No more counting dollars, we'll be counting stars. (Wendy)

No more counting dollars, we'll be counting stars.
with @Wendy Witter & @Kristofer Vermeer
warning : hallucinations, ascenseur.
17.02.24 Back bay - building multi fonctions.

Il fallait souffrir pour être beau mais Dieu qu'il avait toujours détesté aller au dentiste. Il n’y avait pire sensation que d’entrer dans le cabinet médical de ce dernier. Le bruit qui lui faisait crisper la mâchoire alors que précisément il ne fallait pas. L’instinct qui lui faisait repousser la tête en arrière quand le médecin approchait sa roulette infernale. L’odeur qui lui retournait l’estomac et lui faisait battre nerveusement la jambe. Non, il détestait plus que tout autre chose que d’aller rendre visite à ce dernier même si cela était nécessaire. Il se souvenait des publicités de son enfance, quand il pensait qu’il lui suffisait de se brosser les dents trois fois par jour pour que ces dernières soient belles, immaculées et éclatantes. La réalité des faits l’avait fait se questionner : était-il sale ? devait-il cesser de manger des frites ? et s’il buvait du coca en lieu et place du jus d’orange, ses dents deviendraient-elles marrons ? Evidemment, la réponse avait toujours été négative mais les enfants demeuraient si crédules. Pas suffisamment malheureusement pour que l’acteur puisse échapper à ce rendez vous annuel chez le dentiste. S'il voulait vraiment réussir à Hollywood comme il était sur la bonne voie, il lui fallait une dentition impeccable et il ne pouvait échapper au détartrage, éventuellement au blanchiment des dents. En le voyant arriver, l'homme en blouse blanche avait soupiré, connaissant le personnage et la terreur qu'il pouvait lire dans son regard lui fit craindre le pire une fois encore. Anesthésie ? Oui, milles fois oui, même s'il devait baver par la suite. Même si, comme à chaque fois, il hallucinerait après.

C’est donc bougon, la mâchoire endolorie et l’esprit un peu ailleurs qu’il pénétra dans l’ascenseur pour retourner se reposer chez lui après ce qu’il estimait être une épreuve particulièrement insurmontable. Lorsque les portes de ce dernier s’ouvrirent, il fit un pas en avant mais hésita le pied en l’air comme si une barrière invisible l’empêchait d’appréhender le seuil de ce dernier. « Il faut faire attention aux bébés tortues. » murmura-t-il pour lui-même en levant le genou comme pour enjamber le seuil et pénétrer l’intérieur avec la grâce d’une danseuse étoile sur le retour. Ne lâchant pas du regard les tâches sombres qui bougeaient sous ses yeux et qu’il avait analysé comme des tortues de mer, il se positionna dans l’un des coins de l’ascenseur et attendit que les portes se referment, se soutenant à la barre qui l’empêchait de tanguer comme dans un navire. Il attendit quelques secondes sans que rien ne bouge avant de réaliser qu’il n’avait pas appuyé sur le bouton pour descendre mais avant qu’il ne l’atteigne, l’ascenseur se mit à bouger tout seul et à suivre ses indications en pensée. « Han ! » s’étonna-t-il. Il avait atteint ce que la plupart de l'humanité recherchait : la contrôle mental. Devait-il en parler lors de sa prochaine audition ou passer ce talent indubitable sous silence ?

Lorsque l'ascenseur se figea, quelques étages plus bas, il continua d'observer les bébés tortues qui semblaient vouloir s'échapper par les portes qui s'ouvraient. Sans prêter attention à la véritable personne responsable de l'appel de l'ascenseur, il posa sa main en avant faisant signe à cette dernière de s'arrêter. "Attention, c'est une espèce protégée." commenta-t-il, persuadé que son nouveau pouvoir psychique l'empêcherait de les écraser alors qu'une partie des bébés tortues se dirigeait vers l'extérieur.

