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La magie du premier amour c'est de croire qu'il dure toujours..
C’est une libération lorsque la voiture contourne le dernier virage et se gare finalement, nous laissant au pied de l’immeuble dans lequel j’ai quelques mois plus tôt décidé de prendre mon indépendance. J’inspire profondément l’air frais qui caresse mes épaules dénudées avant de m’engouffrer dans le hall, suivie de près par Matthéo, dont le silence est imperturbable. Je n’ai nullement envie d’être coincée dans l’ascenseur durant de longues secondes, à attendre un regard ou un mot. Je sais bien que cette soirée est un fiasco total et que l’homme pour qui mon cœur ne cesse de battre à vive allure est blessé de mon comportement, mais je ne parviens plus à rester de marbre lorsque sa charmante jumelle m’attaque sans relâche. J’escalade les escaliers à toute vitesse, pour me retrouver rapidement dans mon appartement. La porte se referme derrière Matthéo, qui se laisse tomber sur l’immense canapé. Je me dégrafe instantanément la robe cintrée enfilée quelques heures auparavant pour l’occasion d’un dîner en famille chez les Silver. Au moment où j’ai remonté la fermeture éclair de ma robe, j’étais loin de m’imaginer que les choses se finiraient de la sorte, que la soirée serait gâchée par la tentions palpable que sa sœur ne cesse d’agrémenter. J’aurai sincèrement désiré m’entendre avec elle, dans le fond, je suis même persuadée que nous aurions pu nous entendre, si son frère n’était pas tombé amoureux de moi, si elle n’avait pas craint que je prenne trop de place dans leur vie, dans leur duo. Et je me tuais depuis déjà quelques semaines à tenter de le faire comprendre à Matthéo. Le tissus glisse sur mes courbes, et termine au sol, dévoilant ainsi ma silhouette presque dénudée. Il ne me reste qu’une chose à faire, me jeter sous la douche et m’endormir pour ne pas que la dispute s’enclenche, pourtant, je ne parviens pas à garder le silence, et alors je me poste devant le grand brun étendu sur le canapé, et finit par lâcher quelques mots. « Tu vas rester muet toute la soirée ? » Mes prunelles émeraude le dévisagent sans relâche et je décrypte de nouveau les traits parfaits de son visage. Il semble agacé par cette situation et pourtant, cette attitude n’enlève rien à sa beauté. En premier lieu, ce sont ses grands yeux ténébreux qui ont attirés mon regard mais à présent que son visage est ancré dans mon esprit jour et nuit, j’aime chaque trait, chaque contour, et je ne reste jamais insensible longtemps à sa bouche pulpeuse et attractive. Mais je tente de rester de marbre, quand mon corps tout entier rêve de se jeter à son cou. Je croise les bras contre ma poitrine, cachée par un fin tissu de dentelle. « Tu n’as pas le droit de m’éviter, de ne pas me parler pour ça. Je sais que tu m’en veux, mais je ne peux pas constamment la laisser m’écraser, la laisser me chercher sans finir par craquer. Ca fait des mois que ça dure, je ne t’ai jamais demandé de prendre parti, ou de me défendre, mais s’il te plaît, rends toi au moins compte que je n’ai rien fait pour attiser cette haine qu’elle me porte. » En effet, cela dure depuis des mois déjà, les pics, les disputes ne se font jamais attendre lorsque je me retrouve dans la même pièce que sa sœur jumelle. Je ne parviens d’ailleurs pas à comprendre, comment une sœur peut à tel point en vouloir à celle qui tente tant bien que mal de rendre heureux son frère. Je me laisse tomber sur le petit fauteuil face à Matthéo. Des frissons naissent sur ma colonne vertébrale et je soupire doucement. « Si tu préfères, je ne viendrais plus dans ta famille, comme ça tout le monde sera content… »
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