2010
Cher journal,
Penses-tu qu’une fois nos dix-huit ans atteint à tout les deux nous serions partis ensemble ? Loin de cet enfer qu’est l’orphelinat, qu’on aurait décidé de vivre dans le même appart ? A regarder des dessins animé tout le temps ? C’est un peu un rêve que j’avais en étant enfant.
Mais aujourd’hui je suis adulte n’est-ce pas ? D’ailleurs j’ai quitté Busan pour un endroit tout particulier. Tu sais que j’ai toujours aimé la photographie non ? L’endroit que j’ai visé toute mon enfance, Harvard. Oui tu dois me prendre pour une folle, pensé que je ne pourrais jamais arriver à y entrer, et pourtant, voilà que je m’y rends. Seulement, n’oublie pas, que je vivrais encore et toujours pour toi, avec toi. Je ne t’oublie pas, tu viens avec moi.

Et aujourd’hui encore, elle pensait pareil. Vivre pour deux.