Charlie D. Wincox ►Adam Gallhager

C'est dans la charmante ville de Nîmes que Charlie vit le jour, résultat de l'amour entre deux personnes. Dans la famille Wilcox, il y avait une notion qui se disait plus important que tout le reste, celle de la famille. Ainsi, dès son plus jeune âge, on lui inculqua cela, à toujours faire ce qu'il fallait pour aider les siens, ne jamais les blesser, les protéger quand on le pouvait, et surtout, être là en cas de besoin. Quatre ans plus tard, la famille s'agrandit avec l'arrivée d'une sœur Ambre, qui, avec ce qu'on lui avait enseigné, devint sa petite protégée, dans le parc, personne ne venait l'embêter, car le grand frère surveillait d'un œil attentif, et gare à celui qui voulait lui faire du mal.

L'entrée à l'école fut pour tous la découverte d'un don, une intelligence au-delà de la norme, le rendant capable de comprendre et d'assimiler la plupart des choses bien plus vite que la plupart des élèves. Étonnamment, alors qu'à cet âge, il est toujours plaisant de narguer ses compères dans un « nanananhère ! » jamais Charlie ne se montra hautain envers les siens et ne s'en vanta jamais à quiconque. L'école était un lieu qui lui plaisait, il se faisait des copains avec qui jouer dans et à l'extérieur de l'école, et, aussi, les cours eux-même lui plaisaient. Plus il grandit, et plus les cours lui semblaient intéressant. Malgré son côté un peu génie, il refusa à chacune des propositions pour sauter une classe, préférant rester avec ses copains, et ne pas se retrouver avec les « grands ».

L'entrée au collège lui donna une révélation. Il était amoureux de l'Histoire, noble enseignement de la vie de nos aïeux, les guerres, les conflits, les trahisons, tout cela lui plaisait, à tel point que, l'adolescent s’achetait des revues et autres bouquins retraçant certains pans de notre chronologie. De tout temps, ce fut la seule matière où l'enfant frôla la perfection, tout en la touchant régulièrement. Le collège fut aussi la découverte de nouveaux sentiments, la première fois qu'il tomba réellement amoureux, entendez par là le premier amour, et prit malheureusement son premier râteau. S'ensuivit une période de grande tristesse, où seuls les bras de sa très chère sœur arrivaient à l'en extirper. C'est aussi à cette époque que le jeune homme fit la découverte de ce qui allait régir sa vie, la culture celte. Bien que d'abord découvert par la musique, notamment grâce à Alan Stivell et Tri Yann, il s'intéressa peu à peu à leur histoires et leur légendes. L'une d'elle le passionna déraisonnablement, celle de Cù Chulainn, littéralement « Le Chien du Forgeron » un demi-dieu, au centre de bon nombre de récits de la mythologie irlandaise, un équivalent d'Hercules mais … En version grosbill en quelques sortes. Par exemple ce dernier disposait d'une lance, la Gae Bolga, capable de foncer vers l'ennemi à la vitesse de l'éclair, et, une fois planté de ce dernier, la pointe s'ouvrait en une multitude de pics dévastant l'adversaire plus que nécessaire. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, l'arme revenait d'elle-même à son propriétaire. Dès lors, Charlie s'intéressa au plus près de cette civilisation, étudiant dans son côté, travaillant son anglais pour étudier les textes non traduit, tentant même d'apprendre les diverses formes de gaéliques et le breton afin de ne rien perdre. Sa vocation était toute tracée, il voulait travailler là-dedans, et, peu à peu l'archéologie se présenta comme un des meilleurs choix.

Les années passèrent, et, une fois le Bac en poche, Charlie décida d'aller aux États-Unis, en Floride. Leur tante vivait là-bas, et, l'état disposait d'une grande université où l'archéologie était enseignée, et le plus beau était que la spécialisation monde celtique y était aussi. Arrivé sur place, le jeune homme se mit en quête de trouver un travail, afin de ne pas être un poids pour sa tante qui, de son côté lui disait de ne pas s'en faire, mais, il n'écoutait absolument pas. Malgré son absence de diplôme réel, il eut la chance d'obtenir un job de prof de français. Quatre fois par semaines, en soirée, il donnait des cours à une vingtaine de personnes, tous d'âges différents. Le fait d'être parfaitement bilingue joua en sa faveur, bien que,  le fait que la directrice de l'endroit était une grande amie de sa tante joua pas mal. Il faisait du très bon travail et était apprécié. Quelques mois plus tard, une nouvelle s'inscrit dans ses cours, une jeune rousse d'une rare beauté, une irlandaise répondant au doux nom de Rowena « Cœur pur ». Il tomba littéralement sous son charme. Quand celle-ci posait des questions, Charlie prenait toujours du temps pour répondre, hésitant, transpirant, bégayant même. Dans le cours, tout le monde s'était rendu compte de cette attirance, même la principale concernée, et, ce fut d'ailleurs elle qui fit le premier pas. Quatre années passèrent, dans le bonheur le plus total. Fou amoureux de sa belle, il la couvrait de doux présents, prenant parfois quelques travaux à côté pour se le permettre, il ne laissa nullement de côté ses études, dans lesquelles il excellait et, faisant partie des meilleurs élèves de son établissement. Régulièrement, tout deux parlaient de leur avenir, d'aller en Irlande, y vivre et fonder une famille. Pour combler le bonheur, lors de sa quatrième année, sa jeune sœur arriva elle aussi aux États-Unis, bien qu'à Harvard, tout deux se voyaient régulièrement.

Mais, un beau jour, tout bascula. Il apprit par l'intérmédiaire d'une amie de Rowena qu'il allait être père, tout heureux, il rentra chez lui, et découvert la vérité. Sa femme le lui avait caché, et avait avorté. Le cœur pur venait d'être corrompu. Fou de rage, il la quitta. Exit tous ses rêves futurs, cet amour et cette vie en famille tant voulu. Alors, pour ne plus jamais la revoir, l'élève fit une demande de transfert à Harvard. Et, après avoir passé haut la main de nombreux examens, celle-ci fut acceptée, et, la famille put de nouveau être réunie.