From the Ashes of Misery (Ellie and William, ch 1)

12/10/2021

William Bennett a écrit:
From the Ashes of Misery Ellie and William
tw ✧ none

You'd kill yourself for recognition
Kill yourself to never, ever stop
You broke another mirror
You're turning into something you are not

L’échange prenait une tangente insoupçonnée, alors que ses efforts de small talk matinal, destinés à rendre la conversation officielle un peu moins pénible, les conduisaient maintenant dans un genre de duel de volonté. Tout deux se retrouvaient face à face, bras croisés, sourire en quelque part entre l’amusement et la défiance aux lèvres.

Et étrangement, la scène l’incita à se poser une question fondamentale : l’ours, il choisirait qui ?

«D’abord, je ne demandais pas. J’offrais. J’suis assez grand pour manger mon pretzel tout seul pendant que je crie des obscénités au lanceur des Red Sox. »

Son amour, voyez-vous, demeurait acquis aux Yankees de New-York. Tourner la page n’avait jamais fait partie de ses occupations favorites. Tout comme perdre, quel que soit le contexte.

«Mais qui sait, peut-être découvriras-tu que c’est aussi un truc qui te branche. Alors si jamais ça t’intéresse, t’es la bienvenue. »

S’il y avait bien une seule raison qui justifiait l’existence du sport professionnel, c’était bien de former des communautés. Pas forcément autour d’objectifs grandioses, mais c’était déjà un début!

«Et si ça fonctionne pas, le mois prochain, on essaiera la danse en ligne dans un festival country. Ou le karaoké. Ou l’escalade. Il ne sera pas dit que je n’aurai pas tout tenté pour faire de toi une bostonienne pleinement épanouie! »

D’ici à ce qu’elle retrouve la liberté d’être celle qu’elle désirait, à tout le moins.

@Ellie Thatcher

(William Bennett)

Power is a cruel Master

No light, no light in your bright blue eyes. I never knew daylight could be so violent. A revelation in the light of day. You can't choose what stays and what fades away

06/08/2023

FROM THE ASHES OF MISERY

♪♫
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| 29 03 24

@William Bennett

En une fraction de seconde tout peut basculer, ça m’a toujours fasciné. Un instant on boit un café en se plaignant de ne pas avoir assez dormi, et l’autre, on retient son souffle à l’idée d’être réinvitée. « D’abord, je ne demandais pas. » Il rectifie, et je plisse les paupières comme pour mieux lire la nuance qu’il s’apprête à m’exposer. « J’offrais. » William, tu te joues des subtilités. « J’suis assez grand pour manger mon pretzel tout seul pendant que je crie des obscénités au lanceur des Red Sox. » Alors il propose mais ne veut pas vraiment de moi. Merde, William, je te fais pitié autant que ça ? S’il avait pu m’intéresser, durant une infime minute, en toute sincérité, maintenant, je suis dépitée. Quand je disais qu’en un claquement de doigts, tout peu basculer.

J’en bats des paupières, quand il reprend, je suis paumée, « Mais qui sait, peut-être découvriras-tu que c’est aussi un truc qui te branche. » Je vais me permettre encore une fois d’en douter, « Alors si jamais ça t’intéresse, t’es la bienvenue. » Trop susceptible et faussement trop polie, sur ma langue, ils me démangent, les mots ; Non merci, tu n’as qu’à y aller avec quelqu’un dont la présence te fera vraiment envie. Inutile de te coltiner Ellie. « Et si ça fonctionne pas, le mois prochain, on essaiera la danse en ligne dans un festival country. » Tu parles… « Ou le karaoké. » Je devrais me détendre, la défensive, l’arrêter, « Ou l’escalade. » bien évidemment, « Il ne sera pas dit que je n’aurai pas tout tenté pour faire de toi une bostonienne pleinement épanouie ! » On fait donc, malgré tout, ami-ami ? Qu’il me pardonne parce que je n’ai pas tout saisi.

Alors je tente de me noyer dans ma dernière gorgée de café, en vain, parce qu’il touche à la finalité. « Tu ne m’invites pas, tu offres… » que je répète comme si ça allait m’aider à déterminer ce qu’il en est. A quoi bon hésiter ? Dans le fond, je suis déjà décidée plutôt que l’ennuie autant accepter sa pitié. « Tu vas en avoir ras le bol de moi, à la longue. » Autrement dit, c’est ok. « On commence quand ? » Mon apprentissage de bostonienne épanouie. J’ai hâte… la vie.