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warning : hallucinations, ascenseur.
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Tout occupé à la sauvegarde des bébés tortues de mer qui se débattaient pour sortir de l’ascenseur et rejoindre l’océan où la sécurité les attendait, il n’accorda pas réellement d’attention à la nouvelle venue. Il plaqua ses mains contre ses joues en poussant des cris d’effroi de la voir écraser certains bébés tortues, qui continuaient néanmoins leur bonhomme de chemin, même en boitant. Du moins en donnant l’illusion de boiter même s’ils ne faisaient que ramper. “Non !! Attention !! Vous allez leur faire mal.” Sans prêter attention à la scène qu’il offrait, il se mit à genoux afin de récupérer et d’empêcher les blessés de se faire davantage mal. Il ne parvint cependant pas à les attraper, les petites créatures des mers filant entre ses doigts comme l’eau fraîche et jaillissante d’une source qu’on ne peut retenir. C’est avec effroi qu’il vit les portes se refermer sur les pauvres reptiles. “Oooooh noooooon !” Il tente de s’interposer pour que ces derniers ne terminent broyés mais ne parvient pas à temps et se prend les portes métalliques. Désespéré de ne pas avoir pu les sauver, il pose sa main sur la surface froide de l’ascenseur, comme à regret. “Oui.” finit-il par répondre à la question de la pourvoyeuse de mort. “On installe une zone de protection autour et on n’a pas le droit de marcher là où elles ont pondu. J’ai vu ça aux Bahamas, la dernière fois.” Bon la dernière et unique fois qu’il s’y était rendu sur un malentendu.

Finalement, le visage attristé, il se tourna vers la nouvelle arrivante prêt à lui faire la leçon. Néanmoins, lorsqu’il reconnut les cheveux de feu et le regard de glace, son visage se transforma. La joie inonda ses traits, causant un énorme sourire allant jusqu’à creuser des fossettes dans ses joues et, dans l’intervalle, entraînant une douleur aigüe dans sa mâchoire. Il cligna des yeux et posa la main sur sa joue pour calmer cette dernière avant de prendre la jeune femme dans ses bras. “Wendyyyyy !” Les bébés tortues et leur fin funeste s’étaient éclipsés de sa mémoire immédiate et seul lui importait la présence de celle qu’il considérait comme une amie. Il la souleva entre ses bras et la fit tourner en dépit de l’étroitesse de la cabine et du fait que l’ascenseur n’appréciait guère ce genre de secousse. “Ca fait longtemps !” Il la reposa au sol. “Comment tu vas ?”

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Il est content. Il est rudement content de voir son amie. Tellement content qu’il a oublié le cruel sort des bébés tortues qui vont se retrouver être la proie non seulement des talons aiguilles de l’incendiaire rousse mais, en plus, des crabes et autres goélands qui ne vont faire qu’une bouchée d’eux. “Rhoooo, t’es pas contente de me revoir ?!” Il secoue la tête, amusé, planant toujours suffisamment pour ne pas voir la menace sourde qui semble émaner de la jeune femme jusqu’à bloquer totalement en prenant avec attention une mèche de ses cheveux entre ses doigts. Sans se rendre compte qu’il faisait l’exact inverse de ce qu’elle avait exigé de lui. “Whoa, comment t’as réussi à faire ça ? Tes cheveux on dirait du feu !” Rien à voir avec son regard glacial qui aurait gelé sur place n’importe qui d’autre, du moins quelqu’un qui n’était pas sous l’effet euphorisant des produits administrés par son dentiste pour ne pas qu’il souffre trop.

“Sénile ?” Il ne comprend pas ce terme mais au vu du regard qu’elle lui jette, il se doute qu’il ne s’agit pas réellement d’un compliment. “Non, je ne crois pas.” Il finit par hausser les épaules avant de reprendre joyeusement, réalisant qu’ils se trouvent tous les deux à nouveau sur une plage ensoleillée. “Tu fais quoi ici ? Tu viens pour un nouveau cours de surf ?” Sans demander son reste, il sautille sur place faisant secouer la carlingue dans laquelle il se trouve pour se mettre en position de surfeur, sifflotant un air des Beach Boys au cas où elle n’aurait pas compris. Les bras jouant des numéros d’équilibriste, il donne l’impression de surfer sur une vague, les vibrations s’insinuant dans ses jambes jusqu’à ce que soudain le noir les entoure brusquement. Un cri aigu s’échappe du bien peu courageux néerlandais alors qu’il saute dans les bras de Wendy pour qu’elle le protège. “Aaaaaaaaaaah !!!!”

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warning : claustrophobie.
17.02.24 Back bay - building multi fonctions.

