C'est le moment où je suis censée parler de mon histoire, n'est ce pas ? Je sais pas trop, excuse moi, je ne suis pas habituée à ce genre de choses. Déjà, je trouve ça un peu étrange de tenir un journal intime, alors un journal intime en vidéo, c'est encore pire mais bon, si j'ai pas le choix je le fais. Enfin, reconnais quand même que c'est vraiment étrange, de parler de sa vie à une caméra ! Je devrais peut être commencer à me présenter, parce que je suis capable de continuer comme ça pendant des heures. Mon nom complet est Phoenix Muse-Lizbeth Stanley-Lewis, mais appelle moi Muse ça suffit, les noms de trois kilomètres c'est pas trop mon trip. J'ai actuellement vingt-trois ans, et oui je sais ça passe. Je suis adoptée, et heureusement mes parents ne me l'ont jamais caché, je l'ai toujours su. Autrement, je ne sais pas du tout comment j'aurais réagis en le découvrant, surement très mal remarque. Mes parents adoptifs sont riches, j'ai eu la chance de pas tomber dans une famille pauvre au moins, puisque mon père a hérité d'une société d'import/export internationale qui marche plutôt bien, il faut le dire. Par contre, j'ai un gros problème d'entente avec ma mère depuis que je suis toute petite. Me demandez pas pourquoi, j'en ai aucune idée, elle peut pas me supporter et c'est réciproque, quand on est dans la même pièce on passe notre temps à se gueuler dessus. Après, c'est clair que ça s'est amélioré, parce que durant mon adolescence c'était vraiment insupportable. Étrangement, même si j'ai grandis à Boston et que je sais que c'est là que je suis née, là donc que mes parents vivent, j'ai jamais cherché à savoir qui sont mes parents biologiques. Avant, je partais du principe que s'ils voulaient me rencontrer, ce serait déjà fait, et que ce n'était absolument pas à moi de faire le premier pas. J'avoue, j'ai changé d'avis et je vais pas tarder à entamer des procédures afin de retrouver mes parents biologiques, ne serait-ce que pour savoir la raison pour laquelle ils m'ont abandonnée. Donc voilà, j'ai été élevée assez ... légèrement disons. Je l'assume totalement, j'étais une vraie peste enfant, adolescente aussi en fait; il me suffisait de claquer des doigts pour obtenir ce que je voulais,et j'étais juste ingérable. J'ai fais ma scolarité à Boston, parmi l'élite comme les gens l'appellent, et j'en faisais même parti. Aujourd'hui, quand je pense à toutes les crasses que j'ai fais, à toutes les méchancetés que j'ai dites, j'ai honte en quelques sortes mais c'est le passé, et on a tous des trucs pas très jolis jolis dans notre passé, ce qui compte c'est l'avenir n'est ce pas ? J'ai pas eu le choix, toute petite j'ai du me mettre à la harpe et maintenant, c'est une des seules choses pour lesquelles je suis reconnaissante envers de ma mère adoptive, parce que c'est à cause d'une de ses lubies que j'ai du apprendre. J'aime bien, surtout parce que c'est original en fait vois-tu. Tu croises pas souvent des gens qui jouent de la harpe, ça donne une touche décalée je trouve, et ça me convient.
Là, on arrive à la partie la plus importante de ma vie, la pire aussi. On fait tous des conneries -plus ou moins grosses- pendant notre adolescence, même les premiers de classe qui connaissent que les bouquins, faut pas se mentir, c'est comme un passage obligatoire, attention, je dis pas que c'est bien hein, je dis juste que ça arrive à tout le monde. Bref, j'en était où moi ? Ah oui, c'est vrai. Déjà faut savoir que j'ai jamais été une enfant très obéissante, comme j'étais pourrie gâtée jusqu'à la moelle, j'en voulais toujours plus, et c'est toujours moi qui décidait de tout. J'ai commencé à déconner vers mes quinze ans si je me trompe pas, j'avais toujours le même caractère qu'avant mais ça empirait même, la crise d'adolescence comme l'appellent les adultes. Je me suis mise à aller à toutes les soirées, et là ça m'importait peu de me mélanger avec des gens moins riches que moi, le temps que je pouvais faire la fête. Avec les soirées sont venus drogue, alcool et cigarette, je finissais toujours mes nuits avec un mec différent à chaque fois, complètement bourrée ou droguée, parfois même les deux, je mélangeais tous les alcools, bref c'était vraiment le bordel. Moi je me disais que c'était un truc normal, que tous les adolescentes de mon âge vivaient comme ça, et ça me dérangeait pas plus que ça; pour tout dire, je pétais un câble si je restais plus de trois jours sans faire une soirée. Je sais pas comment ça se fait, un jour j'ai eu le déclic, je me suis rendu compte que je faisais des grosses conneries, et que j'étais juste en train de foutre ma vie en l'air, il m'aura fallut deux ans pour m'en rendre compte quand même. En fait si, je sais, une overdose m'a permit de me rendre compte de la gravité de mes actes. Du coup, à 17ans, j'ai prévenu mon père, j'ai pris de l'argent et je me suis cassée en Australie. Je suis restée là pendant un an, et après j'ai repris l'avion et je suis partie à Los Angeles. Là-bas, je suis entrée à l'université et j'ai commencé mes études, chose que j'aurais jamais fait si j'étais restée à Boston, je serais surement morte en fait.
Là, ça fait presque un an que je suis revenue. Je suis toujours à l'université, en cinquième année maintenant, et je vais à Harvard. Personne ne sait pourquoi je suis partie, pourquoi je suis revenue ou encore ce que je faisais pendant ce temps là, et c'est très bien comme ça. Les seuls "vestiges" de mon ancienne vie sont mon amour pour les arts plastiques, mes cinq tatouages : une ancre, "believe", trois étoiles, une note de musique et une clé, ainsi que ma harpe. Sinon, on me dit souvent que je suis une fille différente : j'ai toujours le physique d'une peste, mais je suis devenue plus posée, plus compréhensive, plus revancharde aussi, et plus mystérieuse. Le temps passe et les gens changent comme on dit.