(marley + gracie) désillusion

Ces trois derniers jours avaient étés terriblement longs. Trois jours à ruminer, à tourner dans mon appart comme un poisson dans un bocal. Tout ça parce que j'avais eu le malheur d'avoir la cousine de Brinley comme plan cul- sans le savoir. Evidemment dès l'instant où elle l'avait appris elle s'était braquée, mais je ne m'étais clairement pas attendu à ce qu'elle parte ainsi dans les tours. Au fond j'étais resté clean dans cette histoire, mais Brin n'avait rien voulu y entendre. Sauf que voilà, après trois jours de silence radio, il fallait que je me rende à l'évidence: je n'avais qu'elle dans mes pensées. A chaque instant de la journée, à chaque respirations de mes nuits. J'avais beau me dire que c'était ridicule, que cette relation ne me menait à rien, je finissais toujours par l'avoir à nouveau en tête. J'arrivais de moins en moins à faire sans elle. Et si ça me donnait le vertige, contre toute raison, j'avais ce besoin de me plonger à nouveau dans tout ça. Un tu me manques envoyé comme une bouteille à la mer, et voilà maintenant que je me hâtais en direction de son appartement pour retrouver ses bras. Une fois devant sa porte je prenais la peine de me calmer, soufflant légèrement avant de manifester ma présence par quelques coups. Mais à peine ouvrait-elle la porte, à peine nos regards se croisaient... que je ne maîtrisais plus rien. Sans un mot j'agrippais son visage entre mes mains en coupe, l'embrassais avec fougue. Mes mains serraient sa mâchoire comme pour la rapprocher encore un peu plus de moi, si c'était possible. D'un mouvement je la plaquais contre le mur à côté de l'entrée, claquais la porte sans demander mon reste. « Tu m'as beaucoup trop manqué... » articulai-je entre deux baisers, le souffle court.

C'est dur d'être une femme, parce que nous sommes la définition même de la complexité. J'avais eu des réactions démesurées, illogiques, explosives. Sans compter que j'avais eu des pensées toutes aussi contradictoires les unes que les autres. Partagée entre l'envie de gifler Marcus, lui pardonner, l'envoyer chier, l'insulter -chose faite-, passer par dessus cette.. connerie. J'avais ruminé de mon côté, les points positifs et les points négatifs qu'il m'avait apporté jusqu'à présent. Je sais que j'étais butée mais ce silence radio de trois jours m'avait permis d'y voir plus clair, de mieux.. comprendre la situation j'crois. J'avais pas le droit de lui remettre sous le nez un truc qui s'était produit avant qu'on se rapproche, avant qu'il y ait ce petit déclic, avant qu'on baisse cette garde. J'avais pas eu le droit de le traiter de connard pour un truc qui me concernait pas en soit. J'avais eu la version de Rose et la version de Marcus, j'avais récolté vite fait les infos qui me semblaient primordiales de connaître. Peut-être que c'était ma confiance vis-à-vis de lui qui m'avait poussé à partir rapidement dans les tours, peut-être que j'avais juste attendu le bon moment pour avoir une raison de me dire qu'il s'était joué de moi depuis le début. Tu me manques m'avait démontré que tout était possible, si j'y mettais du mien de mon côté. Si j'arrêtais de faire la tête de mule pour lui répondre en retour. Inconsciemment, il m'avait fait plaisir en m'envoyant cette phrase. Parce que ça prouvait que Brinley et Marcus étaient plus forts et pouvaient être plus forts que tout malgré les nombreux obstacles qui séparaient notre monde, nos vies. Fallait que j'envoie un message à ma cousine pour reparler de ça mais pour le moment, je me concentrais sur lui. L'ordre de mes priorités étaient illogiques mais j'voulais le voir, maintenant. Les quelques coups qui résonnaient sur ma porte me fit comprendre que j'étais pas en train de rêver, ni d'halluciner. C'tait lui derrière. Je m'approchais de la porte d'entrée pour l'ouvrir et à peine ouverte, nos regards se croisaient. Au point où nous étions, on se comprenait d'un simple regard. D'abord on allait se retrouver, après on parlerait. Tel deux aimants, nos corps se collaient l'un à l'autre et ses mains entouraient ma mâchoire pour m'embrasser. Fuck le rationnel, on l'était pas et je crois qu'on le serait jamais. Ce baiser représentait un peu les mots qu'on avait échangé par messages mais en plus fort, avec plus de passion. Je me retrouvais plaqué contre le mur, porte d'entrée qui claquait. « Pas autant qu'à moi.. » C'était ça notre urgence, se voir à tout prix comme si on allait mourir d'ici cinq secondes. Mes doigts s'occupaient de déboutonner sa chemise -il s'était mis beau pour moi gaaad-, alors que je poursuivais ce baiser langoureux avec fougue. Baptisons cette pièce pour la toute première fois mon chou.        

