tw ✧ Enlèvement, langage cru, meurtre
Plus d’un an maintenant depuis qu’il était entré par infraction dans le domicile d’un gangster local pour l’abattre de sang-froid au beau milieu de la nuit. Trois balles dans la poitrine. La scène lui revenait encore fréquemment en mémoire avec une limpidité désarmante. L’impact des balles et les éclaboussures de sang. Le tir de la victime, le manquant d’il ne savait pas combien de centimètre. Les cris de détresse de sa femme à travers ses tympans malmenés. Le regard du fils, témoin bien involontaire d’une tragédie qu’il ne comprendrait probablement jamais, alors qu’il quittait la scène.
À défaut de conséquences judiciaires, l’homicide avait marqué le point d’inflexion de sa trajectoire.
Regrettait-il le geste ?
Non. Absolument pas. Et c’était bien là le nœud du problème…
Heureusement, il se tenait suffisamment occupé pour ne pas avoir le luxe de philosopher trop longuement sur la question. Entraînement en salle et footing extérieur dès l’aurore, question de commencer le boulot sur le bon pied. Et toujours un des premiers au bureau.
Ce matin-là, cette habitude lui joua de mauvais tours.
«Bennett. Avec moi, immédiatement. On a une urgence.»
Son patron ne lui laissa même pas la chance d’enlever son manteau et l’entraîna à sa suite.
«Boss, j’suis pris aujourd’hui, je rencontre les avocats et les comptables du dossier 30335 toute la journée.Et puis, je ne fais pratiquement plus de terrain.»
«Je m’en contrefous royalement. T’iras les voir chacun leur fucking tour en allant faire leur vaisselle. Tu viens avec moi, maintenant. Le fils du gouverneur a potentiellement été enlevé. On déploie tout ce qu’on a. »
«Shit…»
Il fit quelques pas à la suite de son supérieur, avant que son instinct ne reprenne le dessus sur son égo blesser et de demander.
«Qu’est-ce qu’on sait, exactement ?»
«Ce sera à toi de me le dire, tu seras notre liaison avec le BPD. »
«Quoi ?! Come on, Jim, tu sais bien que je vaux mieux que ça. Envoi Sergio, ou Rob. Tu sais que je suis un de tes meilleurs.»
«J’ai besoin de quelqu’un maintenant, Bennett. Et puis, comme tu le disais toi-même, tu ne fais pratiquement plus de terrain ces temps-ci… »
Le sourire mauvais aux lèvres qui s’étira sur les lèvres du directeur du bureau de Boston du FBI marqua la fin de la conversation….
*********
Flashant son badge encore et encore et encore à une multitude de larbins, Bennett navigua tant bien que mal vers le centre du quartier général du service de police de Boston, qui grouillait d’une activité quasi frénétique. Café en main, il finit par atteindre ce qu’il estimait être le centre névralgique de l’affaire. Il demeura planté là un petit moment sans que personne ne lui prête réellement attention plus que deux secondes. Poussant un profond soupir, il réalisa qu’il s’apprêtait probablement à passer les pires 24 heures de sa vie…
«Ok. William Bennett, FBI. Vous pouvez m’appeler Bill. Je vais gentiment allez m’assoir dans un coin, juste-là. N’hésitez pas… »
Il alla récupérer une petite chaise pliante en plastique abandonné, qu’il vint caller aussi près que possible de celle qu’il estimait être en charge des opérations avant de s’y assoir.
Et de siroter TRÈS bruyamment son café, en attendant qu’elle daigne lui adresser la parole.
(William Bennett)
Power is a cruel Master
No light, no light in your bright blue eyes. I never knew daylight could be so violent. A revelation in the light of day. You can't choose what stays and what fades away