Les originesSensuelle danse latine dont l'écho brésilien enivre son corps. Héritage dévastateur d'une mère. Les inspirations européennes, centre du monde, transpirent sur sa peau. Chant italien, sang portugais, ancêtres africains. Père amoureux de sa terre natale, belle Amérique.
feat. BRUNA MARQUEZINE
12 JANVIER 1998. Née dans les hauts gratte-ciels de BOSTON. Un premier cri dans cette cage de verre, entre ces quatre murs gris. Une prison de laquelle elle n'est jamais partie. Les poumons remplis du souffle chaud de la mégapole qu'elle chérit.
AMERICAINE. Amérique, belle Amérique. Qu'elle ne peut quitter, qu'elle refuse d'échapper.
CELIBATAIRE. Cœur à terre, chaleur au bout des lèvres lorsque son souffle s'évade, que ses pieds s'échappent. La danse d'un amour passionné. Unique langage pour l'attraper, l'aveuglée, mais désormais lassée, abandonnée à ces chairs étrangères qui anesthésient un battement brisé. BISEXUELLE. Amoureuse d'un corps qui ondule.
BARMAID.
MODESTE
Le caractère
audacieuse, bornée, déterminée, égoïste, impatiente, impulsive, indépendante, insouciante, travailleuse, passionnée, pessimiste, provocatrice, sans attache, séductrice, tactile, travailleuse
Les anecdotes
- ( 01 )Mère, beauté à la peau brûlée, longue chevelure ébène, de terre brésilienne; elle, d'une joliesse charnelle, mortelle, un regard damnant le ciel au-dessus de leurs têtes. Faisait tomber les hommes amoureux d'elle. Infirmière célibataire, rêvaient les éphèbes de lui passer la bague au doigt. Ce qu'elle refusa. Harpie amassant quelques bijoux et le courroux de ces loups qu'elle jetait dans la boue. Femme fatale dont Stella se fait mal. Elle l'a admirée avant de se jurer de ne jamais lui ressembler.
- ( 02 )Père, porto-italien, traits américains desquels elle ne se souvenait plus bien; main de fer, homme d'affaire, sur ses terres. Du haut de ses trois ans, volatilisé, absent. Un poste laissé vacant à quelconques futurs prétendants. Visage oublié dans les flots de la marée. Pas un mot ni de photo. Un prénom à moitié deviné après avoir lu un bout d'papier. Jo. Ont tenté toutes les deux de le remplacer, dysfonctionnement familier. Un rapport compliqué aux hommes pour la danseuse étoile qui s'est noyée dans une passion d'enfant bercé.
- ( 03 )La danse. Mot érotique, caressant sa langue depuis sa tendre enfance. Sensualité dans toute cette diversité, enivrée par la rigueur demandée, les pas rythmés, les voix sucrées. Le corps chaud, transpirant, souple, élastique et toutes ces heures passées devant le reflet exagéré de ces miroirs enracinés. Les pieds en sang, les muscles douloureux mais l'éternelle satisfaction de s'être offerte au péché. Une passion enlacée, une vie abandonnée. Elle s'est réfugiée dans cette antre lorsque sa mère a divagué, cherchant chez les hommes un réconfort enamouré, friqué. Amoureuse de cette vocation qui lui a ouvert les portes d'un monde animé, loin, loin des turbulences familiales auxquelles elle désirait échapper.
- ( 04 )La liberté. Une ultime danse comme l'unique porte de sortie acceptable à ses yeux. Elle a bossé, fatiguée, épuisée, enfermée dans une bulle qui menaçait d'exploser. Une pression insupportable, surmontable lorsqu'elle se mettait à danser, rêvant d'Harvard comme université. Stella a rigolé lorsqu'une bourse lui a été confiée. Une ultime danse pour lui offrir le convoité. Sa mère l'a suppliée d'arrêter, et elle a supplié sa mère de l'aider à payer alors que ses muscles devenaient de plus en plus douloureux sous les entraînements intensifs qu'elle s'obligeait à suivre. Maman du divin enfant s'est fiancée à un nouveau friqué pour permettre à sa fille chérie de s'envoler. Elle a intégré la prestigieuse dans le seul cursus disposé à l'aimer.