MADE BY @ICE AND FIRE.

(Ellie Thatcher)

Je me sens comme un agneau qui dit pardon au loup d'avoir été trop lent à lui offrir son cou. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de ~~chienne~~... Mais c'est une chienne qui a élevé Rome. Les ~~putes~~ comme moi portent les rêves des hommes. Solann, Rome.

12/10/2021

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«Si tu as le malheur de prendre pour les Red Sox, définitivement »

Il n’était pas très doué pour se lasser. De quiconque. Voir même de quoi que ce soit. C’était un homme d’habitude. Chaque mardi, il lunchait dans le même petit restaurant miteux, depuis presque 3 ans. Restaurant qui différait de celui du lundi, du mercredi et du vendredi.

«Demain ? Attends, laisse-moi voir… »

Il sortit son téléphone pour rapidement aller acheter une paire de billets pour le match. Soixante secondes et trois cents dollars plus tard, il était devenu propriétaire temporaire de deux places dans la douzième rangée, un peu derrière le premier but. Question d’avoir les pieds dans l’action et de bien les voir quand ils crachaient par terre.

«Voiiiiilà, c’est fait. Je passe te chercher, si tu veux ? Sinon, on se retrouve devant l’entrée principale vers 18h30 ? »

Il n’avait jamais vraiment été un expert des conventions sociales qui régulaient les interactions entre un homme et une femme. Jamais d’applications de rencontres, jamais réellement de date. Son body count ne coïncidait très certainement pas avec les standards de son époque. Ça lui avait d’ailleurs valu les moqueries des deux femmes avec lesquelles il avait un tant soit peu partagé son intimité, lui qui percutait toujours un peu trop tard lorsque venait le temps de lire ses propres émotions. Où les implications des contextes dans lesquels ils se retrouvaient.

Quelle ironie que le seul élément qu’il ne poursuivait pas avec un agenda extrêmement bien défini, c’était les gens avec qui il souhaitait réellement et profondément passer du temps…

Et parlant d’agenda…

«Ceci étant dit… »

Il se repositionna légèrement sur sa chaise.

«Il y avait également un truc que je voulais te demander…»

À nouveau, il sortit son téléphone pour y faire apparaître la photo d’un quinquagénaire un peu chauve, avant de le tendre à Ellie. Un milliardaire de l’Ohio qui, dans les deux dernières années, c’était mis à fréquenter avec de plus en plus d’assiduité San Francisco. Cela n’avait absolument rien de surprenant en soi – San Francisco était apparemment une ville magnifique. Par contre, certaines connections financières que William avait récemment mis à jour, dans le cadre d’une enquête monstrueuse qu’il menait et qui impliquait une boîte de biotech, des succès boursiers impressionnant et des attaches étonnantes avec la fondation du MGU, lui laissait croire qu’il n’allait pas uniquement rechercher les chaleureuses caresses du soleil en Californie…

«Aurais-tu, par hasard, déjà entendu parler de Miles Vernon ?»

@Ellie Thatcher

(William Bennett)

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@William Bennett

Mentalement, j’essaie d’entrevoir les prémices de ce tableau, moi, dans les tribunes de match de baseball à me demander ce que j’y fais. « Si tu as le malheur de prendre pour les Red Sox, définitivement » Et s’il me parlait dans une autre langue, je comprendrais autant. Un rictus désolé traverse mes traits, comme pour lui demander pardon de ne pas savoir ce qu’il vient d’évoquer. Le nom me dit quelque chose, mais les sports et moi… « Demain ? Attends, laisse-moi voir… » Déjà ? La surprise doit pouvoir se lire sur mon visage à présent, mais après tout, je lui ai répondu oui et je ne compte pas reculer, tout plutôt que d’avoir la sensation d’être bloquée dans ce studio à lentement crever.

Alors je l’observe cliquer sur son téléphone durant plusieurs secondes. « Voiiiiilà, c’est fait. » Je hoche le visage, à l’image d’une approbation, « Je passe te chercher, si tu veux ? » en réalité, je préfèrerai, je n’ai pas le permis, je ne sais pas où c’est, « Sinon, on se retrouve devant l’entrée principale vers 18h30 ? » Mon visage s’incline, mon regard le jauge, et ma voix plaisante encore, « Habituellement, on vient chercher la fille quand il est question de rencard, tu sais. » lui indiquant par ce fait que j’opte pour la première proposition.

