4 NOVEMBRE 1993
Moi, Twan Chayton Aasgier, je vois le jour à Ankara interrompant les vacances de mes parents, avec mon frère jumeau, Adriel Evan Aasgier à 11h23. Mes parents représentent à eux deux une bonne partie des cinq continents et on aimait bien nous appeler, Adriel et moi "Les enfants du monde". Ma mère, Evelyn Jane Waters, est d'origine amérindienne et afro-américaine, tandis que mon père est un métis Coréen/Néerlandais. Ils se sont rencontrés lors de shootings, à la fin des années 80, alors qu'elle était encore une mannequin de vingt ans à l'avenir plein de promesses, et lui, de dix ans son aîné, un photographe renommé. Elle devint très vite sa muse, sa petite amie, et par la suite, son épouse. Ils parcouraient le monde comme deux enfants, toujours curieux et prêts à se lancer dans de nouvelles aventures comme pour rattraper une adolescence trop vite passée.C'est donc dans cette atmosphère multi-culturelle que mon double et moi évoluions.
24 DÉCEMBRE 1999
Le premier Noël dont je me souvienne. Nous résidions à Paris, ma ville préférée. C'est cette année là que j'appris à l'aimer, sous une neige abondante, une atmosphère de fête et sous l'ombre bienveillante de sa gigantesque tour-eiffel, la "dame eiffel" comme moi et Adriel l'appelions. Nous avions insisté pour avoir un véritable sapin de noël dans notre appartement du 7e arrondissement. Il faisait certes un peu vieillot avec ses guirlandes de toutes les couleurs au milieu des meubles très "hype" de nos parents, mais nous n'en étions que plus heureux, le surveillant de très près en attendant le Père Noël,avec notre chocolat chaud, la tour eiffel aperçue au loin à travers la fenêtre, et un dessin animé à la télévision. C'est encore l'un des plus beaux souvenirs que j'ai de Paris et d'Adriel.
12 SEPTEMBRE 2006
Je me réveille à l'Höpital de Boston, l'esprit embrouillé en essayant de rassembler mes souvenirs.. Je sais qui je suis, je sais que j'ai 12 ans... Que Maman, Papa, Adriel et moi avons emménagé à New-York il y a 3 ans parce que Maman et Papa avaient énormément de travail ici... Et je me rappelle de notre accident de voiture. Au même moment, un homme en blouse blanche entre dans ma chambre, la mine grave. Il me dit son nom, qu'il est docteur, et d'autres choses dont je me fiche. Un grand froid s'empare de moi soudainement. Il m'explique que ma mère est dans un coma artificiel, mais que ses jours ne sont pas en danger. je m'entends vaguement lui demander ce qu'il en est de mon frère bien que je le sache déjà.
Un an plus tard, ma mère se réveillera et apprendra qu'elle ne pourra plus faire d'enfants à cause de l'accident. Au début j'y suis indifférent, et peu à peu, je m'en réjouis. Adriel était parfait, et personne dans notre famille ne pourra plus jamais l'égaler.
4 NOVEMBRE 2009
Liberté! Pour mes Sweet Sixteen, Papa me laisse seul dans notre appartement à Paris, ma ville bien-aimée, contre l'avis de Maman. peu importe, j'échappe à sa surveillance constante. Je sais qu'elle s'inquiète pour moi mais depuis qu'Adriel est parti je me suis renfermé sur moi-même et j'avoue être devenu assez exécrable. De plus je refuse de me couper les cheveux courts depuis sa mort, ce qui a le dont de l'agacer. De l'espace nous ferait le plus grand bien.
Après avoir terminé le lycée, on me conseille vivement de passer plusieurs castings chez des grandes marques, et les noms de mes parents m'ouvrent les portes du monde de la mode. Je fais pendant un an la navette entre New-York, Londres, et Paris, où j'enchaîne les défilés de maisons de couture mondialement connues.
PRINTEMPS 2011
Je me sens très vieux tout d'un coup, très las. Je suis passé du "joli petit minois androgyne"à l'"Apache" pour mon agent. Je me laisse pousser une moustache, et boit de plus en plus avec excès. Je me sens perdu, et mon état d'esprit me rappelle celui de mes 13 ans, quand j'errais seul au collège, J'étais là mais toute ma joie était partie avec Adriel. Je suis très demandé dans le milieu de la Haute couture, mais je me demande où tout cela me mène, quelle direction ma vie est en train de prendre.
Je décide sur un coup de tête d'appeler Padmini, une vieille amie styliste de Londres qui s'est toujours comportée comme une Maman sans le côté envahissant avec moi.
"La mode, t'as rien de plus grisant. Mais tu es encore très jeune! prends une pause, continue tes études, et remets-y plus tard!" Et je décide de suivre son conseil.
2012
D'une manière ou d'une autre, Maman a eu vent de mes projets, et a décidé de m'inscrire sur-le-champ à Harvard, en Droit International, sûrement afin de m'avoir sous le coude et de m'empêcher de vadrouiller de pays en pays. Qu'à cela ne tienne! Après m'être offert un tour du monde, me voilà à Harvard.