@Andy Fraser-Thompson — gamin qui marchait dans les rues de boston un grand sourire aux lèvres.  fier de sa connerie, fier de sa bouteille d'eau vitel qu'il avait payé 18$ tout ça pour avoir une étiquette personnalisé. mioche qui n'avait qu'une parole, et il espérait bien que l'eau aurait l'gout du paradis parce qu'à ce prix là faut que ça sorte de la bouche de jesus .  mains moites alors que son palpitant battait déjà bien trop vite.  parce que c'était andy. une fille qu'il aimait bien. qu'il avait toujours bien aimé. et putain quand il était avec elle il était incapable de porter ses couilles. avec les autres c'était facile, en sa présence il se retrouvait dans l'incapacité de formuler une phrase. il passait pour un con il en était persuadé. tentant vainement d'afficher cet air jem'enfoutiste qui le caractérisait d'habitude tant sans vraiment réussir. clope déjà entamée entre ses lippes,  à la recherche de cet exutoire. fumée qu'il expirait doucement. cherchant dans le ciel noir la force , alors que la lune le rendait déjà bien trop faible. doigts qui se mettaient à pianoter sur son portable pour indiquer à son amie qu'il était en bas de chez elle. pas vraiment gentleman de sa part. elle s'en foutait surement. écrasant le reste de nicotine sous ses baskets il attendait patiemment.

@Andy Fraser-Thompson — odeur de cigarette qui collait à sa peau, alors que l’gamin pouvait déjà sentir le shampoing à la fraise de la douce ingénue . elle était belle. un peu comme tous les jours. peut-être juste plus belle aujourd’hui. pourtant il dit rien l’gamin. —heureusement que t’as oublié ton portefeuille je t’aurai rien laissé payé . qu’il articule face à l’évidence. un vrai gentleman même s’il avait 5.85$ à son actif, il pouvait les utiliser comme il voulait. étreinte qui lui réchauffait la poitrine. prunelles pétillantes de malice. joues qui prenaient une petite teinte rosie. faciès qui transcrivait la réalité, loin de la tempête qui faisait rage dans son coeur. et le jeune sadler aurait aimé pouvoir contrôler la réaction de son corps. la façon dont sa peau réagissait aux paroles de son (a m i e ) . l’impression de ne rien pouvoir lui cacher. d’être un livre ouvert. et il se sentait bête à agir comme un adolescent. c’était toujours comme ça quand il était avec elle, passer pour un con. à passer la main dans ses cheveux pour se donner une contenance à défaut d’avoir le courage de lui dire qu’il l’aimait bien, lui qui faisait trainer ça depuis trois ans. —ouai fin t’emballe pas c’est une bouteille d’eau, y’a ton prénom d’ssus comme ça si y’a un mec qui te la vole tu peux dire c’est la mienne y’a la preuve quoi. qu’il baragouine parlant peut-être un peu trop vite, mots qui se bousculaient entre ses lèvres. paroles qui partaient dans tous les sens. bordel il faisait pitié. il était tombé le bas l’gamin. personne ne volerait une bouteille d’eau. mains qui lui tendent le saint graal. dis andy pourquoi quand j’suis avec toi j’fais des trucs stupides. pourquoi quand j’suis avec toi j’contrôle plus rien ? — depuis l’temps que je te promets d’aller boire un verre faut bien qu’je me fasse pardonner qu’il ajoute. main droite qui frôle la sienne, sans pour autant lui attraper les doigts. c’était pas un date. c’était l’histoire de deux copains qui passent une soirée ensemble.

@Baer Sadler — sourire qui se dévoile davantage, prenant place face à toi. ta réponse était loin d'être surprenante. parce que c'était dans ta nature. de me gâter. de me rassurer. de me réconforter. j'arrive pas à me souvenir depuis quand exactement j'suis devenue celle qui comptait. relation conflictuelle à nos débuts. j'm'en souviens encore. de ces incohérences, de ces répliques, de ces disputes. personnalités aux antipodes. et les corps désormais en harmonie. cette facilité à demeurer proche de toi. de ton âme bienveillante. cette facilité à vouloir marquer ton épiderme. bien trop ardemment. — j'compte pas non plus te laisser tout payer. j'me charge de l'activité. ou du dessert. dépendamment de ce qu'on va faire. les épaules haussées, tentant de me montrer détachée. quand en réalité, tu fous le bazar une fois de plus dans ma tête. culpabilité qui ne peut s'empêcher de refaire surface. cette impression de profiter. de te laisser trop d'espace. de te laisser entrer dans ma vie bien trop souvent. bien trop facilement. depuis quand étais-ce devenu si difficile de te dire non ? mains qui réceptionnent la bouteille, les rétines qui contemplent ses quelques lettres gravées dessus. les miennes. tu l'avais vraiment fait. — t'es fou. j'laisserai personne me la voler. j'la défendrai au péril de ma vie, c'est promis. c'est un cadeau précieux. voix qui se teinte d'humour, les bras qui encerclent  fermement l'objet en question. dissimulant une vérité insoupçonnée. j'te l'avouerai pas, mais j'compte pas m'en délaisser. ni la prêter. comme si d'un côté, tu me laissais une part de toi. une part que j'avais pas envie de partager. ni de laisser partir.  — j'te suis. j'ai hâte de te montrer à quel point tu tiens peu l'alcool face à moi. l'arrogance qui s'incarne effrontément sur mes lèvres. regard taquin qui scrute tes opales. taisant ce geste rapidement effacé. ayant perçu ta main frôlant la mienne. persuadée que c'était juste maladroit, involontaire.