Je maîtrisais plus rien. Plus rien n'était calculé avec Brinley. Et c'était tellement déroutant pour moi qui avait en permanence l'habitude d'avoir les choses en mains que ça arrivait à me faire peur, bien plus que ce que je ne voulais bien montrer ou avouer. Sur le papier rien n'expliquait cette attirance incontrôlable, cet attachement inexpliqué que je ressentais de plus en plus fort. C'était à la fois effrayant et délicieux, totalement addictif. Il n'y avait rien à expliquer, il n'y avait plus de raison. Juste ce besoin de la sentir, de la posséder. De panser ces tourments qui m'avaient saisis en à peine quelques jours. Je m'enivrais de son parfum, mes lèvres glissant le long de son cou quand je frissonnais de la sentir déboutonner ma chemise, arrivant à la limite de mon jeans. D'un geste vif je m'en débarrassais, chemise blanche échouant au sol quand j'attrapais sa cuisse pour la ramener contre ma hanche dans une position équivoque, sa jolie robe remontant dangereusement sur ses cuisses. « C'est ce qu'on va voir.. » soufflai-je, mes baisers descendants jusqu'au creux de sa poitrine pour la faire se cambrer de plaisir. Je la voulais, terriblement. Là, maintenant, dans cette entrée. Ma main glissait contre sa peau nue quand tout à coup je sursautais, surpris par des coups frappés à la porte... et la voix de Gracie qui s'annonçait. Je me stoppais net, pétrifié. Ah non, non non. Hors de question d'être surpris dans cet état par ma soeur. Un regard mêlé de tension et de déception échangé avec Brinley et je m'éloignais légèrement, le souffle court. Elle n'aurait pas pu choisir un autre moment celle-là sérieusement ?! Plaçant mon index sur mes lèvres pour lui indiquer de ne pas faire de bruit, je finissais de me détacher de Brin, regardant autour de moi, avant de filer à la salle de bain pour m'y enfermer. En espérant que Gracie n'allait pas s'éterniser.

J'étais tellement heureuse, tellement réconfortée, tellement tant de mots. Si je lui avais dit tous ces horreurs sous le coup de l'impulsivité et de la colère, ça me faisait un bien fou de l'avoir dans mes bras. Si ça m'avait autant touché c'est peut-être parce qu'il y avait une raison derrière ça, quelque chose de tellement fort. J'arrivais pas à mettre le doigt dessus, j'étais attachée en tout cas. J'arrivais à respirer de nouveau, comme si tout le poids qui était sur mes épaules depuis trois jours s'était évaporé. J'pouvais pas contrôler son background, les filles qu'il avait fréquenté. Ceci dit, c'était pas ça le plus grave. Le plus terrible dans ça, c'tait que moi, j'avais toujours pas parlé de Marcus à Nora. Qui était son ex, ma pote, fallait ptêtre que j'y songe. Vous sentez le faaaail à des km hein? Oui moi aussi ahem. Rien que d'y penser j'avais peur, peur de péter une amitié pour un truc qui s'était fait le plus naturellement possible sans que ni lui ni moi on s'y attende. Ça encore, je pouvais avoir le contrôle d'une certaine manière. Je chassais ces craintes loin dans ma tête, alors que je me concentrais sur lui. Chemise déboutonnée, elle se retrouvait au sol. Cuisse ramenée contre sa hanche, ma robe remontait tout en dévoilant ma peau nue. « Arrête de parler.. » je me mordis la lèvre au contact de sa bouche qui glissait le long ma poitrine, quasi dénudée grâce à la robe que j'avais choisi spécialement pour lui. Le plus important c'était pas le vêtement mais ce qu'il y avait sous ce dernier. Sa main remontait dangereusement contre la dentelle de mon string et.. tous les deux on s'arrêtait brusquement en entendant cogner. Je regardais Marcus, qui était tout aussi pétrifié. J'étais pas de nature vraiment pudique mais je voulais pas non plus que ma meilleure amie me voit à poil avec son frère, une phobie sociale pour tout le monde. On s'échangeait un regard, suffisait d'un contact visuel pour qu'on se comprenne. Marcus filait dans le couloir avant de disparaître, tandis que moi je replaçais ma robe et je pris la chemise dans ma main. J'étais censée faire quoi avec ça? Les coups de Gracie se faisant plus insistants avec sa voix autoritaire et ses menaces de défoncer ma porte, j'envoyais valser la chemise derrière le canapé. « COUCOUUUUUU » disais-je en ouvrant la porte pour l'accueillir, j'aurais ptêtre dû préciser une heure exacte. J'me sentais comme la maîtresse svp, gênance.