Mais mes taquineries s’étiolent lorsqu’il reprend, « Ceci étant dit… » réveille mes instincts méfiants. « Il y avait également un truc que je voulais te demander… » Sourcils froncés, évidemment, je sais d’avance sur quoi il risque de me questionner. La visite de courtoisie ne l’est réellement jamais, peut-être que c’est aussi le cas de notre amitié. Mai j’ose songer qu’il ne me proposerait pas de sortir s’il n’était là que par pur intérêt. Le cellulaire tendu en ma direction, je ne regarde que rapidement l’homme dont il est question, « Aurais-tu, par hasard, déjà entendu parler de Miles Vernon ? » je pourrais le détailler, chercher dans ma mémoire, tenter de savoir où j’ai déjà entendu son prénom, seulement avant de lui donner une véritable indication – que je le connaisse ou pas – je me permets de l’interroger, un échange de rôle en bonne et due forme. « Tu veux savoir s’il côtoyait des putes ou s’il trafiquait ? » Une piqûre de rappel au sujet de mon passé. La vérité se trouve là ; que j’aille voir du baseball ou pas, je resterai toujours Ophélia.

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Je me sens comme un agneau qui dit pardon au loup d'avoir été trop lent à lui offrir son cou. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de ~~chienne~~... Mais c'est une chienne qui a élevé Rome. Les ~~putes~~ comme moi portent les rêves des hommes. Solann, Rome.

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Rencard ?

Ce mot éveilla une crainte séculaire dans l’esprit de celui qui n’avait, au final, que traverser deux relations amoureuses. La formalité du mot manqua lui hérisser le poil des bras. Comme s’il y avait là quelque chose de profondément plus terrifiant que ce à quoi l’agent du FBI à la double-vie faisait face quotidiennement. Sa vie amoureuse ne constituerait pas le chapitre phare de sa biographie, à n’en pas douter, embourbé dans la curieuse dualité égoïste/altruiste qui s’affrontait en lui depuis tant d’année.

Parviendrait-il à véritablement montrer à Ophélie son vrai visage, quel qu’il soit ? Est-ce que son passé ne faisait pas exactement d’elle la candidate idéale ? Ou si, justement, cela ne faisait pas en sorte qu’elle ne méritait pas mille fois que de se retrouver encore aspirée dans un milieu de violence et de mensonge qui lui avait déjà tant pris ?

Mais tout ça, toutes ces réflexions aussi fondamentales qu’hâtives, cachaient une toute autre vérité : il s’agissait pour elle d’un rendez-vous galant sans équivoque, et malgré tout, elle avait accepté.

Il recadra rapidement la conversation sur un terrain beaucoup plus familier, sans manquer de constater le changement dans l’attitude de la jeune femme.

«Un ou l’autre. Ou les deux. Honnêtement, même si tu sais qu’il promène son chien sans laisse en dehors des endroits autorisé, ou qu’il n’a pas payé son ticket de stationnement, je suis preneur. »

Il déposa le téléphone sur la table, laissant à Ellie le temps que l’écran se ferme d’elle-même pour y jeter un nouveau coup d’œil si elle le désirait.

«Nous soupçonnons qu’il ait déjà fréquenté le… réseau duquel tu t’es retirée. »

À défaut d’autres termes.

«Et nous croyons qu’il pourrait, peut-être, nous aider à solidifier la cause contre eux.»

Ce mensonge lui laissa un très mauvais arrière-goût en bouche, au vu de la première moitié de leur échange…

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@William Bennett

L’atmosphère est soudainement plus pesante, et je réalise que je déteste un peu plus à chaque fois que nos conversations dévient le long de ce sujet-là. S’il finit toujours par des demandes telles que celles-là, comment pourrais-je oublier la vie d’Ophélia ? « Un ou l’autre. » Je hoche le visage, opine à répétitions, commence à fouiller ma mémoire, « Ou les deux. » mais elle est vacillante, faute de trop de drogues qui l’ont rendu un brin défaillante, « Honnêtement, même si tu sais qu’il promène son chien sans laisse en dehors des endroits autorisé, ou qu’il n’a pas payé son ticket de stationnement, je suis preneur. » Je vois. J’en inspire longuement, les doigts crispés sur le gobelet de café, quasiment vidé.

