Je sais que ce qu'il me dit est vrai. Je ne suis pas responsable de la guerre menée par des politiciens véreux qui n'ont que soif de pouvoir et d'influence. Même si on aidait en allant sur place, à notre niveau bien entendu, cela ne changeait rien au problème de base. Le fait qu'on décide de mener une guerre qui n'a qui queue ni tête. Des conflits vides de sens qui mettent en péril des familles innocentes qui n'avaient rien demandées à personne. Qui tuent des enfants qui ne grandiront jamais, privés d'une vie avant même qu'elle n'ait pu réellement commencer. Mon coeur se serre rien qu'à y penser et ces idées me rendent littéralement malade. J'hoche la tête quand mon ami me dit qu'il ressent la même chose et je savais que ça serait le cas. C'est drôle, comme Lewis et moi avons des parcours similaires et différents en même temps. Probablement la raison pour laquelle notre amitié a réussi à perdurer dans le temps : il est une des rares personnes que je connaisse qui peut comprendre ce sentiment.
Le sujet de la conversation change et je suis très amusé par ce que me raconte Lewis. Un date organisé par une des ses soeurs, une embuscade calculée par une des filles Coleman qui ne m'étonne absolument pas et je ne me garde pas de confesser à Lewis que je voyais le subterfuge arriver d'un moment à un autre."Bien sûr que c'est elle" , que je dis avec un petit sourire en coin alors que je bois une gorgée de ma bière, imaginant la scène. Je regarde Lewis, assez surpris par ses révélations."Je te trouve bien catégorique" , que je dis en riant doucement."On sait jamais, elles pourraient un jour ramener une fille avec qui tu aurais un coup de foudre. Ce genre de chose ne se contrôlent pas vraiment.." Oh, si on pouvait choisir qui on aimait, je m'aurais épargné pas mal d'égratignures dans le passé."Sauf si..." , que je commence à dire en le regardant. Un regard insistant qui veut tout dire. Sauf s'il a déjà quelqu'un qu'il porte un peu trop près de son coeur ?
(Jude Montgomery)