(isla) more trouble

fin qui approche. dernières nuits du spring break. cieux noircies par sa toile opaque et, le sommeil qui ne vient pas. qui ne viendra pas. habituée à compter les heures, ce soir le temps passe trop vite. l’alcool qui trace son chemin vicieux, l’encéphale qui lâche prise. ou presque. shot offert que le barman glisse devant moi. signe de tête pour désigner le bienfaiteur. à quelques mètres. prémice d’un sourire fin sur les lèvres avant de lever mon verre dans sa direction. trinquer à la lune quand le fond de tequila termine sa course dans ma bouche. brûle l’éthanol, arrache la grimace dans la déglutition amère. chauffe la tête, le verre de plus. lève les yeux et c’est ton visage qui me captive. que quelques secondes avant que tu te tournes dans la valse. comme un mirage qui s’envole trop vite. pas certaine que ce soit, que je veuille que ce soit toi. tord la poitrine quand la confirmation s’abat. ton sourire mesquin sur les lèvres s’affiche fièrement, une autre dans tes bras. rappel de l’échec. corps qui se cherchent sous mes yeux, déclenchent les flammes du passé. jalousie pique l’ego gonflé. jusqu’à ce que la musique s’achève. soupire las quand je me retourne, dos à toi. dos au bar. éteint la vision acerbe en pivotant. plus marquée se fait le sourire sarcastique quand tu t’approches. - j’ai connue mieux. détourne les yeux de la foule pour les planter dans les tiens. - fallait le dire tout de suite.. si ce que tu voulais c’était que je te regarde. me tourne à moitié. face à face. tête qui penche sur le côté, provocatrice. même jeu que toi. - t’avais pas besoin d’une figurante pour que je le fasse.

effluves de ton parfum. oxygène s’imbibe de ton odeur, provoque la contradiction dans l’esprit qui se perd déjà. l’alcool qui joue des tours. rends la rancoeur fébrile, en ressens chaque fissure quand tu t’approches un peu trop. que tes yeux me rappellent cet autrefois où tu me dévorais. comprime le myocarde qui se force à battre correctement. ne laisse transpirer aucun battement de trop. pourtant je le sens, trembler sous la poitrine. - et toi ? c’est quoi la raison de ta bonne humeur ? laisse s’écouler un bref silence. - moi, ou la figurante marcus ? verre que tu poses, les doigts qui jouent avec s’arrêtent pour redresser le regard vers toi. claque les ongles sur le verre avant de faire glisser la langue sur les lèvres. habile. joueuse, autant que toi. sans te lâcher, pulpeuses avalent une gorgée, garde le cylindre entre les dents qui le mordille. - vas-y, apprends moi. te défie. m’éloignant légèrement du bar pour venir face à toi. dos à la piste, le regard qui te cherche. voir jusqu’où tu iras.

des années à sceller ton souvenir pour qu’il m’explose en pleine gueule. ce soir, les soirs d’avant. à s’écrire pour fouiller dans nos têtes. on devrait pas, faire revivre le passé. l’histoire qu’on a déchiré en mille morceaux. qu’on a trop souvent malmené toi et moi. alcool qui desinhibe, pousse à s’éloigner des certitudes que je pensais solides. depuis longtemps. pousse à lever le voile sur les émotions encore réelles. présentes. jalousie. détourne le regard dans un fin sourire quand tu vises juste. en plein dans le mile. - pourquoi je le serais ? c’est avec moi que t’es là, non ? presque indifférente. détachée. pourtant les yeux s’accrochent. restent noués aux tiens. jusqu’à instaurer la distance pour que tu reviennes plus proche encore. l’appel à la faute, à trop frôler les barrières. celles qui deviennent bancales, dans tes bras, poitrine qui bute contre ton torse dans un battement de cœur plus violent. oublie de respirer, une demie seconde quand les visages se croisent. inonde la tête de trop de souvenirs. regard s’arrête sur tes lèvres, celles qui devient contre la tempe. serre ta main un peu plus fort. - guide moi.. contre l’os de ta joue contractée. près de l’oreille, murmure chaud qui s’écrase. reins qui se creusent, ondulent contre ton corps. genou qui remonte contre ta cuisse. lascif. avant de me retourner d’un coup sec. dos contre toi. - mais.. n’oublie pas que c’est moi la danseuse de nous deux. ta main sur laquelle je tire, la ramène contre mon ventre. déhanchés plus prononcés, l’envie de te sentir. encore une fois.