Et peut-être parce que je me tais, il vient compléter ; « Nous soupçonnons qu’il ait déjà fréquenté le… réseau duquel tu t’es retirée. » comme si je ne m’en doutais pas, j’ai une petite révélation pour vous, les drogues n’effacent pas tout. « Et nous croyons qu’il pourrait, peut-être, nous aider à solidifier la cause contre eux. » Et quand il dit eux j’ai conscience que c’est Ethan qui est visé. J’aimerais me dire qu’avec le temps, ça fait moins mal, mais ce n’est pas vrai.

Alors je me relève juste après que l’écran du téléphone se verrouille seul, et crache à son intention la vérité, « Il a baisé l’une de mes semblables, plusieurs fois. » Le passé de prostituée quoi qu’on fasse pour l’effacer, il ne vous quitte jamais. Le café froid est déposé à côté de son cellulaire, et c’est mon paquet de cigarettes que je vais récupérer, avant d’en allumer une, j’ouvre la fenêtre. Et je tire ma première bouffée sur cette pensée ; Ellie n'est qu'un mensonge. J'n'suis qu'une pute sortie de son bourbier. Une âme en peine d'avance damnée.

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Lorsqu’elle se lève et qu’il se sait invisible à son regard, William ne peut s’empêcher de se mordre les lèvres, momentanément envahi par le regret alors qu’il voit l’impact de son intervention se disséminer dans chacune des fibres d’Ellie. Il savait pourtant qu’il ne venait pas ici pour une visite de courtoisie, et qu’elle n’accepterait pas avec le sourire l’idée de se faire replonger dans ce passé duquel elle ne conservait plus maintenant que l’amertume. Ce qu’il n’avait pas anticipé, cependant, c’était le contrecoup que ça lui ferait, à lui, de la voir ainsi.

Il ne sait plus quoi faire, ne sait plus quoi dire, maintenant qu’il possède l’aveu tant escompté entre les mains. Le baseball apparait soudain si vain et puéril, tandis qu’il la regarde en silence, accoudée à sa fenêtre. Comme un amant qui sait n’avoir plus rien à offrir, maintenant qu’il a tout pris. Pour la laisser seule, et vide.

Éventuellement, il finit par briser le silence.

«Tu sais, Ellie, si tu le souhaites, je pourrais demander à me faire remplacer… J’ai deux agents qui pourraient très bien s’occuper de toi. »

Pourquoi ? Parce que jamais il ne parviendrait à découvrir Ellie s’il lui rappelait constamment qu’elle n’était qu’Ophélie ?

Ou parce qu’il souhaitait prendre ses distances maintenant qu’il s’apprêtait à tout faire exploser ?

Ces jours-ci, il ne savait même s’il se croyait lui-même.

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@William Bennett

Je n’ai pas envie de lui en vouloir, et pourtant, c’est plus fort que moi. Même si je sais qu’il ne fait que son boulot, que je n’ai rien a lui reprocher. Au moins, la cigarette parvient à m’apaiser, et quand après de longues secondes de silence, il recommence à parler, je n’ai pas directement envie de le gifler. C’est un progrès. « Tu sais, Ellie, si tu le souhaites, je pourrais demander à me faire remplacer… » J’en arque les sourcils, figée de stupéfaction face à sa proposition, je ne réalise même pas que je retiens ma respiration, « J’ai deux agents qui pourraient très bien s’occuper de toi. » Je tire sur ma clope longuement, pour palier l’aigreur qui vient de monter dans ma gorge et le venin que je m’entends lui cracher. Au lieu de ça, je soupire encre et choisit de lui offrir un sourire, malgré l’éraflure qu’il vient d’ajouter aux autres. « Tu crois que je vais te laisser m’abandonner aussi facilement que ça ? » C’est mal me connaitre, que je sois Ellie ou Ophélia. La cigarette terminée, je l’écrase sur le rebord de la fenêtre, avant de m’en revenir à lui. « Cela dit, tu devrais y aller, comme ça tu pourras raconter ce que je viens de te confirmer. » Et moi, j’irais me noyer sous la douche avant de faire semblant d’exister. De toutes les façons, on se revoit ? Tu me dois un match de baseball et un pardon, je crois.

FIN DU RP

From the Ashes of Misery (Ellie and William, ch 1) - Page 2 152426858

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