Indifférent aux protestations bien peu sourdes et au violent rejet de la belle incendiaire, les pupilles dilatées de Kitt observent autour d’eux, cherchant la cause de cette soudaine obscurité qui projetait une lumière ombragée sur leurs visages. Finalement, la question de Wendy parvint à son cerveau au travers d’un drap cotonneux et il fronça les sourcils comme si c’était la question la plus stupide qu’il ait jamais entendu. « Bah, je sais pas. » répondit-il bêtement avant de glisser un doigt contre sa joue en haussant les épaules, se rappelant vaguement qu’avant de se retrouver dans cette machine infernale, il avait été voir le dentiste. Il se détourna alors d’elle, l’arrêt soudain de l’ascenseur l’ayant fait redescendre un tant soit peu de là où les produits dentaires l’avaient fait planer. Il se rapprocha des boutons lumineux indiquant les différents étages, le rez-de-chaussée étant désormais entouré d’une lumière diaphane et ne laissant rien présager de bon à l’instar des autres boutons. Prudemment, il appuya sur ce dernier avant de laisser la panique le gagner quand rien ne se passa. Sa main sembla alors voler au dessus de tous les boutons appuyant sur chacun d’entre eux sans que cela ne cause une réponse de cette satanée machine. Il gémit piteusement avant de se tourner, l’air du chat potté de Shrek sur le visage, vers Wendy. « Je crois qu’on est bloqué… »

A peine eut-il prononcé ces mots qu’il sentit une chaleur diffuse se répandre sur ses joues avant de glisser lentement le long de sa gorge au point de vouloir l’étouffer. Il glissa un doigt entre sa gorge et le col de son t-shirt pourtant lâche et tira dessus, comme si cela pouvait l’aider à mieux respirer. « J’aime pas ça du tout. » Des souvenirs lui remontaient en mémoire. Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait bloqué dans un ascenseur. Et si les dernières fois et présentemment, c’était en charmante compagnie, il détestait obstinément ce sentiment d’enfermement. Ce n’était pas tellement qu’il était claustrophobe mais il avait besoin de sortir, vraiment besoin de sortir. « Faut que je sorte. » annonça-t-il en se précipitant vers les portes. Il tenta d’appuyer à nouveau sur l’ouverture de ces dernières en vain. Il tenta alors de les ouvrir à la force de ses bras mais ses doigts glissaient sur la surface plane et métallique. « Tu trouves pas qu’il fait chaud ? T’arrives à bien respirer ? » Sa respiration se faisait plus courte. Assurément, le gaz hilarant faisait de moins en moins effet.

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warning : claustrophobie.
17.02.24 Back bay - building multi fonctions.

Comment faisait-elle pour rester aussi calme alors que lui n’avait qu’une envie ; sortir d’ici le plus possible et fuir loin, très loin pour se réfugier au chalet ou dans la nature. Là où l’espace ne manquait pas et il n’y aurait pas de risque d’être enfermé dans un lieu étroit. Heureusement qu’il ne l’était pas avec un inconnu sur lequel il n’aurait pu se reposer. Des dernières situations de stress intense qu’il avait vécu, il l’avait traversé grâce à la présence réconfortante de proches. La prise d’otage avec son ex petit ami. Et maintenant la panne d’ascenseur avec l’une de ses amies qu’il considérait la plus proche de manière aussi curieuse qu’extraordinaire. Enfin, présence réconfortante n’était peut être pas le meilleur moyen de définir la réaction de la rousse incendiaire lorsque cette dernière lui intima de se calmer et de s’asseoir. Ce qu’il fit sans broncher même si son cerveau tournait à mille à l’heure, s’imaginant les pires scénarios qui soient. S’ils venaient à manquer d’oxygène ? Est-ce que quelqu’un allait venir les sauver ? S’agissait-il d’une attaque terroriste ? D’une panne généralisée ? Les extraterrestres avaient-ils décidé de les envahir un samedi après-midi ?

Il se mordit l’ongle du pouce en s’asseyant en tailleur dans un coin de la pièce. Erreur fatale. “J’ai envie de faire pipi.” La pensée insidieuse qui s’était encrée en passant comme simple hypothèse ne faisait que s’amplifier au fur et à mesure que sa vessie augmenter de volume de seconde en seconde. Comment allait-il faire ? “J’ai super envie.” C’en était même douloureux et plus il y pensait, plus il en avait envie. Un hoquet sortit soudainement douloureusement de sa gorge, intensifiant la souffrance interne qu’il ressentait. “On fait comment ?” demanda-t-il entre deux saccades, les yeux au bord des larmes.