- ( 05 )Elle dansait, elle dansait. Ne pouvait plus s'arrêter. L'étoile n'était pas assez bien, pas assez brillante, tout juste lumineuse. Le corps pas assez souple, les gestes pas assez rapides, le rythme pas suffisant. Les jambes trop rigides, les pas trop communs. Ce n'était pas assez ou c'était beaucoup trop. Ils lui avaient pourtant dit d'arrêter, de faire une pause et elle n'en avait fait qu'à sa tête. Le pied a craqué. Elle ne savait plus bouger. Pas une larme, pas un cri. Juste une grimace et un putain lâché entre ses dents. Ils l'ont tous entendu, ce craquement inopiné. La pression avait explosé. Et les pleurs sont arrivés quelques jours plus tard lorsque le médecin a murmuré qu'elle ne pouvait plus danser. Pas avant quelques semaines tout au mieux, quelques mois tout au pire.
- ( 06 )Les semaines sont passées et les cours ratés se sont multipliés. Ne pouvait se résoudre à abandonner avant qu'il ne soit trop tard. Elle a poussé, poussé. Elle avait mal, en pleurait souvent et cet état de transe s'est aggravé. Les semaines se sont transformées en mois parce qu'elle prenait trop de medocs et pas assez de repos. Son corps a dit stop. Elle s'est brisée, s'est retrouvée accro aux anti-douleurs, a tout envoyé valser à la fin de l'année. Trop d'argent dépensé, les reproches d'une mère écœurée qui s'était sacrifiée, une addiction prononcée et la dépression dans laquelle elle s'était murée. Certains racontaient qu'ils l'avaient virée de l'université, parce qu'elle était trop ou pas assez; mais elle aimait raconter qu'elle était partie de son plein gré pour sauver sa mère d'un mariage forcé.
- ( 07 )Brisée, l'enfant chérie, n'a été que l'ombre de cette fille qui souriait dès que ses chairs mouvaient. Anéantie par son premier amour. Le seul qui ait compté. Il lui a fallu plusieurs mois de plus pour se remettre de ses déchirures. Les muscles devenus durs, comme incapables de s'assouplir par sa simple volonté. Le corps changé, un corps qu'elle ne connaissait plus et dont elle ne voulait plus. Un enfer traversé à la force de ses bras sur cette petite barque ondulant sur le Léthé. Elle s'est mise à se cacher pour danser, jamais plus devant son reflet tant il la dégoûtait. Et elle garde aujourd'hui les séquelles de ce naufrage l'ayant obligée à se trouver un boulot ingrat, celui de barmaid dans une boite de nuit qui lui permet de rêver, de désirer toutes ces ombres moulées sur le rythme de la musique.
- ( 08 )Elle a accepté il y a quelques mois un petit boulot supplémentaire afin d'arrondir ses fins de mois. Professeur de danse pour des enfants souriants, dont l'énergie débordante lui a d'abord mis du baume au cœur avant de l'enterrer vivant quand elle s'est aperçue que certains d'entre eux lui rappelaient le spectre de celle qu'elle avait été. Elle a donc arrêté ses cours du jour au lendemain pour se terrer uniquement dans cette boite de nuit calamiteuse.
- ( 09 )Stella pour une étoile filante, ou plutôt pour une danseuse étoile. Un prénom qui la caractérisait si bien, et ce qu'elle aimait se voir briller lorsqu'elle tanguait sur les toits des plus hauts gratte-ciels de la ville. Mais elle ne le supporte plus, alors se fait surnommer Zia à tout bout de champs.
- ( 10 )Ces derniers temps, elle ne supporte plus l'amertume venue entâcher ses rêves d'enfant. Un avenir brisé qui lui était pourtant destiné. Elle s'est libérée de cette rigueur qui a trop souvent diriger son corps martelé de bleus. Audacieuse, insouciante, livrée aux opiacés en tout genre et à l'alcool en abandance. Les derniers vestiges qui lui permettent de se sentir en vie, loin de ce cauchemar qui la poursuit. Elle cherche cette chaleur auprès des étrangers perdus sur la piste de danse, accepte d'onduler pendant quelques minutes pour ressentir un plaisir éteint, en fuite. N'est plus qu'un fantôme diriger par l'impulsivité, sarcastique dès que la réussite pointe le bout de son nez.
- Code:
<pris><b>BRUNA MARQUEZINE</b> <span>@"STELLA VARGAS"</span></pris>
(Stella Vargas)