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Quand tout le monde t'aura abandonné, je serai encore là moi ♡
Lorsque j’entre dans la chambre d’hôpital, je tremble comme une feuille. Mes jambes menacent de me laisser tomber et pourtant je parviens à m’asseoir à ses côtés près du lit. Je m’empare de sa douce main, caresse légèrement celle-ci du bout de mes doigts. Cela fait cinq jours maintenant, que son corps inerte est plongé dans un coma qui n’en finit plus, et la douleur s’intensifie à chaque instant. Je dépose mes lèvres sur sa paume. « Bonjour maman. Je ne vais pas pouvoir rester aujourd’hui, je dois amener tous les cartons dans notre nouvelle villa. Tu me disais sans cesse qu’une enfant avait besoin d’un jardin pour grandir, qu’un appartement ne pouvait pas être un endroit idéal pour voir grandir ma fille. J’ai enfin trouvé une villa. Magnifique où j’espère que tu viendras nous voir souvent ! Louka a accepté d’emménager avec nous. Tu m’as toujours dit que ce garçon était en or, et je crois que tu as toujours eut raison. Qu’est-ce que je ferai sans lui maintenant que tu m’abandonnes de la sorte ? » Des larmes s’écoulent sur mes joues, je ne les retiens plus, à quoi bon. Molly est avec Eliah et c’est la première fois où je peux réellement laisser mon émotion se traduire par des perles salées, sans inquiéter ma fille pour autant. Je jette un coup d’œil à l’horloge. Je dois déjà y aller, les déménageurs ne tarderont pas à arriver sur place et il faut que je sois là pour les aiguiller. J’ai rendez-vous avec Louka devant la maison dans un quart d’heure et je sais qu’à cette heure-ci il me faudra au moins vingt minute. Partir me déchire le cœur, pourtant je n’ai pas le choix. Ses doigts glissent de ma main, je la regarde une dernière fois, avant de m’éclipser vers la sortie, le cœur lourd.
Le chemin m’a paru durer une éternité. Je ne supporte plus de rester seule une seconde, avec mes pensées noires, mes questions en pagailles, mes idées stupides. En ce moment, rien ne va réellement, je ne sais pas quand ma mère ouvrira les yeux, Ethan semble être dévasté par le départ de Presley, un peu trop pour m’accorder l’attention dont j’aurai pourtant besoin, et Molly semble ressentir toutes ces humeurs dont je suis la proie, et le vit plutôt mal. Rapidement, je gare la voiture, et ouvre la portière pour me hisser à l’extérieur. Un immense camion est déjà stationné devant la villa, et les déménageurs me dévisagent avant que je ne leur lance un sourire faux. Le seul que je sois capable de faire de toute façon. Je leur fais signe de commencer à décharger tandis que je rejoins le petit jardin pour contourner l’immense villa. De l’autre côté de celle-ci, je devine la silhouette de Louka, qui semble plongé dans la contemplation de la piscine. Si j’étais de meilleures humeurs, j’organiserais certainement une crémaillère autour de cette immense piscine, dans cette villa chaleureuse et spacieuse. Mais ce n’est pour le moment pas un projet que j’ai l’intention de mettre en place. Je m’approche de Louka assez près pour sentir les effluves de son parfum chatouiller mon nez et je pose mes mains sur ses hanches de façon à le faire sursauter. Je tente de ne pas paraître au bout du roulot, et je prends même ma voix la plus enjouée pour m’adresser à lui. « Tu as encore la possibilité de fuir avant que tes cartons ne soient déballés et que tu doives nous supporter, moi et Molly. » Le taquinais-je.
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