C'était bien la dernière chose que tu faisais habituellement. Aider une fille. L'héberger sans avoir de relations charnelles avec elle. Et surtout la traiter comme une personne. Une personne normale. Avec Roxanna ou Apple, tu te comporterais comme si tu étais son serviteur. Sauf que Rose. Tu la connaissais guère. Elle était une amie de ton cousin. Point barre. Et pourtant, lorsqu'elle avait prononcé ces quelques paroles ... tu t'étais senti bizarre, voire même penaud. Elle t'avait remercié. Et tout ce que tu pouvais dire, c'était ... * Tu ... tu peux répéter ? * ... Sûrement pas ça. On te prendrait pour le garçon lâche et faible. Tout ce que tu détestais. Lâcher une larme. Dévoiler des sentiments. Beurk. « Je t'ai emprunté une chemise, ça ne te dérange pas ? » Sensationnellement d'un ton sympathique, tu prononçais :
« Il n'y a pas de soucis. C'est une de mes préférées. Mais pas grave ! Faudra juste penser à me la rendre. J'ai pris soin aussi de mettre tes habits à laver. Vu l'état ... » A cette dernière phrase, tu avais renchéri un clin d’œil.
Les évènements de la veille. Tu te souvenais, ramenant Rose comme une princesse, en la tenant sur tes deux bras après qu'elle eut perdu pied et qu'elle ne soit plus en état de marcher. Cette fille a de sérieux problèmes avec l'alcool. Peut-être vaudrais-tu mieux que tu lui conseilles d'arrêter ? Elle n'en ferait qu'à sa tête. Et tu n'es pas sa mère. C'est à elle de se responsabiliser. Savoir où et quand il faut s'arrêter. « Mais rassures-moi, toi et moi ... On a rien fait non ? »
« On a fait l'amour comme des dieux. L'osmose ... Sacrée relation charnelle. Je ne savais pas que tu étais coquine au lit. A ce point-là. Tu m'as pratiquement supplié de te mettre les menottes à fourrure. » Tu te mis à exécuter un rire gras, commençant même à lâcher des larmes. Avant de t'approcher d'elle doucement et de susurrer à son oreille : « Loin de moi l'idée de violer une femme ivre. Donc non, on a rien fait. Je t'ai juste dévêtu. Et j'ai dormi dans le salon. Je pars du principe que l'amour, ça se fait avec deux personnes consentantes. »
Tu te relevais du lit pour aller fouiller dans ton armoire. Tu as bien quelque chose à lui proposer. Pour qu'elle ne reste pas comme ça. En chemise dénudée toute la journée. Tout en fouillant, tu réussis à dégoter deux trois trucs. Une robe de chambre. La tienne. Et une caisse. Où se trouvait les fringues de tes conquêtes. Il n'était pas rare qu'elles oubliaient gilet, veste ou autres habits qu'au lieu de rendre, tu gardais dans une caisse. On ne savait jamais. Te retournant avec un sourire pour Rose, tu proposais :
« Alors ... je te propose soit ma robe de chambre ... soit les habits de mes exs. Comme tu veux. A moins que tu veuilles attendre que on linge sèche. ... Dans cette tenue ... qui ... te va bien. »