lena & ilya (3)

ouais..
c’était juste une parenthèse. comme tout avec toi.
et après tu t’demandes pourquoi c’est pas à toi que j’viens tout donner.

t’es toujours aussi forte pour retourner l’truc, hein.
ça va, tu l’as bien retrouvé ton gars depuis ?

c’est moi qui l’retourne là ?
à chaque fois que tu fais un putain d’pas vers moi, tu joues les amnésiques les jours d’après.
et c’est tout l’temps comme ça avec toi.
d’quoi tu parles ?! il était en Italie.

au contraire, j’me souviens très bien de pourquoi ça l’fait pas.
ah, c’est donc pour ça que tu chialais. c’est bien, j’t’ai occupé le temps d’une soirée pendant qu’ton gars profitait de l’europe.

pourquoi ça l’fait pas ? vas-y, dis moi.
ta gueule, ilya ! c’était pas pour ça. pourquoi t’es venu si c’est pour me remettre à la gueule à quel point j’étais mal ? c’est pour ça que tu viens quand ça va pas ? pour faire ton plein de cartouches quand t’as envie d’me rabaisser ?
et t’étais pas mon passe temps d’la soirée. t’en as jamais été un tout court.

parce que t’es la même qu’au premier jour. celle qui joue, tout l’temps. partout.
t’essaies de réécrire l’histoire et tu supportes pas que j’te laisse pas t’en tirer aussi facilement, pour t’laisser bonne conscience.
mais ça marchera pas. mens pas. quand tu dormais dans l’même lit qu’moi pour aller faire l’bordel à miami, m’fais pas croire que j’étais pas juste ton point d’chute.

à quel moment tu m’as laissé l’occasion d’en être une autre ? quand est ce que tu m’as donné assez confiance pour pas m’dire que toi aussi, tu joues. tout l’temps. tu m’donnes un peu et après tu brûles tout. j’arrive pas à t’cerner, j’sais pas quoi te donner ni qui être avec toi parce que tu sais même pas c’que tu veux d’moi !
c’est plus facile d’me blâmer.. d’me laisser porter tous les torts. toi, tu caches les tiens pour avoir le bon rôle de notre histoire. mais, tu fais la même que moi. t’en as des tonnes des meufs comme moi ailleurs. à qui tu dois faire croire d’temps en temps qu’elles sont importantes, pour qu’elles s’accrochent. mais tu t’mouilles jamais pour de vrai. avec aucune de nous. parce que ouais, j’sais que j’suis qu’une parmi tant d’autres. jamais autre chose parce que t’as pas assez d’couilles pour nous laisser être dans ta vie.
j’t’ai pas demandé d’être « mon point d’chute ».

tu voulais que j’te donne ma confiance quand ? entre le moment où on est partis ensemble au canada et que tu chauffais d’autres gars quand j’étais sous la douche ou en train d’pioncer ? quand on était d’retour sur boston et que tu m’parlais d’ton tatouage en commun avec ton ex ? nan attends, quand tu m’parlais du fait qu’t’avais tes deux anciens gars en tête ? à quel moment j’suis censé t’laisser une place quand j’en ai jamais eu une, une seule putain d’seconde.
t’as raison, t’as rien demandé. c’est moi qui ai insisté, mais là encore, j’me mouille jamais comme tu dis.

et moi, ilya ?! fallait que je me raccroche à quoi de toi ?! toutes les fois où tu m’as traité de salope ou, mieux encore. lequel tu préfères quand tu parles de moi ? parce que j’ai toujours eu droit qu’à ça d’ta foutue bouche. depuis l’premier soir, celui où j’cherchais qu’toi dans cette boîte. quand on s’est trouvé. depuis ce soir là, j’ai le droit qu’aux mêmes adjectifs minables. qu’à ta sale vision d’moi. tu m’as jamais laissé en être une autre alors j’t’ai donné ce que tu voyais d’moi. la salope. rien que ça parce que j’ai jamais crue une seule fois que t’aurais vraiment pu me regarder, moi. j’me suis toujours sentie comme une meuf trop sale pour toi. une meuf avec qui t’envisagerais jamais rien parce que j’suis TOUT ce que t’aimes pas. et.. dans ces chiottes, pour la première fois depuis qu’on se connaît.. j’avais l’impression d’être importante pour toi. que tu tenais à moi, juste un peu. mais, c’était suffisant. c’était mieux que tout ce que tu m’as donné jusque là. t’avais l’air sincère. dommage, que tu t’souviennes de rien, hein..
tu m’as même jamais laissé venir chez toi.. j’t’écoeure à c’point ?

j’sais pas, t’as été quoi d’autre que ça envers moi, lena ? tu méritais que j’te souffle des mots doux à l’oreille quand tu m’crachais dessus à longueur de temps, dans tes actes ?
projette pas sur moi. l’image sale tu te l’est accordée seule. parce que t’aimes t’faire du mal, t’aimes t’rabaisser au lieu de tirer c’qu’il y a de bon en toi. mais tu préfères la crasse, toujours. et malgré ça j’t’ai pas lâchée, j’suis venu t’voir en désintox quand y’a aucun autre d’tes gars qui a daigné s’déplacer. mais tu vois rien d’tout ça, tu retiens qu’les parties qui t’aident à m’créer une image d’monstre. tu m’écoeures quand t’es comme ça.